Nous sommes tous dans le caniveau,
mais certains d’entre nous regardent les étoiles.
(Oscar Wilde)
Posted by arbrealettres sur 5 septembre 2022
Nous sommes tous dans le caniveau,
mais certains d’entre nous regardent les étoiles.
(Oscar Wilde)
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Posted by arbrealettres sur 27 mai 2020
IMPRESSION DU MATIN
La Tamise nocturne dont l’or et l’azur
Se fondent dans la grisaille ;
Un chaland couvert de paille
Ocre s’y avance : le brouillard sur
Les ponts, jaunâtre et glacé, se faufile
Jusqu’aux maisons, leurs fronts
Ne sont plus qu’ombres et Saint-Paul rond
Comme une bulle flotte sur la ville.
Et voici qu’éclate le cri
De la vie qui s’éveille ; les rues s’agitent,
Pleines de chariots : c’est la fuite
Des oiseaux qui vont chanter sur les toits éblouis.
Mais une femme spectrale et seule,
Dont le jour baigne les cheveux blafards,
A la lueur des réverbères rôde sur le tard,
Ses lèvres étincellent, son coeur n’est qu’une meule.
***
IMPRESSION DU MATIN
The Thames nocturne of blue and gold
Changed to a Harmony in grey :
A barge with ochre-coloured hay
Dropt from the wharf : and chill and cold
The yellow fog came creeping down
The bridges, till the houses’ walls
Seemed changed to shadows and St. Paul’s
Loomed like a bubble over the town.
Then suddenly arose the clang
Of waking life; the streets were stirred
With country waggons: and a bird
Flew to the glistening roofs and sang.
But one pale woman all alone,
The daylight kissing her wan hair,
Loitered beneath the gas lamps’ flare,
With lips offlame and heart ofstone.
(Oscar Wilde)
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Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2018
REQUIESCAT
Va doucement, elle est là
Sous la neige qui gîte,
Et peut entendre, parle bas,
Pousser les marguerites.
Ses clairs cheveux d’or
Ternis de rouille,
Elle si jeune et belle encor,
Que la poussière souille.
Blanche comme neige et comme lys pure
Elle ne savait même pas
Qu’elle était femme tant lui furent
Douces les années qu’elle passa.
Planche de bois, dalle de pierre,
Corset d’un trou,
Ma douleur est solitaire,
Elle dort dessous.
Silence, silence, elle ne peut entendre
Le son des lyres ou des sonnets,
C’est avec elle sur ma vie que je vais tendre
Ce voile de terre abandonné.
***
REQUIESCAT
Tread lightly, she is near
Under the snow,
Speak gently, size can hear
The daisies grow.
All her bright golden hair
Tarnished with rust,
She that was young and fair
Fallen to dust.
Lily-like, white as snow,
She hardly knew
She was a woman, so
Sweetly she grew.
Coffin-board, heavy stone,
Lie on her breast,
I vex my heart alone,
She is at rest.
Peace, peace, she cannot hear
Lyre or sonnet,
All my life’s buried here,
Heap earth upon it.
(Oscar Wilde)
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Posted by arbrealettres sur 22 février 2017
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Posted by arbrealettres sur 20 février 2017
HÉLAS !
S’égarer avec toute passion jusqu’à ce que mon âme
Soit un luth et que sur ses cordes puissent jouer
Tous les vents, est-ce pour lui que j’ai délaissé
L’antique et dure sagesse, pour lui que je me pâme ?
ll me semble que la vie, la Loi dont je me réclame,
Je ne sais quels gamins en maraude y ont gribouillé
De folles chansons pour leurs pipeaux et
Leurs violes, qui nous en cachent aujourd’hui le
secret sous les gammes.
J’ai connu des heures pourtant où j’aurais
Escaladé des sommets éblouis et du haut du carnage
Su pincer la corde qu’il entendrait.
Est-ce trop tard ? Las ! Je n’ai pu qu’effleurer
De ma baguette l’ombre du mirage
— Que reste-t-il, mon âme, de ton héritage ?
***
HÉLAS !
To drift with every passion till my soul
Is a stringed lute on with all winds can play,
Is it for this that I have given away
Mine ancient wisdom, and austere control ?
Methinks my life is a twice-written scroll
Scrawled over on some boyish holiday
With idle songs for pipe and virelay,
Which do but mar the secret of the whole.
Surely there was a time I might have trod
The sunlit heights, and from life’s dissonance
Struck one clear chord to reach the ears ofGod :
Is that time dead ? to ! with a little rod
I did but touch the honey of romance—
Andmust I lose a soul’s inheritance ?
(Oscar Wilde)
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Posted by arbrealettres sur 9 décembre 2016
DANS LA CHAMBRE D’OR
Mélodie
Ses mains d’ivoire sur les touches d’ivoire
S’amusent à des accords inattendus
Comme un peuplier dont la moire
Ondule avec ses feuilles ou l’écume du
Ressac quand l’océan mordu
Par les vents montre sa mâchoire.
Ses cheveux d’or flottent sur un mur d’or
Comme les filandres qui s’accrochent
A la corolle satinée d’un souci, ou comme alors
Qu’une nuit jalouse s’effiloche
Et qu’un lys brille à son approche
Le tournesol se tourne vers l’astre qui ressort.
Et ses douces lèvres rouges sur les miennes
Brûlent comme les éclats du rubis
D’une lampe sur un autel qui se promène,
Comme une grenade qui saigne, ou comme pris
De boisson le coeur d’un lotus qui
Baigne dans le sang d’une vigne trop amène.
***
IN THE GOLD ROOM
A Harmony
Her ivory hands on the ivory keys
Strayed in a fitful fantasy,
Like the silver gleam when the poplar trees
Rustle their pale leaves listlessly,
Or the drifting foam of a restless sea
When the waves show their teeth in the flying breeze.
Her gold hair fell on the wall of gold
Like the delicate gossamer tangles spun
On the burnished disk of the marigold,
Or the sunflower turning to meet the sun
When the gloom of jealous night is done,
And the spear of the lily is aureoled.
And her sweet red lips on these lips of mine
Burned like the ruby fire set
In the swinging lamp of a crimson shrine,
Or the bleeding wounds of the pomegranate,
Or the heart of the lotus drenched and wet
With the spilt-out blood of the rose-red wine.
(Oscar Wilde)
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