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Poésie

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CHANT DE FEUILLE MORTE (Marie Noël)

Posted by arbrealettres sur 25 mai 2023




    
CHANT DE FEUILLE MORTE

Si j’eus un charme, il m’est ôté.
Une autre fut belle à côté,
Fut reine… et moi si pauvre ! si

Mais qui de la feuille a souci ?…

Hors l’aimer, je ne valais rien.
Il m’a quittée, il a fait bien :
On punit les pauvres ainsi.

Mais qui de la feuille a souci ?…

Pour quoi – si dur ! – ah ! pour quoi tant
L’aimé-je, comme si le temps
N’avait changé, n’avait noirci ?

Mais qui de la feuille a souci ?…

J’ai beau très tard errer, très loin,
Je ne sais pas l’aimer moins
D’un coeur brisé, d’un coeur transi.

Mais qui de la feuille a souci ?…

Dis-moi, le vent, dis-moi, la mer,
Dis-moi, la grand neige d’hiver,
La Mort est-elle par ici ?…

Mais qui de la feuille a souci ?…

(Marie Noël)

Recueil: Poètes d’aujourd’hui – Marie Noël
Editions: Pierre Seghers

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OUVRIR (Mohammed Dib)

Posted by arbrealettres sur 9 mai 2023




    
OUVRIR

Quelqu’un, dit l’enfant
Pourrait m’ouvrir?
Quelque chose est là.
Pas loin, à côté.

Qui voudra m’ouvrir
Cette porte?
Qui voudra?

LA BÊTE

Une bête vint le chercher.
Il eut moins peur que de rester.
Ils eurent la porte à passer.
La porte en plus de la nuit.
Le garçon ferma les yeux.
Les mots ne parlèrent plus.
Quelque chose sur la route
Les prit alors en pitié.

(Mohammed Dib)

Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard

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Le Tage est plus beau que la rivière (Fernando Pessoa)

Posted by arbrealettres sur 9 avril 2023




    
Le Tage est plus beau que la rivière
qui passe dans mon village.
Mais le Tage n’est pas plus beau
que la rivière qui passe dans mon village
Parce que le Tage n’est pas la rivière
qui passe dans mon village.

Le Tage a de grands navires
Et sur lui navigue encore,
Pour ceux-là qui voient en toute chose
ce qui n’y est pas,
La mémoire des caravelles.
Le Tage descend d’Espagne
Et le Tage se jette dans la mer au Portugal.
Tout le monde sait ça.

Mais peu de gens savent
quelle est la rivière de mon village
Ni où elle va
Ni d’où elle vient.
Et c’est pourquoi,
vu qu’elle appartient à moins de monde,
Elle est plus libre et plus grande,
la rivière de mon village.

Par le Tage on s’en va vers le monde.
Au-delà du Tage il y a l’Amérique
Et la fortune de ceux qui font fortune.
Personne jamais n’a pensé
à ce qu’il y a au-delà
De la rivière de mon village.
La rivière de mon village
ne fait penser à rien.

Qui se trouve à côté d’elle
se trouve à côté d’elle,
voilà tout.

(Fernando Pessoa)

Recueil: Poèmes païens
Traduction: du Portugais par M. Chandeigne , P. Quillier et M. A. Camara Manuel
Editions: Points

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Quand tu passes à côté de moi (Heinrich Heine)

Posted by arbrealettres sur 14 mars 2023



Illustration: Alfred James Munnings
    
Quand tu passes à côté de moi,
Il suffit que ta robe me frôle,
Mon coeur te chante sa joie et plein de fougue
S’élance sur les traces de ta beauté.

Alors tu te retournes et me regardes
Longuement de tes grands yeux,
Et mon coeur en est tant effrayé
Que c’est à peine s’il peut te suivre.

(Heinrich Heine)

Recueil: Nouveaux poèmes
Traduction: Anne-Sophie et Jean Guégan
Editions: Gallimard

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S’asseoir par terre (Alain Souchon)

Posted by arbrealettres sur 22 février 2023



Illustration: Alain Chayer
    
S’asseoir par terre

Tu verras bien qu’un beau matin fatigué
J’irai m’asseoir sur le trottoir d’à côté
Tu verras bien qu’il n’y aura pas que moi
Assis par terre comme ça

Le temps d’un jean et d’un film à la télé
On se retrouve à vingt-huit balais
Avec dans le coeur plus rien pour s’émouvoir
Alors pourquoi pas s’asseoir

Tu verras bien qu’un beau matin fatigué
J’irai m’asseoir sur le trottoir d’à côté
Tu verras bien qu’il n’y aura pas que moi
Assis par terre comme ça

Depuis le temps qu’on est sur pilote automatique
Qu’on fait pas nos paroles et pas notre musique
On a le vertige sur nos grandes jambes de bazar
Alors pourquoi pas s’asseoir

Tu verras bien qu’un beau matin fatigué
J’irai m’asseoir sur le trottoir d’à côté
Tu verras bien qu’il n’y aura pas que moi
Assis par terre comme ça

J’appuie sur la gâchette accélérateur
Y’a que des ennemis dans mon rétroviseur
Au dessus de cent quatre vingts je perds la mémoire
Alors pourquoi pas s’asseoir

Tu verras bien qu’un beau matin fatigué
J’irai m’asseoir sur le trottoir d’à côté
Tu verras bien qu’il n’y aura pas que moi
Assis par terre comme ça

La nuit je dors debout dans un R.E.R.
Dans mon téléphone tu sais j’entends la mer
Y’a pas le soleil dans ma télé blanche et noire
Alors pourquoi pas s’asseoir

Tu verras bien qu’un beau matin fatigué
J’irai m’asseoir sur le trottoir d’à côté
Tu verras bien qu’il n’y aura pas que moi
Assis par terre comme ça

Tu verras bien qu’un beau matin fatigué
J’irai m’asseoir sur le trottoir d’à côté
Tu verras bien qu’il n’y aura pas que moi
Assis par terre comme ça

(Alain Souchon)

 

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Là-bas les morts sous les cyprès (Mireille Fargier-Caruso)

Posted by arbrealettres sur 17 février 2023




    
Là-bas les morts sous les cyprès
sont à l’abri du vent
seuls

on vient parfois avec de l’eau des fleurs
s’asseoir à côté d’eux se recueillir sans bruit
prolonger leurs chemins

une pensée vers nulle part
une halte un moment une fleur sur la pierre

ces sans regard sans voix devenus
ces noms gravés en toi entre deux dates

l’absence là présente
circule comme le sang autrefois
pétales asséchés sur le marbre
les os poussière poussière lourde

coulent en lambeaux les jours
l’un après l’autre
et tout à coup
le chemin tourne court

où l’infini?

s’arrêter sa respiration lâcher
dans la lenteur heures lentes
un feu s’amenuise

un jour le corps
trahit notre confiance

l’innommé nous déborde

(Mireille Fargier-Caruso)

Recueil: Comme une promesse abandonnée
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Dans une rue longue (Luqman Dayrakyi)

Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2023



    


    
Dans une rue longue
(extraits)

Tu viendrais
dans ta précipitation tu jetterais ton manteau sur la chaise
tu courrais vers la chambre
tu me trouverais à ma table occupé à quelque chose
sans que je sois étonné de ta venue
sans le rire de la surprise
et tu t’assiérais même à côté de moi
sans que je remarque ta présence
et tu verrais de tes propres yeux
combien j’ai du mal
à essayer de recoller ta photo déchirée

***

(Luqman Dayrakyi)

 

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral

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Hélas, parfaitement mesuré (Richard Brautigan)

Posted by arbrealettres sur 1 janvier 2023




    
Hélas, parfaitement mesuré

Samedi 25 août 1888. 17 h 20
est le nom d’une photo de deux
vieilles femmes dans un jardin,
à côté d’une maison blanche. Une des femmes
est assise sur une chaise avec un chien sur
les genoux. L’autre femme regarde
des fleurs. Peut-être ces femmes sont-elles
heureuses, mais ensuite on est samedi
25 août 1888. 17 h 21, et tout est fini.

***

Alas, Measured Perfectly

Saturday, August 25, 1888. 5:20 P.M.
is the name of a photograph of two
old women in a front yard, beside a
white house. One of the women is
sitting in a chair with a dog in her
lap. The other woman is looking at
some flowers. Perhaps the women are
happy, but then it is Saturday, August
25, 1888. 5:21 P.M., and all over.

(Richard Brautigan)

 

Recueil: C’est tout ce que j’ai à déclarer Oeuvres poétiques complètes
Traduction: Thierry Beauchamp, Frédéric Lasaygues et Nicolas Richard
Editions: Le Castor Astral

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Faut t’en passer (Claude Haller)

Posted by arbrealettres sur 17 juin 2022




    
Faut t’en passer

Le facteur est passé
Toujours rien

Le train est passé
Toujours rien

Le Père Noël est passé
Toujours rien

La chance a passé
Toujours rien

Que se passe-t-il donc
Pour qu’il ne se passe rien
Et que je passe à côté de tout

(Claude Haller)

Recueil: Poèmes du petit matin
Traduction:
Editions: Hachette

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Je suis chat (Jacques Bussy)

Posted by arbrealettres sur 28 mars 2022




Illustration: ArbreaPhotos     
    
Je suis chat,
Je regarde
A côté des hommes

(Jacques Bussy)
le chat sourit

Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus

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