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L’hymne de la Bretagne (William Jenkyn Jones)

Posted by arbrealettres sur 13 mars 2023




    
L’hymne de la Bretagne

Vieux Pays de nos Pères

Nous, Bretons de cœur, nous aimons notre vrai pays !
L’Arvor est renommée à travers le monde.
Sans peur au cœur de la guerre, nos ancêtres si bons
Versèrent leur sang pour elle.

Refrain :

Ô Bretagne, mon pays, que j’aime mon pays
Tant que la mer sera comme un mur autour d’elle.
Sois libre, mon pays !

Bretagne, terre des vieux Saints, terre des Bardes,
Il n’est d’autre pays au monde que j’aime autant,
Chaque montagne, chaque vallée est chère dans mon cœur.
En eux dorment plus d’un Breton héroïque !

Refrain

Les Bretons sont des gens durs et forts,
Aucun peuple sous les cieux n’est aussi ardent.
Complaintes tristes ou chants plaisants s’éclosent en eux.
Ô ! Combien tu es belle, ma patrie !

Refrain

Si autrefois, Bretagne, tu as fléchi durant les guerres,
Ta langue est restée vivante à jamais,
Son cœur ardent tressaille encore pour elle.
Tu es réveillée maintenant ma Bretagne !

***

Bro Gozh Ma Zadou

Ni, Breizhiz a galon, karomp hon gwir Vro !
Brudet eo an Arvor dre ar bed tro-dro.
Dispont kreiz ar brezel, hon tadoù ken mat,
A skuilhas eviti o gwad.

Refrain :

O Breizh, ma Bro, me ‘gar ma Bro.
Tra ma vo mor ‘vel mur ‘n he zro.
Ra vezo digabestr ma Bro !

Breizh, douar ar Sent kozh, douar ar Varzhed,
N’eus bro all a garan kement ‘barzh ar bed,
Pep menez, pep traonienn, d’am c’halon zo kaer,
Enne kousk meur a Vreizhad taer !

Refrain

Ar Vretoned ‘zo tud kalet ha kreñv,
N’eus pobl ken kalonek a zindan an neñv,
Gwerz trist, son dudius a ziwan eno,
O ! pegen kaer ec’h out, ma Bro !

Refrain

Mar d’eo bet trec’het Breizh er brezelioù bras,
He yezh a zo bepred ken beo ha bizkoazh,
He c’halon birvidik a lamm c’hoazh ‘n he c’hreiz,
Dihunet out bremañ, ma Breizh !

(William Jenkyn Jones)
  

  

 

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ENFANT MEXICAIN (Gabriela Mistral)

Posted by arbrealettres sur 26 février 2023



Illustration: Marianne Clouzot
    
ENFANT MEXICAIN

Me voici où je ne suis pas,
sur l’Anahuac argenté,
à sa lumière sans pareille
peignant un enfant de mes mains.

On le dirait, sur mes genoux,
une flèche de l’arc tombée
et que j’aiguise et que j’effile
en le berçant et chantonnant.

Dans un air si vieux et si jeune,
toujours il me semble trouvaille
et je le tourne et le retourne
avec le refrain que je chante.

Ses yeux d’un noir-bleu me regardent
d’un regard de vie éternelle
et comme d’un geste éternel,
moi, je le peigne de mes mains.

Sa nuque et ses bras sont coulée
de résines de pin ocote;
il est lourd et il est léger
d’être la flèche sans son arc…

Moi, je le nourris de mon rythme,
lui me nourrit de quelque baume,
qui est le baume des mayas
dont mes yeux n’ont pas eu la joie.

Je joue avec sa chevelure
que je sépare et que je lisse
et, dans ses cheveux, je retiens
les mayas en dispersion.

Voilà douze ans que j’ai quitté
mon petit enfant mexicain;
mais, dans la veille ou le sommeil,
je le peigne encor de mes mains…

C’est là une maternité
qui ne lasse pas mes genoux,
c’est une extase libérée
à jamais par moi de la mort.

(Gabriela Mistral)

Recueil: Poèmes choisis Prix Nobel de littérature 1945
Editions: Rombaldi

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S’il est vrai que les yeux soient le miroir de l’âme (Michel Ange)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
S’il est vrai que les yeux soient le miroir de l’âme,
tu as déjà pu voir dans les miens le feu qui me consume;
et n’est-ce pas assez pour mériter ta pitié,
sans recourir aux prières?

Mais, peut-être plus touchée que je n’ose l’espérer
de cette chaste flamme à laquelle je dois mes vertus et ma gloire,
tu souris à mon amour, comme digne d’être exaucé
par la pureté de ses voeux.

Jour fortuné !
si mon coeur ne s’abuse,
que le temps s’arrête soudain ;
que le soleil cesse de poursuivre son antique carrière ;

Pour qu’après tant de souffrances,
je reçoive le prix si désiré de mon amour,
et que je jouisse à jamais
dans son ineffable possession.

(Michel Ange)

 

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Nos enfances à jamais perdues (Mireille Fargier-Caruso)

Posted by arbrealettres sur 16 février 2023




    
Nos enfances à jamais perdues toujours là

nos histoires d’amour englouties par l’amour

cette révolte têtue devant les désastres du même

les désastres du monde qui n’en finissent pas

absurdement mortels

(voilà ce que nous sommes)
un désir fou de vivre

(Mireille Fargier-Caruso)

Recueil: Comme une promesse abandonnée
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Vive voix (René Guy Cadou)

Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2022




Illustration: Christophe Leparoux
    
Vive voix

Pleine terre à craquer
Maison de serre chaude
O visage à deux mains
Nacelle de l’oubli
Les copeaux du couchant volent sous l’établi

Tu veilles
Ton enfant se lisse dans ses ailes
Lentement tu descends les marches
Les prunelles
Une rose épargnée envahit la fenêtre

Déjà
Et dans le sang
Ta femme va paraître

Alors le vent soulève une larme
Un rideau
Le plafond s’enhardit jusqu’au bord du tréteau
Et la scène écartée du ciel et de la rampe
Appareille à jamais vers la plus haute lampe.

(René Guy Cadou)

 

Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers

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Les blanchisseuses (Varlam Chalamov)

Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2022




    
Les blanchisseuses

Sur la rive neuf blanchisseuses
En silence lèvent les bras,
Et je ne comprends vraiment pas
Ce qu’elles font avec leurs bras.

Neuf femmes rincent le linge.
Une épreuve de lumière et de son
Dans mon enfance, et mon être
Surgit ainsi en une haute science.

J’étais donc là, debout, un peu bête,
Doutant de ma soudaine vision,
Je séparais à jamais ce chant
De la marche connue du monde.

(Varlam Chalamov)

 

Recueil: Cahiers de La Kolyma
Traduction: du russe par Christian Mouze
Editions: Maurice Nadeau

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Pour Mémoire (Robert Vigneau)

Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2022




    
Pour Mémoire
Gott Mit Uns

Qui tondit la rousse juive?
Qui tissa ses longs cheveux
En couverture de feu?
Comment les hivers survivent?

Qui saigna l’un en boudin,
Qui grilla l’autre en saucisse
Dans les fours, les fours d’Auschwitz?
Quelle faim viendra demain?

Qui inventa l’abat-jour
En peaux d’humains tatoués?
Qui en tressa des fouets
Pour s’en fustiger d’amour?

D’homme, qui fit du savon
Sous les ordres d’un apôtre?
Lavez-vous les uns les autres.
Selon Dieu que nous suivons!

Sous les fesses de l’Histoire
Les monstres se tiennent chaud :
Drancy, Buchenwald, Dachau
À jamais prémonitoires.

(Robert Vigneau)

Recueil: La révolte des poètes
Traduction:
Editions: Livre de poche Jeunesse

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Que mon flacon me semble bon ! (Charles-François Pannard)

Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022




    
Que mon
Flacon
Me semble bon !
Sans lui,
L’ennui
Me nuit,
Me suit ;
Je sens
Mes sens
Mourants,
Pesants.
Quand je le tiens,
Dieux ! que je suis bien !
Que son aspect est agréable !
Que je fais cas de ses divins présents !
C’est de son sein fécond, c’est de ses heureux flancs
Que coule ce nectar si doux, si délectable,
Qui rend tous les esprits, tous les coeurs satisfaits.
Cher objet de mes voeux, tu fais toute ma gloire.
Tant que mon coeur vivra, de tes charmants bienfaits
Il saura conserver la fidèle mémoire.
Ma muse, à te louer, se consacre à jamais.
Tantôt dans un caveau, tantôt sous une treille,
Ma lyre, de ma voix accompagnant le son,
Répètera cent fois cette aimable chanson :
Règne sans fin, ma charmante bouteille ;
Règne sans cesse mon cher flacon.

(Charles-François Pannard)

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DES LIONS (Guy Goffette)

Posted by arbrealettres sur 18 juin 2022




    
DES LIONS

La caravane a chu dans l’herbe haute
et ce qui reste n’est plus qu’un grand trou
dans la nuit où vont toutes les routes
que nous avons laissé partir

seules, à regret, comme des étrangères
qui savaient lire en nos yeux l’insoutenable
attente et l’effroi de mourir ici. Nous avons
baissé trop tôt les paupières,

croyant couper à jamais les ailes du désir,
mais nos rêves sont des lions penchés
sur l’eau croupie des draps, des lions
et qui rugissent encore

quand la caravane s’ébranle avec la lune.

(Guy Goffette)

 

Recueil: Le pêcheur d’eau
Traduction:
Editions: Gallimard

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Peinture réaliste (Danjiao)

Posted by arbrealettres sur 11 juin 2022




    
Peinture réaliste

Lorsque je me dessine et peux enfin me voir,
A me voir, au contraire, je blesse mon esprit.
Déjà ma vie n’était qu’un rêve dans un rêve,
A présent c’est un corps au-delà de mon corps.
L’eau est comme les fleurs figées dans l’illusion;
L’encre de sa couleur teinte une poussière vide.
Nous sommes à jamais hommes inachevés.

(Danjiao)

Recueil: Poèmes Chan
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier

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