Posts Tagged ‘abattoir’
Posted by arbrealettres sur 5 décembre 2022

Illustration: https://wordart.com/
Toute langue
Toute langue est celle de la maison ou
seulement bruit sans pouvoir sur le silence.
Les mots se laissent mener
à l’abattoir comme ces boeufs
que tu voyais paître dans la combe
corne contre corne, comme s’ils étaient encore
tenus ensemble par le joug.
Ils ressemblent aussi aux morts
quand la terre les pétrit
pour en faire enfin des dieux
Pourtant tu ne peux pas tout leur demander.
Il sont ce que tu es.
***

(Yves Rouquette)
Traduction de l’Occitan par Alain Freixe
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2021

DUBLIN BLUES
LE temps me saisit de sa main courante
par un bout de rue où nul ne m’attend
sauf dans le saloon aux portes battantes
la barmaid qui sert les morts sur un rang
J’avais trop rêvé d’une fée aux miettes
qui donc l’appelait mirette d’oiseaux
pour ne pas finir par perdre la tête
en virant au noir d’encre du ruisseau
La nuit qu’écrasaient les chevaux de frise
fait un abattoir de mon carrousel
et mon Opéra se change en cerise
au fond d’un bocal du dernier bordel
(Paul Gilson)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 22 juillet 2021
Nous étions devenus ces chevaux dans la prairie,
– nous l’aurions voulu! –
nous mettant à courir quand il nous plaît,
puis, équanimes,
sur l’herbe et les fleurs qui souffleraient,
et comme eux,
si l’abattoir s’approche – c’est demain –
qui ne le sauraient pas.
(André Frénaud)
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Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2020

Illustration: Erich Heckel
LES DERNIÈRES PIÈCES
à Jacques
Comme ceux qui crurent un jour dépasser l’horizon
et qui, le geste las, ne parlent plus qu’avec leur chien
tu répètes que le bonheur est plein de vide
et qu’on a beau crier contre les murs sournois,
l’herbe demeure le chemin le plus tendre
vers l’abattoir — et le boucher peut encore
caresser sa femme avec des mains de soie.
Et tu cries, oui tu cries, mais de plus en plus bas :
bonheur, bonheur, comme on jette,
couché sur la margelle du ciel,
ses dernières pièces dans le bleu qui bouge :
ces yeux que rien ne comble plus
sinon dans la nuit des amants outragés
la sourde et lente montée des larmes.
(Guy Goffette)
Recueil: Le pêcheur d’eau
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2019

Illustration: Ernest Pignon Ernest
DANS LA CHAMBRE
(extrait)
Chauve-souris — la peur sur les sombres grabats,
À leur chevet des sacs, lugubres paquetages.
Dans l’ombre du cachot, par d’étroits soupirails
Jaillissait sur les murs la peur blanche, sauvage.
Une terrible nuit de soupirs et de pleurs
S’étend nouée avec le vent sur les planètes,
Au ciel des milliers d’étoiles sont phtisiques,
Ta main tiède caresse une dernière larme.
Tu gis sur le grabat, mais tes yeux sont rivés
Aux planches du chariot de mort,
C’est le couteau de l’abattoir que le vent aiguise dehors
O qui viendra dans l’aube nous sauver?
Et des songes sereins avec les yeux mi-clos,
Les sourcils trempés dans le plomb ardent
On rêve de vergers en fleurs dans les prairies,
Des eaux qui prient chantent en passant.
Les vêtements qu’on a laissés dans les armoires,
Les voilà maintenant qui s’échappent tout seuls
Et chacun d’eux contient un visage, et l’on voit
Pendre au coeur de la chambre une lune rougeâtre.
(Isaïe Spiegel)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 10 septembre 2019

De son bâton noueux et dur
Un éleveur mène sa vache vers l’abattoir,
Il la regarde sans tendresse, sans un mot, sans la voir
Comme une chose sans coeur
Alors qu’elle a pour lui le regard du chien.
(Jean-Marc Soriano)
Recueil: Une nuit de 7 jours
Traduction:
Editions: Petitfleur
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Posted by arbrealettres sur 6 juin 2018

C’était affreux…
A Mademoiselle M. R.
C’était affreux ce pauvre petit veau qu’on traînait
tout à l’heure à l’abattoir et qui résistait,
et qui essayait de lécher la pluie
sur les murs gris de la petite ville triste.
Ô mon Dieu! Il avait l’air si doux
et si bon, lui qui était l’ami des chemins en houx.
Ô mon Dieu! Vous qui êtes si bon,
dites qu’il y aura pour nous tous un pardon
— et qu’un jour, dans le Ciel en or, il n’y aura
plus de jolis petits veaux qu’on tuera,
et, qu’au contraire, devenus meilleurs,
sur leurs petites cornes nous mettrons des fleurs.
Ô mon Dieu! Faites que le petit veau
ne souffre pas trop en sentant entrer le couteau…
(Francis Jammes)
Recueil: De l’Angelus de l’aube à l’Angelus du soir
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 1 avril 2018

ÉCLIPTIQUE. LES HALLES.
Tu étais mon absence.
Partout où je respirais, tu me trouvais
dans la parole
qui parlait pour revenir
vers ce lieu.
Le silence
était
dans les abattoirs de l’errance
et la moelle
d’une hâte habile de putain, une faim
qui est devenue
un lit pour moi,
comme si l’aveugle
fureur d’Ezéchiel
que je découvrais, le «Vivez» et le
«Oui, il nous a dit,
quand nous étions dans notre sang,
Vivez», avait été simplement ta façon
de m’approcher —
comme si quelque part,
visible, une pierre arctique, aussi blanche
que le sperme, s’était
écoulée, phrase-flamme après phrase-flamme,
de tes lèvres.
(Paul Auster)
Illustration: Charles J. Dwyer
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Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2017

Illustration: Miquel Barceló
retouche au grand chariot
Ecart des yeux
des longues bêtes d’abattoir
la nuit au front bas
gémit dans l’étable du ciel
le vrai voyage est dans les têtes fermées
(Daniel Boulanger)
Recueil: Les dessous du ciel
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 20 novembre 2016

Plus loin on prend encore une autre direction
Mais toujours les mêmes reviennent
Vers la colline singulière
Où le chemin tourne en montant
Jusqu’au rocher sanglant où périt la lumière
Dans les abattoirs du couchant
(Pierre Reverdy)
Illustration: Vladimir Kush
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