Posts Tagged ‘abois’
Posted by arbrealettres sur 16 mars 2023

Illustration: ArbreaPhotos
Sous-bois
Quand je rentre dans les bois,
je referme la porte derrière moi.
Pompon
(Auteure de l’auteur)
Tiens, il pleut sur le Bois,
Clapotis sur les feuilles,
Quelques gouttes aux abois
Viennent m’agacer l’oeil.
Une fraîcheur discrète
Exhale les fragrances
Des fleurettes secrètes
Qui peuplent le silence.
Puis le tonnerre roule
Déchaînant son raffut,
Ses grondements s’enroulent,
Foudre parmi les fûts.
Un vrai bonheur alors,
Me prend arbre le corps,
Je me sens brusquement
Fondu dans le décor.
Je suis un de ces arbres,
Un érable élégant
Ou bien encore un charme,
J’en demandais pas tant …
Il a plu sur le Bois,
Trois gouttes porte-voie,
Scintillements vermeils
Ont trouvé le soleil.
(Guy Meunier)
Recueil: On fait comme on a dit
Editions: Lavillatte
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Posted in poésie | Tagué: (Guy Meunier), abois, agacer, arbre, élégant, érable, bois, bonheur, brusque, charmé, clapotis, corps, déchaîner, décor, demander, derrière, discret, exhaler, fût, feuille, fleurette, fondre, foudre, fraîcheur, fragrance, goutte, gronder, oeil, peupler, pleuvoir, porte, porte-voie, prendre, raffut, refermer, rentrer, rouler, s'enrouler, scintillement, secret, sentir, silence, soleil, sous-bois, tant, tonnerre, trouver, venir, vermeil, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2021

Les enfants lisent, troupe blonde ;
Ils épellent, je les entends ;
Et le maître d’école gronde
Dans la lumière du printemps
J’aperçois l’école entrouverte ;
Et je rôde au bord des marais ;
Toute la grande saison verte
Frissonne au loin dans les forêts.
Tout rit, tout chante ; c’est la fête
De l’infini que nous voyons ;
La beauté des fleurs semble faite
Avec la candeur des rayons.
J’épelle aussi moi ; je me penche
Sur l’immense livre joyeux ;
O champs, quel vers que la pervenche !
Quelle strophe que l’aigle, ô cieux !
Mais, mystère ! rien n’est sans tache.
Rien ! — Qui peut dire par quels noeuds
La végétation rattache
Le lys chaste au chardon hargneux ?
Tandis que là-bas siffle un merle,
La sarcelle, des roseaux plats,
Sort, ayant au bec une perle ;
Cette perle agonise, hélas !
C’est le poisson qui, tout à l’heure,
Poursuivait l’aragne, courant
Sur sa bleue et vague demeure,
Sinistre monde transparent.
Un coup de fusil dans la haie,
Abois d’un chien ; c’est le chasseur.
Et, pensif, je sens une plaie
Parmi toute cette douceur.
Et, sous l’herbe pressant la fange,
Triste passant de ce beau lieu,
Je songe au mal, énigme étrange,
Faute d’orthographe de Dieu.
(Victor Hugo)
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Posted by arbrealettres sur 1 juillet 2020

UNE FEE
Que ce soit Urgèle ou Morgane,
J’aime, en un rêve sans effroi,
Qu’une fée, au corps diaphane,
Ainsi qu’une fleur qui se fane,
Vienne pencher son front sur moi.
C’est elle dont le luth d’ivoire
Me redit, sur un mâle accord,
Vos contes, qu’on n’oserait croire,
Bons paladins, si votre histoire
N’était plus merveilleuse encor.
C’est elle, aux choses qu’on révère
Qui m’ordonne de m’allier,
Et qui veut que ma main sévère
Joigne la harpe du trouvère
Au gantelet du chevalier.
Dans le désert qui me réclame,
Cachée en tout ce que je vois,
C’est elle qui fait, pour mon âme,
De chaque rayon une flamme,
Et de chaque bruit une voix ;
Elle, – qui dans l’onde agitée
Murmure en sortant du rocher,
Et, de me plaire tourmentée,
Suspend la cigogne argentée
Au faîte aigu du noir clocher ;
Quand, l’hiver, mon foyer pétille,
C’est elle qui vient s’y tapir,
Et me montre, au ciel qui scintille,
L’étoile qui s’éteint et brille,
Comme un œil prêt a s’assoupir ;
Qui, lorsqu’en des manoirs sauvages
J’erre, cherchant nos vieux berceaux,
M’environnant de mille images,
Comme un bruit du torrent des âges,
Fait mugir l’air sous les arceaux ;
Elle, – qui, la nuit, quand je veille,
M’apporte de confus abois,
Et, pour endormir mon oreille,
Dans le calme du soir, éveille
Un cor lointain au fond des bois.
Que ce soit Urgèle ou Morgane,
J’aime, en un rêve sans effroi,
Qu’une fée, au corps diaphane,
Ainsi qu’une fleur qui se fane,
Vienne pencher son front sur moi !
(Victor Hugo)
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Posted by arbrealettres sur 15 avril 2019

HIER FUT LA FIN
Hier fut la fin le chaos
l’indiscernable. Mais
de l’horreur naquit le passage entre
les blocs.
Vint le frisson
secouant les rafales
soubresauts de l’obscur.
S’avança le silence
ordonnateur inventeur
de pauses, d’oublis souverains.
Il fut permis de voir d’entendre
d’accéder aux cimes froides
où clame la clarté
où tout commence
avec la pointe et l’éclair
le rythme et la faux le secret
la fuite joyeuse des temps, le cruel
message à déchiffrer
puis à déchirer à jeter,
le peu à peu le bientôt
le jamais encore
l’ombre aux abois le peut-être
les lueurs
futures
le feu qui grandit
le souffle
porteur de la parole.
Mais c’est le souffle aussi
qui saura seul
éteindre tout
pour rendre à la Nuit
son empire.
(Jean Tardieu)
Recueil: L’accent grave et l’accent aigu
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2019
Signalement
Chair de l’Autre Sexe! Élément non-moi!
Chair, vive de vingt ans poussés loin de ma bouche!….
L’air de sa chair m’ensorcelle en la foi
Aux abois
Que par Elle, ou jamais, Mon Destin fera souche…..
Et, tout tremblant, je regarde, je touche….
Je me prouve qu’Elle est! — et puis, ne sais qu’en
Et je revois mes chemins de Damas croire
Au bout desquels c’était encor les balançoires
Provisoires….
Et je me récuse, et je me débats!
Fou d’un art à nous deux! et fou de célibats….
Et toujours le même Air! me met en frais
De coeur, et me transit en ces conciliabules….
Deux grands yeux savants, fixes et sacrés
Tout exprès.
Là, pour garder leur sœur cadette, et si crédule,
Une bouche qui rit en campanule!….
(Ô yeux durs, bouche folle!) — ou bien Ah! le contraire :
Une bouche toute à ses grands ennuis,
Mais l’arc tendu! sachant ses yeux, ses petits frères
Tout à plaire,
Et capables de rendez-vous de nuit
Pour un rien, pour une larme qu’on leur essui’ !….
Oui, sous ces airs supérieurs,
Le cœur me piaffe de génie
En labyrinthes d’insomnie!….
Et puis, et puis, c’est bien ailleurs,
Que je communie….
(Jules Laforgue)
Illustration: Zinaida Serebriakova
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Posted by arbrealettres sur 29 mai 2018
Un espace
ne peut en effacer un autre,
mais bien le mettre aux abois.
Car les espaces occupent aussi un lieu,
dans une autre dimension qui est plus que l’espace.
Il est des espaces à la voix unique,
d’autres aux voix nombreuses
et même des espaces sans voix,
mais tout espace est seul,
plus seul que ce qu’il recèle.
Même si tout espace
se confond finalement avec tout autre.
Même si tout espace
est un jeu impossible,
car rien ne tient dans rien.
(Roberto Juarroz)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 20 août 2017

Illustration: Albert Marquet
Il n’y a plus d’ombre écrasée sur la terre
brûlante comme une pierre chauffée de soleil.
Les abois sont plus sourds dans les fermes
qui étouffent dans l’odeur accablante des foins.
L’eau traverse les cailloux trop clairs
qui surgissent là où la clarté fait des trous.
Les sources sont plus profondes dans les vallées
où passe une rumeur d’insectes qui s’assoupissent.
La tête des femmes est douce comme une écume.
Le couchant est si long que la nuit reste claire
au-dessus du ciel qui serre le monde de près
au-dessus des hiboux qui n’osent pas bouger.
Il n’y a pas de veilleur sur la montagne
qui monte seule à la rencontre de la nuit.
Il n’y a plus d’éclair au creux des arbres
d’où l’ombre sort pour couvrir la terre.
(Lucien Becker)
Recueil: Rien que l’amour
Editions: La Table Ronde
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Posted in poésie | Tagué: (Lucien Becker), abois, accabler, arbre, éclair, écrasé, écume, étouffer, bouger, brûlant, caillou, chauffer, ciel, clair, clarté, couvrir, doux, femme, fermé, foin, hibou, insecte, montagne, nuit, odeur, ombre, oser, pierre, profond, rencontre, rumeur, s'assoupir, soleil, sortir, source, sourd, surfir, terre, trou, vallée, veilleur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2017

Le son du cor s’afflige vers les bois
D’une douleur on veut croire orpheline
Qui vient mourir au bas de la colline
Parmi la bise errant en courts abois.
L’âme du loup pleure dans cette voix
Qui monte avec le soleil qui décline
D’une agonie on veut croire câline
Et qui ravit et qui navre à la fois.
Pour faire mieux cette plaine assoupie
La neige tombe à longs traits de charpie
À travers le couchant sanguinolent,
Et l’air a l’air d’être un soupir d’automne,
Tant il fait doux par ce soir monotone
Où se dorlote un paysage lent.
(Verlaine)
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Verlaine), abois, agonie, assoupi, âme, bise, bois, caline, charpie, colline, cor, couchant, décliner, dorloter, douleur, doux, errer, loup, monotone, mourir, navrer, orpheline, paysage, pleurer, ravir, s'affliger, sanguinolent, son, soupir | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 30 décembre 2016

Les Princesses aux yeux de chevreuil passaient
A cheval sur le chemin entre les bois.
Dans les forêts sombres chassaient
Les meutes aux sourds abois.
(Paul Claudel)
Illustration: René Magritte
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Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2015

La Carmencita
Pauvre enfant, tes prunelles vierges,
Malgré leur feu diamanté,
Dans mon coeur, temple dévasté,
Ne rallumeraient pas les cierges.
Pauvre enfant, les sons de ta voix
Telles les harpes séraphiques-
De mes souvenirs maléfiques
Ne couvriraient pas les abois.
Pauvre enfant, de tes lèvres vaines,
La miraculeuse liqueur
N’adoucirait pas la rancoeur
Qui tarit la vie en mes veines.
Pareil au climat meurtrier
Déserté de toute colombe,
Et pareil à la triste tombe,
Où l’on ne vient jamais prier,
O la trop tard-au cours du fleuve
Inéluctable, je m’en vais,
Ayant au gré des vents mauvais
Effeuillé ma couronne neuve.
(Jean Moréas)
Illustration: John Singer Sargent
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