
La pupille du ciel, comme une horloge absolue.
Le prénom convulsé du firmament.
Ce qui voit venir la douleur.
Une source éveillée par toutes les errances.
(Zéno Bianu)
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020
La pupille du ciel, comme une horloge absolue.
Le prénom convulsé du firmament.
Ce qui voit venir la douleur.
Une source éveillée par toutes les errances.
(Zéno Bianu)
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Posted by arbrealettres sur 2 mars 2020
Le poète est la synthèse des générations qui ont convoité la beauté absolue
quand elles ont vu luire en elle un éclat de l’édifice cosmique…
(Srecko Kosovel)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Srecko Kosovel), absolue, éclat, édifice, beauté, cosmique, luire, poète, synthèse | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 avril 2019
Il est une douleur — si absolue —
Qu’elle engloutit toute substance —
Puis voile l’Abîme d’une Transe —
Ainsi la Mémoire peut se mouvoir
À travers — autour — au-dessus —
Comme un Somnambule —
Sans danger avance — là où l’oeil ouvert —
Os après Os — Le ferait choir —
***
There is a pain — so utter —
It swallows substance up —
Then covers the Abyss with Trance —
So Memory can step
Around — across — opon it —
As One within a Swoon —
Goes safely — where an open eye —
Would drop Him — Bone by Bone —
(Emily Dickinson)
Illustration retirée sur demande de l’artiste
Posted in poésie | Tagué: (Emily Dickinson), abîme, absolue, avancer, choir, danger, douleur, engloutir, mémoire, mouvoir, oeil, os, ouvert, somnambule, substance, transe, voiler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mai 2018
Saisissement par la beauté comme par le rire.
La même sensation d’étrangeté absolue.
Mais dans le rire, ce qui nous est révélé,
c’est le caractère illusoire de l’être.
Par la beauté, la perfection de notre appartenance au néant.
Le rire nous secoue, nous étrangle.
La beauté nous frappe. Nous écrase.
L’amitié des choses a bien de ces rudesses
lorsqu’il s’agit de nous réveiller.
(Gérard Pfister)
Posted in méditations | Tagué: (Gérard Pfister), absolue, amitié, appartenance, écraser, étrangeté, étrangler, être, beauté, choses, frapper, illusoire, néant, perfection, révélé, réveiller, rire, rudesse, saisissement, secouer, sensation | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 14 juin 2017
Douceur, surprise,
Jeunesse
A vie conquise,
Ton visage affirme
La paix
D’une beauté cachée.
Il est approche secrète,
En moi,
De l’absolue beauté.
(Lucie Albertini)
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Posted by arbrealettres sur 25 septembre 2016
La nuit maintenant l’entourait
D’une sorte de sagesse, à mesure qu’elle se posait
Contre sa joue et qu’elle effaçait
Le sourire des reines de pierre dans les jardins.
Maintenant elle se sentait légère et blanche
Encore un peu froide et marbre, pensait-elle,
Découvrant sa part d’obscur. – Aussi pourquoi
Vouloir donner à sa vie cette forme définitive?
Alors qu’il y a les signes physiques
De la fatigue, l’âme qui se détruit.
Ces leurres: les rides, et les taches sur la peau.
Quelle figure illisible, prise dans les lignes
Invisibles qui la lisent:
« Comment ne pas me regarder au visage,
Mère? l’âme, l’amour au jour le jour qui se défait.
Ce masque brisé qui me rassemble, tant de points
De ma chair autour de cette absence. Ce corps
Inoubliable. Moi. »
Au fur et à mesure qu’elle écrivait
Elle se disait que ce qui apparaissait, d’elle-même,
Ne pouvait empêcher le mouvement du temps
De troubler la sage ordonnance des mots;
Toute précautions prises, ne pouvait
Empêcher sa vie, son corps d’envahir
Ce qui était écrit. Le poème ne pouvait
Faire obstacle à la beauté du jour, non plus
Qu’à l’amertume, ni faire faire au soleil
Machine arrière, – ni ne permettait de revoir
Sous ses yeux les fleurs de l’an passé,
Ni ces grands éclairs de chaleur
Comme des coups de ciseaux dans la nuit.
Un poème n’était jamais à l’abri de l’orage:
« Il y a trop de portes à verrouiller
A double tour, et à barricader
Avec des soins et des ruses infinis.
Il y en a toujours une, restée battante,
Par où la solitude peut passer. »
C’était on ne peut plus de bonheur (d’amour?)
On ne peut plus de solitude aussi. Le désir
Etait dans les marges, le spectacle, parfait.
Parfaites les couleurs, le bleu du ciel était au comble
De la perfection, les parfums, la fraîcheur de l’air.
Le temps dansait dans les arbres, tout entier
Porté sur la pointe des jeunes pousses,
Et les cris d’oiseaux étaient absolument
Comme des coups de ciseaux dans la transparence
Insurpassable du moment. Le sens de vivre
A mourir ne se lisait plus de gauche à droite:
« Un prosaïsme rythmé, une apparence
De spontanéité, mais la déchirure absolue
Est à l’intérieur de la langue. La poésie, soudain
Serait comme une irruption de l’inquiétude
Au milieu de la conversation. »
Et rien d’autre en effet que l’inquiétude
Au milieu des premières journées de printemps.
Ecrire, aimer, se disait-elle une fois de plus.
Relève du même effroi. C’était comme regarder les fleurs.
Décomposer le mixage des voix et des bruits de pas.
Le chant et la couleur. Guère plus facile.
C’était une mise au jour du désir
Au-dessus d’un abîme. Mais les mots
Etaient vieux, usés, méconnaissables,
Couverts de taches jaunes, et décolorés.
Comme ces sphynx de pierre, ils n’avaient
Plus d’yeux, les figures avaient le nez cassé.
A part elle-même elle ajoutait alors: aimer
Comme écrire, nous délivre-t-il de la mémoire?
« Quel serait, sinon, l’effet produit?
Changerais-tu ta vie, y trouverais-tu cette force?
Ce qui se passe dans la prose, la prose de vivre,
Se passe sur la scène du vers. Changerais-tu
Ta forme? Travaille, – c’est à dire: détruis. »
(Claude Adelen)
Posted in poésie | Tagué: (Claude Adelen), absence, absolue, âme, bonheur, ciseaux, corps, déchirure, définitive, désir, détruire, fatigue, figure, forme, froide, illisible, inquiétude, insurpassable, intérieur, joue, marbre, méconnaissable, mixage, nuit, parfum, perfection, poésie, printemps, sagesse, scène, solitude, sphynx, transparence, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 septembre 2016
Le sens du combat
Le jour monte et grandit, retombe sur la ville
Nous avons traversé la nuit sans délivrance
J’entends les autobus et la rumeur subtile
Des échanges sociaux. J’accède à la présence.
Aujourd’hui aura lieu. La surface invisible
Délimitant dans l’air nos êtres de souffrance
Se forme et se durcit à une vitesse terrible;
Le corps, le corps pourtant, est une appartenance.
Nous avons traversé fatigues et désirs
Sans retrouver le goût des rêves de l’enfance
Il n’y a plus grand-chose au fond de nos sourires,
Nous sommes prisonniers de notre transparence.
Au long de ces journées où le corps nous domine
Où le monde est bien là, comme un bloc de ciment,
Ces journées sans plaisir, sans passion, sans tourment,
Dans l’inutilité pratiquement divines
Au milieu des herbages et des forêts de hêtres,
Au milieu des immeubles et des publicités
Nous vivons un moment d’absolue vérité :
Oui le monde est bien là, et tel qu’il paraît être.
Les êtres humains sont faits de parties séparables,
Leur corps coalescent n’est pas fait pour durer
Seuls dans leurs alvéoles soigneusement murés
Ils attendent l’envol, l’appel de l’impalpable.
Le gardien vient toujours au coeur du crépuscule;
Son regard est pensif, il a toutes les clés,
Les cendres des captifs sont très vite envolées;
Il faut quelques minutes pour laver la cellule.
(Michel Houellebecq)
Posted in poésie | Tagué: (Michel Houellebecq), absolu, absolue, accéder, appartenance, appel, être, captif, cellule, coalescent, combat, délivrance, durer, envol, gardien, grandir, impalpable, invisible, jour, laver, monter, passion, plaisir, présence, publicité, retomber, séparable, souffrance, traverser, vérité, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2016
Quand il est plus dur de vivre
la vie est-elle plus absolue ?
Sur les rives vespérales
de mes sens muets est muette
la vieille raison
en quoi je me reconnais :
c’est un parcours intérieur
un sous-bois étouffé
où tout est nature.
Pénible travail
de subsistance obscure
toi seul es nécessaire …
Et tu m’emportes doucement
au-delà des frontières humaines.
(Pier Paolo Pasolini)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Pier Paolo Pasolini), absolue, doucement, dur, emporter, frontière, muet, nature, nécessaire, pénible, raison, rive, se reconnaître, seul, subsistance, travail, vie, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 février 2016
J’attends et je n’attends plus.
Extrême délicatesse de l’attention
qui ne sait rien, qui écoute et n’entend peut-être rien d’autre
que l’attente elle-même, la vacuité de l’attente.
Il n’y a aucun obstacle,
les labyrinthes semblent fluides, tout devient aérien et flexible.
Je veille. Sera-t-il possible d’atteindre la transparence,
la nudité absolue, inhabitable ?
Jamais la transparence ne se refuse.
Il y a, malgré tout, une irradiation constante
de quelque chose avec quoi je suis en relation.
J’écris à présent dans la blanche complicité
d’une pure orientation qui me dénude…
Serait-ce la vérité ?
La nature de l’Autre est double : elle s’approche et se retire.
Mais elle-même n’est-elle pas soumise, dans cette alternance,
à la pulsation élémentaire d’une nature immuablement simple ?
Il est nécessaire de l’accueillir selon son propre rythme.
(António Ramos Rosa)
Posted in méditations | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), aérien, absolue, accueillir, alternance, attendre, attention, complicité, délicatesse, flexible, fluide, irradiation, labyrinthe, nudité, obstacle, pulsation, relation, rythme, transparence, vacuité, vérité | 1 Comment »