Posts Tagged ‘abuser’
Posted by arbrealettres sur 25 février 2023

S’il est vrai que les yeux soient le miroir de l’âme,
tu as déjà pu voir dans les miens le feu qui me consume;
et n’est-ce pas assez pour mériter ta pitié,
sans recourir aux prières?
Mais, peut-être plus touchée que je n’ose l’espérer
de cette chaste flamme à laquelle je dois mes vertus et ma gloire,
tu souris à mon amour, comme digne d’être exaucé
par la pureté de ses voeux.
Jour fortuné !
si mon coeur ne s’abuse,
que le temps s’arrête soudain ;
que le soleil cesse de poursuivre son antique carrière ;
Pour qu’après tant de souffrances,
je reçoive le prix si désiré de mon amour,
et que je jouisse à jamais
dans son ineffable possession.
(Michel Ange)
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Posted by arbrealettres sur 20 mars 2020

Illustration: Mejda Ben
La Prière du Védantin
Esprit suprême
qui médite dans le silence du coeur,
éternelle clarté,
Toi seul Tu Es !
Ah, pourquoi suis-je voilé par cette obscurité,
ma part ensoleillée
assaillie par les nuages ?
Pourquoi suis-je ainsi défiguré par le désir,
distrait, entraîné,
consumé par le feu
de fantasques passions, chassé hors de ta paix
dans le tourbillon
de chaque rafale ?
Livré au chagrin, abattu,
surpris par la luxure ?
Ne laisse pas la grisaille de mon passé
taché de sang rebuter ta compassion souveraine,
ni même la retarder,
ô Vérité solitaire !
Ni ne laisse les dieux trompeurs qui Te singent encore
abuser ma jeunesse.
Calme ces clameurs ;
car je voudrais entendre la voix éternelle et connaître
l’éternelle Volonté.
Ce brillant étalage
encombrant le seuil de l’éternité,
disperse-le — accorde-moi
un regard sans ombre,
un coeur jeune et limpide. Réprime en moi
le cri assourdissant
de ces espoirs,
efface mes siècles souillés, restaure
ma pureté.
Ô porte cachée
de la Connaissance, ouvre-toi ! Force, accomplis-toi !
Amour, déverse-toi !
(Sri Aurobindo)
Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust
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Posted in poésie | Tagué: (Sri Aurobindo), abattre, abuser, accorder, amour, assaillir, assourdir, éternel, éternité, cacher, calmer, chagrin, chasser, clameur, clarté, coeur, compassion, connaissance, consumer, cri, défigurer, désir, déverser, Dieu, disperser, distraire, effacer, encombrer, ensoleiller, entraîner, espoir, esprit, fantasque, feu, force, grisaille, jeune, jeunesse, limpide, livrer, luxure, méditer, nuage, obscurité, ombre, ouvrir, paix, part, passé, passion, porte, pourquoi, prière, pureté, rafale, réprimer, rebuter, regard, restaurer, retarder, s'accomplir, sang, seuil, siècle, silence, singer, solitaire, souiller, souverain, suprême, surprendre, tacher, tourbillon, trompeur, vérité, voiler | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 10 novembre 2019

Amour enrobé
saveurs cacao et café
Je lèche au coin de tes lèvres
tes moustaches chocolatées
Et si l’on trempait l’amour
dans le chocolat fondu
Ne pas abuser
de cet amour-là
attention les gourmands
il est un peu écoeurant
penser à avaler
pour mieux digérer
un verre d’eau glacée
(Bernard Friot)
Recueil: Je t’aime, je t’aime, je t’aime… Poèmes pressés
Traduction:
Editions: Folio Junior
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Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2019

Illustration: Igor Morski
Je suis comme monté par un cavalier
Sans visage
– il me presse contre mes actes –
Il me bat et me retient, il me fouaille d’événements.
Il me brise aux obstacles
Il change de nom, m’arrête à me briser –
II se moque de mes forces,
Il impose le désordre
Il abuse de mon souffle
Il écrase mon coeur dans sa main
Je ne puis rejoindre sa volonté
Il me chevauche comme un fou
Je tremble et je cours
Je ne puis me retourner pour le voir
— Je ne puis achever de le voir.
Il échappe aux mouvements de mon intelligence
Oh ! Change d’homme…
(Paul Valéry)
Recueil: Poésie perdue
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 24 septembre 2018

À TIERCE
Mon Dieu, enseigne-moi ta voie.
Ps. 118. (Office de Tierce.)
Mon Maître, enseignez-moi dans notre solitude
Ce qu’il faut que je fasse, où je dois me plier…
Je ne sais rien. Daignez me mener à l’étude,
Donnez une leçon à ce pauvre écolier.
L’entendra-t-il hélas ! cet ignorant docile
Mais qui redoute, ayant si peu d’habileté,
De trouver au début votre loi difficile ?
Ah ! Maître prenez garde à ma débilité…
Me parlez-vous ?… D’où me vient cette chaleur douce
Qui pénètre mon âme et l’embaume, et l’endort ?
Cet éblouissement, ces pleurs, cette secousse ?…
C’est plus clair que la vie et plus sûr que la mort.
Combien, ô Vérité, m’es-tu nouvelle et fraîche,
Révélée à mes os sans livre, sans écrit,
Sans raison qui démontre et sans bouche qui prêche,
D’un seul baiser qui me dévore tout l’esprit !…
Je vois… Mon coeur jaillit ! qui pourra l’en empêche !
Rien n’est vrai que d’aimer… Mon âme, épuise-toi,
Coule du puits sans fond que Jésus te révèle,
Comme un flot que toujours sa source renouvelle,
Et déborde, poussée en tous sens hors de moi.
Quels usages prudents te serviront de digue ?
Donne tout ! Donne plus et sans savoir combien.
Ne crains pas de manquer d’amour, ne garde rien
Dans tes mains follement ouvertes de prodigue.
Qu’aimeras-tu ? Quel temps perdrons-nous à ce choix ?
Aime tout ! Tout t’est bon. Sois aveugle, mais aime
Le plus près, le plus loin, chacun plus que toi-même
Et, comment ce miracle, ô Dieu? tous à la fois.
Celui qui t’est pareil, celui qui t’est contraire.
Et n’aime rien uniquement pour sa beauté :
L’enchantement des yeux leur est trop vite ôté,
Du charme d’aujourd’hui demain te vient distraire.
N’aime rien pour ses pleurs : les larmes n’ont qu’un jour,
N’aime rien pour son chant : les hymnes n’ont qu’une heure.
Ô mon âme qui veux que ton amour demeure !
Aime tout ce qui fuit pour l’amour de l’amour.
Aime tout ce qui fuit sur la terre où tu passes,
Le long de ton chemin aveugle et sans arrêts :
Les herbes des fossés, les bêtes des forêts,
Les matins et les soirs, les pays, les espaces.
Vie, l’enthousiasme est fort comme la mer
Qui d’un seul mouvement emporte les navires.
Laisse aller tes destins au fil de ses délires
sans goûter si le flot qui te pousse est amer.
Rien n’est vrai que d’aimer, mon âme, et d’être dupe.
Si tu cherches un coeur où reposer ton front
Et si tu te sens lasse au bout de quelque affront,
Qu’est-ce que cet amour que son gain préoccupe ?
Ô prêteuse sans fin de biens jamais rendus,
Laisse abuser chacun de ta folle abondance
Tant que, jetés au vent de l’amour, sans prudence,
Ta paix, tes jours, ta force et ton coeur soient perdus.
Tu pleures ?… Tu rêvais un plus juste partage ?
Quels cris en toi sous le sourire du pardon !
Tu souffres ?… Tu n’as fait que la moitié du don :
Le remède d’aimer est d’aimer davantage.
Donne-toi tellement que tu n’existes plus
Et que dans ton secret, ton silence, ton ombre,
Rien ne bruisse plus qu’autrui ce coeur sans nombre,
Son mal, sa fièvre, au lieu de ton coeur superflu.
Tu ne vis plus… C’est lui qui t’enivre et te mène
Hors de ton bonheur pâle au sien qu’il veut saisir.
Tu n’as plus de désir que sans fin son désir…
Va !… Tu n’as plus de peine au monde que sa peine !
Qui pourra maintenant retrouver ta douleur ?
Rien n’en reste, rien, rien qu’un chant d’oiseau sublime.
Ah ! quelle délivrance est au fond de l’abîme !
Voici ma joie avec son glaive de vainqueur.
Rien n’est vrai que d’aimer, ô mon âme, mon âme,
Qui te reposerait du poids de ton soleil ?
Ni l’ombre de la nuit, ni l’ombre du sommeil,
Ni le temps qui s’enfuit léger comme une femme.
Rien n’est vrai que d’aimer et que d’aimer toujours !
Tes aimés passeront mais ton amour demeure
Malgré les renouveaux qui te changent de leurre
Et les petites morts des petites amours.
Et tant qu’il y aura des vivants, d’heure en heure
Menant leur sort à la rencontre de ton sort
Ou t’ayant devancée au delà de la mort…
Toi-même disparais mais ton amour demeure !
Mon amour ! Mon amour ! quand ce coeur arrêté
Ne te contiendra plus… à ta source première,
À Jésus remontant d’un grand jet de lumière,
Mon amour sois mon Dieu toute l’éternité !
(Marie Noël)
Recueil: Les Chansons et les Heures / Le Rosaire des joies
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Noël), abîme, abuser, affront, aimer, amour, aveuglé, âme, éblouissement, écolier, éternité, bonheur, bruire, chaleur, chemin, coeur, davantage, devancer, Dieu, digue, don, doux, embaumer, enseigner, enthousiasme, espace, exister, femme, flot, forêt, fort, fossé, fuir, glaive, habileté, ignorant, jet, larme, leçon, leurre, lumière, maître, main, manque, mer, miracle, mort, oiseau, paix, peine, pleur, pleurer, plier, poids, prodigue, prudence, rêver, remède, rencontre, renouveau, s'enfuir, saisir, savoir, secousse, soleil, solitude, sommeil, sort, source, sublime, vainqueur, vent, vie, vivant, voie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 juin 2018
Recueil: Le Seuil Le Sable Poésies complètes 1943-1988
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Edmond Jabès), abuser, pensée | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2017

LE CITADIN AUX CHAMPS
Abuser du temps qui passe
soustraire l’air d’une souris
piocher dans le beurre en motte
atteindre l’eau d’un coup de scie
piétiner l’or de la crotte
étreindre le blé sans épis
insulter mouche qui trotte
sermonner les pous des brebis
abuser du temps qui passe
voilà tout ce qu’à la campagne
fait le monsieur de Paris
(Raymond Queneau)
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Posted in humour, méditations, poésie | Tagué: (Raymond Queneau), abuser, air, atteindre, épi, étreindre, beurre, brebis, campagne, champ, citadin, crotté, eau, faire, insulter, monsieur, motte, mouche, or, Paris, passer, piétiner, piocher, pou, scie, sermonner, souris, soustraire, temps, trotter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2017

Quand le souffle passait en sifflant au-dessus de ma tête,
c’était le vent dans les grands arbres de la forêt, et non la pluie.
Quand il rasait le sol,
c’était le vent dans les buissons et les hautes herbes,
mais ce n’était pas la pluie.
Quand il bruissait et chuintait à hauteur d’homme,
c’était le vent dans les champs de maïs.
Il possédait si bien les sonorités de la pluie
que l’on se faisait abuser sans cesse,
cependant, on l’écoutait avec un plaisir certain,
comme si un spectacle tant attendu apparaissait enfin sur la scène.
Et ce n’était toujours pas la pluie.
Mais lorsque la terre répondait à l’unisson
d’un rugissement profond, luxuriant et croissant,
lorsque le monde entier chantait autour de moi
dans toutes les directions, au-dessus et au-dessous de moi,
alors c’était bien la pluie.
C’était comme de retrouver la mer
après en avoir été longtemps privé,
comme l’étreinte d’un amant.
(Karen Blixen)
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Posted in poésie | Tagué: (Karen Blixen), abuser, amant, apparaître, arbre, attendu, écouter, étreinte, bruire, buisson, champ, chanter, chuinter, direction, forêt, herbe, maïs, mer, passer, plaisir, pluie, privé, profond, raser, répondre, retrouver, rugissement, scène, siffler, sonorité, souffle, spectacle, tête, terre, unisson, vent | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2017
Illustration: Zinovy Shersher
Baiser, cachet de l’espérance,
Tendre messager du désir,
Tu survis à la jouissance
Et tu précèdes le plaisir.
Donné, reçu par le mystère,
Vers le bonheur tu nous conduis,
Et semblable aux clefs de Saint-Pierre,
Tu nous ouvres le paradis.
Nos yeux à peine à la lumière
Ont essayé de s’entrouvrir,
Et de ses baisers une mère,
À chaque instant vient nous couvrir.
Bientôt on échappe à l’enfance,
Le désir vient nous abuser,
Le cœur s’éveille, et l’innocence
Rêve l’amour dans un baiser.
Lorsqu’auprès de ma jeune amie
Se rassemble un peuple d’amants,
Ses doigts, de sa bouche jolie,
Vont effleurer les bords charmants,
Et le baiser qu’elle me jette
À travers l’essaim des jaloux,
Du souvenir est l’interprète,
Ou le signal du rendez-vous.
Sur les lèvres qu’amour entr’ouvre
Sur le bras qu’amour arrondit,
Sur le sein que la gaze couvre
Sur le front qu’un désir rougit,
Partout où le plaisir l’appelle,
Ma bouche aime à se reposer
Et tous les charmes d’une belle
Sont tributaires du baiser.
(Michel-Nicolas Balisson)
Recueil: Poètes du Baiser
Editions: Société des Éditions LOUIS-MICHAUD
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Posted in poésie | Tagué: (Michel-Nicolas Balisson), abuser, amant, amie, amour, appeler, avenir, échapper, baiser, bonheur, bord, bouche, bras, charmant, charmé, clef, conduire, désir, donné, effleur, enfance, espérance, essaim, front, innocence, jaloux, jeter, joli, jouissance, lumière, messager, mystère, ouvrir, paradis, plaisir, précéder, rêver, reçu, rendez-vous, rougir, s'entrouvrir, sein, signal, sonner, souvenir, survivre, tendre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 mars 2017

Prête aux baisers résurrecteurs
Pauvre je ne peux pas vivre dans l’ignorance
Il me faut voir entendre et abuser
T’entendre nue et te voir nue
Pour abuser de tes caresses
Par bonheur ou par malheur
Je connais ton secret pas coeur
Toutes les portes de ton empire
Celle des yeux celle des mains
Des seins et de ta bouche où chaque langue fond
Et la porte du temps ouverte entre tes jambes
La fleur des nuits d’été aux lèvres de la foudre
Au seuil du paysage où la fleur rit et pleure
Tout en gardant cette pâleur de perle morte
Tout en donnant ton coeur tout en ouvrant tes jambes
Tu es comme la mer tu berces les étoiles
Tu es le champ d’amour tu lies et tu sépares
Les amants et les fous
Tu es la faim le pain la soif l’ivresse haute
Et le dernier mariage entre rêve et vertu.
(Paul Eluard)
Illustration: Pablo Picasso
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Eluard), abuser, amant, amour, baiser, bonheur, bouche, caresse, champ, coeur, connaître, donner, empire, entendre, faim, fleur, fondre, fou, ignorance, ivresse, jambe, langue, lèvres, lier, main, malheur, mariage, nu, nuit, ouvert, ouvrir, pain, pauvre, paysage, pâleur, perle, pleurer, porte, prêt, résurrecteur, rêve, rire, séparer, secret, sein, seuil, soif, vertu, vivre, yeux | Leave a Comment »