Posts Tagged ‘acte’
Posted by arbrealettres sur 30 mars 2023
Illustration: Caroline Duvivier
NUIT DE VEILLE
Pâle nuit de foehn au dehors,
La lune au bois va disparaître.
Pourquoi ce douloureux effort
Me fait pencher â ma fenêtre ?
J’ai dormi, j’ai rêvé pourtant…
Quelle voix dans la nuit m’appelle ?
Aurais-je oublié, me dit-elle,
Quelque soin, quelque acte important
Ah ! je voudrais m’enfuir et suivre,
Quittant pays, jardin, maison,
Ce magique appel qui m’enivre,
Toujours plus loin, vers l’horizon !
***
WACHE NACHT
Bleich blickt die föhnige Nacht herein,
Der Mond im Wald will untergehn.
Was zwingt mich doch mit banger Pein
Zu wachen und hinauszusehn ?
Ich hab geschlafen und geträumt ;
Was hat mir mitten in der Nacht
Gerufen und so bang gemacht,
Als hätt ich Wichtiges versäumt ?
Am liebsten liefe ich vom Haus,
Vom Garten, Dorf und Lande fort
Dem Rufe nach, dem Zauberwort,
Und weiter und zur Welt hinaus.
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
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Posted in poésie | Tagué: (Hermann Hesse), acte, appel, appeler, bois, dehors, dormir, douloureux, enivrer, fenêtre, foehn, horizon, important, jardin, loin, lune, magique, maison, nuit, oublier, pays, pâle, pencher, quitter, rêver, s'enfuir, soin, suivre, veille, voix, vouloir, zffort | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mars 2023

Illustration: Ron Mueck
LES BARRIÈRES CÉLESTES
Quelques secondes avant de mourir
la mère tourna son visage vers nous
et d’une voix rauque s’écria :
Il n’y a rien !
Puis la voûte du silence s’éleva sur sa bouche.
Dans quel abîme se sont répandus
les grains de son chapelet
cent fois embrassés,
où sont tombés les mots de toutes ses prières
et le bruissement des chansons
qu’elle chantait depuis l’enfance ?
Que sont devenues la peur et l’angoisse
devant ses actes les plus menus ?
Ils portent les noms des péchés
sans être meilleurs ou pires
que les autres.
Quelle obscurité a-t-elle aperçue
dans cette cruelle seconde,
où, du talon, nous repoussons le sol
pour retomber aussitôt sur lui ?
e sortis sur le balcon
et de la chaise branlante de ma mère
je regardai quelque part,
dans les hauteurs célestes.
Durant toute notre longue vie
elles ne cessent de lorgner vers nos fenêtres,
elles n’ordonnent rien,
elles ne demandent rien
et, si vous voulez, elles
sont d’une beauté indicible.
Et nous, nous essayons de les acheter
par un grain d’encens par un grain du chapelet,
par des mots, par une larme !
Et à la fin
nous voulons soulever leurs barrières lumineuses
par notre dernier soupir,
celui qui, de tous nos gémissements,
est le plus vain.
(Jaroslav Seifert)
Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Jaroslav Seifert), abîme, acheter, acte, angoisse, balcon, barrière, beauté, bouche, branler, bruire, céleste, chaise, chanson, chanter, chapelet, cruel, demander, dernier, devenir, embrasser, encens, enfance, essayer, fenêtre, fin, gémissement, grain, hauteur, indicible, larme, lorgner, lumineux, mère, meilleur, menu, mot, mourir, nom, obscurité, ordonner, pêche, peur, pire, porter, prière, rauque, regarder, repousser, retomber, rien, s'écrier, s'élever, se répandre, seconde, silence, sol, sortir, soulever, soupir, talon, tomber, tourner, vain, vie, visage, voûte, voix, vouloir, zpercevoir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2023

DEUX NUITS D’AMOUR
Après une nuit d’amour j’ai rêvé d’amour
sans me limiter au battage de cuisses et de seins
Qui portent mon poids ainsi qu’un esprit
Léger et libre. Je voulais être lié
À l’intérieur d’une liberté fraîche comme le nom de Dieu
À travers tous les siècles d’absence de Dieu.
Après une nuit d’amour je me suis tourné vers l’amour,
Les cuisses batteuses, les seins chantants,
Épuisé par l’acte, le désirant encore,
Dans une liberté vieille comme la terre
Et fraîche comme le nom de Dieu, à travers tous
Les siècles de beauté assombrie.
(Nissim Ezekiel) (1924-2004)
Recueil: Un feu au coeur du vent Trésor de la poésie indienne Des Védas au XXIème siècle
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Nissim Ezekiel), absence, acte, amour, assombrir, à travers, épuiser, battage, beauté, cuisse, désirer, Dieu, encore, esprit, frais, intérieur, léger, liberté, libre, lier, nom, nuit, poids, porter, rêver, se limiter, se tourner, sein, siècle, terre, vieux, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2023
Illustration
Rien ne cesse rien n’est les morts ne sont pas morts
Les vivants s’imaginent vivre
Un acte continue où l’on ne peut le suivre
Rien n’est dedans rien n’est dehors.
Rien ne pèse tout pèse et notre marche lourde
Est légère dans le sommeil
Aveugles sont nos yeux et nos oreilles sourdes
Dans un monde au rêve pareil.
D’autres formes sont là que jadis accumule
Avec celles du lendemain
Et ce que notre temps par un mensonge annule
Reste dans son avare main.
Tout combine un seul bloc que le temps nous débite
Peu à peu morceau par morceau.
Le bâton se brise dans l’eau
Et l’immobilité se vante d’aller vite.
Or parfois dans le rêve ou par quelque ressort
Qui l’étrange machine embrouille
L’invisibilité de sa cachette sort
Comme la Vénus d’une fouille.
(Jean Cocteau)
Recueil: Clair-obscur
Traduction:
Editions: Points
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Cocteau), accumuler, acte, aller, annuler, avare, aveuglé, étrange, bâton, bloc, cachette, cesser, combiner, continuer, débiter, dedans, dehors, eau, embrouiller, forme, fouille, immobilité, invisibilité, jadis, léger, lendemain, lourd, machine, main, marche, mensonge, monde, morceau, mort, oreille, pareil, parfois, peser, peu à peu, rêve, ressort, rester, rien, s'imaginer, se briser, se vanter, sommeil, sortir, sourd, suivre, temps, Vénus, vite, vivant, vivre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2022

Le cri du naître,
premier acte du mourir
Cesser de mourir veut dire s’infinir
dans l’éternel retour du silence
au silence.
La chair retourne à la terre
La vie à la démesure de la vie.
L’internel regard (dépouillé de soi et du monde)
à l’énigmatique nudité de son propre silence
(Michel Camus)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Michel Camus), acte, éternel, chair, cri, infinir, mourir, naître, nudité, terre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2021

Illustration: Gao Xingjian
L’UN ET LE TOUT
Afin de se trouver parmi l’Illimité
L’être isolé voudra fuir dans l’inexistence
Là où s’évanouit toute satiété ;
Ce n’est point toi, désir, ni toi, lourde exigence
Mais vous, profond Vouloir, dure Nécessité
Qui donnez notre joie à notre obéissance.
Âme du monde, viens Ah! Tu nous pénétreras !
Alors, contre toi-même engager le combat
C’est le suprême appel que notre force entend.
De bons esprits compatissants,
Maîtres très-hauts, gouverneurs indulgents
Conduisent à celui qui crée et qui créa.
Et pour créer la créature, afin
Qu’elle ne s’arme point pour l’engourdissement,
L’Acte éternel agit, vivant!
Et ce qui n’était pas, veut être, veut enfin
Au soleil, à la terre, aux couleurs se mêler ;
Nulle chose jamais ne se peut reposer.
Il faut que tout agisse et soit mouvant et crée
Et que la forme change aussitôt que formée.
Tu n’es qu’une apparence, ô repos du moment !
Partout au plus profond se meut l’éternité,
Car toute chose ira se dissoudre au Néant
Si dans l’Être immobile elle veut demeurer.
***
EINS UND ALLES
Im Grenzenlosen sich zu fin den,
Wird gern der einzelne verschwinden,
Da löst sich aller Überdruß ;
Statt heißem Wünschen, wildem Wollen,
Statt lästgem Fordern, strengem Sollen
Sich aufzugeben ist Genuß .
Weltseele, komm, uns zu durchdringen!
Dann mit dem Weltgeist selbst zu ringen,
Wird unsrer Kräfte Hochberuf.
Teilnehmend führen gute Geister,
Gelinde leitend höchste Meister
Zu dem, der alles schafft und schuf.
Und umzuschaffen das Geschaffne,
Damit sichs nicht zum Starren waffne,
Wirkt ewiges, lebendiges Tun.
Und was nicht war, nun will es werden
Zu reinen Sonnen, farbigen Erden;
In keinem Falle darf es ruhn.
Es soil sich regen, schaffend handeln,
Erst sich gestalten, dann verwandeln ;
Nur scheinbar stehts Momente still.
Das Ewige regt sich fort in alien :
Denn alles mug in Nichts zerfallen,
Wenn es im Sein-beharren will.
(Johann Wolfgang Von Goethe)
Recueil: Elégie de Marienbad
Traduction: Jean Tardieu
Editions: Gallimard
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Posted in humour, méditations, poésie | Tagué: (Johann Wolfgang Von Goethe), acte, agir, apparence, appel, âme, éternel, éternité, être, combat, compatir, conduire, couleur, créature, créer, désir, demeurer, donner, dur, engager, engourdissement, entendre, esprit, exigence, force, forme, fuir, illimité, immobile, inexistence, isolé, joie, moment, néant, nécessité, obéissance, partout, pénétrer, profond, repos, s'évanouir, satiété, se dissoudre, se mêler, se reposer, se trouver, soleil, terre, tout, un, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 juin 2021
L’acte
Jour après jour
ténacité
limpidité
de l’acte
de l’oeuvre en ruines
du rêve
(Henry Bauchau)
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Posted in poésie | Tagué: (Henry Bauchau), acte, jour, limpidité, oeuvre, rêve, ruine, ténacité | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 5 mai 2021
Il se pourrait
Que le silence impose, inspire
Certains gestes, certains actes,
A qui vient
Pour le respecter,
Pour accueillir
A travers lui.
(Guillevic)
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Posted in poésie | Tagué: (Guillevic), accueillir, acte, à travers lui, geste, imposer, inspirer, respecter, silence, venir | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2021

Credo
Je crois que la terre
existe, et
dans chaque infime atome
de sa poussière le saint
éclat de ta chandelle.
Toi
inconnu que je connais,
toi esprit,
qui donnes,
dans l’amour de créer, la
lettre bien faite,
le fer, l’acte, le rêve.
Poussière de la terre,
garde-toi de mon
incroyance. Glisse,
gris devenu or, dans la coulée de
la vision. Je crois et
je suspends ma foi avec
le doute. Je doute et
je suspends mon doute avec la foi. Sois
monde aimé, menacé.
Chaque infime
atome.
Mais pas la malade
luminescence chassée
de son intimité,
pas la serrure sacrée de sa cellule
forcée. Non,
l’éclat ordinaire
d’une simple poussière dans un ancien soleil.
Sois, pour que je puisse croire. Amen.
*
Credo
I believe the earth
exists, and
in each minim mote
of its dust the holy
glow of thy candle.
Thou
unknown I know,
thou spirit,
giver,
lover of making, of the
wrought letter,
wrought flower,
iron, deed, dream.
Dust of the earth,
help thou my
unbelief. Drift,
gray become gold, in the beam of
vision. I believe and
interrupt my belief with
doubt. I doubt and
interrupt my doubt with belief. Be,
belovéd, threatened world.
Each minim
mote.
Not the poisonous
luminescence forced
out of its privacy,
the sacred lock of its cell
broken. No,
the ordinary glow
of common dust in ancient sunlight.
Be, that I may believe. Amen.
(Denise Levertov)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
Recueil: Messe pour le Jour de St Thomas Didyme –
Traduction: Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Raymond Farina
Editions: Revue Po&sie N°30 (1984)
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Posted in poésie | Tagué: (Denise Levertov), acte, aimer, amen, amour, ancien, atome, éclat, cellule, chandelle, chasser, connaître, coulée, créer, credo, croire, donner, doute, douter, esprit, exister, fait, fer, foi, forcer, garder, glisser, gris, inconnu, incroyance, infime, intimité, lettre, luminescence, malade, menacer, monde, or, ordinaire, poussière, pouvoir, rêve, sacré, saint, serrure, soleil, suspendre, terre, vision | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2021
Recueil: Ô pruniers en fleur
Traduction: A.L. Colas
Editions: Folio
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Ryôkan), acte, étourdi, conséquence, mal, singe, subir | Leave a Comment »