Seules les cigales savent se taire.
Adhérer au silence, comme fusillées.
Jusqu’à ce qu’elles n’y tiennent plus
Et se mettent à rebâtir la même phrase.
L’orage, lui, se couvre d’un linge.
(Henri Deluy)
Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2022
Seules les cigales savent se taire.
Adhérer au silence, comme fusillées.
Jusqu’à ce qu’elles n’y tiennent plus
Et se mettent à rebâtir la même phrase.
L’orage, lui, se couvre d’un linge.
(Henri Deluy)
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Posted by arbrealettres sur 9 février 2019
Illustration: Kupka Frantisek
LA VIE DES VAGUES
Vies mêlées par d’impossibles liens
les vies composées de tant d’autres
les présentes, les disparues, les oubliées,
tissu des vies mêlées et moirées d’ombre
que les heures défont refont
analogue à la nostalgie fine de la mer,
elles adhèrent au vent, à la vie neuve en lui,
toujours les mêmes vagues sur le souffle
sans repos de la mer désirent sous nos yeux
une lumière jamais vue, et bercées d’elle
nous bercent sans l’atteindre jamais
(Annie Salager)
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Posted by arbrealettres sur 7 mai 2018
j’adhère à toi.
l’enfer qui hurle dans les plis
fait revenir la joie qui troue
dégage des habits fripés
un être léger
de douleur
(Martine Broda)
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Posted by arbrealettres sur 19 mars 2018
LA MER
J’ai besoin de la mer car elle est ma leçon :
je ne sais si elle m’enseigne la musique ou la conscience :
je ne sais si elle est vague seule ou être profond
ou seulement voix rauque ou bien encore conjecture
éblouissante de navires et de poissons.
Le fait est que même endormi
par tel ou tel art magnétique je circule
dans l’université des vagues.
I1 n’y a pas que ces coquillages broyés
comme si une planète tremblante
annonçait une lente mort,
non, avec le fragment je reconstruis le jour,
avec le jet de sel, la stalactite,
et avec une cuillerée de mer, la déesse infinie.
Ce qu’elle
m’a appris, je le conserve! C’est
l’air, le vent incessant, l’eau et le sable.
Cela semble bien peu pour l’homme jeune
qui vint ici vivre avec ses feux et ses flammes,
et pourtant ce pouls qui montait
et descendait à son abîme,
le froid du bleu qui crépitait
et l’effritement de l’étoile,
le tendre éploiement de la vague
qui gaspille la neige avec l’écume,
le pouvoir paisible et bien ferme
comme un trône de pierre dans la profondeur,
remplacèrent l’enceinte où grandissait
la tristesse obstinée, accumulant l’oubli,
et soudain mon existence changea:
j’adhérai au mouvement pur.
(Pablo Neruda)
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Posted by arbrealettres sur 4 août 2017
Illustration: Edouard Manet
dans ce bistrot mal famé
les servantes apportaient sur des plateaux de lèvres les jupons usés
fanés de leurs rires d’antan
les clients tous buvaient au même verre où leurs langues cherchaient
le stigmate du baiser en vain espéré coursé traqué une vie durant
sur les écrans des yeux grands d’une fille solitaire de farouches
ombres s’embrassaient bouche à bouche ses mains d’écume
dessinaient l’espoir
d’un fol amour fou
tout son jeune être adhérait
n’était qu’une unique pensée
Elle n’entendait pas le choc que produisaient s’entrecognant les
épaves des voix éraillées des hommes attablés — ombres —
Un amas opaque de fumée enlaçait ses tentacules brumeux
à l’asphalte de leur chevelure hirsute que la main fatiguée
des ans avait décoiffée.
là dans ce bistrot mal famé je te vis TOI
que j’avais patiemment tissé de rêves
ne m’oublie pas dans
tes pleurs
pleur de la nuit sur la paupière qui
ne veut pas s’ouvrir au
jour
pleur de feu sur les doigts qui veulent
griffer
non caresser
ne m’oublie pas dans
tes pleurs
pleur de la fange dans
un amour qui s’élargit comme
manche défaite
ne peut s’extérioriser
pleur de l’encre dans un lit
que creusèrent deux ombres
érotiques
ne m’oublie pas dans
tes pleurs
pleur de la lumière dans un
tunnel où grimacent multicolores
des affiches de vie
pleur du silence
à des lèvres frémissantes
adolescentes
ne m’oublie pas dans
tes pleurs
(Mathieu Bénézet)
Recueil: … Et nous apprîmes
Editions: Flammarion
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Posted by arbrealettres sur 6 mars 2017
j’adhère à toi.
l’enfer qui hurle dans les plis
fait revenir la joie qui troue
dégage des habits fripés
un être léger
de douleur
(Martine Broda)
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Posted by arbrealettres sur 30 janvier 2017
Intelligible sphère, il est indubitable
Que ton centre est partout, qu’à lui tout aboutit,
Et le ciel, et la terre, et l’enfer redoutable,
Et la tombe, où la mort ta surface abatit.
Mon âme s’en écarte, et pour ce elle pâtit ;
Et veut s’en approcher ; mais l’appât détestable
De cette volupté, faussement délectable,
Par mille objets trompeurs toujours l’en divertit.
Ne veuille plus souffrir que rien l’en divertisse ;
Au centre (où tout se rend) fait que maintenant elle aboutisse,
Ravive la soudain par ton ravivement.
Donne lui tant d’amour pour te faire adhérer
Qu’il passe par de là tout humain jugement,
Comme on ne peut juger de ta circonférence.
(Jean de la Ceppède)
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Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2017
Ah qu’il vienne qu’il vienne le temps
où j’adhère à la peau de la pierre
qu’il vienne le temps mien à jamais
où je repose sur la joue de la terre…
(Jacques Brault)
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Posted by arbrealettres sur 14 août 2016
Il n’y a pas d’arbre à la racine de l’Éveil
ni de support au miroir du Coeur
Dès l’origine il n’y a rien du tout
Où la poussière adhérerait-elle ?
*
(Hui Neng)
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