Posts Tagged ‘adouci’
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2021

RENAISSANCES
La terre garde encor la trace
De son dernier printemps flétri,
Qu’au souffle de l’avril qui passe
Toutes choses ont refleuri.
Mon âme garde encor la plaie
De ses derniers songes défunts,
Qu’au souffle d’avril qui l’égaie,
La bercent de nouveaux parfums.
O mon âme, jardin morose
Où pleurent d’éternels soucis,
Qui nous rendra l’éclat des roses
Et l’azur des cieux adoucis ?
Et quelles bouches enfantines.
Quelles candeurs aux chastes doigts,
Feront refleurir, dans tes ruines,
Le doux sourire d’autrefois ?
(Charles Van Lerberghe)
Illustration: Christian Schloe
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Van Lerberghe), adouci, autrefois, azur, éclat, éternel, bercer, couci, défunt, flétri, morose, parfum, pleurer, printemps, refleurir, Renaissance, rose, ruine, songe, souffle, sourire, terre, trace | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2019

L’INSTANT
Jamais, jamais plus
Cet instant, jamais
Ces lentes rides
A travers l’eau lisse,
Et jamais plus ces
Nuages blancs et gris
Dans le ciel cristallin vif
Bleu comme le cri du sterne,
Strident parmi l’air léger,
Salé par l’océan,
Adouci par les fleurs.
Ici coïncident
Les longues histoires
Des formes récurrentes
Qui se touchent en un point
Et se quittent dans l’instant,
Les vagues rapides
Du vent et de l’eau,
Le rythme plus lent
De l’usure des roches,
De l’enfoncement des terres.
Dans les lacs fertiles
Le cycle de vie
Des algues brunes
Entrecroise
Les fréquences
Des divers coquillages
Chacun avec son arc
Sa spirale singulière
Filée à partir d’un point
En ton et demi-ton
D’une octave formelle.
Ici viennent planer
Les mouettes blanches
Qui lentement tournent
Au-dessus des îles
OEillets de mer et herbe salée,
Eider et fou de Bassan,
Courlis et cormoran,
Chacun a son mode .
Personnel d’extase
Nouée dans le dessin,
Le courant incessant
De l’espèce perpétuelle,
Répétée, renouvelée
Par le vouloir de la joie
Dans des oeufs mis à l’abri
De corniches escarpées.
Le soleil qui se lève
Sur une terre, se couche
Sur une autre.
Rapidement les fleurs
Croissent et se flétrissent,
Le grand iris jaune
Déploie sa corolle
Quand les primevères se fanent,
Les volutes des fougères
Se déroulent, les moucherons
Dansent le temps d’une heure
Dans l’air du soir,
La phalène brune émerge
De sa chrysalide
Et les os de l’alouette
Tombent épars dans l’herbe.
Le soleil qui s’est levé
De la mer ce matin
Ne reviendra jamais,
Car la lumière diffuse
Qui fait briller les feuilles
Et miroite sur l’eau
Poursuivra cette nuit
Son très long voyage
Hors de l’univers.
Jamais plus ce soleil,
Ce monde, jamais plus
Cet unique témoin.
***
THE MOMENT
Never, never again
This moment, never
These slow ripples
Across smooth water,
Never again these
Clouds white and grey
In sky sharp crystalline
Blue as the tern’s cry
Shrill in light air
Salt from the ocean,
Sweet from flowers.
Here coincide
The long histories
Of forms recurrent
That meet at a point
And part in a moment,
The rapid waves
Of wind and water
And slower rhythm
Of rock weathering
And land sinking.
In teeming pools
The life cycle
Of brown weed
Is intersecting
The frequencies
Of diverse shells
Each with its variant
Arc or spiral
Spun from a point
In tone and semitone
Of formal octave.
Here come soaring
White gulls
Leisurely wheeling
In air over islands
Sea pinks and salt grass,
Gannet and eider,
Curlew and cormorant
Each a differing
Pattern of ecstasy
Recurring at nodes
In an on-flowing current,
The perpetual species,
Repeated, renewed
By the will of joy
In eggs lodged safe
On perilous ledges.
The sun that rises
Upon one earth
Sets on another.
Swiftly the flowers
Are waxing and waning,
The tall yellow iris
Unfolds its corolla
As primroses wither,
Scrolls of fern
Unroll and midges
Dance for an hour
In the evening air,
The brown moth
From its pupa emerges
And the lark’s bones
Fall apart in the grass.
The sun that rose
From the sea this morning
Will never return,
For the broadcast light
That brightens the leaves
And glances on water
Will travel tonight
On its long journey
Out of the universe,
Never this sun,
This world, and never
Again this watcher.
(Kathleen Raine)
Illustration: Andrew Judd
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Kathleen Raine), abri, adouci, alouette, îles, ciel, coïncider, coquillage, corolle, cri, cristallin, eau, enfoncement, entrecroiser, fleur, instant, iris, jamais, joie, lac, lisse, miroiter, monde, nuage, océan, octave, oeillets, os, phalène, planer, primevère, quitter, récurrente, ride, roche, se flétrir, spirale, sterne, témoin, terre, univers, usure, vague, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2019

Soir d’été
Le soleil brûlait l’ombre, et la terre altérée
Au crépuscule errant demandait un peu d’eau ;
Chaque fleur de sa tête inclinait le fardeau
Sur la montagne encor dorée.
Tandis que l’astre en feu descend et va s’asseoir
Au fond de sa rouge lumière,
Dans les arbres mouvants frissonne la prière,
Et dans les nids : » Bonsoir ! Bonsoir ! »
Pas une aile à l’azur ne demande à s’étendre,
Pas un enfant ne rôde aux vergers obscurcis,
Et dans tout ce grand calme et ces tons adoucis
Le moucheron pourrait s’entendre.
(Marceline Desbordes-Valmore)
Illustration: Lori Earley
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Posted in poésie | Tagué: (Marceline Desbordes-Valmore), adouci, astre, azur, bonsoir, brûler, crépuscule, eau, enfant, fardeau, feu, fleur, frissonner, incliner, montagne, moucheron, prière, s'éteindre, s'entendre, soir, soleil, terre, verger | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2017

Pur à présent décline le soir d’été
Autour de ma maison, en splendeur adoucie
Le ciel sur son front sacré ne porte pas
Un seul nuage de mélancolie —
La vieille tour, enchâssée dans la lueur d’or,
Contemple d’en haut le soleil qui descend —
Si doucement le soir se fond dans la nuit
Qu’on peut à peine dire le jour fini —
Et c’est justement l’heure joyeuse
Où nous avions coutume de nous échapper
De secouer la tyrannie du labeur
Pour aller avec entrain jouer dehors —
Alors pourquoi tout est-il si triste et seul ?
Nul pas allègre dans l’escalier —
Nul rire — nul accent pour donner coeur
Mais partout un silence sans voix.
J’ai tourné sans fin dans notre jardin
Et il me semblait qu’à chaque tour
Des pas allaient venir à ma rencontre
Et des mots portés par les souffles
En vain — ils ne viendront pas aujourd’hui
Et le rayon du matin poindra aussi morne
Mais non, l’Espoir réprobateur assure
Qu’il est doux de pleurer les joies enfuies
Quand chaque orage voilant leur lumière
Prépare un plus divin retour.
Dites : sont-ils perdus à jamais, nos éclairs
De soleil dans les brumes du souci ?
***
Fair sinks the summer evening now
In softened glory round my home :
The sky upon its holy brow
Wears not a cloud that speaks of gloom —
The old tower, shrined in golden light,
Looks down on the descending sun —
So gently evening blends with night
You scarce can say that day is done —
And this is just the joyous hour
When we were wont to burst away,
To ‘scape from labour’s tyrant power
And cheerfully go out to play —
Then why is all so sad and lone ?
No merry footstep on the stair —
No laugh — no heart-awaking tone
But voiceless silence everywhere.
I’ve wandered round our garden-ground
And still it seemed at every turn
That I should greet approaching feet
And words upon the breezes borne
In vain — they will not come today
And morning’s beam will rise as drear
Ah no, reproving Hope doth say
Departed joys ’tis fond to mourn
When every storm that hides their ray
Prepares a more divine return
Then tell me — are they gone for aye
Our sun blinks through the mist of care ?
(Emily Brontë)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Emily Brontë), adouci, éclair, été, brume, ciel, coeur, contempler, dehors, descendre, divin, doux, enfui, front, jardin, joie, jouer, lueur, lumière, maison, mélancolie, nuage, nuit, or, orage, perdu, pleurer, porter, préparer, présent, pur, rencontre, retour, s'échapper, sacré, se fondre, secouer, seul, silence, soir, soleil, souci, splendeur, tour, triste, tyrannie, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 juin 2017
![mausolée 1 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2014/06/mausolc3a9e-1-1280x768.jpg?w=848&h=573)
Ceinture
d’arbres autour du mausolée:
l’idée
de mort adoucie
par le cercle.
(Patricia Castex Menier)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 8 juin 2017

Parmi les marronniers…
Parmi les marronniers, parmi les
Lilas blancs, les lilas violets,
La villa de houblon s’enguirlande,
De houblon et de lierre rampant.
La glycine, des vases bleus pend ;
Des glaïeuls, des tilleuls de Hollande.
Chère main aux longs doigts délicats,
Nous versant l’or du sang des muscats,
Dans la bonne fraîcheur des tonnelles,
Dans la bonne senteur des moissons,
Dans le soir, où languissent les sons
Des violons et des ritournelles.
Aux plaintifs tintements des bassins
Sur les nattes et sur les coussins,
Les paresses en les flots des tresses.
Dans la bonne senteur des lilas
Les soucis adoucis, les coeurs las
Dans la lente langueur des caresses.
(Jean Moréas)
Illustration: Florence Blin
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Posted by arbrealettres sur 15 avril 2017
Paisible éloignement, cheveux
adoucis, yeux bienveillants, lèvres
que vous offrez encore, feux
tièdes comme certaines fièvres.
(Robert Ganzo)
Illustration: Pascal Renoux
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Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2015

Parmi les marronniers
Parmi les marronniers, parmi les
Lilas blancs, les lilas violets,
La villa de houblon s’enguirlande,
De houblon et de lierre rampant.
La glycine, des vases bleus pend ;
Des glaïeuls, des tilleuls de Hollande.
Chère main aux longs doigts délicats,
Nous versant l’or du sang des muscats,
Dans la bonne fraîcheur des tonnelles,
Dans la bonne senteur des moissons,
Dans le soir, où languissent les sons
Des violons et des ritournelles.
Aux plaintifs tintements des bassins
Sur les nattes et sur les coussins,
Les paresses en les flots des tresses.
Dans la bonne senteur des lilas
Les soucis adoucis, les coeurs las
Dans la lente langueur des caresses.
(Jean Moréas)
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Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2015

Parmi les marronniers, parmi les
Lilas blancs, les lilas violets,
La villa de houblon s’enguirlande,
De houblon et de lierre rampant.
La glycine, des vases bleus pend ;
Des glaïeuls, des tilleuls de Hollande.
Chère main aux longs doigts délicats,
Nous versant l’or du sang des muscats,
Dans la bonne fraîcheur des tonnelles,
Dans la bonne senteur des moissons,
Dans le soir, où languissent les sons
Des violons et des ritournelles.
Aux plaintifs tintements des bassins
Sur les nattes et sur les coussins,
Les paresses en les flots des tresses.
Dans la bonne senteur des lilas
Les soucis adoucis, les coeurs las
Dans la lente langueur des caresses.
(Jean Moréas)
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