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DEUXIÈME RETOUCHE A LA FEMME ADULTÈRE (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 27 mars 2023



pierre

DEUXIÈME RETOUCHE A LA FEMME ADULTÈRE

La première pierre
son mari l’a prise
pour presse-papiers

(Daniel Boulanger)

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RETOUCHE A LA FEMME ADULTÈRE (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 25 mars 2023


 


 Declan Boyle (3) [1280x768]

RETOUCHE A LA FEMME ADULTÈRE

La dame qui s’enfuit avec l’expert-comptable
rêve plus que jamais
du poète qu’elle a dans un livre trouvé

mais sa main lamentable
ne porte désormais
que la cage des rimes
d’où s’est sauvée la vérité
l’oiseau des Iles
son ombre démesurée

(Daniel Boulanger)

Illustration: Declan Boyle

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AIR DU COLPORTEUR (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020



 

Steve Cieslawskis (17)

AIR DU COLPORTEUR

Pas d’échalotes pas de lacets
pas d’eau des saintes pas d’almanach
pas de petits paquets pour les femmes
pas de règles ni de compas lisses
pas de choux rouges pas de poison
pas d’adultères ni fer ni mousse
pas d’étoile de mer ni d’amour
pas de graines au pollen beurré
pas de nouvelles des nouveau-nés
Le monde est vide il n’y a rien à vendre.

(André Frénaud)

Illustration: Steve Cieslawskis

 

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SONNET DU SEXE VOLANT (André Berry)

Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2018



Illustration: John Singer Sargent
    
SONNET DU SEXE VOLANT

En moi couché tout dort, tout dort d’un parfait somme,
Et le sang et le muscle et la moelle et les os.
Seul demeure insoumis à l’ordre des yeux clos
L’incontrôlable nerf par lequel je suis homme.

Vers celle qui l’ignore ou qui tout bas le nomme,
Toujours de gorge en mont il s’en va sans repos.
Léger dans le maintien, libre dans le propos,
L’adultère il perpètre et l’inceste il consomme.

Par ses ballons porté, lourd ensemble et gaillard,
Chez la vierge ou l’épouse attiré par l’arôme,
A travers les rideaux il suit rêve et fantôme.

Et rien ne fermerait les ailes du paillard
Quand, parcourant des chairs l’illimité royaume,
Sur les corps il furète, indiscret oreillard.

(André Berry)

 

Recueil: Poèmes involontaires suivi du Petit Ecclésiaste
Traduction:
Editions: René Julliard

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Les femmes (Jean Joubert)

Posted by arbrealettres sur 8 juin 2018




    
Les femmes

Les femmes nous les enfermons
dans des cavernes muettes,
des cuisines, des souillardes,
des placards, des caves, des soupentes.

Nous les tenons serrées de linges noirs,
de la tête aux orteils.

Avec zèle, nous les engrossons
de futurs barbus.

Les adultères, nous les enterrons vives.
Les rebelles, nous les égorgeons.

Dieu nous promet une juteuse éternité
de voluptés célestes.

Dans cette attente,
de temps à autre,
nous violons quelques infidèles.

(Jean Joubert)

 

Recueil: Longtemps j’ai courtisé la nuit
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Rouge pavot (Katell Antoine)

Posted by arbrealettres sur 5 mars 2018



rouge pavot
femme surprise
presque un adultère
dans le jardin virginal

(Katell Antoine)


Illustration: Dante Gabriel Rossetti

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Hiroshima mon amour (Marguerite Duras)

Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2017




    
Hiroshima mon amour
(Extrait)

Je te rencontre.
Je me souviens de toi.
Cette ville était faite à la taille de l’amour.

Tu étais fait à la taille de mon corps même.
Qui es-tu?
Tu me tues.

J’avais faim.
Faim d’infidélité, d’adultères, de mensonges et de mourir.
Depuis toujours.

Je me doutais bien qu’un jour
tu me tomberais dessus.

Je t’attendais dans une impatience sans bornes, calme.
Dévore-moi.
Déforme-moi à ton image afin qu’aucun autre, après toi,
ne comprenne plus du tout le pourquoi de tant de désir.

Nous allons rester seuls, mon amour.
La nuit ne va pas finir.
Le jour ne se lèvera plus pour personne.
Jamais.
Jamais plus.
Enfin.

Tu me tues.
Tu me fais du bien.

Nous pleurerons le jour défunt
avec conscience et bonne volonté.
Nous n’aurons plus rien d’autre à faire,
plus rien que pleurer le jour défunt.

Du temps passeras.
Du temps seulement.
Et du temps va venir.
Du temps viendra.

Où nous ne saurons plus du tout nommer ce qui nous unira.
Le nom s’en effacera peu çà peu de notre mémoire.

Puis,
il disparaîtra tout à fait.

(Marguerite Duras)

Découvert ici: https://lolaontherope.wordpress.com/

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Retouche à la femme adultère (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2017



Illustration: Tyler Shields
    
retouche à la femme adultère

La dame qui s’enfuit avec l’expert-comptable
rêve plus que jamais
du poète qu’elle a dans un livre trouvé

mais sa main lamentable
ne porte désormais
que la cage des rimes
d’où s’est sauvée la vérité
l’oiseau des îles
son ombre démesurée

(Daniel Boulanger)

 

Recueil: Les dessous du ciel
Editions: Gallimard

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Les douves (Marie Dauguet)

Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2017




    
Les douves

J’irai cueillir la fleur que cerne l’eau des douves
Avec sa pâleur morne, avec sa chair lunaire
Dans l’ombre sans merci des créneaux qui la couve
S’ouvrant comme une étoile au pré crépusculaire.

J’irai cueillir la fleur où mon rêve se frôle,
La fleur hiératique et que sertit la maille
D’un vitrail reflétant au ras des vases molles
Quelque écusson brisé dont le fronton s’écaille,

Et dont la splendeur morte au creux des joncs se terre.
La livide corolle en son odeur de fièvre,
Mes doigts la saisiront, effeuillant son mystère,
Et son pollen glacé parfumera ma lèvre.

Alors s’évoquera à son malsain arôme
Le couple enseveli par les verts marécages,
Et j’y verrai dormant les humides fantômes
De la reine adultère et de son jeune page,

Partageant à jamais, telle qu’ils l’ont choisie,
Avec son traversin sombre, la même couche,
Grisés du même amour où leur coeur s’extasie,
Rigides, les yeux clos, et bouche contre bouche.

(Marie Dauguet)

 

 

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LES ROMANCES IMPOSSIBLES (Carlos Drummond de Andrade)

Posted by arbrealettres sur 19 mai 2017



    
LES ROMANCES IMPOSSIBLES

Au jardin de la vieille place,
le groupe, tel un éventail,
me rappelait, de par sa grâce,
les jeunes filles de Balbec.

En enlever une serait
mon souhait le plus véhément,
s’il n’y avait, dans le soir frais,
présente, la voix du bon sens.

La prière, le cinéma…
La nuit se tapisse déjà
de lumières, de-ci, de-là,
sous le fouet du vent; mais les croix,

tout au sommet du cimetière,
comme elles vieillissent la rue
où peut-être bien l’adultère
avec précaution s’insinue…

C’est ainsi que passent les jours,
les années, l’éternité. Et
les filles, vieilles à leur tour,
dans cette petite cité.

Un halo, visage, mystère
à la porte des maisons hèle,
léger. Quel désir humain erre
en faisant palpiter ses ailes?

Nulle réponse. Le silence
est retombé, carré, complet.
L’ennui, qui arrive, défait
de l’envie l’aimante décence.

(Carlos Drummond de Andrade)

 

Recueil: La machine du monde et autres poèmes
Traduction: Didier Lamaison et Claudia Poncioni
Editions: Gallimard

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