Posts Tagged ‘affirmer’
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022

Anna Akhmatova
Les secrets du métier
peu m’importent les bataillons des odes
Et le charme des fantaisies élégiaques.
Dans un poème, je l’affirme, tout doit être inattendu.
À la différence des gens — tellement prévisibles.
Si vous saviez sur quelles balayures
Poussent mes vers, sans connaître la honte,
Comme un pissenlit jaune sous une palissade,
Comme la bardane et l’épinard sauvage.
Un cri de colère, l’odeur fraîche du goudron,
Une indéchiffrable moisissure sur un mur…
Et déjà retentit le vers, si tendre, si fougueux,
Pour votre plaisir et le mien.
***

(Anna Akhmatova)
Traduction de Jean-Baptiste Para
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Anna Akhmatova), affirmer, élégiaque, épinard, balayure, bardane, bataillon, charmé, colère, connaître, cri, déjà, différence, Fantaisie, fougueux, frais, gens, goudron, honte, importer, indéchiffrable, innatendu, jaune, métier, moisissure, mur, ode, odeur, palissade, pissenlit, plaisir, poème, pousser, prévisible, retentir, sauvage, savoir, secret, tendre, vers | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 octobre 2022

Illustration: Maria Amaral
Où s’arrête réellement
ce que nous appelons « nous-mêmes »
et où commence
ce que nous appelons « autre » ?
La danse des atomes et des particules
n’établit pas ce type de limites.
Quelle certitude alors
nous permet d’affirmer que nous ne sommes
pas arbre ?
Pas fleur.
Pas chien.
Quel élément fédérateur
nous donne ce sentiment d’unité autonome
et quelle est cette frontière
qui prétend nous circonscrire ?
(Cyril Dion)
Recueil: À l’orée du danger
Traduction:
Editions: Acte Sud
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Posted by arbrealettres sur 13 juillet 2022
Illustration: He Zhihong
Chanson, pour l’enfant qui part
Tendrement, la mère tricote
Une toge pour son fils qui s’en va.
Le départ approche, elle coud à points serrés,
Craignant que son enfant ne tarde à rentrer.
Qui oserait affirmer qu’un brin d’herbe
Puisse récompenser le soleil de la chaleur du printemps ?
(Meng Jiao)
***

Recueil: Poèmes de Chine de l’époque dynastique des Tang
Traduction: Guillaume Olive & He Zhihong
Editions: Seuil
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Posted in poésie | Tagué: (Meng Jiao), affirmer, approcher, brin, chaleur, chanson, coudre, craindre, départ, enfant, fils, herbe, mère, oser, partir, point, printemps, récompenser, rentrer, s'en aller, serrer, soleil, tarder, tendre, toge, tricoter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 juin 2022

Où s’arrête réellement ce que nous appelons « nous-mêmes »
et où commence ce que nous appelons « autre » ?
La danse des atomes et des particules n’établit pas ce type de limites.
Quelle certitude alors nous permet d’affirmer que nous ne sommes pas arbre ?
Pas fleur.
Pas chien.
Quel élément fédérateur nous donne ce sentiment d’unité autonome
et quelle est cette frontière qui prétend nous circonscrire ?
(Cyril Dion)
Recueil: A l’orée du danger
Traduction:
Editions: Actes Sud
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Posted by arbrealettres sur 13 mars 2022

Devine
Qui se donne qui se refuse
Qui cherche qui trouve
Qui défend qui accuse
Qui se dépense qui se repose
Qui fait des noeuds qui les dénoue
Qui meurt qui ressuscite
Qui donne la vie qui tue
Qui doute qui croit
Qui affirme qui se dédit
Qui se repentit qui ne dit pas
Qui est heureux malheureux
Qui est mon coeur qui est.
***
Adivinha
Quem se dá quem se recusa
Quem procura quem alcança
defende quem acusa
Quem se gasta quem descansa
Quem faz nós quem os desata
Quem morre quem ressuscita
Quem dá a vida quem mata
Quem duvida e acredita
Quem afirma quem desdiz
Quem se arrepende quem não
Quem é feliz infeliz
Quem é quem é coração.
(José Saramago)
Recueil: Les poèmes possibles
Traduction: Nicole Siganos
Editions: Jacques Brémond
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Posted in poésie | Tagué: (José Saramago), accuser, affirmer, être, coeur, croire, défendre, dénouer, deviner, donner, douter, heureux, malheureux, mourir, noeud, ressusciter, se dédire, se dépenser, se donner, se refuser, se repentir, se reposer, tuer, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 mars 2021

Quel rosignuol che si soave piagne
Tel, esseulé, le rossignol dans la nuit
bleue célèbre les siens parmi la gent ailée,
tel par les combes, les vals et les collines
module et coule le silence des prés,
il émaille et chatouille la grande nuit et
m’accompagne, solitaire désormais… oui
moi ! pose lacs et rets, distille la mémoire à
la mortelle angoisse qu’instille la déesse.
Ô iris de la peur !
Éther d’yeux clairvoyants au profond de
l’éther qu’enfouit la terre en son berceau de
cendres aveugle
— ainsi toi, la fileuse, te voilà satisfaite !
En larmes je l’affirme : tout le charme du monde
dure à peine ce que dure un battement de cils.
(Ossip Mandelstam)
Recueil: Nouveaux poèmes 1930-1934
Traduction: Traduction du russe par Christiane Pighetti
Editions: Allia
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Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2021

déclaration d’identité
Non, je n’avalerai pas vos paroles
fantômes vos paraboles
d’inventaire, vos courbes de
Bourse de massacres.
Je choisis les cris
d’oiseaux de mer
le craquement des pierres
tout ce qui brave, hurle, éclate muettement dans le monde.
Le sang aux tempes, le coeur battant, le toc des artères,
c’est aussi ma parole
touchable
sous le doigt.
Au bord du temps
je tâte l’incertain
dans les feuilles des arbres
aux cellules pourtant si proches
de mes propres cellules, closes en cette chair
qui se retire et se rapproche
jusqu’à coller au tissu végétal
pour reconnaître
un rapport très sourd
un micron de complicité
main, feuille, ensemble,
toutes deux nervurées, actives, sève et sang,
nous affirmons, nous attestons la vie.
(Marie-Claire Bancquart)
Recueil: Voix Vives de méditerranée en méditerranée Anthologie Sète 2019
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Marie-Claire Bancquart), actif, affirmer, artère, attester, avaler, éclater, battre, bord, bourse, braver, cellule, chair, choisir, clos, coeur, coller, courbe, craquer, cri, déclaration, doigt, ensemble, fantôme, feuille, hurler, identité, incertain, inventaire, main, massacre, mer, micron, monde, muet, nervurer, oiseau, parabole, parole, pierre, proche, rapport, rbre, reconnaître, sang, sève, se rapprocher, se retirer, simplicité, sourd, tâter, tempe, temps, tissu, toc, toucher, végétal, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020

Illustration: William Blake
LE DIEU DE CHAQUE HOMME
Lorsque je dis «mon Dieu»,
j’affirme ma propriété.
Il est mille dieux personnels
dans les niches de la cité.
Lorsque je dis « mon Dieu»,
je crée une complicité.
Plus faible, je suis plus fort
que la défraternité.
Lorsque je dis «mon Dieu»,
je crie mon orphelinité.
Le roi auquel je m’offre
me dérobe ma liberté.
Lorsque je dis «mon Dieu»,
je pleure mon anxiété.
Je ne sais que faire de lui
dans ma microéternité.
(Carlos Drummond de Andrade)
Recueil: La machine du monde et autres poèmes
Traduction: Didier Lamaison et Claudia Poncioni
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2019

Illustration: Jérôme Royer
Il n’y a que la vie
Excusez-moi je ne vais pas très bien
mais vous non plus peut-être …
les masques que jour après jour
les masques que d’instant en instant
je porte pour me dérober à moi-même :
qui suis-je ?
une souffrance qui s’aiguise puis s’émousse
une peur qui s’épuise et se revigore
une souffrance une peur
mais il ne s’agit pas que de cela encore
derrière les mots qu’y a-t-il ? qui est là ?
derrière les mots peut-être rien n’existe
mais « rien » encore n’est qu’un mot
alors comment dire l’au-delà des mots
excusez-moi je ne vais pas très bien
mais vous non plus peut-être …
« le bonheur est une décision » (Tilman) peut-être
pourtant je n’arrive pas à la prendre
mais peut-être certains sont-ils plus doués
mais peut-être ai-je raté un aiguillage mais
je ne sais pas grand-chose je ne sais pas vraiment
effectivement j’ai l’impression de n’avoir pas décidé de ma vie
mais sans doute n’est-ce qu’une impression
ni le monde où je suis né ni la famille où j’ai grandi
ni la tristesse qui peu à peu m’a enveloppé
ni les métiers que j’ai faits ou n’ai pas faits
ni les lieux où j’ai vécu ou n’ai pas vécu
ni les femmes que j’ai aimées ou n’ai pas aimées
IL N’Y A QUE LA VIE
Martine Raymond Robert Michel Marie-Claude Yves …
le suicide fut-il votre décision ?
Laurence Jean-Claude André Christiane Tahar Rabah Gilles …
la maladie de la mort fut-elle votre choix ?
J’ai vécu légèrement sans ancre ni boussole
plus d’une fois rompant mes minces amarres flottantes
comme si j’allais mourir jeune
et voilà que je ne le suis plus
qu’il me reste peut-être même longtemps à tirer
j’appréhende ce ne sera pas facile facile
– est-ce ma seule lucidité ?
l’art d’aujourd’hui ne correspond guère à ce que je cherche
pourtant dès que j’affirme ou nie quoi que ce soit
mes propos ne sont que masques et démasques
dans son infinité de courants et de mouvances
indéchiffrables inconnus inclassifiables infigeables
IL N’Y A QUE LA VIE
[…]
(Daniel Biga)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Il n’y a que la vie
Traduction:
Editions: Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Daniel Biga), affirmer, aiguillage, aller, amarre, ancre, appréhender, art, au-delà, aujourd'hui, bonheur, boussole, chercher, choix, correspondre, courant, décider, décision, démasqué, doué, envelopper, exister, famille, flotter, grandir, impression, inclassifiable, inconnu, indéchiffrable, infinité, infligeable, instant, jeune, léger, lieu, longtemps, lucidité, maladie, masque, métier, monde, mot, mourir, mouvance, nier, peur, prendre, propos, qui, rater, rien, rompre, s'aiguiser, s'émousser, s'épuiser, savoir, se dérober, se revigorer, souffrance, suicide, tristesse, vie, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2019

Regarder le ciel
du fond d’un puits
Et affirmer que
le ciel est étroit.
(Han Yu)
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