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Poésie

Posts Tagged ‘affligé’

Entrer en religion et vouloir tout quitter (Shede)

Posted by arbrealettres sur 11 juin 2022




    
Entrer en religion et vouloir tout quitter,
Affligé à l’idée des souffrances humaines,
Aider à diffuser la croyance au Bouddha,
Que son enseignement soit sur la bonne voie.
Réussit-on jamais à sauver du malheur?
Caprice de pensée qui ne crée que désordre.
Un seul moment suffit pour nous noyer ensemble
Et nous faire tomber dans la trappe profonde.

(Shede)

Recueil: Poèmes Chan
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier

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L’homme à la jambe de bois (Katherine Mansfield)

Posted by arbrealettres sur 20 avril 2022




    
L’homme à la jambe de bois

Il y avait un homme qui vivait tout près de chez nous;
Il avait une jambe de bois et un chardonneret dans une cage verte.
Il s’appelait Farkey Anderson,
Il avait été faire une guerre pour avoir sa jambe.
Nous étions très tristes pour lui
Car il avait un si beau sourire
Et était trop grand pour vivre dans une maison si petite.
Quand il marchait sur la route sa jambe n’avait pas d’importance
Mais quand il marchait dans sa petite maison
Cela faisait un bruit affreux.
Petit Frère disait que son chardonneret était le plus bruyant de tous les oiseaux
Pour qu’il n’entende pas sa pauvre jambe
Et ne se sente pas trop affligé.

***

The Man with the Wooden Leg

There was a man lived quite near us;
He had a wooden leg and a goldfinch in a green cage.
His name was Farkey Anderson,
And he’d been in a war to get his leg.
We were very sad about him,
Because he had such a beautiful smile
And was such a big man to live in a very small house.
When he walked on the road his leg did not matter so much;
But when he walked in his little house
It made an ugly noise.
Little Brother said his goldfinch sang the loudest of all birds,
So that he should not hear his poor leg
And feel too sorry about it.

(Katherine Mansfield)

Recueil: Villa Pauline Autres Poèmes
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe

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ATTENTE AU PRINTEMPS (Du Fu)

Posted by arbrealettres sur 1 janvier 2019



estampe

ATTENTE AU PRINTEMPS

Mon pays ravagé par la guerre
Il ne me reste plus que monts et fleuves

Le printemps arrive
La ville enfouie dans de folles herbes
Affligé, je laisse tomber mes larmes sur les fleurs
Et mes sanglots dispersent les oiseaux pris de peur

Les feux au front brûlent trois mois entiers
J’attends des nouvelles de ma famille
Qui me sont plus chères que l’or
Je gratte ma tête
Je caresse le peu de cheveux grisonnants qu’il me reste
Les épingles n’arrivent plus à les retenir

(Du Fu)

 

 

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LA LETTRE BRÛLÉE (Alexandre Pouchkine)

Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2018




    
LA LETTRE BRÛLÉE

Adieu, lettre d’amour, adieu! Elle l’ordonne…
Mais combien j’ai tardé, que ma main fut rétive
à sacrifier au feu la trace de mes joies !…
Puisque l’heure a sonné : brûle, lettre amoureuse,
je suis prêt et mon coeur ne veut plus rien entendre.
Tes feuilles sont touchées par la flamme vorace…
Un moment ! Un éclair ! Elles flambent… Légère
une fumée s’enroule, emportant mes prières.
Maintenant s’évanouit l’empreinte du cachet
et la cire en fondant grésille. Ô Providence !
C’en est fait. Les feuillets noircis se crispent,
sur l’impalpable cendre encore transparaissent
les lignes tant aimées. J’ai le coeur lourd. Ô cendre,
humble consolation pour mon destin en deuil,
demeure à tout jamais sur mon coeur affligé.

(Alexandre Pouchkine)

 

Recueil: Poésies
Traduction: Louis Martinez
Editions: Gallimard

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LES BIJOUX (Pierre Louÿs)

Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2018



Illustration: Gustave Moreau
    
LES BIJOUX

Un diadème d’or ajouré couronne mon front étroit et blanc.
Cinq chaînettes d’or, qui font le tour de mes joues et de mon menton,
se suspendent aux cheveux par deux larges agrafes.

Sur mes bras qu’envierait Iris, treize bracelets d’argent s’étagent . Qu’ils sont lourds !
Mais ce sont des armes; et je sais une ennemie qui en a souffert.

Je suis vraiment toute couverte d’or. Mes seins sont cuirassés de deux pectoraux d’or.
Les images des dieux ne sont pas toutes aussi riches que je le suis.

Et je porte sur ma robe épaisse une ceinture lamée d’argent.
Tu pourras y lire ce vers :
« Aime-moi éternellement; mais ne sois pas affligé si je te trompe trois fois par jour. »

(Pierre Louÿs)

 

Recueil: Les chansons de Bilitis
Traduction:
Editions: Gallimard

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Le centre de l’amour (Roberto Juarroz)

Posted by arbrealettres sur 26 juin 2018



    

Le centre de l’amour
ne coïncide pas toujours
avec le centre de la vie.

L’un et l’autre centre
se cherchent alors
comme deux animaux affligés.
Mais presque jamais ne se trouvent,
car la clef de la coïncidence est autre :
naître ensemble.

Naître ensemble,
comme devraient naître et mourir
tous les amants

(Roberto Juarroz)

 

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Le centre de l’amour (Roberto Juarroz)

Posted by arbrealettres sur 10 juin 2018



Illustration: Vladimir Kush
    
Le centre de l’amour
ne coïncide pas toujours
avec le centre de la vie.

L’un et l’autre centres
se cherchent alors
comme deux animaux affligés.
Mais presque jamais ne se trouvent,
car la clé de la coïncidence est autre :
naître ensemble.

Naître ensemble,
comme devraient naître et mourir
tous les amants

(Roberto Juarroz)

 

Recueil: Poésie et Réalité
Traduction: Jean-Claude Masson
Editions: Lettres Vives

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LES LITANIES DE LA SOLITUDE (Pascal Bonetti)

Posted by arbrealettres sur 25 mai 2018




LES LITANIES DE LA SOLITUDE

O fille de l’orgueil et mère de la force,
Maitresse-vierge dont la voix est le silence,

O Palais des miroirs où se confronte l’âme,
Tour d’ivoire où les nuits même sont translucides,

Trône de la sagesse, Arche où font alliance
Les souvenirs fanés et les espoirs vivaces,

Etoile des matins et des molles vesprées
Qui luis, guidant cerveaux et coeurs comme des voiles,

Porte du ciel promis aux prunelles voyantes,
Firmament constellé des désirs et des rêves,

Vase spirituel et cassolette ardente
Où brûlent les parfums des plus rares pensées,

Rose mystique ouverte aux âmes idéales,
Grenade mûre offerte aux chairs passionnelles,

Festin où les esprits prédestinés s’enivrent
Jusqu’à trouver toute clarté dans leur ivresse,

Manne apaisante aux faims de Jésus et d’Orphée,
Vin qui fais les héros, Pain qui nourris les vierges,

Refuge des pécheurs, douce Consolatrice
Des affligés, Salut des infirmes, Viatique

Pour les marcheurs lassés par nos époques lourdes,
Fleuve d’oubli où les oublis mêmes s’oublient,

Soleil sur les glaciers de nos amours défuntes,
Pluie d’or sur les déserts de nos amitiés mortes,

Reine des saints et des martyrs et des poètes,
Reine des vraiment rois, reine des vraiment reines,

O Colombe, ô Vautour, inlassable couveuse
Des germes du génie humain et de ses fièvres,

Toi, la seule par qui les hommes
Trouvent l’entendement des célestes silences,

Accueille-nous, accueille-nous, ô Solitude !

(Pascal Bonetti)

Illustration: Tatiana Yushmanova

 

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Don Quichotte mon ami (Guennadi Gor)

Posted by arbrealettres sur 27 avril 2018



Illustration: Pablo Picasso
    
Don Quichotte mon ami
Rejoins-moi à travers les années
Et que les eaux naïves s’écoulent
Aussi claires que tes paroles,
Inoubliable langage de joie.
Don Quichotte mon ami
Traverse l’automne avec ton printemps
Et la tristesse avec ton bonheur affligé
Qu’importe que ce soit difficile,
Pénible et douloureux, qu’importe !
Efface vite l’automne.
Et que les arbres les enfants
Se mettent à chanter comme des oiseaux,
Et qu’un joyeux tonnerre
Illumine notre maison.
Apporte-nous un peu de ta grandeur,
Tes lèvres ayant bu la vérité,
Et nous te pardonnerons ton air ridicule
Et d’avoir pris les moulins pour des géants.
Rejoins-moi Don Quichotte,
Nous boirons dans le même verre,
Et le ruisseau de tes paroles
Comme une eau vive ranimera les morts.
Un sapin m’a soufflé à l’instant :
Don Quichotte c’est le printemps.

***

Друг мой, Дон-Кихот,
Приди ко мне сквозь годы.
И побегут наивные воды
Светлые как твоя речь,
И запомнится радости речь.
Друг мой, Дон-Кихот,
Пронеси весну сквозь осень
И скорбную радость сквозь грусть,
Пусть это трудно, пусть!
Пусть это трудно очень
Вычеркни осень.
И пусть по-птичьи
Запоют деревья и дети,
И веселый гром
Озарит наш дом.
Принеси нам свое величье
И губы пившие правду,
И мы простым тебе смешное обличье,
И то что ты принял мельницу за великана.
Приди Дон-Кихот,
Мы выпьем из одного стакана.
Ручей твоих речей
Живой водою мертвого оживит.
Мне сказала сосна:
Дон-Кихот это весна.

(Guennadi Gor)

 

Recueil: Blocus
Traduction: Henri Abril
Editions: Circé

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La pluie obscurcit le jour (Rabindranath Tagore)

Posted by arbrealettres sur 4 février 2018




La pluie obscurcit le jour.
De furieux éclairs traversent les nuages en lambeaux,
et la forêt est comme un lion emprisonné
secouant sa crinière avec désespoir.
Un tel jour, au milieu des vents battant des ailes,
laisse-moi trouver l’apaisement en ta présence,
car le ciel affligé a empli d’ombre ma solitude,
rendant plus profond le sens de ton divin toucher sur mon coeur.

(Rabindranath Tagore)

Illustration

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