Posts Tagged ‘affoler’
Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2022

Chanson pour la nommer
Elle est comme un puits de feuillage
Douce comme le flanc du vent
Affolée comme un feu flambant
Dérivante comme un nuage.
Elle est la sueur et la nage
Elle est le sable en plein midi
Une humide touffe de nuit
Prise entre la lune et minuit.
Elle est la belle et l’opportune
L’indolente, le foin de mai
Et parmi ses cheveux défaits
La pluie fine sur l’églantier.
(Luc Bérimont)
Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Luc Bérimont), affoler, églantier, belle, chanson, cheveux, défaire, dériver, doux, feu, feuillage, fin, flamber, flanc, foin, humide, indolent, lune, mai, midi, minuit, nage, nommer, nuage, nuit, opportune, plein, pluie, prendre, puits, sable, sueur, touffe, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020
CONTE DU SOLEIL ET DE LA ROUTE
(À une petite fille)
— Un peu plus d’ombre sous les marronniers des places,
Un peu plus de soleil sur la grande route lasse…
Des noces passeront, aux « beaux jours » étouffants,
sur la grand’route, au grand soleil, et sur deux rangs.
De très longs cortèges de noces campagnardes
avec de beaux habits dont tout le monde parle
Et de petits enfants, dans la noce, effarés,
auront de très petits « gros chagrins » ignorés…
— Je songe à l’Un, petit garçon, qui me ressemble
et, les matins légers de printemps, sous les trembles,
à cause du ciel tiède et des haies d’églantiers,
parce qu’il était seul, qu’on l’avait invité,
se prenait à rêver à la noce d’Été :
« … On me mettra peut-être – on l’a dit – avec Elle
qui me fait pleurer dans mon lit, et qui est belle…
(Si vous saviez – les soirs, quelquefois – ô mamans,
les pleurs de tristesse et d’amour de vos enfants !)
« … J’aurai mon grand chapeau de paille neuve et blanche ;
sur mon bras la dentelle envolée de sa manche… »
— Et je rêve son rêve aux habits de Dimanche.
« … Oh ! le beau temps d’amour et d’Été qu’il fera,
Et qu’elle sera douce et penchée, à mon bras.
J’irai à petits pas. Je tiendrai son ombrelle.
Très doucement, je lui dirai « Mademoiselle »
d’abord – Et puis, le soir, peut-être, j’oserai,
si l’étape est très longue, et si le soir est frais,
serrer si fort son bras, et lui dire si près,
à perdre haleine, et sans chercher, des mots si vrais
qu’elle en aura « ses » yeux mouillés – des mots si tendres
qu’elle me répondra, sans que personne entende… »
— Et je songe, à présent, aux mariées pas jolies
qu’on voit, les matins chauds, descendre des mairies
Sur la route aveuglante, en musique, et traîner
des couples en cortège, aux habits étrennés.
Et je songe, dans la poussière de leurs traînes
où passent, deux à deux, les fillettes hautaines
les fillettes en blanc, aux manches de dentelles,
Et les garçons venus des grandes Villes – laids,
avec de laids bouquets de fleurs artificielles,
— je songe aux petits gars oubliés, affolés
qu’on n’a mis, « au dernier moment », avec personne
— aux petits gars des bourgs, amoureux bousculés
par le cortège au pas ridicule et rythmé
— aux petits gars qui ne s’en vont avec personne
dans le cortège qui s’en va, fier et traîné
vers l’allégresse sans raison, là-bas, qui sonne.
— Et tout petits, tout éperdus, le long des rangs,
ne peuvent même plus retrouver leurs mamans.
— Un surtout… qui me ressemble de plus en plus !
un surtout, que je vois – un surtout… a perdu
au grand vent poussiéreux, au grand soleil de joie,
son beau chapeau tout neuf, blanc de paille et de soie
et je le vois… sur la route… qui court après
– et perd le défilé des « Messieurs » et des « Dames » –
court après – et fait rire de lui – court après,
aveuglé de soleil, de poussière et de larmes…
(Alain Fournier)
Recueil: Miracles
Traduction:
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Posted in poésie | Tagué: (Alain-Fournier), affoler, amour, artificiel, aveugler, églantier, éperdu, étape, étouffant, étrenner, beau, blanc, bourg, bousculer, bras, campagnard, chagrin, chapeau, chaud, chercher, ciel, conte, cortège, couple, dame, défilé, dentelle, descendre, dimanche, doux, effaré, enfant, envoler, fillette, fleur, frais, gars, grand, habit, haie, haleine, hautain, ignorer, inviter, joie, joli, jour, lais, larme, las, léger, mademoiselle, mairie, maman, manche, Marie, marronnier, matin, messieur, mot, mouiller, musique, neuf, noce, ombre, ombrelle, oser, paille, passer, perdre, personne, petite fille, place, pleur, pleurer, poussière, poussiéreux, rang, répondre, rêver, ressembler, retrouver, ridicule, rire, route, rythme, se ressembler, soie, soir, soleil, tendre, tiède, traîne, traîner, tremble, tristesse, vent, ville, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juin 2020

Illustration
CICATRICES…
Dans le miroir, je me suis surpris
Avec sur ma face les baisers de qui ?
Cicatrices, cicatrices !
Au fond du coeur,
Comme au fond d’un verre vidé,
Rien que la lie amère.
Aucun souvenir.
Ni d’un effluve
De ses cheveux affolés,
Ni d’une lueur fugitive
Dans ses yeux égarés,
Ni d’une étreinte
Laissant le corps convalescent,
Ni d’un abîme
Où sur le bord j’aurais posé ma tête
Pour y plonger mes yeux.
Sur mes habits
Aucun cheveu d’autrui.
Quelle sorcière vient donc dans mon sommeil,
Outrage ma face
De sa bouche de feu ?
Rompez le charme,
Toi, basilic de mon jardin,
Toi, hirondelle nichée sous l’auvent de chez moi,
Et prie pour moi,
Ange papillon,
Sur l’autel de la rose-trémière.
(Mihai Beniuc)
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Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), abîme, affoler, amer, ange, autel, autrui, auvent, égarer, étreinte, baiser, basilic, bord, bouche, charmé, cheveu, cheveux, cicatrice, coeur, convalescent, corps, effluve, face, feu, fond, fugitif, habit, hirondelle, jardin, laisser, lie, lueur, miroir, nicher, outrager, papillon, plonger, poser, rompre, rose trémière, sommeil, sorcier, souvenir, surprendre, tête, venir, verre, vider, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mai 2020

VIENS
Tu t’es cachée dans mon coeur
Comme un trésor au fond de la montagne.
Souvent de mes yeux jaillissent des flammes
Pour que tu rappelles à ma nuit
Que tu es là, même en étant au loin,
Dans les cavernes de ton âme
Errant comme un fantôme je te cherche,
Et je t’appelle, mais quand tu réponds
Ce n’est qu’un écho de ma propre voix,
D’ici, de nulle part,
De là-bas, de partout,
Pour me brouiller le chemin vers toi.
Dis-moi : dans ton sommeil fais-tu parfois le rêve
Qu’un autre homme t’embrasse
Et tu t’approches
De sa poitrine ?
Réveille-toi !
Du fond de ma nuit
Deux yeux de tigre,
Deux phares affolés,
Deux vitres éclairées,
Deux étoiles noyées de larmes
Te regardent, t’appellent :
Viens !
(Mihai Beniuc)
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Posted by arbrealettres sur 17 juin 2019

Blessé d’une plaie inhumaine,
Loin de tout espoir de secours,
Je m’avance à ma mort prochaine,
Plus chargé d’ennuis que de jours.
Celle qui me brûle en sa glace,
Mon doux fiel, mon mal et mon bien,
Voyant ma mort peinte en ma face,
Feint hélas ! n’y connaître rien.
Comme un roc à l’onde marine
Elle est dure aux flots de mes pleurs :
Et clôt, de peur d’être bénine,
L’oreille au son de mes douleurs
D’autant qu’elle poursuit ma vie,
D’ennuis mon service payant,
Je la dirai mon ennemie,
Mais je l’adore en me hayant.
Las ! que ne me puis-je distraire,
Çonnaissant mon mal, de la voir ?
Ô ciel rigoureux et contraire !
C’est toi qui contrains mon vouloir,
Ainsi qu’au clair d’une chandelle
Le gai papillon voletant,
Va grillant le bout de son aile,
Et perd la vie en s’ébattant :
Ainsi le désir qui m’affole,
Trompé d’un rayon gracieux,
Fait hélas ! qu’aveugle je vole
Au feu meurtrier de vos beaux yeux.
(Philippe Desportes)
Illustration: Lori Earley
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Philippe Desportes), adorer, affoler, avancer, aveuglé, bien, blessé, brûler, clore, contraindre, désir, distraire, douleur, espoir, fiel, flot, glace, gracieux, inhumaine, mal, meurtrier, mort, oreille, papillon, peur, plaie, pleur, rayon, s'ébattre, secours, trompe, vie, voler, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2018

Le désir nous affole tous les jours
et sa carence nous abandonne aux ombres.
(Pascal Quignard)
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Posted by arbrealettres sur 1 juillet 2018

L’heure était à l’absence
à cette nécessité portée
en creux dès l’origine,
à ce dire en staccato
qui affolait
et refusait de se tarir.
L’heure était à l’errance
au vertige
sur les terres intimes
au filet lancé à contre espoir
vers la rive
et ramené vide…
(Agnès Schnell)
Découvert ici chez Emmila Gitana
Illustration: Brad Kunkle
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Posted by arbrealettres sur 8 juin 2018

Masqué
La forêt grogne
assiège la maison.
Pour t’affoler, enfant,
ton chien s’est déguisé en loup,
il porte un masque
des gants de fer
mais sous ses gants
les griffes crissent
et sous le masque
les crocs luisent de vraie fureur.
Et le voici dehors, qui laboure le seuil,
mord le vent,
hurle à la lune.
Sois vigilant,
ferme la porte,
pousse bien le verrou,
garde ta main du père.
(Jean Joubert)
Recueil: Longtemps j’ai courtisé la nuit
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 20 février 2018

Illustration: Yann Rivron
Paméla
Tango chanté
1
À Séville,
Belle ville,
Plus tranquille
Qu’à Bell’ ville
L’ beau Dédé fait travailler sa belle.
Aux «Señors» amoureux qui l’appellent
Elle vend
Pour de l’argent
Son beau corps ardent;
Plus félin’ qu’une Espagnole
Ell’ les affole,
Si bien qu’un jour,
Pâmé d’amour,
Don Pedro creva comme un tambour!
Refrain
Paméla, poupée d’amour
Née dans nos faubourgs,
Tu es le plus beau bijou
De l’Andalou,
Et tes soeurs
Dans leurs ardeurs
Les plus grisantes
A leurs possesseurs
Paraissent languissantes;
2
Paméla, tes yeux vainqueurs
Percent tous les coeurs
Paméla, ton corps pervers
Est comme un enfer!
Paméla, poupée d’amour
Née dans nos faubourgs,
Tu es le plus beau bijou
De l’Andalou
Un Alcade
De Grenade
En balade,
Par bravade,
Voulut voir la fameuse hétaïre
Se vantant qu’ell’ ne pourrait l’ séduire,
Mais devant
Ce corps troublant
Il tomba dément,
Et depuis ce jour fatal
D’vint radical
Si bien qu’un jour,
Grisé d’amour,
Il creva Alphons’ comme un tambour!
(Robert Desnos)
Recueil: Les Voix intérieures
Traduction:
Editions: L’Arganier
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Posted by arbrealettres sur 18 février 2018

J’aime la vie…
J’aime la vie,
La saison jolie,
Les yeux de mon amie.
Rien ne peut m’affoler.
J’aime la vie
Et ma tendre amie.
Rien ne peut m’affoler,
M’attrister
Ni mes amours changer.
Comme un feu d’artifice
Les dangers s’évanouissent.
J’aime la vie,
Et ma tendre amie.
La vie est belle
Profitons bien d’elle
Car le temps fuit trop vite.
(Robert Desnos)
Recueil: Les Voix intérieures
Traduction:
Editions: L’Arganier
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