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Posts Tagged ‘âge d’or’

Regard échangé (Henri-Frédéric Blanc)

Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2022



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Regard échangé: une pépite,
vestige de l’âge d’or.

(Henri-Frédéric Blanc)

Illustration

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Maman, plus tard, moi je serai (Carl Norac)

Posted by arbrealettres sur 12 février 2020




Illustration: Lia R.
    
Maman, plus tard, moi je serai
blanchisseur de nuages ou berger d’oiseaux,
peut-être compteur de gouttes d’eau,
arbitre pour combats d’escargots,
garde du corps pour papillons,
acupuncteur pour hérissons,
clown pour passants fatigués,
imprimeur pour sans-papiers,
décorateur de coccinelles,
empêcheur de tomber du ciel.
Puis, j’inventerai la machine à ne rien faire
qui se tendra en hamac depuis la Terre
vers un point très lointain du vaste univers.
Alors, on m’élira comme la plus lente
et la plus mignonne étoile filante.
Respirant le grand air des galaxies,
à cheval sur l’Ourse, sur la queue de Castor,
employé des affaires privées de l’infini,
je connaîtrai enfin l’âge d’or.

(Carl Norac)

Recueil: Les poèmes ont des oreilles
Traduction:
Editions: Rue du Monde

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UNE PETITE FILLE PERDUE (William Blake)

Posted by arbrealettres sur 13 août 2017




UNE PETITE FILLE PERDUE

Enfants de l’âge futur,
Lisant ces vers indignés,
Apprenez que, fut un temps,
Amour, le doux amour, fut tenu pour un crime.

Dans le temps de l’Âge d’Or,
Du froid de l’hiver exempts,
Gars et filles, rayonnant
Á la lumière sacrée,
S’ébattent nus aux rayons du soleil.

Un jour un couple de jeunes,
Empli du plus doux souci,
Se rencontre au beau jardin
Où la lumière sacrée
Venait d’ouvrir les rideaux de la nuit.

Là, dans le jour qui se lève,
Ils jouent tous les deux dans l’herbe ;
Les parents étaient au loin,
Aucun étranger ne vint,
Et la vierge eut tôt fait d’oublier ses frayeurs.

Puis, repus de doux baisers,
Ils se donnent rendez-vous
A l’heure où, au ciel profond,
Le sommeil sans bruit déferle,
Où pleure le voyageur épuisé.

Et la fille, radieuse,
Vint à son père tout blanc,
Mais l’amour lu dans ses yeux
Fit, comme le Livre Saint,
Trembler d’effroi ses membres délicats.

« Ona, faible et pâle,
A ton père parle.
Quelle peur tremblante,
Quel affreux souci
Secouent les fleurs de ma tête blanchie. »

***

A LITTLE GIRL LOST

Children of the future age,
Reading this indignant page,
Know that in a former time
Love, sweet love, was thought a crime.

In the Age of Gold,
Free from winter’s cold,
Youth and maiden bright
To the holy light,
Naked in the sunny beams delight.

Once a youthful pair,
Filled with softest care,
Met in garden bright,
Where the holy light
Had just removed the curtains of the night.

There in rising day
On the grass they play;
Parents were afar,
Strangers came not near,
And the maiden soon forgot her fear.

Tired with kisses sweet,
They agree to meet
When the silent sleep
Waves o’er heaven’s deep,
And the weary tired wanderers weep.

To her father white
Came the maiden bright,
But his loving look,
Like the Holy Book,
All her tender limbs with terror shook.

`Ona, pale and weak,
To thy father speak.
Oh, the trembling fear,
Oh, the dismal care,
That shakes the blossoms of my hoary hair.’

(William Blake)

Illustration: Raphaëlle Zecchiero

 

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L’âge d’or est pour demain (Bernard Dimey)

Posted by arbrealettres sur 9 mars 2017


bonobo

L’âge d’or est pour demain,
je n’attends plus que lui pour venir…

Et quand je serai parmi vous,
je m’installerai le cul par terre
et je commencerai à me gratter,
à me gratter,
et le poil poussera sur tout mon corps…

Je regarderai mes pieds sans impatience
et quand je serai capable de cueillir une fleur
avec mon pied droit, je le ferai
et je chercherai dans la foule une guenon
que je palperai de toutes mes mains
voluptueusement…
Nous chercherons nos poux ensemble,
au soleil…

Ensuite,
à quatre pattes,
nous partirons tous les deux
vers le Paradis terrestre

Tellement…
tellement contents
tellement rassurés
d’être enfin
redevenus des singes…

(Bernard Dimey)

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Regard échangé (Henri-Frédéric Blanc)

Posted by arbrealettres sur 29 juillet 2016



Regard échangé : une pépite,
vestige de l’âge d’or.

(Henri-Frédéric Blanc)


Illustration

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LES DORMEUSES (Louis Emié)

Posted by arbrealettres sur 10 mai 2016



 

LES DORMEUSES

L’AGE d’or a tenu sa dernière promesse
Et du même buisson qui, pour nous, s’était tu,
L’iris de la vallée, un prince calme et nu,
A surgi, frère et fils de la blanche déesse.

Le baiser qu’il nous vole est celui qui nous blesse,
L’aurions-nous désiré sans l’avoir obtenu…
Le seul corps que nos bras n’avaient pas défendu,
Pour le dépayser, rôde sous sa caresse.

Délivré par nos mains du jour qui lui fait peur,
Mêlant à nos regards les yeux d’un autre coeur,
Le dieu décapité nous apporte sa tête.

— Quel visage est celui que tu nous as donné,
Quand nous avons changé de souffle et de tempête,
Vertige par le nôtre aujourd’hui couronné ?

(Louis Emié)

Illustration: Gustave Courbet

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