ma langue a le goût aigre
de la faim
du manque de toi
(Rupi Kaur)
Traduction: de l’anglais (USA) par Sabine Rolland
Editions: Charleston
Posted by arbrealettres sur 8 juillet 2022
ma langue a le goût aigre
de la faim
du manque de toi
(Rupi Kaur)
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Posted by arbrealettres sur 27 février 2022
Illustration
Dimanche Soir
On commence à danser, les filles rient,
les gros souliers vont battant la mesure,
et l’accordéon assis sur la table presse
et distend tour à tour ses soufflets aigres.
C’est l’heure où le soleil se couche,
la lune est ronde, l’air est bleu;
on dirait qu’une poussière d’étoiles
monte des champs avec 1a nuit.
Les cloches du dimanche ont sonné ce matin,
les cloches se sont tues,
mais il y a comme un souvenir qui reste d’elles
dans le balancement des arbres du jardin;
et les gens sur le seuil de leurs maisons regardent,
heureux de voir grandir la lune
à la cime des peupliers.
(Charles-Ferdinand Ramuz)
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Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2019
CHANSON
Tes pas se perdent. Le silence
Est doux après ton aigre voix.
O volupté de ton absence!
J’aime bien mieux que tes tristesses
Le souvenir que tu me laisses
Quand je ne suis plus près de toi.
C’est un peu de vent sous la porte…
Sur la route, un pas attardé…
Ah! comme je t’aimerais morte!
Tu fais fuir avec ton sourire
Ce que mon rêve t’a prêté,
Avec ton sourire fardé
Et les mots qu’il ne faut pas dire!
(François Mauriac)
Illustration: Elizaveta Porodina
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Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2018
Je suis…
mes ailes ?
deux pétales pourris
ma raison?
des petits verres de vin aigre
ma vie ?
un vide bien pensé
mon corps ?
une entaille sur la chaise
mon va-et-vient ?
un gong enfantin
mon visage ?
un zéro dissimulé
mes yeux?
ah! des morceaux d’infini
***
o soy…
mis alas?
dos petalos podridos
Mi razon?
copitas de vino agrio
mi vida?
vacío bien pensado
mi cuerpo?
un tajo en la silla
mi vaivén?
un gong infantil
mi rostro?
un cero disimulado
mis ojos?
ah! trozos de infinito
(Alejandra Pizarnik)
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Posted by arbrealettres sur 5 octobre 2018
LA PORTE VITRÉE
L’ombre du corridor obscur est éclairée,
Tout en haut, par le jour d’une porte vitrée
Aux carreaux de couleur, jaunes, rouges et verts.
Je suis l’enfant rêveur qui regarde à travers.
Son esprit maladif longuement se récrée
A voir sur le jardin une lueur dorée,
Une lumière glauque ainsi qu’au fond des mers
Ou bien un soleil pourpre ensanglantant les airs.
II se plaît en ce monde irréel, où la vie
Semble douce à sa nonchalante rêverie,
Mais si la porte cède, il trouve avec effroi
Le jour gris de l’hiver, au lieu de ce qu’il croit,
Le vent aigre et mauvais, non la douceur amie,
Et dans son coeur qui souffre il sent entrer du froid.
(Jean de la Ville de Mirmont)
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Posted by arbrealettres sur 30 août 2018
Ce fut un clair après-midi, triste et songeur
après-midi d’été. Le lierre grimpait
sur le mur du parc, noir et poussiéreux…
La fontaine bruissait.
Ma clé grinça dans la vieille grille;
avec un bruit aigre s’ouvrit la porte
de fer moisi et, en se refermant, frappa
lourdement le silence de l’après-midi mort.
Dans le parc solitaire, la sonore
copia bouillonnante de l’eau chantante
me guida vers la fontaine. La fontaine versait
sur le marbre blanc sa monotonie.
La fontaine chantait : Frère, mon chant présent
te rappelle-t-il un songe lointain?
Ce fut un lent après-midi du lent été.
Je répondis à la fontaine :
Je ne me souviens pas, ma soeur.
mais je sais que ta chanson présente est lointaine.
— C’était ce même après-midi : mon cristal versait
comme aujourd’hui sur le marbre sa monotonie.
Te souviens-tu, frère?… Les myrtes traînants
que tu vois, assombrissaient les claires chansons
que tu écoutes. De la blonde couleur de la flamme
le fruit mûr pendait sur la branche,
comme maintenant. Te souviens-tu, frère?
C’était ce même lent après-midi d’été.
— Je ne sais point ce que me dit ton chant riant
des songes lointains, fontaine ma soeur.
Je sais que ton clair cristal d’allégresse
a connu déjà le fruit vermeil de l’arbre;
je sais que lointaine est mon amertume
qui songe en ce vieil après-midi d’été.
Je sais que tes beaux miroirs chantants
ont reflété d’anciens délires d’amour;
mais conte-moi, fontaine à la langue enchantée,
conte-moi ma joyeuse légende oubliée.
— Je ne sais les légendes d’anciennes allégresses,
mais de vieilles histoires de mélancolie.
Ce fut un clair après-midi du lent été…
Tu venais seul avec ta peine, frère;
tes lèvres se posèrent sur mon onde sereine
et dans le clair après-midi dirent ta peine.
Tes lèvres qui brûlaient dirent ta peine,
elles avaient alors la même soif que maintenant.
— Adieu pour toujours, fontaine sonore,
éternelfe chanteuse du parc endormi.
Adieu pour toujours; ta monotonie,
fontaine, est plus amère que ma peine.
Ma clé grinça dans la vieille grille;
avec un bruit aigre s’ouvrit la porte
de fer moisi et, en se refermant, résonna
lourdement dans le silence de l’après-midi mort.
(Antonio Machado)
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Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2018
Poème
Dans l’espace du cerveau, d’imaginaires roses livrent leur parfum,
des vols d’oiseaux, des vols d’étoiles, défient la tempête,
la pensée dessine le retour de l’instant unique.
Soudain, la peau et la toile de chair hurlent,
comme un nouveau-né, terrifié,
goulûment. Les tissus enflent pour devenir
l’humus de la mort, chair d’homme,
une vague opaque balaie les châteaux de sable
bâtis par les pensées.
Jamais le plus ardent des poèmes n’élucidera
l’aigre et furtive jouissance des sens.
(Pentti Holappa)
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Posted by arbrealettres sur 2 avril 2018
CHORAL
Henni par le silex,
au train de rêve qui te faisait galoper
sur le champ
envahi de trèfle :
le peu de
terre qui remonte péniblement
vers nous brisé
par l’aigre stridence du fifre
qui te fouaille, des millions de fois,
dans ton ultime
parole hérétique.
Lentement,
tu enfonces ton doigt dans la plaie
d’où ma voix
s’échappe.
(Paul Auster)
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Posted by arbrealettres sur 8 mars 2018
RETRAITE
Ah qu’il fait bon dans son village
Dormir le nez au ras des blés
En remontant sa montre à clé,
Montre venue du fond des âges.
Ah qu’il fait bon dans sa contrée
Boire le vin rusé du cru
Fraîche et septembrale purée
Âpre, redoutée des recrues.
Ah qu’il fait bon sur son terroir
Caresser les filles farouches
Qui ne s’ouvrent que dans le noir,
Dans l’ombre épaisse de leur bouche !
Ah qu’il fait bon dans la galerne
La bise aigre le vent crachin
— Le caban roussi des lanternes
Sa vieille pipe et son vieux chien —
Fouler du sabot les luzernes.
Tous les chagrins roulés en berne
Boquain, plainier ou maraîchin,
C’est tempérament sauvagin !
Dans la cage á pluies où j’hiberne
Seul, que j’aime mieux mon prochain !
Sur la suie de ma cheminée
Brillent les signes du destin.
J’écoute couler les années,
— Le monde est neuf chaque matin —
(Maurice Fombeure)
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