Posts Tagged ‘airain’
Posted by arbrealettres sur 28 juin 2022

Roses du soir
Des roses sur la mer, des roses dans le soir,
Et toi qui viens de loin, les mains lourdes de roses !
J’aspire ta beauté. Le couchant fait pleuvoir
Ses fines cendres d’or et ses poussières roses…
Des roses sur la mer, des roses dans le soir.
Un songe évocateur tient mes paupières closes.
J’attends, ne sachant trop ce que j’attends en vain,
Devant la mer pareille aux boucliers d’airain,
Et te voici venue en m’apportant des roses…
Ô roses dans le ciel et le soir ! Ô mes roses !
(Renée Vivien)
Recueil: Poésie au féminin
Traduction:
Editions: Folio
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Posted in poésie | Tagué: (Renée Vivien), airain, apporter, aspirer, attendre, évocateur, beauté, bouclier, cendre, ciel, clos, couchant, fine, loin, lourd, main, mer, pareil, paupière, pleuvoir, poussière, rose, savoir, soir, songe, tenir, vain, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 janvier 2021

Melancholia
(extrait)
… Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ?
Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules
Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d’une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l’ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d’airain, tout est de fer.
Jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : – Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes !
Ô servitude infâme imposée à l’enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu’a fait Dieu ; qui tue, oeuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les coeurs la pensée,
Et qui ferait – c’est là son fruit le plus certain ! –
D’Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l’âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil !
Progrès dont on demande : Où va-t-il ? que veut-il ?
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l’homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l’on s’abâtardit,
Maudit comme l’opprobre et comme le blasphème !
Ô Dieu ! qu’il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l’homme heureux !
(Victor Hugo)
Recueil: Cent poèmes de Vivtor Hugo
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), accroupi, airain, ange, aube, âme, éternellement, étouffant, être, bagne, beauté, blasphème, bossu, briser, cendre, cheminer, coeur, comprendre, crétin, dent, destin, donner, doux, en fleur, enfant, enfer, fer, fièvre, front, fruit, haïr, heureux, hideux, homme, imposer, innocent, insensé, jamais, jeunesse, joue, jouer, las, libre, machine, maigrir, maudit, mauvais, mâcher, mère, meule, monstre, mouvement, oeuvre, ombre, opprobre, outil, pâleur, pensée, pensif, peuple, prison, progrès, rachitisme, rendre, rire, s'arrêter, sain, serre, servitude, seul, soir, sombre, souffle, tendre, travailler, tuer, vice | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2020

NUIT DE NOËL
Comme l’orchestre se tait, des ombres féminines voilées
passent sous la ramure,
les feuilles mortes laissent filtrer les chimères glacées
de la lune, de pâles nuages crépusculaires.
Il y a des lèvres qui pleurent des arias oubliées,
de grands iris qui feignent d’éburnéennes vêtures.
Des bavardages et des sourires en bandes folles
qui parfument de soie le rude bocage.
J’attends la lumière rieuse de ton retour ;
et, dans l’épiphanie de ta sveltesse,
éclatera en or majeur la fête.
Alors mes vers bêleront sur tes terres,
entonnant de leurs airains mystiques
la venue de l’enfant-jésus né de ton amour.
***
NOCHEBUENA
Al callar la orquesta, pasean veladas
sombras femeninas bajo los ramajes,
por cuya hojarasca se filtran heladas
quimeras de luna, pálidos celajes.
Hay labios que lloran arias olvidadas,
grandes lirios fingen los ebúrneos trajes.
Charlas y sonrisas en locas bandadas
perfuman de seda los rudos boscajes.
Espero que ría la luz de tu vuelta;
y en la epifanía de tu forma esbelta,
cantará la fiesta en oro mayor.
Balarán mis versos en tu predio entonces,
canturreando en todos sus místicos bronces
que ha nacido el Niño-Jesús de tu amor.
(César Vallejo)
Illustration: Maurice Denis
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Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2020

Illustration: Konstantin Razumov
À CÉLIMÈNE.
Je ne vous aime pas, ô blonde Célimène,
Et si vous l’avez cru quelque temps, apprenez
Que nous ne sommes point de ces gens que l’on mène
Avec une lisière et par le bout du nez ;
Je ne vous aime pas…depuis une semaine,
Et je ne sais pourquoi vous vous en étonnez.
Je ne vous aime pas ; vous êtes trop coquette,
Et vos moindres faveurs sont de mauvais aloi ;
Par le droit des yeux noirs, par le droit de conquête,
Il vous faut des amants. (On ne sait trop pourquoi.)
Vous jouez du regard comme d’une raquette ;
Vous en jouez, méchante…et jamais avec moi.
Je ne vous aime pas, et vous aurez beau faire,
Non, madame, jamais je ne vous aimerai.
Vous me plaisez beaucoup ; certes, je vous préfère
À Dorine, à Clarisse, à Lisette, c’est vrai.
Pourtant l’amour n’a rien à voir dans cette affaire,
Et quand il vous plaira, je vous le prouverai.
J’aurais pu vous aimer ; mais, ne vous en déplaise,
Chez moi le sentiment ne tient que par un fil…
Avouons-le, pourtant, quelque chose me pèse :
En ne vous aimant pas, comment donc se fait-il
Que je sois aussi gauche, aussi mal à mon aise
Quand vous me regardez de face ou de profil ?
Je ne vous aime pas, je n’aime rien au monde ;
Je suis de fer, je suis de roc, je suis d’airain.
Shakespeare a dit de vous : « Perfide comme l’onde » ;
Mais moi je n’ai pas peur, car j’ai le pied marin.
Pourtant quand vous parlez, ô ma sirène blonde,
Quand vous parlez, mon cœur bat comme un tambourin.
Je ne vous aime pas, c’est dit, je vous déteste,
Je vous crains comme on craint l’enfer, de peur du feu ;
Comme on craint le typhus, le choléra, la peste,
Je vous hais à la mort, madame ; mais, mon dieu !
Expliquez-moi pourquoi je pleure, quand je reste
Deux jours sans vous parler et sans vous voir un peu.
(Alphonse Daudet)
Recueil: Les amoureuses
Traduction:
Editions:
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Posted by arbrealettres sur 2 mars 2020

Le silence d’airain
Cinq oreilles – et pas un son n’y retentit!
Le monde est devenu muet…
J’ai écouté avec les oreilles de ma curiosité:
Cinq fois, j’ai lancé ma ligne au loin,
Cinq fois, je n’ai pas ramené un seul poisson –
J’ai questionné – aucune réponse ne s’est jetée dans mon filet
J’ai écouté avec l’oreille de mon amour
(Friedrich Nietsche)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2020

Illustration: Odilon Redon
La fin de Satan
[…]
Oh; je monte et descends et remonte sans cesse,
De la création fouillant le souterrain,
Le bas est de l’acier, le haut est de l’airain,
A jamais, à jamais, à jamais; Je frissonne,
Et je cherche et je crie et j’appelle. Personne;
Et furieux, tremblant, désespéré, banni,
Frappant des pieds, des mains et du front l’infini,
Ainsi qu’un moucheron heurte une vitre sombre,
A l’immensité morne arrachant des pans d’ombre,
Seul, sans trouver d’issue et sans voir de clarté,
Je tâte dans la nuit ce mur, l’éternité.
[…]
(Victor Hugo)
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Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2020
![Jean-Francis Auburtin mf [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2015/04/jean-francis-auburtin-mf-800x600.jpg?w=800&h=570)
SALINUM
Le souci, plus léger que les vents de l’Epire,
Poursuivra sur la mer les carènes d’airain;
L’heure présente est douce : égayons d’un sourire
L’amertume du lendemain.
pourpre par deux fois rougit tes laines fines ;
ton troupeau de Sicile est immense ; et j’ai mieux:
Muses de la Grèce et leurs leçons divines
Et l’héritage des aïeux.
(Leconte de Lisle)
Illustration: Jean-Francis Auburtin
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Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2019
![Louis Tytgadt 31 [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2015/03/louis-tytgadt-31-800x600.jpg?w=889&h=667)
Dimanches
Morne l’après-midi des dimanches, l’hiver,
Dans l’assoupissement des villes de province,
Où quelque girouette inconsolable grince
Seule, au sommet des toits, comme un oiseau de fer !
Il flotte dans le vent on ne sait quelle angoisse !
De très rares passants s’en vont sur les trottoirs :
Prêtres, femmes du peuple en grands capuchons noirs,
Béguines revenant des saluts de paroisse.
Des visages de femme ennuyés sont collés
Aux carreaux, contemplant le vide et le silence,
Et quelques maigres fleurs, dans une somnolence,
Achèvent de mourir sur les châssis voilés.
Et par l’écartement des rideaux des fenêtres,
Dans les salons des grands hôtels patriciens
On peut voir, sur des fonds de gobelins anciens,
Dans de vieux cadres d’or, les portraits des ancêtres,
En fraise de dentelle, en pourpoint de velours,
Avec leur blason peint dans un coin de la toile,
Qui regardent au loin s’allumer une étoile
Et la ville dormir dans des silences lourds.
Et tous ces vieux hôtels sont vides et sont ternes ;
Le moyen âge mort se réfugie en eux ;
C’est ainsi que, le soir, le soleil lumineux
Se réfugie aussi dans les tristes lanternes.
Ô lanternes, gardant le souvenir du feu,
Le souvenir de la lumière disparue,
Si tristes dans le vide et le deuil de la rue
Qu’elles semblent brûler pour le convoi d’un Dieu !
Et voici que soudain les cloches agitées
Ébranlent le Beffroi debout dans son orgueil,
Et leurs sons, lourds d’airain, sur la ville au cercueil
Descendent lentement comme des pelletées !
(Georges Rodenbach)
Illustration: Louis Tytgadt
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Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2018

Tout est illusion —
Mais où pour nous le réel
Sinon dans l’apparence?
Ces tours couronnées de nuages
Plus durables que l’airain
Nos rêves.
***
Illusion all —
Yet where for us the real
Unless what seems?
These cloud-capped towers
More durable than brass
Our dreams.
(Kathleen Raine)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Kathleen Raine), airain, apparence, durable, illusion, nuage, réel, rêve, tour | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 avril 2018

Illustration: René Baumer
VOЕU AUDACIEUX
Qu’est-ce qui fait qu’en tout lieu,
Chacun se sente heureux
Et que chacun prête l’oreille
Quand les mots s’ordonnent en harmonie?
Arrière, ce qui gêne ta course !
Pas de tristesse ni de deuil !
Avant d’ouvrir son chant, avant de le cesser,
Il faut que le poète vive.
Et qu’ainsi la corde d’airain de la vie
Fasse vibrer ton âme !
Si le poète sent son coeur angoissé,
Il trouvera de lui-même l’apaisement.
(Johann Wolfgang Von Goethe)
Recueil: Goethe Le Divan
Traduction: Henri Lichtenberger
Editions: Gallimard
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Johann Wolfgang Von Goethe), airain, angoisse, apaisement, arrière, audacieux, âme, cesser, chant, coeur, corde, course, deuil, gêner, harmonie, heureux, mot, oreille, ouvrir, poète, prêter, s'ordonner, se sentir, tristesse, trouver, vibrer, vieux, vivre | Leave a Comment »