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Poésie

Posts Tagged ‘aisance’

SUR MON CHEMIN (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 11 mai 2023




    
SUR MON CHEMIN

Sur mon chemin du soir je veux y voir des roses
Epanouir ma nuit dès le réveil des choses
Concevoir chaque jour comme un brillant flambeau
Retenir du passé ce qu’il offre de beau.

Sur mon chemin du soir j’y peux trouver encore
De sûres amitiés belles comme l’aurore
Surprenant mon regard chargé parfois de pleurs
Et l’ombre de s’enfuir pour me laisser des fleurs.

Sur mon chemin du soir le ciel je le contemple
Dans sa divine aisance il garde nos secrets
Tandis que tout mon coeur abolit ses regrets…
— Je porte mon amour vers son immense temple.

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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La belle France (Jean Villard–Gilles)

Posted by arbrealettres sur 1 mai 2020



    
La belle France

Sur la route du passé
Vois-tu venir la France ?
Quelle belle garce, la riguedondé
Dans ses beaux habits brodés
Couleur d’espérance !
Elle a les yeux étoilés
Quand elle marche, elle danse !
Forte en gueule, l’esprit salé
Quel air ! Quelle aisance !
Sur la route du passé
Vois-tu venir la France ?
Le coeur vif, le corps racé
La rigue, la riguedondé

Vive la rose rouge

Dorée comme épis de blé
Dès son adolescence
A couché la riguedondé
Avec ces rois bien râblés
La belle alliance !
Ont ma foi bien travaillé
A chaque délivrance
Accouchait d’une cité
Terre de plaisance
Terre à vignes, terre à blé
Elle a grandi, la France
En remplissant vos greniers
La rigue, la riguedondé

Vive la rose rouge et le joli bleuet

Elle a souffert, a lutté
Pour son indépendance !
A chanté la riguedondé
L’amour et la liberté
Mais désespérance !
A vu le fruit se gâter
Là, trop d’abondance
Ici, trop de pauvreté
Trop de différence
Son grand coeur
S’est révolté
Reprenant sa balance
A rêvé d’égalité
La rigue, la riguedondé

Vive la rose rouge et le joli bleuet
Qu’à mon bouquet j’ajoute

Sur la Bastille a sauté
La Carmagnole de danse
Citoyens la riguedondé
Salut et Fraternité
Vive l’espérance !
Le soleil faisait monter
La bonne semence
Mais les gros rats empestés
Ceux de la finance
Et leurs féodalités
Oh la sinistre engeance !
Ont corrompu la cité
La rigue, la riguedondé

Vive la rose rouge et le joli bleuet
A mon bouquet j’ajoute
Un brin de blanc muguet

Mais entendez-vous monter
Du fond du grand silence
Cet appel la riguedondé !
De tous les déshérités ?
Assez de souffrances !
Mur d’argent, obscénité
Ombre sur la France
On te refera sauter
Un jour, patience !
Liberté, Egalité
Ces grands noms qui t’offensent
Redeviendront vérité
La rigue la riguedondé

Alors au soleil d’été
On verra la France
Qu’elle est belle la riguedondé
Saluant l’Humanité
Marchant en cadence
A ses grands yeux étoilés
Le ciel se fiance
Elle est comme un beau voilier
Sur la mer qui danse
Terre de la liberté
Alors pour ta défense
Tous voteront sans hésiter
La rigue la riguedondé

(Jean Villard–Gilles)

 

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L’ESCARGOT (Axel Toursky)

Posted by arbrealettres sur 18 septembre 2018



 

L’ESCARGOT

L’escargot se déplace
dans une continue
création de son corps,
s’invente et se rejoint.

Il glisse avec aisance
dans le tunnel sans fin
de son identité.
On le dit peu rapide,

sans voir que le précède
son image future,
et qu’il avait en lui
la route qu’il emprunte.

(Axel Toursky)

 
Illustration: ArbreaPhotos

 

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Retouche à la désinvolture (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2018



Retouche à la désinvolture

oiseau qui vêts et dévêts le ciel
reprenant sans fin ta couture
enseigne-moi l’aisance
mon âme souffre au pli

(Daniel Boulanger)


Illustration

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Retouche à la désinvolture (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 9 mars 2018



 

Retouche à la désinvolture

oiseau qui vêts et dévêts le ciel
reprenant sans fin ta couture
enseigne-moi l’aisance
mon âme souffre au pli

(Daniel Boulanger)

 
Illustration: ArbreaPhotos

 

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Septembre matinal (Jean-Louis Chrétien)

Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2018




    
septembre matinal se glisse
dans les chambres souple et jubilant
c’est partout dehors soudain
la moindre des choses déclare
avec une pieuse aisance
à la lumière son amour
le miroir ouvre grands ses yeux rajeunis
un vase avoue les couleurs à jamais
le bois lucidement s’étire

ailleurs le vent prend l’herbe
des steppes en pitié la console et lui offre
les secrets des lointains qu’il sait seulement fuir
l’aube plus loin d’une caresse sûre
réveille la féline fourrure de la mer
indécise entre rire et gronder

la main géante du sommeil
garde encore ta présence nue
et je n’ose te regarder plus
que ces troncs d’arbre aussi purs que des cris
par les vagues patiemment polis
et rejetés par elles sur le sable
pour révéler ce que seront les corps

notre nudité ne surgit
que d’un fourreau d’irréparables gestes
elle n’est vue que du seul bout des doigts
s’évanouit s’ils se taisent
finisterre des promesses
où la nuit vient d’un coup d’ailes
happer nos mots aventurés
entre gémir et murmurer

sous l’ogive des bras qui se tendent
tes paupières se lèvent
il fait moins clair déjà j’entends
croître l’ombre qui coule dans tes veines
comme nos voix sont rauques dans le cristal de l’aube
les étoiles se sont éteintes
et d’autres qui n’ont plus de nom
brûlent en nous désormais jusqu’au soir

de quelques pas soyeux
tu vas auprès de la fenêtre
septembre un peu s’affole
au bord de ton nu contrejour
en de lointaines alpes je le sais
un ruisseau joue sur les pierres
ondule et danse vif
on pourrait presque entendre son murmure

(Jean-Louis Chrétien)

 

Recueil: Entre Flèche et Cri
Traduction:
Editions: Obsidiane

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Les hommes tournent (Lucien Becker)

Posted by arbrealettres sur 19 août 2017



Illustration: Steve Hanks
    
Les hommes tournent autour de la même femme
comme la mer autour d’une île.
Elle est belle et haute
avec un regard qui s’ouvre en pleine tempe.

Elle vous fixe avec l’aisance de quelqu’un
pour qui la mort n’a pas de sens.
Sa beauté ne s’explique pas plus que celle
des moissons qui se dressent dans le soleil.

Personne ne sait si son corps est une plante
que la terre a faite pour donner un nom au désir.
Elle ferait vivre tant d’hommes d’un baiser,
mais elle passe lointaine sans le savoir.

A la suivre, on s’arrête. Elle vient d’entrer
dans une maison grise comme le sont toutes les maisons.
Cette femme est bien de ce monde : elle habite `
quelque part dans une chambre au plafond bas.

Car tous les plafonds sont bas sur cette terre
où il n’y a de haut que le front qui les soutient.
Il fait de plus en plus clair à mesure qu’on s’approche
des lits où les femmes ne sont nues que belles.

(Lucien Becker)

 

Recueil: Rien que l’amour
Editions: La Table Ronde

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L’errance de l’oiseau (Gao Xingjian)

Posted by arbrealettres sur 14 mars 2017



 

L’errance de l’oiseau

Si tu es un oiseau
Rien d’autre qu’un oiseau
Au moment où le vent se lève
Tu t’envoles
Écarquillant ton œil tout rond
Tu regardes dans l’obscurité ce sacré bas monde
Au-delà du marais des ennuis
En vol de nuit, sans but précis
À l’écoute du sifflement de l’air et le cœur battant
Quelle aisance dans l’errance

Brouillard ou nuage
Tu traverses d’un large trait
Et recueilles la lueur et l’aurore
Tout en survolant les montagnes mouvantes
Puis un lac tournant miraculeusement
C’est ainsi que ton esprit circule
Entre le désert et la mer, à la jonction du jour et de la nuit
Tandis qu’un œil immense te conduit vers l’inconnu

***

The way of the wandering bird

If you are a bird
No more than a bird
With the wind’s first breath
You fly away
With an eye round and wide
You observe through darkness this sacral place below
Beyond the swamp of misfortune
Wandering through the night
You listen to the whispering air and a beating heart
Aimless yet at ease

In one broad stroke
You penetrate fog and clouds
Welcoming the glimmer of the first daylight
Gliding above the moving mountains
Then over a lake in a miraculous spiral
This is how your spirit voyages
Between desert and sea, at the meeting of day and night
An immense eye leads you towards the unknown

(Gao Xingjian)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Illustration: Gao Xingjian

 

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CANZONE : SUR L’ENCENS (Ezra Pound)

Posted by arbrealettres sur 22 décembre 2015




CANZONE : SUR L’ENCENS

Votre gracieuse aisance,
Ô Dame de mon coeur,
A jeté sur ma pensée un charme sacré.
Comme les flambeaux d’ambre quand d’étranges chevaliers
Avancent légèrement sous le bouclier damassé de la nuit,
S’élèvent de l’acier fuyant venu se refléter,
De même, sur ma pensée cuirassée qui vous accompagne,
Le chemin serait-il noir, tombe le charme sacré.

II
L’encensoir se balance,
Et les charbons ardents doivent
Libérer ce que l’oliban tenait avant serré,
Jusqu’à ce que, sur les fermes de l’est, l’été
Trouble les sens et rêve dans la lumière,
Comme la mémoire, corrigée par l’amour qui naît,
Avec la saveur que seul un nouvel amour connaît,
Par des chemins subtils, se rappelle le passé caché.

III
Les jours d’absence,
Lorsque, à l’écart, j’ai
Médité sur votre immense charme,
J’ai vu, sous le charme d’une musique ailée
Le silence qui vous crée. Ô rare délice!
Sons clairs modulés de la mélodie
Assourdis quand votre présence enveloppait le mépris,
Dans un accord de notes tremblantes qui jamais n’a faibli.

IV
Incandescence,
Qui, des flèches du soleil
A vêtu d’or tours et mâts dominants,
La flamme safran, feu qui ne blesse pas
Cache la perle du Khédive et la puissance du saphir
Des vagues lisses, devant sa porte rassemblée.
Ce manteau de grâce qui, autour de vous, rougeoie,
Cache la chose que vous êtes, ainsi décrite.

V
Toutes les choses méritant louange,
Qui vers le marché du Khédive
Venues de si loin, ont traversé maints périls,
Santal, myrrhe et nard qui désarment
La brusque colère du léopard, tout cela n’est rien
A côté de vos merveilles, Khédive! Protégé seulement

Par son immense grâce qui se reflète en lui,
Mon chant s’envole et implore merci.

VI
Ô Encensoir de la pensée qui brille,
Sois lumineux devant elle à la tombée de la nuit.

VII
Sois fragrant comme le champ nouveau qu’on moissonne,
Ô mon chant qui à « Elle » demande merci.

(Ezra Pound)

 

 

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Ravissement muet (Raphaële George)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2015


Avoir la même aisance que l’oiseau.
Enfin accepter dans la chair cette errance qui n’a de lieu nulle part,
car l’esprit est seul possédé du démon de la Présence pleine.

Dès que nous avons parlé,
nous sommes dans l’amour,
nous nous risquons à être pris.

Je ne dirais plus aucune parole,
je n’entendrais plus les siennes,
afin de demeurer dans le ravissement muet.

(Raphaële George)

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