Ma jupe passée sans l’attacher,
Je cours à la fenêtre, sourcils tracés.
La soie légère clapote aisément au vent :
C’est la faute de la brise printanière qui me l’a entrouverte…
(Anonyme)
Traduction: André Lévy
Editions: Philippe Picquier
Posted by arbrealettres sur 23 avril 2022
Ma jupe passée sans l’attacher,
Je cours à la fenêtre, sourcils tracés.
La soie légère clapote aisément au vent :
C’est la faute de la brise printanière qui me l’a entrouverte…
(Anonyme)
Posted in poésie | Tagué: (anonyme), aisément, attacher, brise, clapoter, courir, entr'ouvrir, faute, fenêtre, jupe, passer, printanier, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2022
Illustrations: Vilhelm Hammershøi
V. HAMMERSHOI
Ce sont de longues et larges
pièces vides bleues et grises que
partout ailleurs on nomme
avancées progressives du chagrin
mais
dans la ligne du dos de cette femme
penchée à la fenêtre qu’encadrent des
mousselines blanches
mais
sur la table en bois d’aulne ou de châtaignier le
silence emmaillote la tige d’une orchidée et
foudroie les paroles vaines
mais
ce que vous nommez aisément
— vide impossible à meubler de sa propre présence —
en lui réside le paradis véritable :
vivre dans un tableau de V. Hammershoi
m’apprend à disparaître
sans esclandre.
(Cécile Coulon)
Posted in poésie | Tagué: (Cécile Coulon), ailleurs, aisément, apprendre, aulne, blanc, bleu, bois, chagrin, châtaignier, disparaître, dos, emmailloter, encadrer, esclandre, femme, fenêtre, foufroyer, gris, Hammershoi, impossible, large, ligne, long, meubler, mousseline, nommer, orchidée, paradis, parole, penché, pièce, présence, progressif, résider, silence, table, tableau, tige, vain, véritable, vide, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 janvier 2020
RÉPANDU SUR LE PLANCHER
J’ai répandu sur le plancher
Un peu d’alcool, et en silence
J’ai allumé sur le plancher
Ce peu d’alcool, et en silence
L’alcool aisément a brûlé
Aisément et calme a brûlé…
Tel au mur le bruit d’un grillon
En moi frappe et frappe un démon:
« En glaçon te changeront
Bientôt tes tremblantes mains. »
Si je réchauffe ma main droite
Gèle aussitôt ma main gauche,
Si je réchauffe ma main gauche
Gèle aussitôt ma main droite.
Et le démon, tel un grillon,
Frappe en silence, monotone,
«Comme tu es froid et vieux
Qui pourrait te réchauffer ?
Et bientôt s’éteint le feu –
Qui pourrait te réchauffer?
Tant qu’il en est temps encore
Étends vers le feu ton corps. »
Je m’étends, s’il en est temps,
Vers le feu, sur le plancher.
Je me chauffe et me réchauffe.
Si je chauffe mon côté gauche
Se glace mon côté droit,
Si je chauffe mon côté droit
Se glace mon côté gauche
Et le démon, tel un grillon,
Frappe sans fin le silence.
(Zisho Landau)
Posted in poésie | Tagué: (Zisho Landau), aisément, alcool, allumer, étendre, brûler, bruit, corps, démon, feu, frapper, froid, geler, glaçon, grillon, main, monotone, mur, plancher, réchauffer, répandre, s'éteindre, se changer, silence, trembler, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 avril 2018
Quelle chose est difficile à cacher ? Le feu !
Car le jour il se trahit par la fumée,
La nuit par la flamme, le monstre.
Difficile à cacher est aussi
L’amour : si secrètement qu’on le nourrisse,
Il jaillit pourtant aisément des yeux.
Mais ce qu’il y a de plus difficile à cacher c’est un poème,
On ne le met pas sous le boisseau.
Si le poète vient de le chanter,
Il en est tout pénétré ;
S’il l’a élégamment calligraphié,
Il veut que le monde entier l’aime.
Il le lit à chacun, joyeux et à voix haute,
Peu lui chaut qu’il tourmente ou édifie.
(Johann Wolfgang Von Goethe)
Posted in poésie | Tagué: (Johann Wolfgang Von Goethe), aimer, aisément, amour, édifier, élégant, boisseau, cacher, calligraphier, chanter, confession, difficile, feu, flamme, fumée, jaillir, jour, joyeux, lire, monstre, nourrir, nuit, pénétrer, poème, poète, se trahir, secrètement, tourmenter, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2017
Toute rue est une caverne
aisément l’on s’en convaincra
en y réfléchissant une journée entière
toute rue est une grotte
aisément l’on s’en convaincra
en y réfléchissant une année entière
toute rue est une rue
aisément l’on s’en convaincra
en y réfléchissant un peu de temps en temps
(Raymond Queneau)
Posted in humour, poésie | Tagué: (Raymond Queneau), aisément, année, caverne, de temps en temps, facilité, grotte, journée, pensée, réfléchir, rue, se convaincre | Leave a Comment »