Posts Tagged ‘ajonc’
Posted by arbrealettres sur 23 octobre 2020

Les images
Je vis en un monde d’images:
Dans le domaine de l’abstrait,
Chaque idée à mes yeux paraît
Aussi concrète qu’un visage.
Au fond de sa cloche en cristal
A la transparence irisée,
Visible à peine, ma pensée
Possède un battant de métal.
Et mes sens sont une palette
Aux tons étrangement mêlés
que mes doigts chauds font ruisseler
Sur le gris de l’idée abstraite.
Des symboles mystérieux
Comme d’un arbre se détachent,
Et de l’or mouvant de leurs taches,
Tourbillonnent devant mes yeux.
Dans le chemin de la pensée,
Entre les lances des ajoncs,
J’entends éclater les bourgeons
De mes métaphores osées.
(Marie Le Franc)
Illustration: Kristoffer Zetterstrand
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Le Franc), abstrait, ajonc, arbre, éclater, bourgeon, chemin, cloche, concrète, cristal, entendre, idée, image, lance, métal, métaphore, monde, or, palette, pensée, ruisseler, sens, symbole, tache, tourbillonner, transparence, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020

PASSE TA ROUTE
I
L’égire du matin
stances muettes sur le seuil
lave ton corps déchu
avant qu’un fouet de houx
porteur d’une voix sans écaille
sillonne l’horizon
d’une main rejeté
à ta limite de l’épaule
dans la nuit de l’extase.
II
Lavandières voici minuit
l’eau trouble de la fontaine
attend déserte dans les pierres
recel d’une arche de frai
votre rencontre du blasphème
un siècle l’autre parfois
vierges jusqu’aux primes lueurs
lustrez d’oxyde les glaives
sous l’argile bleue répandus.
III
Salve dans l’oreille
dure fuyant par les ajoncs
certains qui le guettent
se terrent dans l’ajour des volets
jaunes sont les yeux
durant que le chemin se trace
déjà saccagé
par un geste aveugle de l’obscur
visage entre les bibelots
d’argile brûlé.
IV
Etreinte sombre de l’aïeul
des icônes se dérobe
lorsque cerné d’un linceul de plomb
se lève le soleil
lui franc gladiateur déjà ivre
d’un signe assèche les fleuves
bercée loin de l’étoile du gîte
sur les dalles se révulse
une complainte des sources.
V
Soleil de trembler
entre la plaine
la chute des épis
dans l’oreille vespérale
tu soulèves le vent
poitrine nue
à perte d’horizon.
VI
A midi germe de l’obscur
un pas sous le cèdre mesure
terreau d’ancienne douleur
le lieu perfide du repos
par la profusion des épis
l’oeil s’aveugle de désir.
Qui du ciel de l’été
épuise par l’hiver
l’aube des frissons
de ce geste figé
un pas dans les frimas
l’autre sous la lampe
enchante-t-il ce ciel
carmin de l’horizon
sur les routes blanches
où se bercent les corps
près des sources du soir
embaumés de songes.
Le fruit se gâte
quinquet sous la pluie
femme de ta main noire
guide vers le seuil
va quérir l’urne
mais le vent referme
qui de l’aube à la nuit
se trace des fleuves
terroir veux-tu
s’évasent les mains
brodeuses de repos
pour l’arbre du soir.
lX
Ses doigts se joignent sur sa plaie
par le sillon il titube
avant l’arbre de chez nous
le ventre s’ouvre sur la terre
appelant de l’océan
l’ondée du matin sur lui
passe ta route dira l’hôte
une pierre dans les yeux.
X
Mante glaciale du regard
contre la vitre dressé
recouvre de ton charme l’os
d’une blême nudité
hors la pluie se glissant caverne
flammes sur des lèvres de cire
brise la fleur des fournaises
souffle ce maître verrier
teintant de nuit l’âme des sables.
(Herri Gwilherm Kerouredan)
Illustration: Josiane Moïmont
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Posted in poésie | Tagué: (Herri Gwilherm Kerouredan), aïeul, ajonc, arche, argile, aube, aveuglé, écaille, épi, étoile, bercer, blasphème, briser, brodeuse, caverne, ciel, ciré, complainte, corps, désir, extase, fleur, fleuve, fontaine, fournaise, frimas, fruit, geste, hôte, horizon, houx, ivre, lampe, lavandière, laver, lèvres, limite, linceul, lueur, maître, main, matin, nu, nuit, obscur, ombre, oreille, passer, pierre, plaie, plomb, pluie, poitrine, repos, route, sable, saccage, se terrer, seuil, source, stance, tituber, trace, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 juin 2020
![Ouessantjpg [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2015/05/ouessantjpg-800x600.jpg?w=919&h=457)
ISEUT A OUESSANT
Celle-ci qui trempe dans la glu des radiolaires
Trouve la force du foetus dans sa poche élastique
Pour joindre à la nage la carapace de l’archipel.
A chaque jour sa ration de pluie et de ténèbres.
Le chaos de la matière les craquements annulent
La peine qu’on se donne pour vivre et faire.
Ici l’ajonc la bruyère affleurent sans monotonie
Capables de fermeté et d’une usure ingénieuse.
Iseut en alerte brille de la surface de la mer.
(Paol Keineg)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Paol Keineg), ajonc, alerte, annuler, archipel, briller, bruyère, carapace, chaos, craquement, fermeté, foetus, force, glu, Iseut, joindre, matière, mer, monotonie, Ouessant, peine, pluie, ration, surface, ténèbres | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 avril 2020

A l’Ondine
Je te prendrai dans l’émotion des landes
muettement tu embrasseras ma terre
Je te prendrai dans la clarté des fontaines
avidement je te boirai
Tu portes mes amours mauves
dans la source des prunelles
écoute
les ajoncs et les plantes
vont chanter pour nous deux
la nuit fertile, la plage fraternelle
Nous referons cette Cornouaille mortelle
secrètement
dans le lit des hautes herbes
je te prendrai dans la grange verte
et ton corps aux semences mélangé
concevra tout un pays de fougères
et de genêts.
Ma belle amie sur la grève allongée
comme moi désire la mer
laisse-toi chavirer sous le vent des navires
(Xavier Grall)
Découvert chez Lara ici
Illustration: William Bouguereau
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Posted in poésie | Tagué: (Xavier Grall), ajonc, allongée, amie, amour, avidement, écouter, émotion, boire, chavirer, clarté, Cornouaille, désirer, embrasser, fertile, fontaine, fougère, genêt, lande, mauve, mer, navire, ondine, pays, plage, plante, prunelle, secrètement, source, vent | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 avril 2018

FIN D’ÉTÉ
Déluge boréal, et la nuit entière, lâchée
à l’heure diluvienne de l’oeil. Notre volonté
aux os brisés, contrant le flot
de pierres dans notre sang : vertige
depuis les hauteurs d’hélium
de la langue.
Demain : une route de montagne
bordée d’ajoncs. Ensoleillement
dans les fissures de la roche. Dénuement.
Comme si nous pouvions retenir un simple souffle
à la limite du souffle.
Il n’y a pas de terre promise.
(Paul Auster)
Illustration: Ráed Al-Rawi
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Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2017

LOIN DES TROPIQUES
C’est tout un art de balayer
c’est un métier digne d’estime
les ruisseaux comme des torrents
cavalent cavalent cavalent
on doit savoir les diriger
y concentrer les ordures
qu’il faut absolument glisser
sous les ouatures
crottes de chiens vieilles lettres
mégots bâtonnets de sucettes
épingle à cheveux verre brisé
l’ajonc mouillé
d’une gracieuse parabole
les fait choir
en bas du trottoir
sans une parole
ces artistes municipaux
ont depuis peu souvent la peau noire
ils ont un air mélancolique.
pensent-ils à la Martinique ?
à un marigot africain ?
lorsqu’ils ont le balai en main
du matin
au soir
(Raymond Queneau)
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Posted by arbrealettres sur 12 décembre 2017

LES BULLES DE LA TERRE
Le marais, c’est l’orbite profonde
De l’oeil énorme de la terre.
Il a pleuré si longtemps
Qu’en larmes s’est vidé son oeil
Et s’est couvert d’une herbe pauvre.
Mais à travers herbes et ajoncs
Et le blanc duvet serré des cils
Passe une verte étincelle
Qui va s’éteindre au fond du marais.
Et alors, discutent dans les villages
Les sorciers et les sorcières hirsutes
Venus d’on ne sait où :
— Le marais se moque de vous !
— L’esprit malin vous appelle !
Et lorsqu’ils parlent ainsi,
Les vieillards font le signe de croix,
Les hommes mûrs, incrédules, rient,
Mais derrière les épaules des jeunes filles,
On voit clairement des ailes blanches.
(Alexandre Blok)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2017

PAYSANNES EN VILLE
Par la pluie et la boue elles sont descendues
Des coteaux où l’ajonc est tondu par la dent
Du bétail et, les doigts gênés par des gants blancs,
Puissantes, elles ont l’allure des charrues.
(Francis Jammes)
Illustration: Paul Gauguin
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Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2017

Illustration
Viens nous-en…
Viens nous-en aux pentes rudes
Où la bruyère fleurit,
Ecouter la solitude,
Le bris
De l’herbe sèche et la brume
S`égoutter des ajoncs morts;
Aux bouleaux mouillés qui fument
L’essor
Des geais fuyards, et cette aigre
Chanson vibrer du vent faux,
Promenant dans l’herbe maigre
Sa faux.
La rauque plainte s’étrangle
De l’eau sous les joncs fleuris,
D’où quelque vol en triangle
Surgit.
Ecoutons tomber les baies
Blettes au pied des sorbiers
Et pleurer la sourde plaie
De nos désirs prisonniers.
(Marie Dauguet)
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Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2017

MON ÂME QUE FERONS-NOUS DE TOUTES SOUVENANCES
Mon âme que ferons-nous de toutes souvenances
en notre coeur meurtri dépenaillé
j’ai perdu ma jeunesse et ma lande
les feux se sont éteints au verglas des absences
ronciers givres ont descellé demeures lentement
nostalgiquement au néant de mes jours qui s’en vont
ma tête n’est que masure ouverte à tout passant
et me voici dans la colline de Hurlevent des dolences
mon âme t’en souviens-tu des harpes de Brenn-héol
mortes les saisons les braises sont éteintes
agonisent musiques dans le fond des étangs
quel drôle de Tristan fais-tu barde inécouté
chiens du Ménez-Hom venez, venez
cherchez-moi dans la tourbe et dans l’ajonc coupé
sur les villages dormants tintent les pluies mortelles
j’ai vécu ma vie j’ai crevé mon cheval
follement j’ai brûlé ma vie comme une lampe
adieu chemins adieu vallée adieu…
(Xavier Grall)
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