Eclair et rose,
en nous,
dans leur fugacité,
pour nous accomplir
s’ajoutent.
(René Char)
Posted by arbrealettres sur 30 septembre 2019
Eclair et rose,
en nous,
dans leur fugacité,
pour nous accomplir
s’ajoutent.
(René Char)
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Posted by arbrealettres sur 15 mai 2019
Les caractères foulaient les vélins épais
qui freinaient tels des murs de prison
leur poussée vers des ciels sans encre
Coalition des a seigneuriaux
e à tout faire
w rares
qui en bagarres incertaines suscitaient
la débandade des mots
Et le cri de révolte :
« Ils sont inconscients de notre poésie
et nous ajoutent pour fabriquer la leur »
(Guy Lévis Mano)
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Posted by arbrealettres sur 13 mars 2019
Illustration
Un poème a perdu l’image qui le fit naître.
La petite illumination qui accompagnait l’image
et qui l’avait peut-être créée,
resta là désabritée comme un vol sans oiseau.
La petite illumination
oublia alors le poème
et entra dans les yeux du poète
afin qu’ils voient au moins
le poème non écrit.
Et aussi pour attendre en eux
et s’ajouter à tout poème futur.
***
Un poema perdió la imagen que lo hizo nacer.
La pequeña iluminación que venía con la imagen
y que quizá la había creado,
quedó allí desguarnecida como un vuelo sin pájaro.
La pequeña iluminación
olvidó entonces al poems
y ypenetró en los ojos del poeta,
para dejar que vieran por lo mens
el poema no escrito.
Y además para aguardar en ellos
y sumarse a cualquier poema futuro.
(Roberto Juarroz)
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Posted by arbrealettres sur 8 septembre 2018
Mon Dieu, source sans fond de la douceur humaine,
Je laisse en m’endormant couler mon cœur en Vous
Comme un vase tombé dans l’eau de la fontaine
Et que Vous remplissez de Vous-même sans nous.
En Vous demain matin je reviendrai le prendre
Plein de l’amour qu’il faut pour la journée. Ô Dieu,
Il n’en tient guère, hélas ! Vous avez beau répandre
Vos flots en lui, jamais il n’en garde qu’un peu.
Mais renouvelez-moi sans fin ce peu d’eau vive,
Donnez-le-moi dès l’aube, au pied du jour ardu
Et redonnez-le-moi lorsque le soir arrive,
Avant le soir, Seigneur, car je l’aurai perdu.
Ô Vous de qui le jour reçoit le jour sans trêve,
Par qui l’herbe qui pousse est poussée en la nuit,
Qui sans cesse ajoutez à l’arbre qui s’élève
L’invisible hauteur qui dans l’air le conduit,
Donnez à mon cœur faible et de pauvres limites,
Mon cœur à si grand’peine aimant et fraternel,
Dieu patient des œuvres lentes et petites,
Donnez à chaque instant mon amour éternel.
Ainsi soit-il.
(Marie Noël)
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Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2018
La diligence est passée sur la route, puis s’en est allée;
Et la route n’en est pas restée plus belle,
ni même plus laide.
Il en est ainsi de l’action humaine
tout autour du monde.
Nous n’enlevons rien,
nous n’ajoutons rien;
nous passons et l’on nous oublie;
Et le soleil est toujours ponctuel chaque jour.
(Fernando Pessoa)
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Posted by arbrealettres sur 17 juin 2018
Illustration: René Magritte
La poésie crie plus de réalité,
ajoute du réel au réel,
elle est réalité.
Et le poème, qui apparaît ainsi comme une organisation
ou une structure ouverte, intentionnellement incomplète,
puisqu’elle devra se compléter chez le lecteur ou l’auditeur,
s’impose parfaitement à nous comme une présence.
Et c’est le poème comme présence qui va au-delà des affirmations et des explications,
pour configurer cette efficace plus que logique et non discursive qu’est la poésie.
Partant, le poème rompt encore la solitude de l’homme, lui sert de compagnie essentielle
et l’aide à transcender le jeu ténébreux des questions et des réponses.
Voilà pourquoi la poésie est le plus grand réalisme possible,
même si les naïfs, les ignorants et les arrogants la considèrent comme une abstraction,
une évasion ou une velléité subsidiaire de la toute-puissance politique ou idéologique.
Oui, la poésie est le plus grand réalisme possible.
Elle franchit même l’obstacle du nom des choses,
pour les nommer d’une autre façon,
loin du leurre et de l’arbitraire de l’étiquette.
Elle dé-nomme, comme l’ont souligné Roger Munier
(Roberto Juarroz)
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Posted by arbrealettres sur 3 mars 2018
J’inventerai pour toi d’autres paroles
Singulières, des mots étranges, rien ne suffit.
Je leur ajouterai des brassées d’images.
Ne joue pas dans la fuite. Explore le silence,
Pénètre au plus secret de toi, remonte loin,
Plus loin, jusqu’à l’obscur où la parole sourd,
Cachée dans les feuillages.
(Philippe Delaveau)
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Posted by arbrealettres sur 25 février 2018
Illustration
L’ODEUR DU LINGE
Tu dis:
« J’aime bien cette odeur »
quand nous plions un drap
resté toute la journée
au soleil du jardin.
Nous prenons chacun
les coins entre nos doigts
les rabattons ensuite
presque l’un sur l’autre.
Puis nous tirons
chacun de notre côté
d’un coup sec
ensemble.
Mais souvent
je lâche tout.
Et tout est à reprendre
dans l’odeur du linge
où tu ajoutes simplement :
« Je m’en serais doutée ! »
Comme si je l’ignorais.
(François de Cornière)
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