Posts Tagged ‘(Alfred Kolleritsch)’
Posted by arbrealettres sur 30 juin 2018

IL EST DES JOURS où les choses
ne sont que le nom des choses,
paraphes,
tracés sous la face du ciel :
déployés par les conteurs.
Un drapeau de glace s’impose,
autrе visage de la mort,
la loi.
C’est alors que tu es partie.
Меsuré à cet adieu,
tout repère disparait.
***
ES GIBT TAGE, an denen die Dinge
die Namen der Dinge sind,
Schriftzüge,
unter den Himmel geschrieben :
aufgeboten von den Erzählern.
Eine Fahne aus Eis herrscht,
das andere Gesicht des Todes
das Gesetz.
Du bist dann fort.
An diesem Abschied gemessen,
zeigt sich kein Mass.
(Alfred Kolleritsch)
Recueil: La conspiration des mots
Traduction: Françoise David-Schaumann et Joël Vincent
Editions: Atelier la Feugraie
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Posted by arbrealettres sur 30 juin 2018

SIMPLICITÉ DE LA PERCEPTION
La blessure est la porte d’entrée
pour te trouver,
le seul organe sensible
à n’êtrе pas leurré.
Ma peau est parsemée de toi,
d’expérience : elle a échappé
à la ruse des autres sens,
à leurs seuils usés par les sensations.
Cette blessure ne doit pas se refermer,
neuve toute pensée dans la chair,
prête à tressaillir, sans mémoire,
irréconciliable, la blessure
te mêlе au monde.
On ne peut rien aplanir,
aucun reste fût-il précieux, la rédemption
est une parcelle de ce mensonge :
un message serait le salut.
Le mouvement n’avance pas
de degré en degré, il n’élève rien,
il tourne autour des lèvres de la plaie,
s’y incruste. Là où il s’arrête,
tu fus dans la sensation la durée même.
***
EINFACHHEIT DER WAHRNEHMUNG
Die Wunde ist das Tor
dich zu finden,
das Sinnessorgan,
das nicht getäuscht wird.
Übersät ist die Haut mit dir,
mit Erfahrung: sie ist der List
der alten Organe entkommen,
ihren abempfundenen Schwellen.
Die Wunde, die sich nicht schliessen soll,
neu jeder Gedanke im Fleisch,
bereit zu zucken, ohne Erinnerung,
unversöhnt, die Wunde
mischt dich und die Welt.
Es ist nicht zu glätten,
kein höherer Rest, der Erlösung
ist der Bruchteil der Lüge :
dass eine Botschaft das Heil ist.
Die Bewegung geht nicht
von Stufe zu Stufe, setzt nichts höher,
sie kreist um den Wundrand,
sie nistet sich ein. Wo sie anhält,
warst du in der Empfindung die Dauer.
(Alfred Kolleritsch)
Recueil: La conspiration des mots
Traduction: Françoise David-Schaumann et Joël Vincent
Editions: Atelier la Feugraie
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Posted in poésie | Tagué: (Alfred Kolleritsch), aplanir, avancer, échapper, élever, blessure, chair, durée, entrée, lèvres, leurre, mêler, mensonge, message, monde, mouvement, organe, parcelle, parsemé, peau, pensée, perception, plaie, porte, ruse, salut, se refermer, sens, sensation, sensible, simplicité, tourner, trouver, usé | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 juin 2018

Illustration: ArbreaPhotos
L’ÉTANG
Autоur de la blessure, la couronne de roseaux.
L’humidité, la corrosion,
reflète le soleil en gris.
Des araignées vont sur l’eau.
Le miracle (encore en suspens)
ne renouvelle aucune onde.
La blessure guérit-elle,
se dessèche-t-elle ?
Qui donne sa chair,
ses muscles,
soi-même, en victime ?
Toi seul ?
Qui exorcisera l’étang,
cette face de crapaud
qui te regarde fixement ?
Pour у faire épanouir ton visage,
ton jardin,
le bonheur de mille fleurs :
« considérer une vie
plein dе deuils, »
comme un cri en quête de joie.
***
DER TEICH
Um die Wunde das Schilfband.
Das Feuchte, Ätzende,
spiegelt die Sonne grau.
Spinnen gehen über das Wasser.
Das Wunder (das noch aussteht)
wiederholt keine Welle.
Heilt die Wunde,
trochnet sie aus ?
Wer gibt sein Fleisch,
seine Muskeln,
sich, das Opfer ?
Du allein ?
Wer vertreibt den Teich,
das Krötengesicht,
das dich anstarrt?
Dass darüber dein Gesicht wächst,
dein Garten,
das Glück tausender Blumen:
» zurückzublicken auf ein Leben
voller Verluste «,
wie ein Schrei nach Freude.
(Alfred Kolleritsch)
Recueil: La conspiration des mots
Traduction: Françoise David-Schaumann et Joël Vincent
Editions: Atelier la Feugraie
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Posted in poésie | Tagué: (Alfred Kolleritsch), araignée, épanouir, étang, blessure, bonheur, chair, couronné, crapaud, cri, deuil, donner, eau, en suspens, exorciser, face, fixement, fleur, guérir, humidité, jardin, joie, miracle, muscle, onde, quête, regarder, renouveler, roseau, seul, soleil, victime, vie, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 juin 2018

Illustration: Mustapha Merchaoui
D’où vient la part qui nous en est donnée? Qui d’autre touche-t-elle?
Les mots ne saisissent pas, rien n’est porté par eux,
comme happés selon le vent, l’élément étranger résiste,
pour que quelques-uns prennent le chemin, la lumière persiste.
***
Was reicht davon her ? Wer ist mitberührt ?
Die Wörter greifen nicht, nichts ist mitgetragen,
wie nach Wind gehascht, das Fremde widersteht,
dass einige den Weg betreten, hält das Licht.
(Alfred Kolleritsch)
Recueil: La conspiration des mots
Traduction: Françoise David-Schaumann et Joël Vincent
Editions: Atelier la Feugraie
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Posted by arbrealettres sur 30 juin 2018

À QUELQUES-UNS SEULEMENT
Laissez le beau, là оù il est,
tout de précipitation. Le désir
d’être sans pouvoir, oppresse :
pressentiment sans issue.
Par-là tout vouloir. S’enfoncer plus avant
vers une autre limite, l’élan,
qui la trouve, est le début,
l’offre infinie de la fin.
***
NUR EINIGEN I
Das Schöne zu lassen, dort,
das Überstürzende. Die Lust,
ohne Macht zu sein, bedrängt :
die Ahnung ohne Ausweg.
Aus dem Wolken hinaus. Tiefer
zu einer anderen Grenze, der Schwung,
der sie findet, ist der Anfang,
das Schenkende, unendliche Ende.
(Alfred Kolleritsch)
Recueil: La conspiration des mots
Traduction: Françoise David-Schaumann et Joël Vincent
Editions: Atelier la Feugraie
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Posted by arbrealettres sur 30 juin 2018

CRÉATION
Le corps veut le monde,
des sillons le traversent,
des chemins défoncés
le parcourent.
Attiré, l’oeil
s’essaie à voir
le ciel ouvert.
Des vols de nuages
montrent l’espace.
Ils amplifient les sens,
ils assaillent le corps
pour qu’il accueille ce qui est perceptible
La rencontre.
***
SCHÖPFUNG
Der Leib will die Welt,
durch ihn sind Furchen,
aufgerissene Wege
gehen ihn.
Angelockt, zu sehen,
versucht das Auge
den geöffneten Himmel.
Wolkenflüge
zeigen den Raum.
Sie vermehren die Sinne,
sie überstürzen den Leib,
Sichtbarkeit anzunehmen
Die Begegnung.
(Alfred Kolleritsch)
Recueil: La conspiration des mots
Traduction: Françoise David-Schaumann et Joël Vincent
Editions: Atelier la Feugraie
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Posted by arbrealettres sur 30 juin 2018

Illustration: Sanchez Elohim
MAINTENANT, ICI
Dans la chambre, il y a du soleil,
une fleur persiste,
une main cherche
l’histoire de l’autre.
Le temps nous emporte.
Unique exigence de sa part.
***
JETZT HIER
Im Zimmer ist Sonne,
eine Blume bleibt,
eine Hand sucht
die Geschichte der anderen.
Die Zeit nimmt uns hin.
Ihr einziger Anspruch.
(Alfred Kolleritsch)
Recueil: La conspiration des mots
Traduction: Françoise David-Schaumann et Joël Vincent
Editions: Atelier la Feugraie
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Posted by arbrealettres sur 30 juin 2018

Illustration: Freydoon Rassouli
Me détacher d’elle ? Pourtant le soir
rentra, dans l’irruption de la lumière
son nom!
Il se laissa distordre en bien
des noms. J’y jouai
tout en haïssant.
***
Abschied von ihr ? Doch der Abend
kam heim, im stürzenden Licht
ihr Name !
Er liess sich in vielen Namen
verdrehen. Ich spielte
und hasste zugleich.
(Alfred Kolleritsch)
Recueil: La conspiration des mots
Traduction: Françoise David-Schaumann et Joël Vincent
Editions: Atelier la Feugraie
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