Posts Tagged ‘allongé’
Posted by arbrealettres sur 1 janvier 2023

Illustration: Takahiro Hara
Le port
Déchiré par les orages de l’amour
et ressoudé par les accalmies
de l’amour,
me voilà allongé dans un port
qui ne sait pas
où ton corps se termine
et où mon corps commence.
Des poissons nagent entre nos côtes
et des mouettes crient comme des miroirs
après notre sang.
***
The Harbor
Torn apart by the storms of love
and put back together by the calms
of love,
I lie here in a harbor
that does not know
where your body ends
and my body begins.
Fish swim between our ribs
and sea gulls cry like mirrors
to our blood.
(Richard Brautigan)
Recueil: C’est tout ce que j’ai à déclarer Oeuvres poétiques complètes
Traduction: Thierry Beauchamp, Frédéric Lasaygues et Nicolas Richard
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Richard Brautigan), accalmie, allongé, amour, côte, commencer, corps, crier, déchirer, miroir, mouette, nager, orage, poisson, port, ressouder, sang, savoir, se terminer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2022

Le visage du lecteur est plus nu que l’air
et son corps est souple,
délivré de l’étroitesse d’agir.
Allongé, bras et jambes négligemment appuyés sur plusieurs continents,
il compte les étoiles dans le blanc orageux de la page.
Plus il s’approche de son rêve,
plus le silence gagne sur lui.
Cérémonie du simple,
exercice de la patience.
Lire est un chemin, parmi tant d’autres.
Croître en clarté, voilà le but.
(Christian Bobin)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), agir, air, allongé, étoile, étroitesse, blanc, continent, corps, délivré, gagner, lecteur, nu, orageux, page, rêve, s'approcher, silence, souple, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2022
![jaguar [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2015/11/jaguar-800x600.jpeg?w=875&h=547)
Le Rêve du Jaguar
Sous les noirs acajous, les lianes en fleur,
Dans l’air lourd, immobile et saturé de mouches,
Pendent, et, s’enroulant en bas parmi les souches,
Bercent le perroquet splendide et querelleur,
L’araignée au dos jaune et les singes farouches.
C’est là que le tueur de boeufs et de chevaux,
Le long des vieux troncs morts à l’écorce moussue,
Sinistre et fatigué, revient à pas égaux.
Il va, frottant ses reins musculeux qu’il bossue;
Et, du mufle béant par la soif alourdi,
Un souffle rauque et bref, d’une brusque secousse,
Trouble les grands lézards, chauds des feux de midi,
Dont la fuite étincelle à travers l’herbe rousse.
En un creux du bois sombre interdit au soleil
II s’affaisse, allongé sur quelque roche plate;
D’un large coup de langue il se lustre la patte;
Il cligne ses yeux d’or hébétés de sommeil;
Et, dans l’illusion de ses forces inertes,
Faisant mouvoir sa queue et frissonner ses flancs,
Il rave qu’au milieu des plantations vertes,
Il enfonce d’un bond ses ongles ruisselants
Dans la chair des taureaux effarés et beuglants.
(Leconte de Lisle)
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Posted in poésie | Tagué: (Leconte de Lisle), acajou, allongé, araignée, étincelle, bercer, effaré, farouche, feu, hébété, illusion, immobile, inerte, jaguar, lézard, liane, midi, mouche, mufle, patte, perroquet, rêve, ruisselant, secousse, singe, soif, sombre, sommeil, souffle, splendide, taureau, tronc | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juin 2022

Je suis assis seul, souvent perturbé,
Mes sentiments en proie sans cesse à l’anxiété.
Des nuages ont ceinturé la pente des montagnes,
A l’entrée des vallées, le vent gronde et rugit…
Des singes dans les arbres en font frémir les branches,
Des oiseaux dans la forêt font entendre leur chant.
Les saisons sont pressantes, mes cheveux blancs s’envolent,
Mes années épuisées, je suis vieux, sans espoir.
***
Seul je suis allongé sous les monts étagés,
Les nuages vaporeux pendant le jour persistent.
Quand je suis au tréfonds de ma cellule obscure,
Dans mon coeur se taisent les cris et clameurs.
Je pars en rêve errer dans des palais dorés,
Puis mon âme revient, franchit le pont de pierre.
J’ai enfin écarté tout ce qui m’assaillait
Et je laisse ma gourde clabauder contre un arbre.
(Hanshan)
Recueil: Poèmes Chan
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Hanshan), allongé, année, anxiété, arbre, assaillir, assis, âme, écarter, épuiser, blanc, branche, ceinturer, cellule, chant, cheveux, clabauder, clameur, coeur, cri, doré, entendre, errer, espoir, forêt, franchir, frémir, gourde, gronder, laisser, mont, montagne, nuage, obscur, oiseau, palais, partir, pente, persister, perturbé, pierre, pont, presser, proie, rêve, revenir, rugir, s'envoler, saison, sans cesse, se taire, sentiment, seul, singe, tréfonds, vallée, vaporeux, vent, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juin 2022

Les affaires du monde ne sont que désordre,
Mieux valent les montagnes et collines.
Des pins qui cachent le soleil,
Une rivière encaissée, un long automne,
Les nuages sur les crêtes qui forment un rideau,
La lune qui dans la nuit dessine un crochet
Et moi allongé sous des plantes grimpantes,
La tête sur une pierre qui me sert d’oreiller.
Je ne suis pas un homme qui se plie au pouvoir,
Pourquoi donc envierais-je les prestiges des nobles !
Si la vie et la mort me laissent indifférent,
De quoi pourrais-je encore encombrer mon esprit!
(Wang Fanzhi)
Recueil: Poèmes Chan
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Wang Fanzhi), affaire, allongé, automne, cacher, colline, crête, crochet, désordre, dessiner, encaissé, encombrer, envier, esprit, former, homme, indifférent, long, lune, monde, montagne, mort, noble, nuage, nuit, oreiller, pierre, pin, plante, pouvoir, prestige, rideau, rivière, se plier, soleil, tête, valoir, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 avril 2022

Villa Pauline
Voilà! avant qu’il ne vienne
Vous n’étiez qu’un nom:
Quatre petites chambres et un placard
Sans un os,
Et j’étais seule!
Maintenant avec vos fenêtres ouvertes
Tout ce qui peut entrer
De soleil et de fleurs et de beauté
Entre pour se cacher,
Pour jouer, pour rire dans les escaliers,
Pour attraper partout
Notre bonheur enfantin
Et pour glisser
À travers les quatre petites chambres sur la pointe des pieds
Avec le doigt levé
Comme si nous ne pouvions savoir
Quand les volets sont clos
Qu’ils s’attardent encore
Longtemps, longtemps après.
Allongé, l’un près de l’autre, dans l’obscurité
Il me dit: « Écoute,
N’est-ce pas un rire? »
***
Villa Pauline
But, ah! before he came
You were only a name:
Four little rooms and a cupboard
Without a bone,
And I was alone!
Now with your windows wide
Everything from outside
Of sun and flower and loveliness
Comes in to hide,
To play, to laugh on the stairs,
To catch unawares
Our childish happiness,
And to glide
Through the four little rooms on tip-toe
With lifted finger,
Pretending we shall not know
When the shutters are shut
That they still linger
Long, long after.
Lying close in the dark
He says to me : « Hark,
Isn’t that laughter? »
(Katherine Mansfield)
Recueil: Villa Pauline Autres Poèmes
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe
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Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2022

Illustration: ArbreaPhotos
Une araignée s’échine à son tissage
Même vanité du moine affairé !
Allongé sur un gradin de pierre,
je m’éveille au Bouddha
Un chant d’oiseau fleurit sur une brindille
(Haean)
Recueil: Les mille monts de lune Poèmes de Corée
Traduction: Sunmi Kim
Editions: Albin Michel
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Posted by arbrealettres sur 13 novembre 2021

Ce matin je dirai le simple bonheur
d’un homme allongé au creux d’une barque
L’oblongue coquille d’un canot s’est refermée sur lui
Il dort
C’est une amande
La barque comme un lit épouse son sommeil
(Gaston Puel)
Illustration: Jean Clos
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Posted by arbrealettres sur 2 janvier 2021

Illustration: Eve Carton
Dans l’attente de quelque manne qui me parviendrait.
Tour à tour debout et allongé,
j’ai vécu aujourd’hui.
***

(Ishikawa Takuboku)
Recueil: Le jouet triste
Traduction: Jérôme Barbosa et Alain Gouvret
Editions: Arfuyen
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Posted by arbrealettres sur 7 février 2020

S’ÉVEILLANT DE L’IVRESSE UN MATIN DE PRINTEMPS
Puisque vivre en ce monde est le songe d’un songe
ni souci, ni travail ne me le gâcheront.
Et du matin au soir je bois et je m’enivre
endormi, allongé sur le pas de ma porte.
Lorsque je me réveille, il y a le jardin,
un seul oiseau qui chante au milieu des fleurs
Je ne sais plus le jour, la saison, ni le temps.
Un loriot sans repos bavarde dans le vent.
Tant me touche son chant que je pousse un soupir.
Le vin est devant moi. Je m’en verse une coupe,
puis j’attends en chantant que la lune se lève,
et ma chanson finie je retourne à l’oubli.
(Li Po)
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