Petit ruisseau, ruisseau fluet,
Qui parles dans un doux murmure,
Enseigne-moi par quelle allure
Tu peux passer sans désirer…
(Fernando Pessoa)
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted by arbrealettres sur 19 février 2022
Petit ruisseau, ruisseau fluet,
Qui parles dans un doux murmure,
Enseigne-moi par quelle allure
Tu peux passer sans désirer…
(Fernando Pessoa)
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Posted by arbrealettres sur 9 décembre 2021
Je me rappelle ce reflet
D’un cierge sur la dalle de l’église
Où mes yeux descendus de la voûte
Croyaient voir dans le ciel renversé
Une étoile danser.
Elle n’a pas fini, à travers les années,
Les printemps, les hivers,
Les roses et les neiges
Dans ce carré de ciel
Ses lumineux arpèges.
Non, pour personne, fût-ce un dieu,
Retombé de l’antique atmosphère,
Je ne donnerais ce reflet
De l’étoile première,
Ballerine du ciel dont le pas fêtait Dieu
Sur le rythme éternel de la danse des mondes
Dans l’espace élargi de mes yeux :
Signe de son pouvoir par l’allure et le nombre.
(Franz Hellens)
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Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2021
Le jardin a toujours cette allure
A laquelle je n’ai jamais pu me faire
D’être immense et sauvage
Alors qu’il est sage et petit à tout prendre
Le gravier a cet air que je lui connais
d’avoir conservé la chaleur de l’été
Même si le ciel est couvert de nuages .
Il fait penser — et je ne sais pourquoi —
A une femme triste qui penche la tête.
(Robert Momeux)
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Posted by arbrealettres sur 30 juin 2021
À UNE FEMME DÉTESTÉE
Combien je vous déteste et combien je vous fuis:
Vous êtes pourtant belle et très noble d’allure,
Les Séraphins ont fait votre ample chevelure
Et vos regards couleur du charme brun des nuits.
Depuis que vous m’avez froissé, jamais depuis,
N’ai-je pu tempérer cette intime brûlure :
Vous m’avez fait souffrir, volage créature,
Pendant qu’en moi grondait le volcan des ennuis.
Moi, sans amour jamais qu’un amour d’Art, Madame,
Et vous, indifférente et qui n’avez pas d’âme,
Vieillissons tous les deux pour ne jamais nous voir.
Je ne dois pas courber mon front devant vos charmes ;
Seulement, seulement, expliquez-moi ce soir,
Cette tristesse au coeur qui me cause des larmes.
(Emile Nelligan)
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Posted by arbrealettres sur 15 juin 2021
L’essentiel était de ne pas se lasser,
de changer joliment de pied au-dessus du vide
et s’efforcer de garder fière allure.
Amis et ennemis devaient être pesés et répartis
en contrepoids invisibles
autour des bords du parasol.
Le chagrin au milieu du coeur.
La ligne médiane du plaisir soudée à celle de la pensée.
Le sourire au-dessus de l’abîme.
(Harry Martinson)
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Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2021
Majesté du torii
Passage dans un monde d’esprits Kamis
Apaisant
Hors du temps
Reflets impressionnistes
Souffle venteux, frêle risée
Grands arbres froissés
Vaguelette rosée, frisotante,
Mille fleurs envolées
Écrin de nature
Rives aux teintes contrastées
Feuillages tendres juste éclos
Nuages d’arbustes vert profond
Coulées d’azalées rouge nacré
Ilot de camélias allure fuchsia
Tableau éphémère
Ancré dans le temps.
Flamboyant,
Un pont japonais, campé,
Vermillon écarlate
Entre terre et terre
Entre rêve et onde
Pétale blanc au gré du courant…
(Catherine Morvan)
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Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2020
MARINE
J’ai trouvé trois coquillages
Qui ne m’ont pas dit leur nom
Qui ne m’ont rien dit sinon
Que la mer savait leur âge
Ils m’ont conté les sillages
Le bruit que les bateaux font
Dans les oreilles du fond
Lorsque finis leurs voyages
Ils m’ont laissé des mystères
Que je dois garder et taire
Jusqu’à ce qu’un de mes fils
Apprenne dans la voilure
Le goût du sel et l’allure
Que mon père avait jadis
(Gilles Vigneault)
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Posted by arbrealettres sur 1 mai 2020
Illustration: Paul Emile Chabas
VISION
I
Au matin, bien reposée,
Tu fuis, rieuse, et tu cueilles
Les muguets blancs, dont les feuilles
Ont des perles de rosée.
Les vertes pousses des chênes
Dans ta blonde chevelure
Empêchent ta libre allure
Vers les clairière prochaines.
Mais tu romps, faisant la moue,
L’audace de chaque branche
Qu’attiraient ta nuque blanche
Et les roses de ta joue.
Ta robe est prise à cet arbre,
Et les griffes de la haie
Tracent parfois une raie
Rouge, sur ton cou de marbre.
II
Laisse déchirer tes voiles.
Qui es-tu, fraîche fillette,
Dont le regard clair reflète
Le soleil et les étoiles?
Maintenant te voilà nue.
Et tu vas, rieuse encore,
Vers l’endroit d’où vient l’aurore;
Et toi, d’où es-tu venue?
Mais tu ralentis ta course
Songeuse et flairant la brise.
Délicieuse surprise,
Entends le bruit de la source.
Alors frissonnante, heureuse
En te suspendant aux saules,
Tu glisses jusqu’aux épaules,
Dans l’eau caressante et creuse.
Là-bas, quelle fleur superbe!
On dirait comme un lys double;
Mais l’eau, tout autour est trouble
Pleine de joncs mous et d’herbe.
III
Je t’ai suivie en satyre,
Et caché, je te regarde,
Blanche, dans l’eau babillarde;
Mais ce nénuphar t’attire.
Tu prends ce faux lys, ce traître.
Et les joncs t’ont enlacée.
Oh! mon coeur et ma pensée
Avec toi vont disparaître!
Les roseaux, l’herbe, la boue
M’arrêtent contre la rive.
Faut-il que je te survive
Sans avoir baisé ta joue?
Alors, s’il faut que tu meures,
Dis-moi comment tu t’appelles,
Belle, plus que toutes belles!
Ton nom remplira mes heures.
« Ami, je suis l’Espérance.
Mes bras sur mon sein se glacent. »
Et les grenouilles coassent
Dans l’étang d’indifférence.
(Charles Cros)
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Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2018
Illustration: François Joxe
Petites leçons d’érotisme
1
Parcourir un corps dans son extension de voile
C’est s’ouvrir sur le monde
Traverser sans boussole la rose des vents
Îles golfes péninsules digues battues par des vagues furieuses
Pour être plaisante, ce n’est point tâche facile
Ne pense pas y parvenir en un jour ou une nuit de draps en bataille
Il est des secrets dans les pores pour combler tant de lunes
2
Le corps est une carte astrale en langage chiffré
Découvres-tu un astre, peut-être te faudra-t-il alors
Changer de cap lorsque nuée ouragan ou hurlement profond
Te feront tressaillir
Conque de la main que tu ne soupçonnais pas
3
Parcours plusieurs fois telle étendue
Découvre le lac aux nénuphars
Caresse de ton ancre le centre du lys
Plonge suffoque distends-toi
Ne te refuse point l’odeur le sel le sucre
Les vents profonds cumulus rhumbs des poumons
Brume dans le cerveau
Tremblement des jambes
Raz-de-marée assoupi des baisers
4
Attends pied dans l’humus sans peur de la fatigue sans hâte
Ne prétends pas atteindre le terme
Retarde l’entrée au paradis
Place ton ange retombé ébouriffe sa dense chevelure
De l’épée de feu usurpée
Croque la pomme
5
Sens
Ressens
Échange des regards salive imprègne-toi
Tourne et retourne imprime des sanglots peau qui s’éclipse
Pied découverte à l’extrémité de la jambe
Suis cherche secret du pas forme du talon
Courbure de la démarche baies croquant une allure cambrée
Savoure…
6
Écoute conque de l’oreille
Comme gémit l’humidité
Lobe qui s’approche de la lèvre rumeur de la respiration
Pores qui se dressent formant de minuscules montagnes
Sensation frémissante de peau insurgée au toucher
Pont suave nuque descends à la houle poitrine
Marée du coeur susurre à ton oreille
Découvre la grotte de l’eau
7
Franchis la terre de feu la bonne espérance
Navigue fou là où se rejoignent les océans
Traverse les algues arme-toi de coraux hulule gémis
Émerge avec le rameau d’olivier pleure fouissant des tendresses
occultes
Dénude des regards stupéfaits
Éveille le sextant depuis le haut des cils
Hausse les sourcils dilate les narines
8
Aspire soupire
Meurs un peu
Doucement lentement meurs
Agonise contre la pupille accrois la jouissance
Plie le mât gonfle les voiles
Navigue cingle vers Vénus
Étoile du matin
— la mer comme un vaste cristal étamé —
endors-toi naufragé.
(Giaconda Belli)
Posted in poésie | Tagué: (Giaconda Belli), accroître, agoniser, algue, allure, ancre, ange, aspirer, assoupi, astral, astre, attendre, ébouriffer, échanger, écouter, émerger, épée, érotisme, étendue, étoile, éveiller, île, baie, baiser, bataille, boussole, brume, cambré, cap, caresser, carte, centre, cerveau, chercher, chevelure, chiffre, cil, cingler, coeur, combler, conque, corail, corps, courbure, cristal, croquer, cumulus, découvert, découvrir, démarche, dénuder, dense, descendre, digue, doucement, drap, eau, entrée, extension, extrémité, facile, fatigue, feu, forme, fou, fouir, franchir, frémir, furieux, gémir, golfe, gonfler, grotte, haut, hâte, houle, hululer, humidité, humus, hurlement, imprimer, insurgé, jambe, jouissance, jour, lac, langage, lèvre, leçon, lobe, lune, lys, main, marée, mât, mer, minuscule, monde, montagne, mourir, naufragé, naviguer, nénuphar, nuée, nuit, nuque, océan, occulté, odeur, olivier, oreille, ouragan, paradis, parcourir, parvenir, péninsule, peau, peur, pied, placer, plaire, pleurer, plier, plonger, poitrine, pomme, pont, pore, poumon, prétendre, profond, pupille, rameau, raz de marée, refuser, regard, rejoindre, respiration, ressentir, retarder, retomber, rose, s'approcher, s'armer, s'éclipser, s'endormir, s'imprégner, s'ouvrir, salive, sanglot, savourer, se distendre, se dresser, secret, sel, sensation, sentir, sextant, soupçonner, soupirer, stupéfait, suave, sucre, suffoquer, suivre, susurrer, tache, talon, tendresse, terme, toucher, tourner, traverser, tremblement, tressaillir, usurpé, vague, Vénus, vent, voile | Leave a Comment »