Posts Tagged ‘alphabet’
Posted by arbrealettres sur 15 mars 2021

[…]
noire la page où je t’écris
je t’écris parce que tu ne sais plus écrire que tu
récites sans te tromper l’alphabet du néant
je t’écris sans écrire
les passants marchent sur mes mots
mes consonnes sont rêches mes
voyelles sont nues
je t’écris pour éteindre le feu qui dévore mes doigts dès qu’ils
touchent ton nom
Dieu de l’oubli
dans quelle poche gardes-tu ceux qui partent
et pourquoi permets-tu que l’on se souvienne
(Vénus Khoury-Ghata)
Recueil: Demande à l’obscurité
Traduction:
Editions: Mercure de France
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Posted in poésie | Tagué: (Venus Khoury Ghata), alphabet, écrire, éteindre, consonne, dévorer, Dieu, doigt, feu, garder, marcher, mot, néant, noir, nom, nu, oubli, page, partir, passant, permettre, poche, pourquoi, réciter, rêche, se souvenir, se tromper, toucher, voyelle | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020

Huitième soliloque
J’ai été larme dans les yeux de Marilyn
j’ai été eau vive étoile filante
j’ai été infrarouge ultraviolet
caresse au bord de l’abîme
j’ai été cœur battant
parmi les météores
baptisé par trois gouttes d’arc-en-ciel
pris à la gorge par une rose écorchée
j’ai été collectionneur d’éclipses
j’ai été où les arbres savent écrire
j’ai été toute une journée sans toi
j’ai été avec toi pour toujours
j’ai été toupie d’absolu
j’ai été la clé de mille alphabets
j’ai été allumeur de constellations
(Zéno Bianu)
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Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), abîme, absolu, allumeur, alphabet, arc-en-ciel, éclipse, écrire, étoile, baptisé, caresse, clé, coeur, collectionneur, constellation, eau, gorge, infrarouge, journée, larme, météore, soliloque, toujours, toupie, ultraviolet | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 avril 2020

Au temps de l’alphabet
des pieds des mains pour rire
mais les yeux pour pleurer
un bel oiseau se mire
des pieds des mains pour rire
la nuit vient de tomber
le pied boitera
la main sèchera
le monde mourra
mais moi moi moi …
laissons le monde dire
et les yeux se fermer
un bel oiseau pour rire
des pieds des mains pour rire
la nuit peut bien tomber
la nuit peut bien tomber
(Paul Nougé)
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Nougé), alphabet, boîter, dire, main, monde, mourir, nuit, oiseau, pied, rire, sécher, se fermer, se mirer, temps, tomber | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 19 avril 2020

QUE L’EAU TOMBE GOUTTE A GOUTTE…
Que l’eau tombe goutte à goutte
Dans les paumes de la nuit,
Et nous disons : Solitude,
Remords, Enfance immolée,
Quand c’est en langage d’eau
Des choses d’eau qui se disent,
Des choses d’eau qui se font.
Que le vent froisse soudain
La ramée de nos épaules,
Et nous disons : Prophétie,
Imminence du verdict,
Quand c’est une gerbe d’air
Qui se défait dans la vasque
Desséchée de l’univers.
Pas de danger que les choses
De leur côté s’imaginent
De prendre pour alphabet
Nos piètres métamorphoses !
Elles nous diraient plutôt
De boire nos propres larmes
Pour retarder notre soif ;
Elles nous diraient plutôt
De prendre garde au langage,
Aux avances qu’il nous fait
D’un royaume ou d’un exil,
Comme on fera d’un miroir
A nos lèvres bleuissantes
A l’heure de notre mort ;
Elles nous diraient plutôt
De faire des choses d’homme,
De vin rouge et de pain blanc,
Et d’oser ce que nous sommes
Dans le chantier des vivants,
Pendant que Dieu s’abandonne
Aux délices du néant.
(Jean Rousselot)
Illustration: Corrie White (extraordinaires images de gouttes)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Rousselot), alphabet, boire, chantier, danger, délices, Dieu, eau, enfance, exil, froisser, goutte à goutte, imminence, langage, larme, métamorphose, néant, nuit, pain, paume, prendre garde, prophétie, remords, royaume, s'abandonner, solitude, univers, vent, verdict | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 janvier 2020

Cygnes
Quand Un fit l’amour avec Zéro
Les sphères embrassèrent les tores
Et les nombres premiers s’avancèrent
Tendant leurs mains vers les frais sycomores
Et les fractions continues blessées à mort
Dans le torrent des décimales muettes se couchèrent
Quand B fit l’amour avec A
Les paragraphes s’embrassèrent
Les virgules s’avancèrent
Tendant leur cou par-dessus les ponts de fer
Et l’alphabet blessé za mort
S’évanouit dans les bras d’une interrogation muette
(Raymond Queneau)
Recueil: L’instant fatal
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Raymond Queneau), alphabet, amour, blesser, cou, cygne, décimale, embrasser, fer, fraction, frais, interrogation, main, mort, muet, nombre, par-dessus, paragraphe, pont, s'avancer, s'évanouir, s'embrasser, se coucher, sphère, sycomore, tendre, tore, torrent, un, virgule, zéro | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 février 2019

Illustration
EN VITRAUX D’HIRONDELLES
Fonds sans repos où je suis
l’oublieuse, nourrie des jours
où je me lave d’elle, où sans passé
je redeviens spore d’azur, chair ajourée
ou lampée d’eau, soleil liquide allié au rivage
qu’on dirait en vitraux d’hirondelles
Derrière la lumière des vagues
l’alphabet du vivant semble un instant
écarter l’ombre sous les mots
et je me plais à voir s’y inventer
le jeu muet de lèvres de sourires
et de feux désirés que je ne peux atteindre
le désir n’en invente-t-il pas l’instant heureux
(Annie Salager)
Recueil: La Mémoire et l’Archet
Traduction:
Editions: La rumeur libre
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Posted in poésie | Tagué: (Annie Salager), ajouré, allier, alphabet, atteindre, azur, écarter, chair, désir, désirer, eau, feu, fond, heureux, hirondelle, instant, inventer, jeu, jour, lampée, lèvres, liquide, lumière, mot, muet, nourrir, ombre, oublieux, passé, redevenir, repos, rivage, s'inventer, se laver, soleil, sourire, spore, vague, vitrail, vivant, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 novembre 2018
![Albert Ritzberger _1280 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/11/albert-ritzberger-_1280-1280x768.jpg?w=799&h=740)
Ecoute
je t’offre un collier de mots
désert
blessure
miel
étoile
fatigue
horizon
splendeur
lèvres
estuaire
fièvre
baptême
rosée
alphabet
[…]
je voudrais t’asperger de mes mots
comme de gouttes d’eau
prises au silence
dérober ta sueur
aux lèvres de la nuit
je voudrais que tu germes
(Zéno Bianu)
Illustration: Albert Ritzberger
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Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), alphabet, asperger, écouter, étoile, baptême, blessure, collier, dérober, désert, estuaire, fatigue, fièvre, germer, horizon, lèvres, miel, mot, nuit, offrir, rosée, silence, splendeur, sueur | 7 Comments »
Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2018

Illustration: Francine Van Hove
Je t’écris parce que tu ne sais pas lire
que tu récites sans te tromper l’alphabet de la peur
que tu reconnais au toucher l’herbe nourricière
au flair la source en amont du filet d’eau
je t’écris pour te dire mon manque de ta main sur le ventre blanc du bouleau
et de ton désarroi quand pâlissait le maïs
je t’écris sans écrire
les passants piétinent ce que j’écris
mes consonnes ont la peau rêche
mes voyelles sont nues
je t’écris pour éteindre le feu qui dévore mes doigts dès qu’ils touchent ton nom.
(Vénus Khoury-Ghata)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Gens de l’eau
Traduction:
Editions: Mercure de France
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Posted in poésie | Tagué: (Venus Khoury Ghata), alphabet, amont, écrire, éteindre, blanc, bouleau, consonne, désarroi, dévorer, doigt, eau, feu, filet, flair, herbe, lire, maïs, main, manque, nom, nourricier, nu, passant, pâlir, peau, peur, piétiner, réciter, rêche, reconnaître, se tromper, source, toucher, ventre, voyelle | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 août 2018
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Erri De Lucas), accusation, alphabet, apprendre, arbre, chanson, chêne, cyprès, grammaire, grimpant, laurier, lire, pin, plaidoirie, plante, prophétie, proverbe, psaume, roman, romarin, sapin, savoir, vigne | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 juillet 2018

Le lichen sur la pierre, vrilles
de gomme verte, trame
le plus ancien des hiéroglyphes,
Il étire l’écriture
de l’océan
sur la roche ronde.
Le soleil la lit, les mollusques la mordent,
et les poissons glissent
de pierre en pierre comme des frissons.
Dans le silence l’alphabet
complète peu à peu les signes submergés
sur la hanche claire de la côte.
Le lichen tisserand avec son écheveau
va et vient et monte et monte
en tapissant la grotte d’air et d’eau
pour que la vague seule y danse,
pour que rien n’y arrive que le vent.
(Pablo Neruda)
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Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), alphabet, ancien, écriture, étirer, danser, frisson, glisser, gomme, hiéroglyphe, lichen, mollusque, mordre, océan, pierre, poisson, roche, signe, silence, soleil, submergé, tisserand, trame, vague, vent, verte, vrille | Leave a Comment »