
Au-delà de ma mort
un jour
la terre tourne dans le ciel
je suis mort
et les ténèbres
alternent sans finir avec le jour
l’univers m’est fermé
en lui je reste aveugle
accordé au néant
(Georges Bataille)
Posted by arbrealettres sur 29 juin 2021
Au-delà de ma mort
un jour
la terre tourne dans le ciel
je suis mort
et les ténèbres
alternent sans finir avec le jour
l’univers m’est fermé
en lui je reste aveugle
accordé au néant
(Georges Bataille)
Posted in poésie | Tagué: (Georges Bataille), accordé, alterner, au-delà, aveuglé, ciel, fermé, mort, néant, ténèbres, terre, univers | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2021
TRANSITION
Le vent, tiède éclaireur de l’assaut du printemps,
Soulève un brouillard vert de bourgeons dans les branches.
La pluie et le soleil, le calme et les autans,
Les bois noirs sur le ciel, la neige en bandes blanches,
Alternent. La nature a comme dix-sept ans,
Jeune fille énervée, oscillant sur ses hanches,
Riant, pleurant, selon ses caprices flottants.
Pas encor le printemps, mais ce n’est plus l’hiver.
Votre âme, ô ma charmante, a ces heures mêlées.
Les branches noires sont pleines d’un brouillard vert.
Les mots méchants et les paroles désolées,
Sur vos lèvres, bouton d’églantine entrouvert,
Cessent à mes baisers. Ainsi les giboulées
Fondent, et le gazon s’émaille à découvert.
Votre moue est changée en rire à mes baisers,
Comme la neige fond, pâle retardataire,
Aux triomphants rayons du soleil. Apaisés,
Vos yeux, qui me jetaient des regards de panthère,
Sont bien doux maintenant. Chère, vous vous taisez
Comme le vent neigeux et froid vient de se taire.
Votre joue et le soir sont tièdes et rosés.
(Charles Cros)
Posted in poésie | Tagué: (Charles Cros), alterner, apaisé, assaut, âme, églantine, baiser, bourgeon, branche, brouillard, calme, caprice, charmante, chère, doux, flottant, froid, hanche, hiver, joue, neige, panthère, pluie, printemps, rire, rosée, soir, soleil, tiède, transition, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2020
Illustration
Nous parcourons les âges
l’amour est du voyage
nous revêtons ses mues
pour le meilleur et pour le pire
serments crachés et puis rompus
nous alternons entre chaud froid
tunnels passés
nous remercions les crépuscules
sur le clocher un coq s’affole
girouette avec le vent du nord.
(Albane Gellé)
Posted in poésie | Tagué: (Albane Gellé), alterner, amour, âge, chaud, clocher, coq, cracher, crépuscule, froid, girouette, meilleur, mue, nord, parcourir, passer, pire, remercier, revêtir, rompre, s'affoler, serment, tunnel, vent, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 avril 2020
L’éclair des prédicants
La machine mangeuse alternait ses sourires et ses élans.
Chaque fois, l’énorme reflet rejetait plus loin
les pauvres gestes étriqués et ridicules des victimes
vers on ne sait quel océan de stupeur et d’espoir.
C’était comme un va-et-vient.
L’inlassable tapis-roulant (était-ce quelque affreuse langue ?)
les charriait, pèle-mêle, hébétés et peureux
jusqu’à cet entonnoir comme un gosier avide
qui les engouffrait tous dans un horrible remugle de dissection malsaine.
Et c’était là-dedans, illuminé de soufre et d’or,
plus haut que le sifflement des courroies et des vapeurs,
la clameur affolée, affolante.
C’était des roues dentées, des axes,
une machine compliquée, inquiétante, des chairs hurlantes,
froissées, dans des lueurs de cavernes.
De ce concassement fusaient des boues et des lambeaux,
tel qu’un volcan éructe.
Puis après, c’était l’immense calme,
une douceur venant d’une tendre musique,
infinie et plus haut, bien plus haut dans l’azur,
de très simples couleurs reposantes et neuves,
un ruisselet candide allant on ne sait où,
la fin comme d’un cauchemar.
(Robert Momeux)
Posted in poésie | Tagué: (Robert Momeux), alterner, azur, éclair, élan, calme, candide, cauchemar, chair, couleur, courroie, douceur, espoir, fin, hurlante, illuminé, immense, machine, mangeuse, musique, océan, prédicant, reflet, remugle, ridicule, ruisselet, sifflement, sourire, stupeur, tendre, va-et-vient, vapeur, victime | 5 Comments »