Posts Tagged ‘amante’
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

L’EMPAILLEUR D’OISEAUX
L’empailleur s’était assis
devant les gorges roses
les ailes vertes ou mauves
de ses passereaux
rêvant à son amante
au corps si différent
parfois si près aussi
de celui des oiseaux
qu’il lui paraissait
très étrange
dans ses courbes et ses volumes
dans ses couleurs et ses parures
et dans ses ombres.
(Jean Follain)
Illustration: James LeGros
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Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022

Déclin d’amour
Dans le mortel soupir de l’automne, qui frôle
Au bord du lac les joncs frileux,
Passe un murmure éteint : c’est l’eau triste et le saule
Qui se parlent entre eux.
Le saule : « Je languis, vois ! Ma verdure tombe
Et jonche ton cristal glacé ;
Toi qui fus la compagne, aujourd’hui sois la tombe
De mon printemps passé. »
Il dit. La feuille glisse et va jaunir l’eau brune.
L’eau répond : « Ô mon pâle amant,
Ne laisse pas ainsi tomber une par une
Tes feuilles lentement ;
« Ce baiser me fait mal, autant, je te l’assure,
Que les coups des avirons lourds ;
Le frisson qu’il me donne est comme une blessure
Qui s’élargit toujours.
« Ce n’est qu’un point d’abord, puis un cercle qui tremble
Et qui grandit, multiplié ;
Et les fleurs de mes bords sentent toutes ensemble
Un sanglot à leur pied.
« Que ce tressaillement rare et long me tourmente !
Pourquoi m’oublier peu à peu ?
Secoue en une fois, cruel, sur ton amante
Tous tes baisers d’adieu ! »
(René-François Sully Prudhomme)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2022

BANQUES DU SOUVENIR
Elles reviennent encore
Mains de prèle et de lilas
Au bord de la prime aurore
Hanter les coeurs que voilà
Cécile de jusquiame
Arlette tout en velours
Yvonne profond sésame
Mélangeant la nuit au jour
Douces lèvres qui se fanent
Aux lisières d’autrefois
Comme les fleurs diaphanes
Se fanent au fond des bois
Femmes d’ombre et de rivière
Dont l’onde n’est que baisers
je remonte à la première
Par le fleuve du passé
Maria des anémones
Anne des saules pleureurs
Par delà les gués d’automne
L’amour est l’onde du coeur
Combien de chairs et d’amantes
Chantent l’écho du désir
J’ai mille femmes de rente
Aux banques du souvenir.
(Robert Goffin)
Illustration: Adrian Borda
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Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022

Illustration: ArbreaPhotos
LE CHAT
Je comprends que le chat ait frappé Baudelaire
Par son être magique où s’incarne le sphinx ;
Par le charme câlin de la lueur si claire
Qui s’échappe à longs jets de ses deux yeux de lynx,
Je comprends que le chat ait frappé Baudelaire.
Femme, serpent, colombe et singe par la grâce,
Il ondule, se cambre et regimbe aux doigts lourds ;
Et lorsque sa fourrure abrite une chair grasse,
C’est la beauté plastique en robe de velours :
Femme, serpent, colombe et singe par la grâce,
Vivant dans la pénombre et le silence austère
Où ronfle son ennui comme un poêle enchanté,
Sa compagnie apporte à l’homme solitaire
Le baume consolant de la mysticité
Vivant dans la pénombre et le silence austère.
Tour à tour triste et gai, somnolent et folâtre,
C’est bien l’âme du gîte où je me tiens sous clé ;
De la table à l’armoire et du fauteuil à l’âtre,
Il vague, sans salir l’objet qu’il a frôlé,
Tour à tour triste et gai, somnolent et folâtre.
Sur le bureau couvert de taches d’encre bleue
Où livres et cahiers gisent ouverts ou clos,
Il passe comme un souffle, effleurant de sa queue
La feuille où ma pensée allume ses falots,
Sur le bureau couvert de taches d’encre bleue.
Quand il mouille sa patte avec sa langue rose
Pour lustrer son poitrail et son minois si doux,
Il me cligne de l’œil en faisant une pause,
Et je voudrais toujours l’avoir sur mes genoux
Quand il mouille sa patte avec sa langue rose.
Accroupi chaudement aux temps noirs de décembre
Devant le feu qui flambe, ardent comme un enfer,
Pense-t-il aux souris dont il purge ma chambre
Avec ses crocs de nacre et ses ongles de fer ?
Non ! assis devant l’âtre aux temps noirs de décembre
Entre les vieux chenets qui figurent deux nonnes
À la face bizarre, aux tétons monstrueux,
Il songe à l’angora, mignonne des mignonnes,
Qu’il voudrait bien avoir, le beau voluptueux,
Entre les vieux chenets qui figurent deux nonnes.
Il se dit que l’été, par les bons clairs de lune,
Il possédait sa chatte aux membres si velus ;
Et qu’aujourd’hui, pendant la saison froide et brune,
Il doit pleurer l’amour qui ne renaîtra plus
Que le prochain été, par les bons clairs de lune.
Sa luxure s’aiguise aux râles de l’alcôve,
Et quand nous en sortons encor pleins de désir,
Il nous jette un regard jaloux et presque fauve
Car tandis que nos corps s’enivrent de plaisir,
Sa luxure s’aiguise aux râles de l’alcôve.
Quand il bondit enfin sur la couche entr’ouverte,
Comme pour y cueillir un brin de volupté,
La passion reluit dans sa prunelle verte :
Il est beau de mollesse et de lubricité
Quand il bondit enfin sur la couche entr’ouverte.
Pour humer les parfums qu’y laisse mon amante,
Dans le creux où son corps a frémi dans mes bras,
Il se roule en pelote, et sa tête charmante
Tourne de droite à gauche en flairant les deux draps,
Pour humer les parfums qu’y laisse mon amante.
Alors il se pourlèche, il ronronne et miaule,
Et quand il s’est grisé de la senteur d’amour,
Il s’étire en bâillant avec un air si drôle,
Que l’on dirait qu’il va se pâmer à son tour ;
Alors il se pourlèche, il ronronne et miaule.
Son passé ressuscite, il revoit ses gouttières
Où, matou lovelace et toujours triomphant,
Il s’amuse à courir pendant des nuits entières
Les chattes qu’il enjôle avec ses cris d’enfant :
Son passé ressuscite, il revoit ses gouttières.
Panthère du foyer, tigre en miniature,
Tu me plais par ton vague et ton aménité,
Et je suis ton ami, car nulle créature
N’a compris mieux que toi ma sombre étrangeté,
Panthère du foyer, tigre en miniature.
(Maurice Rollinat)
Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Maurice Rollinat), abriter, accroupi, aiguiser, alcôve, amante, aménité, ami, amour, angora, apporter, ardent, armoire, austère, âme, âtre, été, étrangeté, être, baume, beauté, bizarre, bleu, bondir, bras, brin, bureau, câlin, chair, chambre, charmant, charmé, chat, chaud, clair, clair de lune, clé, cligner, colombe, compagnie, comprendre, consoler, corps, couché, courir, couvrir, créature, creux, cri, croc, cueillir, décembre, désir, doigt, doux, enchanté, encre, enfant, enfer, enjôler, ennui, face, fauteuil, fauve, femme, fer, feu, flamber, fomâtre, fourrure, foyer, frapper, frémir, frôler, gai, gîte, genêt, genoux, gouttière, gras, grâce, homme, humer, jet, jeter, laisser, langue, lourd, lovelace, lubricité, lueur, lustrer, luxure, lynx, magique, matou, membre, miauler, mignon, miniature, minois, mollesse, monstrueux, mouiller, mysticité, nacre, noir, nonne, nuit, objet, oeil, onduler, ongle, panthère, parfum, passé, passion, patte, pause, pénombre, pelote, plaire, plaisir, plastique, pleurer, poêle, poitrail, prunelle, purger, râle, regard, regimber, renaître, ressusciter, revoir, robe, ronfler, ronronner, rose, rouler, s'amuser, s'échapper, s'enivrer, s'incarner, salir, se cambrer, se pourlécher, serpent, silence, singe, solitaire, sombre, somnolent, souris, Sphinx, table, tache, téton, tête, temps, tigre, tour à tour, triomphant, triste, vague, velours, velu, vivre, volupté, voluptueux, yeux | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 26 mars 2022
Illustration: Hosui Yamamoto
O lune mourante,
Qui vis mes pleurs douloureux
Dans la nuit d’attente,
Tu charmes l’amant heureux
A l’aube quittant l’amante!
(Sadaié)
Recueil: Poëmes de la libellule
Traduction: Judith Gautier
Editions: Beaux-Arts de Paris
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Posted by arbrealettres sur 1 mai 2021

La Madone aux Lys
J’AI bu, tel un poison, vos souffles éplorés,
Vos sanglots de parfums, lys fauves, lys tigrés
Dédiez au matin votre rose sourire,
Lys du Japon, éclos aux pays de porphyre.
Ténèbres, répandez vos torpeurs d’opiums,
Vos sommeils de tombeaux sur les chastes arums.
Lys purs qui fleurissez les mystiques images,
Sanctifiez les pelouses et les feuillages.
Lys de Jérusalem, lys noirs où la nuit dort,
Exhalez froidement vos souvenirs de mort.
Vastes lys des autels où l’orgue tonne et prie,
Brûlez dans la clarté des cierges de Marie.
Sollicitez l’avril, ses pipeaux et ses voix,
O muguets, lys de la vallée et des grands bois.
O lys d’eau, nymphéas des amantes maudites,
Anémones, lys roux des champs israélites,
Soyez la floraison des douleurs de jadis
Pour la vierge aux yeux faux que j’appelai mon Lys.
(Renée Vivien)
Illustration: William-Adolphe Bouguereau
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Posted in poésie | Tagué: (Renée Vivien), amante, autel, éploré, boire, dédier, douleur, exhaler, floraison, lys, madone, maudite, mort, mystique, orgue, pipeau, poison, porphyre, rose, roux, sanctifier, souffle, sourire, souvenir, vierge | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 mars 2021
![Alexander Sulimov (12) [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/09/alexander-sulimov-12-1280x768.jpg?w=865&h=665)
La chanson des ingénues
Nous sommes les Ingénues
Aux bandeaux plats, à l’oeil bleu,
Qui vivons, presque inconnues,
Dans les romans qu’on lit peu.
Nous allons entrelacées,
Et le jour n’est pas plus pur
Que le fond de nos pensées,
Et nos rêves sont d’azur ;
Et nous courons par les prés
Et rions et babillons
Des aubes jusqu’aux vesprées,
Et chassons aux papillons ;
Et des chapeaux de bergères
Défendent notre fraîcheur
Et nos robes – si légères –
Sont d’une extrême blancheur ;
Les Richelieux, les Caussades
Et les chevaliers Faublas
Nous prodiguent les oeillades,
Les saluts et les « hélas ! »
Mais en vain, et leurs mimiques
Se viennent casser le nez
Devant les plis ironiques
De nos jupons détournés ;
Et notre candeur se raille
Des imaginations
De ces raseurs de muraille,
Bien que parfois nous sentions
Battre nos coeurs sous nos mantes
À des pensers clandestins,
En nous sachant les amantes
Futures des libertins.
(Paul Verlaine)
Illustration: Alexander Sulimov
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Verlaine), amante, bergère, blancheur, bleu, candeur, chanson, chevalier, clandestin, coeur, courir, future, ingénue, ironique, jupon, libertin, mimique, muraille, oeil, papillon, pré, roman, salut, v=battre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 mars 2021
Mer furieuse
Mer rieuse
Mer agressive
Mer lascive
Mer démente
Mer amante
Je l’aime
Sous toutes ses formes
Et ne sais laquelle préférer.
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), agressive, aimer, amante, démente, furieuse, lascive, mer, préférer, rieuse | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 octobre 2019

Si l’angoisse qui nous évide
abandonnait sa grotte glacée,
si l’amante dans notre coeur
arrêtait la pluie de fourmis,
le Chant reprendrait.
(René Char)
Illustration: Casey Baugh
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Posted in poésie | Tagué: (René Char), abandonner, amante, angoisse, arrêter, évider, chant, coeur, fourmi, glacée, grotte, pluie, reprendre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 28 mars 2019
Tronc
versé au fossé
de tes hanches
Les lierres du ventre
à l’écorce des eaux
Fourreau
comme la chair à l’os
Mes mains
aux ronces de l’approche
Différemment:
Amande amère douce
Etoile aux toiles des toisons
toujours toi
sexe insecte aux élytres d’odeurs
Amanite incertaine amante
(Werner Lambersy)
Illustration: Zhaoming Wu
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