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Poésie

Posts Tagged ‘améthyste’

Chrysanthèmes (Maurice Maeterlinck)

Posted by arbrealettres sur 27 mars 2021



Claude Monet  chrysanthèmes

Chrysanthèmes:
Ces énormes amoncellements et ces toisons de neige,
ces disques et ces globes de cuivre rouge,
ces sphères de vieil argent,
ces trophées d’albâtre et d’améthyste…

(Maurice Maeterlinck)

Illustration: Claude Monet

 

 

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Comme le vent du soir (Rainer Maria Rilke)

Posted by arbrealettres sur 4 avril 2019


 

Comme le vent du soir
sur les faux que les moissonneurs ont à l’épaule,
l’ange va doucement
sur le tranchant innocent des douleurs.

Il se tient des heures durant
aux côtés du cavalier ténébreux,
il va du même pas
que les sentiments sans nom.

Il se dresse comme une tour au bord de la mer
disposé à durer, infiniment ;
ce que tu sens, c’est Lui,
malléable au plus profond de l’inflexibilité,

afin que dans la roche de détresse
la druse étroite des larmes
où il n’y a plus d’eau depuis longtemps
se résolve en améthystes.

***

Wie der Abendwind
durch geschulterte Sensen der Schnitter
geht der Engel lind
durch die schuldlose Schneide der Leiden.

Hält sich stundenlang
zur Seite dem finsteren Reiter,
hat denselben Gang
wie die namenlosen Gefühle.

Steht als Turm am Meer,
zu dauern unendlich gesonnen;
was du fühlst ist Er,
im Innern der Härte geschmeidig,

daß im Notgestein
die gedrängte Druse der Tränen,
lange wasserrein,
sich entschlösse zu Amethysten.

(Rainer Maria Rilke)

 

 

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Minuit (Julien Delmaire)

Posted by arbrealettres sur 29 août 2018



Julien Delmaire
    
Minuit dérobe
Les bijouteries
Contre ta robe
Un diamant cri

Je suis l’alcool
Térébenthine
Je suis la folle
Sur la colline

Criblé d’épines
Je suis l’alcool
L’encre de chine
Sur ton épaule

Je suis le Christ
De Kigali
Et l’améthyste
Qu’on a sali

Je suis l’enfance
Défigurée
Je suis l’offense
De l’emmuré

Syntax error
Bug intégral
Signes d’aurore
Jour minéral

Je veux l’oiseau
Lacrymogène
Aux ras des eaux
Cancérigènes

Je veux ton ventre
Dans la fumée
Mes doigts qui entrent
Pour exhumer

Un oasis
Une métaphore
Ton clitoris
Ta mandragore

Je vois l’oubli
Brisant ses chaînes
La mort partie
Avec la haine

Voici le monde
La vie bégaye
Voici la ronde
Des merveilles

Je te retrouve
Ma Géorgie
Le soleil couve
Ton sein rougi

Le temps caresse
Son vieux piano
Ta voix disperse
Les moineaux

Les nègres écument
La nostalgie
La nuit s’allume
Ma Géorgie…

(Julien Delmaire)

 

Recueil: Turbulences
Traduction:
Editions: Le temps des cerises

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Depuis les violettes me font mal (Pablo Neruda)

Posted by arbrealettres sur 28 juillet 2018



J’ai franchi le seuil de la grotte aux améthystes :

j’ai laissé mon sang dans les épines violettes :

j’ai mué, j’ai changé de vin, de critère :

et depuis les violettes me font mal.

(Pablo Neruda)


Illustration

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Ni vas spirituale, ni même rosa mystica (Hilda Doolittle)

Posted by arbrealettres sur 11 juin 2018



Hommage aux anges
[42]

D’aucuns nomment cette cloche tellement profonde
Zadkiel, la droiture de Dieu,

il est régent de Jupiter
ou Zeus-pater ou Theus-pater,

Theus, Dieu ; Dieu-le-père, père-dieu
ou l’Ange parrain,

lui-même, paradis et pourtant chez lui dans une étoile
dont la couleur est l’améthyste,

dont la bougie brûle violet-profond
avec les autres.

[43]

Et le point du spectre
où toutes les lumières sont une,

Est blanc et blanc n’est pas non-couleur,
comme on nous l’a appris à l’enfance,

mais toute-couleur ;
où les flammes s’entremêlent

et les ailes se touchent, quand nous atteignons
l’arc de la perfection,

nous sommes satisfaits, nous sommes heureux,
nous recommençons ;

Moi Jean, vis. Je testifie
des plumes arc-en-ciel, de l’étendue des cieux

et des murs de couleur,
des colonnades de jaspe ;

mais quand le joyau
fond dans le creuset

nous ne trouvons ni cendre, ni cendre-de-rose,
ni un haut vase et bâton de lis,

ni vas spirituale,
ni même rosa mystica,

mais un amas d’oeillets mignardise
ou un visage pareil à une rose de Noël.

C’est la floraison de la croix,
c’est la floraison du bois calciné,

où Zadkiel, nous nous figeons pour rendre grâce
d’être une fois encore sortis de la mort et de vivre.

***

Some call that deep-deep bell
Zadkiel, the righteousness of God,

he is regent of Jupiter
or Zeus-pater or Theus-pater,

Theus, God; God-the-father, father-god
or the Angel god-father,

himself, heaven yet at home in a star
whose colour is amethyst,

whose candle burns deep-violet
with the others.

And the point in the spectrum
where all lights become one,

is white and white is not no-colour,
as we were told as children,

but all-colour;
where the flames mingle

and the wings meet, when we gain
the arc of perfection,

we are satisfied, we are happy,
we begin again ;

I John saw. I testify
to rainbow feathers, to the span of heaven

and walls of colour,
the colonnades of jasper;

but when the jewel
melts in the crucible,

we find not ashes, not ash-of-rose,
not a tall vase and astaffof lilies,

not vas spirituale,
not rosa mystica even,

but a cluster of garden-pinks
or a face like a Christmas-rose.

This is the flowering of the rod,
this is the flowering of the burnt-out wood,

where, Zadkiel, we pause to give
thanks that we rise again from death and live.

(Hilda Doolittle)

Illustration

 

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LE CALICE DES BAISERS (Auguste Angellier)

Posted by arbrealettres sur 27 mai 2018



LE CALICE DES BAISERS

Le calice d’or des baisers
Porte une émeraude à chaque anse,
La verte pierre d’espérance
Aux rayons jamais apaisés ;

Un cercle pourpre de rubis,
La pierre des fièvres brûlantes,
L’entoure de flammes sanglantes,
De feu sombre et d’éclats subits ;

Mais au fond du calice d’or
Est incrustée une améthyste,
La pierre violette et triste
Des pleurs, du deuil et de la mort.

(Auguste Angellier)

Illustration: Antoine Picard

 

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AMÉTHYSTE (Jacques Lacarrière)

Posted by arbrealettres sur 11 avril 2018



AMÉTHYSTE

Verbe violet des grottes où veille le dragon,
force des talismans au torse des orages.
Ton nom signifierait dans la langue des gemmes :
paix des hommes sous l’épée de Dieu.

(Jacques Lacarrière)


Illustration

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LILAS (Charles Cros)

Posted by arbrealettres sur 14 février 2018




    
LILAS

Ma maîtresse me fait des scènes.
Paradis fleuri de lilas
Je viens humer tes odeurs saines.

Les moribonds disent : Hélas!
Les vieux disent des mots obscènes
Pour couvrir le bruit de leurs glas.

Dans le bois de pins et de chênes
Les obus jettent leurs éclats.
Victoire? Défaite? Phalènes.

Pluie améthyste les lilas,
Sans souci d’ambitions vaines,
Offrent aux plus gueux leurs galas.

La mer, les montagnes, les plaines,
Tout est oublié. Je suis las,
Las de la bêtise et des haines.

Mais mon coeur renaît aux lilas.

(Charles Cros)

 

Recueil: Le Collier de griffes
Traduction:
Editions: Gallimard

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Quand je mourrai! (Marie Dauguet)

Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2017




    
Quand je mourrai!

Je voudrais pour linceul, non la toile aux plis raides,
Non point le lin blanchi parmi l’herbe des prés,
Mais un tissu plus doux aux doigts que du sang tiède,
Un lambeau d’un couchant pourpré.

Je voudrais me mêler à l’océan des seigles
Qui réfléchit le ciel en son déferlement;
Aux palpitations des sainfoins qu’un vent frêle,
En juin, berce languissamment;

Devenir l’or des blés fauchés qu’on enjavèle,
Le chaume ensoleillé où des moissonneurs las
Dressent les lourds gerbiers dont la cime étincelle
Et qu’entoure une ombre lilas.

Je voudrais, quand la lune en manteau d’améthyste
Vers le gouffre des puits se penche, m’écouler
Et sangloter unie aux plaintes de l’eau triste,
S’égouttant des joints descellés.

Je voudrais que mon âme errante s’évapore
Comme un parfum flottant de lavande et de buis,
Confondue au sourire éclatant de l’aurore,
Aux larmes que verse la nuit.

(Marie Dauguet)

 

 

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Alchimie (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 10 novembre 2017



Alchimie

Mon cœur immobilise
La lenteur du temps
Et je mixe les mots avec les sons
Au crépuscule de la mélancolie
Avec un rictus
Je salue les intempéries

Sous ce ciel d’améthyste
Je me sens joyeusement triste
Alors que tes seins de vierge
Tes seins de chair
Bombent de vitalité
L’ombre bleu clair du présent
Flotte au-dessus du sol pesant
Où le vert du pré s’égaie

Le soleil métamorphose le toit
Mais un nuage l’assombrit
Et malgré l’ironie du vent
La rivière promet toute sa fraîcheur

Je dérobe le temps au coffre de l’horloge
Pour le transformer en lingots d’insouciance.

(Jean-Baptiste Besnard)

Illustration: Pascal Gonzalez

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