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Assis, les pieds pendants (François Coppée)

Posted by arbrealettres sur 12 janvier 2021



Illustration: Frans Masereel
    
Assis, les pieds pendants, sous l’arche du vieux pont,
Et sourd aux bruits lointains à qui l’écho répond,
Le pêcheur suit des yeux le petit flotteur rouge.
L’eau du fleuve pétille au soleil. Rien ne bouge.
Le liège soudain fait un plongeon trompeur,
La ligne saute. – Avec un hoquet de vapeur
Passe un joyeux bateau tout pavoisé d’ombrelles ;
Et, tandis que les flots apaisent leurs querelles,
L’homme, un instant tiré de son rêve engourdi,
Met une amorce neuve et songe : – Il est midi.

(François Coppée)

 

Recueil: Promenades et interieurs
Traduction:
Editions:

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LES MALICES DU VENT (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 5 février 2020




    
LES MALICES DU VENT

Le vent n’arrête pas de me faire des malices
Il pose sur la page un tout petit insecte
dessiné si fin avec des yeux si microscopiques
des couleurs si pâles dans les verts étouffés
et des gris si transparents que je perds dix minutes
à le regarder Il reste d’abord immobile comme médusé
puis se met en route pour traverser la feuille
et je ne sais plus du tout comment commençait le poème
que je m’étais décidé à me mettre à écrire
Je vais chercher le manuel d’entomologie
pour essayer de percer à jour l’identité de mon insecte
qui est probablement un hétéroptère le berytines minor
Je n’en suis pas sûr cependant Il faudrait vérifier
mais le vent embrouille les pages et je n’arrive pas
à trouver son portrait dans les planches en couleurs
J’essaie de me souvenir de l’amorce du poème
Il y avait au début l’odeur du seringa
et le goût que doit avoir une certaine couleur
laiteuse et vive couleur du jour juste avant le soleil couchant
(un goût d’amande amère et de sorbet au citron)
Mais le vent fait tomber de l’arbre au-dessus de ma tête
les premières feuilles mortes de l’année
des feuilles de cerisier roussies par la canicule
Les feuilles bousculent le poème qui reprenait forme
et voilà mon poème éparpillé et défeuillé qui s’en va
Il faut se résigner et changer de sujet
Je vais écrire un poème qui commencera ainsi
Le vent n’arrête pas de me faire des niches

(Claude Roy)

 

Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse

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Elle était assise là (Herman Gorter)

Posted by arbrealettres sur 2 mai 2018




    
Elle était assise là bien droite
les yeux fixés sur un point.
Une lumière s’y cachait,
un rire — ou l’amorce d’un pleur.

Ses mains et son visage
éclairés dans la chambre,
ses yeux lumineux —
des bruissements dans le silence.

J’attendais qu’elle parle,
lentement elle a égrené
un mot après l’autre
comme les pas d’un enfant.

(Herman Gorter)

 

Recueil: Ce que tu es
Traduction: Saskia Deluy et Henri Deluy
Editions: Al Dante

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Dans l’éphémère (Charles Dobzynski)

Posted by arbrealettres sur 9 mars 2018



Illustration: Frédéric Marais
    
Dans l’éphémère
survit un surgeon
amorce du durable

(Charles Dobzynski)

 

Recueil: La scène primitive
Traduction:
Editions: De la Différence

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PETIT MATIN (Paul de Roux)

Posted by arbrealettres sur 27 août 2016


 

PETIT MATIN

Dame qui tire le rideau
sur une nudité que je n’aurai pas vue,
juste un bras aperçu, en amorce,
dans la grisaille d’une cour d’immeuble,
par temps pluvieux, allégorie
de tout ce qui s’entrevoit, des mille promesses
que l’on ne se tient pas :
derrière la vitre, derrière la haie
l’éclat des seins, le parfum des roses.

(Paul de Roux)

Illustration

 

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