Posts Tagged ‘an’
Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2022

Illustration: Bang Hai Ja Envols
Vivre soixante-dix ans
C’est rare depuis toujours
À soixante-dix et sept ans
Maintenant, je pars
Mon chemin, tout l’horizon
Mon pays, sans lieu
Pas besoin de civière
Je partirai sans rien
À l’origine, nul corps
Mon coeur sans demeure
Brûlez-le, dispersez-le !
Ne laissez nulle trace
(Paegun)
Recueil: Les mille monts de lune Poèmes de Corée
Traduction: Sunmi Kim
Editions: Albin Michel
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Posted by arbrealettres sur 19 juin 2021

SOUVENIR AU BORD DU FLEUVE
Le coeur serré,
je monte sur la tour,
au bord du fleuve.
La lune brille comme les eaux,
les eaux reflètent l’éclat du ciel.
Mais celui qui m’a emmenée
ici pour admirer la lune
où est-il aujourd’hui?
Ce soir la vue est aussi belle
qu’elle l’était l’année dernière.
(Zhao Gu)
Recueil: Neige sur la montagne du lotus Chants et vers de la Chine ancienne
Traduction: Ferdinand Stočes
Editions: Picquier poche
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Posted by arbrealettres sur 30 décembre 2020

Aujourd’hui, soudain de l’amour pour cette montagne
j’y suis allé.
J’ai cherché la pierre où je m’étais assis l’an passé.
***

(Ishikawa Takuboku)
Recueil: Le jouet triste
Traduction: Jérôme Barbosa et Alain Gouvret
Editions: Arfuyen
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Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2020

Le haut amour a lieu, quand résonne l’aveu
À l’ombre du vieux palais, en fin d’après-midi.
Miraculeux printemps sur le faîte des ans !
Un simple aveu, la vie entière fulgure à neuf.
(François Cheng)
Recueil: Enfin le royaume
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020

Anachorète
Hier j’ai regardé ses rides une à une
J’ai dévisagé les sillons de son âme
Pour dérouler le fil des ans
Qui ont tissé tant d’histoires sur sa peau.
Hier je me suis approchée de sa demeure
Frêle et éphémère
Gardant les traces de sa vie nomade
Terre meuble, qui se déplace avec ses pas.
Hier je me suis approchée de son oasis
Son dromadaire m’accueille larmoyant
Face à la dune, l’unique dune
Il veille sur les rides de l’ermite.
Il enfile ses poèmes un à un pour conter le désert
Il dit que les poèmes ne lui appartiennent pas
Les vents lui ont offert les vers
Et les tempêtes la mémoire pour les garder.
Maintenant c’est l’heure du thé
Le bois sec brûle
C’est le moment
De se souvenir du sens des vents
Les plus belles histoires
Sont celles où les êtres s’aiment dans le dénuement
Et les plus cruelles
Sont celles où les êtres se font la guerre dans l’opulence.
Hier j’ai regardé ses rides une à une
J’ai dévisagé les sillons de son âme
Pour dérouler le fil des ans
Qui ont tissé tant d’histoires sur sa peau.
(Habiba Djahnine)
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2020

Le cerisier
derrière la maison
est en fleurs.
Personne ne l’a vu,
mais maintenant
c’est fait.
Et voilà que
je pense
aux cerises noires
que nous avons mangées
de cet arbre
l’an passé.
Et elles me font
souhaiter
que le temps
aille plus vite,
pour que les cerises
soient bientôt mûres.
En même temps je souhaite
aussi
que le temps reste
immobile,
pour que je puisse
continuer à
regarder
les fleurs du cerisier.
Mais le cerisier
se fiche
de ces histoires.
Il se contente de rester
immobile,
comme un enfant
heureux
qui vient
juste
de prononcer
son premier
mot :
Cerise.
***
Kirsebærtræet
bag ved huset
er sprunget ud.
Ingen så det,
men nu
er det sket.
Jeg kommer
til at tænke
på de sorte kirsebær,
vi spiste
fra det træ
sidste år.
Og de far mig
til at ønske,
at tiden
gik hurtigere,
så kirsebærrene
snart blev modne.
Samtidig ønsker jeg
også,
at den skal
stå stille,
så jeg kan
blive ved
med at se
på kirsebærblomsterne.
Men kirsebœrtræet
bekymrer sig ikke,
om den slags.
Det står bare
stille,
som et lykkeligt
barn,
der lige
har sagt
sit første
ord:
Kirsebær.
(Morten Søndergaard)
Recueil: Trois poètes danois
Traduction: Christine Berlioz / Laila Flink Thullesen
Editions: du Murmure
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Posted by arbrealettres sur 8 mai 2020
L’an passé
L’an passé n’a pas passé,
il continue incessamment.
En vain je fixe de nouveaux rendez-vous.
Tous sont rendez-vous passés.
Les rues, toujours de l’an passé,
et les gens, les mêmes aussi,
avec les mêmes gestes et les mêmes paroles.
Le ciel a exactement
les couleurs connues de l’aurore,
du plein soleil, de la dérive du jour
comme au plus répété de l’an passé.
Bien qu’enterrés, les morts de l’an passé
on les enterre tous les jours.
J’écoute les peurs, je compte les libellules,
je mâche le pain de l’an passé.
Et il en sera toujours ainsi désormais.
Je ne parviens pas à évacuer
l’an passé.
(Carlos Drummond de Andrade)
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Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2019

Battre le rappel
II y a quatre jours. Je vais me rappeler. Il y a trois
semaines. C’est trop bête. Il y a deux mois. À peine. Il y
a un an. Cela va revenir. Il y a un instant.
Je l’ai sur le bout de la langue. Il y a sept minutes.
Je vais vous retrouver ça. Il y a six heures. Je perds la
mémoire. Il y a cinq jours. C’est l’âge. Il y a quatre semaines.
Cela me fuit. Il y a trois mois. Cela disparaît. Il y a
deux ans. Cela glisse. Il y a un siècle. Cela me fait signe.
Il y a un instant.
Cela ricane dans la nuit. Il y a huit minutes. Cela
revient. Il y a sept heures. Voilà. Il y a six jours. Cela se
faufilait comme un mousse. Il y a cinq semaines. J’ai
oublié. Il y a quatre mois. Attendez. Il y a trois ans. Je
vais me rappeler. Il y a deux siècles. C’est trop bête. Il y
a un millénaire. À peine. Il y a un instant.
Cela va me revenir. Il y a neuf minutes. Je l’ai sur
le bout de la langue. Il y a huit heures. Je vais vous
retrouver ça. Il y a sept jours. Je perds la mémoire. Il y a
six semaines. C’est l’âge. Il y a cinq mois. Cela me fuit. Il
y a quatre ans. Cela disparaît. Il y a trois siècles. Cela
glisse. Il y a deux millénaires. Cela me fait signe. Il y a
une éternité. Cela ricane dans la nuit. Il y a un instant.
Cela revient. Il y a un instant.
(Michel Butor)
Recueil: Collation précédé de HORS-D’OEUVRE scandés par les SOUVENIRS ILLUSOIRES D’UN JAPON TRES ANCIENS
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 31 octobre 2019

Il s’agit d’hier
Et pourtant cela me semble
Être il y a mille ans
Encore posée je la sens
Là ta main sur mon épaule
(Yosano Akiko)
Recueil: Cheveux emmêlés
Traduction: Claire Dodane
Editions: Les Belles Lettres
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Posted in poésie | Tagué: (Yosano Akiko), an, épaule, hier, main, mille, poser, sentir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 avril 2019

pour la lune la question est :
ceux qui la contemplent
sont-ils les mêmes
qu’il y a mille ans ?
(Abbas Kiarostami)
Illustration: ArbreaPhotos
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