
Sur la grève
Tout au bord de la grève
Bientôt le soleil lève
L’ancre de son escale
Vers l’horizon d’opale
Pour un autre univers
Aux grands espaces verts
Lentement appareille
Sa lumière vermeille.
(Jean-Baptiste Besnard)
Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2020
Sur la grève
Tout au bord de la grève
Bientôt le soleil lève
L’ancre de son escale
Vers l’horizon d’opale
Pour un autre univers
Aux grands espaces verts
Lentement appareille
Sa lumière vermeille.
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted by arbrealettres sur 22 juin 2020
Illustration: William Turner
L’aurore s’allume
I
L’aurore s’allume ;
L’ombre épaisse fuit ;
Le rêve et la brume
Vont où va la nuit ;
Paupières et roses
S’ouvrent demi-closes ;
Du réveil des choses
On entend le bruit.
Tout chante et murmure,
Tout parle à la fois,
Fumée et verdure,
Les nids et les toits ;
Le vent parle aux chênes,
L’eau parle aux fontaines ;
Toutes les haleines
Deviennent des voix !
Tout reprend son âme,
L’enfant son hochet,
Le foyer sa flamme,
Le luth son archet ;
Folie ou démence,
Dans le monde immense,
Chacun. recommence
Ce qu’il ébauchait.
Qu’on pense ou qu’on aime,
Sans cesse agité,
Vers un but suprême,
Tout vole emporté ;
L’esquif cherche un môle,
L’abeille un vieux saule,
La boussole un pôle,
Moi la vérité !
II
Vérité profonde !
Granit éprouvé
Qu’au fond de toute onde
Mon ancre a trouvé !
De ce monde sombre,
Où passent dans l’ombre
Des songes sans nombre,
Plafond et pavé !
Vérité, beau fleuve
Que rien ne tarit !
Source où tout s’abreuve,
Tige où tout fleurit !
Lampe que Dieu pose
Près de toute cause !
Clarté que la chose
Envoie à l’esprit !
Arbre à rude écorce,
Chêne au vaste front,
Que selon sa force
L’homme ploie ou rompt,
D’où l’ombre s’épanche ;
Où chacun se penche,
L’un sur une branche,
L’autre sur le tronc !
Mont d’où tout ruisselle !
Gouffre où tout s’en va !
Sublime étincelle
Que fait Jéhova !
Rayon qu’on blasphème !
Oeil calme et suprême
Qu’au front de Dieu même
L’homme un jour creva !
III
Ô Terre ! ô merveilles
Dont l’éclat joyeux
Emplit nos oreilles,
Eblouit nos yeux !
Bords où meurt la vague,
Bois qu’un souffle élague,
De l’horizon vague
Plis mystérieux !
Azur dont se voile
L’eau du gouffre amer,
Quand, laissant ma voile
Fuir au gré de l’air,
Penché sur la lame,
J’écoute avec l’âme
Cet épithalame
Que chante la mer !
Azur non moins tendre
Du ciel qui sourit
Quand, tâchant d’entendre
Je cherche, ô nature,
Ce que dit l’esprit,
La parole obscure
Que le vent murmure,
Que l’étoile écrit !
Création pure !
Etre universel !
Océan, ceinture
De tout sous le ciel !
Astres que fait naître
Le souffle du maître,
Fleurs où Dieu peut-être
Cueille quelque miel !
Ô champs ! ô feuillages !
Monde fraternel !
Clocher des villages
Humble et solennel !
Mont qui portes l’aire !
Aube fraîche et claire,
Sourire éphémère
De l’astre éternel !
N’êtes-vous qu’un livre,
Sans fin ni milieu,
Où chacun pour vivre
Cherche à lire un peu !
Phrase si profonde
Qu’en vain on la sonde !
L’oeil y voit un monde,
L’âme y trouve un Dieu !
Beau livre qu’achèvent
Les coeurs ingénus ;
Où les penseurs rêvent
Des sens inconnus ;
Où ceux que Dieu charge
D’un front vaste et large
Ecrivent en marge :
Nous sommes venus !
Saint livre où la voile
Qui flotte en tous lieux,
Saint livre où l’étoile
Qui rayonne aux yeux,
Ne trace, ô mystère !
Qu’un nom solitaire,
Qu’un nom sur la terre,
Qu’un nom dans les cieux !
Livre salutaire
Où le cour s’emplit !
Où tout sage austère
Travaille et pâlit !
Dont le sens rebelle
Parfois se révèle !
Pythagore épèle
Et Moïse lit !
(Victor Hugo)
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Posted by arbrealettres sur 19 avril 2020
LE RETOUR DES DIEUX
Seins issus d’une fête labiale
et cachetés à la cire du souvenir
une fille sourit à sa peau
dans le vent nu des campagnes
puis ses mains descendent le long
comme l’ancre d’un vaisseau
reconduit à la terre
Reflet exténué des saisons vécues
elle se replie sur un mal
plus secret que toute mort
sur la tige nacrée de sa solitude
de son corps
sur l’odeur brusque de l’amour
dans un tiroir d’embruns
les doigts à l’épreuve du tambour
la taille sur la pente du cerceau
elle s’affaiblit dans l’eau légère
de sa propre distance
comme un sort mal jeté
Aucun réveil pourtant
aucun réveil possible
sans le retour des Dieux
auxquels nulle croyance n’est due.
(Georges Henein)
Posted in poésie | Tagué: (Georges Henein), amour, ancre, épreuve, brusque, campagne, cerceau, ciré, corps, croyance, Dieu, distance, embruns, exténué, fête, fille, main, mal, mort, odeur, peau, réveil, reflet, retour, saison, se replier, secret, sein, sort, sourire, souvenir, tambour, vaisseau, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2020
La rive
La rive que le flot échancre
Comme un corsage de lumière
Abrite le navire à l’ancre
Entre des mamelles de pierre.
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2020
Nous nous aimions
Nous nous aimions sur ce rivage
Quand le phare perçait la brume
Qui tombait sur la mer sauvage
Dont le flot se couvrait d’écume.
Nous nous aimions dans ce vieux port,
En regardant les vieux bateaux
Ancrés au pied du vieux château
Que survolait l’oiseau de mort.
Nous nous aimions sur cette plage,
Près d’un tapis de coquillages,
D’une passion impérissable
Comme tous les châteaux de sable.
(Jean-Baptiste Besnard)
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), aimer, ancre, écume, bateau, brume, château, coquillage, flot, mer, mort, oiseau, passion, percer, phare, port, rivage, sable, survoler, tomber | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2019
avec un mouvement
de grands bateaux
sur leur ancre
à la fin j’ai été usé par l’amour
à cause d’une enfant d’homme
(le prince Yuge)
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Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2019
Illustration: Jérôme Royer
Il n’y a que la vie
Excusez-moi je ne vais pas très bien
mais vous non plus peut-être …
les masques que jour après jour
les masques que d’instant en instant
je porte pour me dérober à moi-même :
qui suis-je ?
une souffrance qui s’aiguise puis s’émousse
une peur qui s’épuise et se revigore
une souffrance une peur
mais il ne s’agit pas que de cela encore
derrière les mots qu’y a-t-il ? qui est là ?
derrière les mots peut-être rien n’existe
mais « rien » encore n’est qu’un mot
alors comment dire l’au-delà des mots
excusez-moi je ne vais pas très bien
mais vous non plus peut-être …
« le bonheur est une décision » (Tilman) peut-être
pourtant je n’arrive pas à la prendre
mais peut-être certains sont-ils plus doués
mais peut-être ai-je raté un aiguillage mais
je ne sais pas grand-chose je ne sais pas vraiment
effectivement j’ai l’impression de n’avoir pas décidé de ma vie
mais sans doute n’est-ce qu’une impression
ni le monde où je suis né ni la famille où j’ai grandi
ni la tristesse qui peu à peu m’a enveloppé
ni les métiers que j’ai faits ou n’ai pas faits
ni les lieux où j’ai vécu ou n’ai pas vécu
ni les femmes que j’ai aimées ou n’ai pas aimées
IL N’Y A QUE LA VIE
Martine Raymond Robert Michel Marie-Claude Yves …
le suicide fut-il votre décision ?
Laurence Jean-Claude André Christiane Tahar Rabah Gilles …
la maladie de la mort fut-elle votre choix ?
J’ai vécu légèrement sans ancre ni boussole
plus d’une fois rompant mes minces amarres flottantes
comme si j’allais mourir jeune
et voilà que je ne le suis plus
qu’il me reste peut-être même longtemps à tirer
j’appréhende ce ne sera pas facile facile
– est-ce ma seule lucidité ?
l’art d’aujourd’hui ne correspond guère à ce que je cherche
pourtant dès que j’affirme ou nie quoi que ce soit
mes propos ne sont que masques et démasques
dans son infinité de courants et de mouvances
indéchiffrables inconnus inclassifiables infigeables
IL N’Y A QUE LA VIE
[…]
(Daniel Biga)
Posted in poésie | Tagué: (Daniel Biga), affirmer, aiguillage, aller, amarre, ancre, appréhender, art, au-delà, aujourd'hui, bonheur, boussole, chercher, choix, correspondre, courant, décider, décision, démasqué, doué, envelopper, exister, famille, flotter, grandir, impression, inclassifiable, inconnu, indéchiffrable, infinité, infligeable, instant, jeune, léger, lieu, longtemps, lucidité, maladie, masque, métier, monde, mot, mourir, mouvance, nier, peur, prendre, propos, qui, rater, rien, rompre, s'aiguiser, s'émousser, s'épuiser, savoir, se dérober, se revigorer, souffrance, suicide, tristesse, vie, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2019
Illustration: Monique Levallois
CHERCHE L’AMOUR
Cherche l’amour, mais n’en demande point mesure,
De lui n’exige point exactitude et loi.
La vague vient portant une averse d’écume
Elle te lave avec les astres et l’azur.
Cherche l’amour, mais ne rappelle point son nom
Au port dans le tumulte des navires,
Se gonflent les courants, flammes et tourbillons,
Mais dans les profondeurs les perles se retirent.
Cherche l’amour à la margelle des étoiles,
Au loin, là-bas où se nouent tant de voiles,
Où la mer sur le ciel déverse tout son sable
Et le tamise avec le tamis de la lune.
Cherche l’amour, mais ne l’attache point à l’ancre,
Prends à la mer un seul instant de bleu lustral
Et quand s’enfuit la vague – alors remercie-la
Et que la suive ton regard : deux calmes voiles.
(Anie Shamri)
Posted in poésie | Tagué: (Anie Shamri), amour, ancre, astre, attacher, au loin, averse, azur, écume, étoile, bleu, calme, chercher, ciel, courant, déverser, demander, exactitude, exiger, flamme, instant, laver, là-bas, Loi, lune, lustral, margelle, mer, mesure, navire, nom, perle, port, porter, prendre, profondeur, rappeler, regard, remercier, s'enfuir, sable, se gonfler, se nouer, se retirer, suivre, tamis, tamiser, tourbillon, tumulte, vague, venir, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 novembre 2019
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Max Olivier Bizeau), ancre, arc de triomphe, câle, nef, soir, soleil | Leave a Comment »