Posts Tagged ‘(André Frénaud)’
Posted by arbrealettres sur 8 février 2023

LA LUMIÈRE DE L’AMOUR
De toi, de moi, d’où sortait la lumière?
Dans la grande bienveillance de l’âtre profond
où je me flattais de brûler pour me découvrir
comme un rayon de flammes et m’éclairer à ma lumière,
quand celle-ci était l’amour qui sortait de moi
parce qu’il était destiné à qui j’étais voué.
Et je multipliais les feux, j’embrasais l’alentour.
Je croyais en un pouvoir d’aurore, perpétuel.
(André Frénaud)
Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), alentour, amour, aurore, âtre, éclairer, bienveillance, brûler, croire, découvrir, destiner, embraser, feu, flamme, grand, lumière, moi, multiplier, perpétuel, pouvoir, profond, rayon, se flatter, sortir, toi, vouer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 février 2023

SI L’AMOUR FUT
Mon amour, était-ce toi ou mon seul élan,
le nom que ma parole a donné à son désir.
As-tu existé, toi l’autre? Était-il véritable,
sous de larges pommiers entre les pignons,
ce long corps étendu tant d’années?
L’azur a-t-il été un vrai morceau du temps?
N’ai-je pas imaginé une vacance dans l’opaque?
Étais-tu venue, toi qui t’en es allée?
Ai-je été ce feu qui s’aviva, disparut?
Tout est si loin. L’absence brûle comme la glace.
Les ramures de mémoire ont charbonné.
Je suis arrêté pour jusqu’à la fin ici,
avec un souvenir arrêté qui n’a plus de figure.
Si c’est un rêve qu’éternel amour,
qu’importe j’y tiens.
J’y suis tenu ou je m’y trouve abandonné.
Désert irrémédiable et la creuse fierté.
Quand tu reviendras avec un autre visage,
je ne te reconnais pas, je ne sais plus voir, tout n’est rien.
Hier fut. Il était mêlé de bleu et frémissait,
ordonnancé par un regard qui change.
Une chevelure brillait, violemment dénouée,
recomposée autour de moi, je le croyais.
Le temps remuait parmi l’herbe souterraine.
Éclairés de colère et de rire, les jours battaient.
Hier fut.
Avant que tout ne s’ébranlât un amour a duré,
verbe qui fut vivant, humain amour mortel.
Mon amour qui tremblait par la nuit incertaine.
Mon amour cautionné dans l’oeil de la tempête
et qui s’est renversé.
(André Frénaud)
Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), abandonner, absence, amour, année, arrêter, autour, autre, azur, éclairer, élan, étendu, éternel, battre, bleu, brûler, briller, cautionner, changer, charbonner, chevelure, colère, corps, creux, croire, dénouer, désert, disparaître, durer, feu, fierté, figure, fin, frémir, glace, herbe, humain, ici, imaginer, incertain, irrémédiable, jour, large, loin, long, mémoire, mêler, morceau, mortel, nom, nuit, oeil, opaque, ordonnancer, parole, pignon, pommier, ramure, rêve, recomposer, reconnaître, regard, remuer, renverser, revenir, rien, rire, s'aviver, s'ébranler, s'en aller, se trouver, souterrain, souvenir, tempête, temps, toi, tout, trembler, vacance, véritable, venir, verbe, violent, visage, vivant, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 février 2023

L’amour nous annule
LE LIEU MIRACULEUX DE L’AMOUR
Si intimement pareille à qui j’étais,
révolté dans le malheur d’exil.
Ton présent, miroir encore de mes jours passés,
et moi soudain loin d’eux
pour me soustraire aux déchirures dont ton amour m’a guéri,
nous avons aveuglé les miroirs
et nous nous reconnaissons dans la même buée,
compagnons d’un pays où nous avons su nous perdre,
(André Frénaud)
Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), amour, annuler, aveugler, buée, compagnon, déchirure, exil, guérir, intime, jour, lieu, loin, malheur, miraculeux, miroir, pareil, passé, pays, perdre, présent, révolte, reconnaître, savoir, se soustraire | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 février 2023
Illustration: Marc Chagall
L’amour nous annule
L’AVENIR
L’avenir n’est plus en souffrance.
Le présent nous plaît indéfiniment.
Nous transhumons de l’un à l’autre
comme des montagnes
nos paroles nées solitaires.
(André Frénaud)
Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), amour, annuler, avenir, indéfiniment, montagne, naître, parole, plaire, présent, solitaire, souffrance, transhumer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 février 2023

JE TUE LE TEMPS
Je tue le temps en taillant dans la houille.
Engorgé je me débarrasse ou j’essaie.
Je tue le temps au vin rouge, à la délicatesse,
à la franche gaieté, à la morale,
à l’excès de zèle, à qui perd gagne, à la boussole,
avec un miroir d’emprunt,
avec un regard farouche,
avec un sourire componctueux,
avec une envie de pleurer.
Je tue le temps à creuse rêverie,
avec un marteau-piqueur, avec un petit flageolet,
avec une superbe convoitise,
avec une raillerie épaisse,
en toute bonne foi, avec un oeil en coin,
avec les discours habituels, avec des mots écrits,
avec du vent.
Je n’approche pas du recours imaginé.
Je tue le temps. Je taille en suffoquant, j’essaie.
Je tue le temps. Si un faucon au poing j’allais,
je saurais faire.
(André Frénaud)
Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), aller, approcher, écrit, épais, bon, boussole, coin, componctueux, convoitise, creux, délicatesse, discours, emprunt, engorger, envie, essayer, excès, faire, farouche, faucon, flageolet, foi, franc, gaîté, gagner, habituel, houille, imaginer, marteau-piqueur, miroir, morale, mot, oeil, perdre, pleurer, poing, raillerie, rêverie, recours, regard, savoir, se débarrasser, sourire, suffoquer, superbe, tailler, temps, tuer, vent, vin, zèle | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 février 2023

LA VIE, LE VENT
La vie qui bâclait en passant l’orage printanier et poursuivait,
la vie — le vent aux cent promesses tenues jamais — qui poursuivait,
aux cent prouesses et au désastre
et poursuivait la vie, le vent,
la vie si douce quand il lui plait.
(André Frénaud)
Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), bâcler, désastre, doux, orage, passer, plaire, poursuivre, printanier, promesse, prouesse, tenir, vent, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 février 2023

LA VIE DANS LE TEMPS
Les secondes, pas à pas inaccessibles —
Les minutes se pressaient, toujours trop longues —
Les heures, l’une après l’autre mal aimées —
L’an neuf, en allé sans remplir les vœux —
Le jour accompli, le coeur tourne encore —
Le sommeil, au matin miroir interdit —
L’instant n’a pas lui où nous aurions pu —
Notre vie, infranchissable, recluse —
(André Frénaud)
Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), accomplir, aimer, coeur, encore, heure, inaccessible, infranchissable, instant, interdit, jour, long, luire, mal, matin, minute, miroir, reclus, remplir, s'en aller, se presser, seconde, sommeil, temps, tourner, vie, voeu | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 février 2023

UNE LUMIÈRE ACROPOLE
à Jean Tardieu
Une lumière, acropole au sommet de mes songes,
ayant lui s’éboula, les bêtes m’ont repris
dans le tourbillon de leurs serres froides
et me creusent en nouveau nid
pour que j’y puisse à loisir irrité
cuver ma cendre
et soudain m’éclairer à ma réalité,
avant de retomber par l’épaisseur si lente.
(André Frénaud)
Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), acropole, éclairer, épaisseur, bête, cendre, creuser, cuver, froid, irriter, lent, loisir, lumière, nid, nouveau, réalité, reprendre, retomber, s'ébouler, serres, sommet, songe, tourbillon | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 juillet 2022

Ce sont les dieux qui régalent
ou bien c’est nous, quand chacun
rend grâces à l’autre de sa joie,
la lui donne.
(André Frénaud)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), dieux, donner, grâce, joie, régaler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2022

Toujours mille flèches de soleil, chacune est pour nous.
Il fait chaud ici comme la terre est ronde comme l’oeil est visible du bonheur.
Au-dessus des remparts où le soleil couchant éparpille sa boule énorme entre les orangers,
toi, tout à l’heure, tu laisseras monter tes seins dans mes paumes
pour dorer notre nuit.
(André Frénaud)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), éparpiller, bonheur, chaud, dorer, flèche, montrer, nuit, oeil, oranger, paumes, rempart, rond, seins, soleil, terre | Leave a Comment »