Posts Tagged ‘anémone’
Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2022

BANQUES DU SOUVENIR
Elles reviennent encore
Mains de prèle et de lilas
Au bord de la prime aurore
Hanter les coeurs que voilà
Cécile de jusquiame
Arlette tout en velours
Yvonne profond sésame
Mélangeant la nuit au jour
Douces lèvres qui se fanent
Aux lisières d’autrefois
Comme les fleurs diaphanes
Se fanent au fond des bois
Femmes d’ombre et de rivière
Dont l’onde n’est que baisers
je remonte à la première
Par le fleuve du passé
Maria des anémones
Anne des saules pleureurs
Par delà les gués d’automne
L’amour est l’onde du coeur
Combien de chairs et d’amantes
Chantent l’écho du désir
J’ai mille femmes de rente
Aux banques du souvenir.
(Robert Goffin)
Illustration: Adrian Borda
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Robert Goffin), amante, anémone, aurore, écho, banque, chair, coeur, désir, diaphane, femme, fleur, lisière, mélanger, ombre, passé, rente, revenir, rivière, se faner, souvenir, velours | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juin 2022

Illustration: Marc Chagall
Je t’ai trouvée
ta voix suffit le monde s’ouvre
nous arracherons l’homme à son ombre
ensemble nous fermons les plaies.
Je reprends grâce à toi le souffle et la mesure
le coquillage d’eau est au creux de ta chair
il m’enseigne à rouler aussi vrai que la mer
les galets dans ma gorge
avant de les donner aux hommes qu’ils rassurent.
Ton regard se fait complice
des pierres et du soleil
pour une absence limpide.
Ta voix elle
comme un désir à l’approche du soir
trace pour me convaincre
des anémones sur le mur
(Jean Sénac)
Recueil: Oeuvres poétiques
Traduction:
Editions: Actes Sud
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Sénac), absence, anémone, approche, arracher, chair, complice, convaincre, coquillage, creux, désir, donner, eau, enseigner, ensemble, fermer, galet, gorge, grâce, homme, limpide, mer, mesure, monde, mur, ombre, pierre, plaie, regard, reprendre, rouler, s'ouvrir, se rassurer, soir, soleil, souffle, suffire, tracer, trouver, voix, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 mai 2022

TROIS MURS
Trois murs échelonnés
(Je me voudrais plus de souplesse)
Je les ai vus tout un hiver
Porter la pluie en équilibre
Ils ont cette fierté des lignes
Qui ne peuvent changer
Mais j’aimerais moins de rigueur
Dans cet amour qui me protège
Aussi j’ai peur en ce printemps
Dont se fleurit le plus haut mur
Que cette crête d’anémones
N’emporte en se fanant
Le seul espoir que j’aie encore
De vivre au-delà de mes bornes
(Franz Hellens)
Illustration: Fanny Verne
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Franz Hellens), amour, anémone, au-delà, équilibre, borne, espoir, fierté, fleurir, hiver, mur, peur, pluie, printemps, protéger, rigueur, se faner, souplesse, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2021
![Vincent Van Gogh 3 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/10/vincent-van-gogh-3-1280x768.jpg?w=836&h=686)
Les ovales de deux citrons sur une table,
notes jaunes soutenues autour de quoi gravitent les gammes bleues des raisins.
D’un vase rouge aminci par le haut, inquiétant et profond montent les bulles sonores des anémones,
accords de mauve et de carmin, avec des soupirs noirs et, çà et là, des dissonances de verts froids.
Une nappe blanche par-dessous reçoit les harmonies
et les propage comme une eau lisse, tandis qu’un livre ouvert, à côté, les raconte.
(Franz Hellens)
Illustration: Vincent Van Gogh
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Franz Hellens), anémone, blanche, bleu, bulle, carmin, citron, gamme, harmonie, jaune, lisse, livre, mauve, nappe, noir, ovale, propager, raconter, raisin, rouge, soupir, vase, vert | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2021

LA PAROLE
La parole est une statue immergée, un léopard
qui frémit en des taillis obscurs, une anémone
dans une chevelure. Parfois c’est une étoile qui
projette son ombre sur un torse.
La voici errante dans la clameur de la nuit,
aveugle et nue, mais vibrante de désir
comme un magnolia mouillé. Rapide est la bouche
qui effleure juste les rayons d’une autre lumière. Je
touche ses fines chevilles, ses cheveux ardents et je
vois une eau limpide dans la nacre d’une coquille.
Et c’est toujours un corps aimant et fugace
qui chante dans une mer musicale le sang des voyelles.
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), aimant, anémone, ardent, aveuglé, étoile, bouche, chanter, chevelure, cheveux, cheville, clameur, coquille, corps, désir, eau, effleurer, errer, fin, frémir, fugace, immergée, juste, léopard, limpide, lumière, magnolia, mer, mouiller, musical, nacre, nu, nuit, obscur, ombre, parole, projeter, rapide, rayon, sang, statue, taillis, torse, toucher, toujours, vibrer, voir, voyelle | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020

QUEEN ANN’S LACE
SON corps n’est pas si blanc
que les pétales d’anémone, ni si doux — ni
quelque chose d’aussi vague. C’est un champ
de carottes sauvages, qui s’empare
du champ ; l’herbe
ne le domine pas.
Il n’est pas question, ici, de blancheur,
aussi blanc que cela soit, avec un grain de beauté pourpre
au coeur de chaque fleur.
Chaque fleur est un empan
de blancheur. Partout
où sa main s’est posée il y a
une petite tache pourpre. Chaque partie
fleurit sous son toucher
vers où les fibres de son être
rayonnent une à une, chacune vers son but,
jusqu’à ce que le champ entier soit
un blanc désir désert, une seule et même tige,
un massif, fleur à fleur,
un pieux souhait à la blancheur passée —
ou rien.
***
QUEEN ANN’S LACE
HER body is not no so white as
anemone petals nor so smooth — nor
so remote a thing. It is a field
of the wild carrot taking
the field by force; the grass
does not raise above it.
Here is no question of whiteness,
white as can be, with a purple mole
at the center of each flower.
Each flower is a hand’s span
of her whiteness. Wherever
his hand has lain there is
a tiny purple blemish. Each part
is a blossom under his touch
to which the fibers of her being
stem one by one, each to its end,
until the whole field is a
white desire, empty, a single stem,
a cluster, flower by flower,
a pious wish to whiteness gone over
or nothing.
(William Carlos Williams)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (William carlos Williams), anémone, blanc, blancheur, carotte, champ, corps, désert, doux, empan, fleur, fleurir, pourpre, rayonner, tige, toucher | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juillet 2020
toi mon parcours parmi tours et tours
où tous ensemble les dieux s’inversent
en encensoir de fourmillement
là mon destin qui triste s’égrène
par-dessus les convives couronnes
volèrent et la fête des dieux
fit s’envoler flambeurs d’anémones
s’environnant de lierre et genêts
(Bernard Manciet)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Bernard Manciet), anémone, convive, couronné, destin, Dieu, encensoir, ensemble, fête, fourmillement, genêt, lierre, parcours, s'égréner, s'inverser, tour, triste, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020

Racistes
Voilà ce qu’ils disent :
l’anémone est plus intelligente que la rose
le sable est plus beau que le chat
et la pierre a toujours été
supérieure au potiron
Ils reprochent au noir
d’être plus noir que le blanc
comme si on reprochait au feu
d’être plus chaud que la neige
et au miel d’être plus sucré que la vague
Et s’ils ont peur de leur ombre
c’est qu’ils se doutent un peu
que haïr l’étranger
c’est avoir peur de soi.
(Jean-Pierre Siméon)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean-Pierre Siméon), anémone, étranger, beau, blanc, chat, chaud, feu, haïr, intelligent, miel, neige, noir, ombre, peur, pierre, potiron, raciste, reprocher, rose, sable, se douter, soi, sucre, supérieur, vague | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 avril 2020

C’est en moi que tu es enterrée, non dans
ce froid caveau devant lequel je passe comme
une ombre que je ne connais pas. En moi,
tu es vivante, même ta mort est vivante,
les merles me le disent, les mésanges aussi,
et les premières pousses des cœurs de
Marie qui prendront le relais des crocus,
des anémones, des primevères. J’ai donné tes
habits, même les plus récents, quelques-uns
sont restés, dont je n’ai pu me séparer, j’ai
donné tes habits comme on offre des fleurs,
mais ils laissent dans ton armoire une place
infinie, parfois si douloureuse qu’il me
semble mourir encore plus loin que toi.
(Richard Rognet)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Dans les méandres des saisons
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Richard Rognet), anémone, armoire, caveau, connaître, crocus, dire, donner, douloureux, enterrer, fleur, froid, habit, infini, laisser, loin, mésange, merle, moi, mort, mourir, offrir, ombre, passer, place, poussé, premier, primevère, récent, rester, séparer, sembler, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 février 2020

ODEUR D’ANÉMONES
Noctambules
voyageurs des rues
oiseaux de passage et de nuit
je vous menace
de l’insomnie
du délire
de la bastonnade
Je vous délivre
à l’heure des anémones
à l’aube indifférente
couleur du désespoir
et de la lucidité
Le sommeil vous ronge
l’ennui vous dévore
à quoi songez-vous donc
au temps à la gloire
à l’amour ou à la mort
(Philippe Soupault)
Recueil: Poèmes et poésies
Traduction:
Editions: Grasset
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Philippe Soupault), amour, anémone, aube, bastonnade, couleur, délire, délivrer, désespoir, dévorer, ennui, gloire, indifférent, insomnie, lucidité, menacer, mort, nuit, odeur, oiseau, passage, ronger, sommeil, songer, temps | Leave a Comment »