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Posts Tagged ‘anglais’

Bidon (Alain Souchon)(Laurent Voulzy)

Posted by arbrealettres sur 22 février 2023




    
Bidon

Elle croyait qu’j’étais James Dean,
américain d’origine – le fils de Buffalo Bill,
Alors admiration

Faut dire qu’j’avais la chemise à carreaux,
la guitare derrière dans l’dos
Pour faire le cow-boy très beau
Mais composition

Elle me parlait anglais tout l’temps
J’lui répondais 2, 3 mots bidon
Des trucs entendus dans des chansons,
Consternation

Elle croyait qu’j’étais coureur,
qu’j’arrivais des 24 heures
Avec mon casque en couleur,
Alors admiration

J’lui disais drapeau à damiers dérapage bien contrôlé
Admirateurs fascinés,
Télévision

Elle me dit partons à la mer, dans ton bolide fendons l’air
Elle passe pas l’80 ma traction,
Consternation

J’suis mal dans ma peau en coureur très beau
And I just go with my pince à vélo
J’suis bidon, j’suis bidon
J’suis qu’un mec à frime, bourré d’aspirine
And I just go with my pince à vélo

J’suis bidon, j’suis bidon
Elle croyait qu’j’étais chanteur,
incognito voyageur, tournées, sonos, filles en pleurs,
Alors admiration

Faut dire qu’j’avais des talons aiguilles,
le manteau d’lapin d’une fille
Des micro-bracelets aux chevilles,
Exhibition

Elle me dit chante moi une chanson
J’ai avalé 2, 3 maxitons
Puis j’ai bousillé « Satisfaction »,
Consternation

J’suis mal dans ma peau en chanteur très beau
And I just go with my pince a vélo
J’suis bidon, j’suis bidon
J’suis qu’un mec à frime bourré d’aspirine
And I just go with my pince à vélo
J’suis bidon, j’suis bidon

J’habite chez ma grand-mère, derrière le garde-barrière
And I just go with ma pince à vélo
Je suis bidon, je suis bidon
J’suis mal dans ma peau en chanteur très beau
And I just go with my pince a vélo
J’suis bidon, j’suis bidon

J’suis mal dans ma peau en coureur très beau
And I just go with my pince à vélo
J’suis bidon, j’suis bidon
Je suis qu’un mec à frime, bourré d’aspirine
And I just go with my pince a vélo
J’suis bidon, j’suis bidon

J’habite chez ma grand-mère, derrière le garde-barrière
And I just go with my pince à vélo
J’suis bidon, j’suis bidon
J’suis bidon

(Alain Souchon)(Laurent Voulzy)

 

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Les questions de la vache (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 25 août 2022



Illustration: Frédéric Rébéna
    
Les questions de la vache

Pourquoi les chiens sont-ils velus ?
Pourquoi disent-ils
Ouah, ouah avec l’accent anglais ?

Pourquoi remuent-ils la queue
quand il n’y a pas de mouches ?

Pourquoi portent-ils un collier ?
Pourquoi flairent-ils
tout
d’un air intéressé ?

Qui le sait ?

*

Les questions du chien

Pourquoi les vaches ont-elles des cornes ?
Pourquoi disent-elles
Meuh avec l’accent flamand ?

Pourquoi mangent-elles
quand elles ont déjà déjeuné ?

Pourquoi ont-elles le pis plein de lait ?
Pourquoi soufflent-elles d’un air dégoûté ?

Qui le sait ?

(Claude Roy)

 

Recueil: Poèmes de Claude Roy
Traduction:
Editions : Bayard Jeunesse

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Les juments blanches (Paul André)

Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2022




Illustration: André Langevin dit: Zaü
    
Les juments blanches

Les juments blanches
En breton, pour dire « La jument blanche »,
On dit : « Ar gazeg wenn ».
En arabe, on dit : « El faras lè bèda ».
En anglais, on dit : « The white mare ».
En esquimau, on ne dit rien parce que chez eux
Il n’y a pas de juments blanches.
En espagnol, on dit : « La yegua blanca ».
En flamand, on dit : « De witte merries »

Comme vous pouvez le voir
Toutes ces juments sont très différentes.

Mais ce sont toutes des juments blanches.

(Paul André)

Recueil: La cour couleurs Anthologie de poèmes contre le racisme
Traduction:
Editions: Rue du monde

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Le jardin extraordinaire (Charles Trenet)

Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2021



 

Le jardin extraordinaire

C´est un jardin extraordinaire
Il y a des canards qui parlent anglais
Je leur donne du pain ils remuent leur derrière
En m´disant  » Thank you very much Monsieur Trenet  »
On y voit aussi des statues
Qui se tiennent tranquilles tout le jour dit-on
Mais moi je sais que dès la nuit venue
Elles s´en vont danser sur le gazon
Papa, c´est un jardin extraordinaire
Il y a des oiseaux qui tiennent un buffet
Ils vendent du grain des petits morceaux de gruyère
Comme clients ils ont Monsieur le maire et le Sous-Préfet

Il fallait bien trouver, dans cette grande ville maussade
Où les touristes s´ennuient au fond de leurs autocars
Il fallait bien trouver un lieu pour la promenade
J´avoue que ce samedi-là je suis entré par hasard
Dans dans dans

Un jardin extraordinaire
Loin des noirs buildings et des passages cloutés
Y avait un bal qu´donnaient des primevères
Dans un coin d´verdure deux petites grenouilles chantaient

Une chanson pour saluer la lune
Dès que celle-ci parut toute rose d´émotion
Elles entonnèrent je crois la valse brune
Une vieille chouette me dit:  » Quelle distinction!  »
Maman dans ce jardin extraordinaire
Je vis soudain passer la plus belle des filles
Elle vint près de moi et là me dit sans manières
Vous me plaisez beaucoup j´aime les hommes dont les yeux brillent!

Il fallait bien trouver dans cette grande ville perverse
Une gentille amourette un petit flirt de vingt ans
Qui me fasse oublier que l´amour est un commerce
Dans les bars de la cité :
Oui mais oui mais pas dans…
Dans dans dans

Mon jardin extraordinaire
Un ange du Bizarre un agent nous dit
Etendez-vous sur la verte bruyère
Je vous jouerai du luth pendant que vous serez réunis
Cet agent était un grand poète
Mais nous préférions Artémise et moi
La douceur d´une couchette secrète
Qu´elle me fit découvrir au fond du bois
Pour ceux qui veulent savoir où ce jardin se trouve
Il est vous le voyez au cœur de ma chanson
J´y vol´ parfois quand un chagrin m´éprouve
Il suffit pour ça d´un peu d´imagination
Il suffit pour ça d´un peu d´imagination
Il suffit pour ça d´un peu d´imagination!

(Charles Trenet)

Illustration

 

 

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Le rouge-gorge (Henri Pichette)

Posted by arbrealettres sur 11 février 2020




    
Le rouge-gorge

Que chante le rouge-gorge qui les accompagne,
Aux petites Anglaises qui vont à l’école :
« Kiss ! kiss ! kisskisskiss !
Kisses for you ! »

(Henri Pichette)

 

Recueil: Les poèmes ont des oreilles
Traduction:
Editions: Rue du Monde

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J’IGNORE (Aba Stoltzenberg)

Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2019




    
J’IGNORE

Des langues j’ai horreur, j’ignore l’anglais, le français,
Mais Dieu que je voudrais comprendre le langage des objets.

Je supplie un mot d’exprimer la souffrance d’autrui
Des filles et des garçons à l’âge où mûrissent les fruits.

Et d’un moribond quand ses joues prennent des briques la couleur,
Laisse-moi, d’un humilié, comprendre ne serait-ce qu’un demi-pleur.

(Aba Stoltzenberg)

 

Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard

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INDIGNATION (Charles Cros)

Posted by arbrealettres sur 10 décembre 2018



 

Charles Cros / Foto

INDIGNATION

J’aurais bien voulu vivre en doux ermite,
Vivre d’un radis et de l’eau qui court.
Mais l’art est si long et le temps si court !
Je rêve, poignards, poisons, dynamite.

Avoir un chalet en bois de sapin !
J’ai de beaux enfants (l’avenir), leur mère
M’aime bien, malgré cette idée amère
Que je ne sais pas gagner notre pain.

Le monde nouveau me voit à sa tête.
Si j’étais anglais, chinois, allemand,
Ou russe, oh ! alors on verrait comment
La France ferait pour moi la coquette.

J’ai tout rêvé, tout dit, dans mon pays
J’ai joué du feu, de l’air, de la lyre.
On a pu m’entendre, on a pu me lire
Et les gens s’en vont dormir, ébahis…

(Charles Cros)

 

 

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Ballade des dames du temps jadis (François Villon)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2018




Ballade des dames du temps jadis

Dites-moi où, n’en quel pays
Est Flora la belle Romaine,
Archipiadès ni Thaïs
Qui fut sa cousine germaine,
Écho parlant quand bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté eut trop plus qu’humaine…
Mais où sont les neiges d’antan ?

Où est la très sage Héloïs
Pour qui châtré fut et puis moine
Pierre Abélard à Saint-Denis ?
Pour son amour eut cette essoine.
semblablement, où est la reine
Qui commanda que Buridan
Fût jeté en un sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d’antan ?

La reine Blanche comme lis
Qui chantait à voix de sirène,
Berthe au plat pied, Biétrix, Alix,
Aremburgis qui tint le Maine
Et Jehanne la bonne Lorraine
Qu’Anglais brûlèrent à Rouen ?
Où sont-ils, où, Vierge souveraine ?
Mais où sont les neiges d’antan ?

Prince, n’enquerrez de semaine
Où elles sont, ni de cet an,
Qu’à ce refrain ne vous ramène :
Mais où sont les neiges d’antan ?

***

Dictes moy où, n’en quel pays,
Est Flora, la belle Romaine ;
Archipiada, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine ;
Echo, parlant quand bruyt on maine
Dessus rivière ou sus estan,
Qui beauté eut trop plus qu’humaine ?
Mais où sont les neiges d’antan !

Où est la très sage Heloïs,
Pour qui fut chastré et puis moyne
Pierre Esbaillart à Sainct-Denys ?
Pour son amour eut cest essoyne.
Semblablement, où est la royne
Qui commanda que Buridan
Fust jetté en ung sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d’antan !

La royne Blanche comme ung lys,
Qui chantoit à voix de sereine ;
Berthe au grand pied, Bietris, Allys ;
Harembourges, qui tint le Mayne,
Et Jehanne, la bonne Lorraine,
Qu’Anglois bruslèrent à Rouen ;
Où sont-ilz, Vierge souveraine ?…
Mais où sont les neiges d’antan !

Prince, n’enquerrez de sepmaine
Où elles sont, ne de cest an,
Qu’à ce refrain ne vous remaine :
Mais où sont les neiges d’anten ?

(François Villon)

 

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Comme (Robert Desnos)

Posted by arbrealettres sur 13 septembre 2018



 

as de coeur

Comme

Come, dit l’Anglais à l’Anglais, et l’Anglais vient.
Côme, dit le chef de gare, et le voyageur qui vient dans cette ville
descend du train sa valise à la main.
Come, dit l’autre, et il mange.
Comme, je dis comme et tout se métamorphose, le marbre en eau, le ciel
en orange, le vin en plaine, le fil en six, le coeur en peine, la peur en seine.
Mais si l’Anglais dit as c’est son tour de voir le monde changer de forme à sa convenance
Et moi je ne vois plus qu’un signe unique sur une carte:
L’as de coeur si c’est en février,
L’as de carreau et l’as de trèfle, misère en Flandre,
L’as de pique aux mains des aventuriers.
Et si cela me plaît à moi de vous dire machin,
Pot à eau, mousseline et potiron.
Que l’Anglais dise machin,
Que machin dise le chef de gare,
Machin dise l’autre,
Et moi aussi.
Machin.
Et même machin chose.
Il est vrai que vous vous en foutez.
Que vous ne comprenez pas la raison de ce poème.
Moi non plus d’ailleurs.
Poème, je vous demande un peu?
Poème? je vous demande un peu de confiture,
Encore un peu de gigot,
Encore un petit verre de vin
Pour nous mettre en train…
Poème, je ne vous demande pas l’heure qu’il est.
Poème, je ne vous demande pas si votre beau-père est poilu comme un sapeur.
Poème, je vous demande un peu… ?

Poème, je ne vous demande pas l’aumône,
Je vous la fais.
Poème, je ne vous demande pas l’heure qu’il est,
Je vous la donne.
Poème, je ne vous demande pas si vous allez bien,
Cela se devine.
Poème, poème, je vous demande un peu…
Je vous demande un peu d’or pour être heureux avec celle que j’aime.

(Robert Desnos)

 

 

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Une autoprésentation (Kamala Das)

Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2018



Illustration: Kamala Das
    
Une autoprésentation

Je ne connais rien à la politique, seulement les mots
Ceux du pouvoir, de l’ère de Nehru, et peux les répéter
Comme ceux des jours de la semaine, ou des mois.
Je suis indienne, très brune, née à Malabar,
je parle trois langues, j’écris dans
Deux, rêve avec une.
N’écris pas en anglais, disaient-ils, l’anglais n’est pas Ta langue maternelle.
Pourquoi ne me laissez vous pas
Seule, critiques, amis, cousins de passage,
Tous autant que vous êtes ? Pourquoi ne pas me laisser parler
Dans n’importe quelle langue que j’aime ? La langue que je arle
Devient mienne, avec ses déformations, ses étrangetés
Toutes miennes, et à moi seulement.
C’est moitié de l’anglais, moitié de l’Indien, drôle peut-être, mais c’est honnête
C’est humain, parce que je suis humaine,
Ne le voyez-vous pas ? Elle exprime mes joies, mes désirs ardents,
Mes espoirs, elle est aussi utile pour moi que les coassements
Le sont aux corneilles, les hurlements aux lions, c’est
Un langage humain, le langage d’un esprit qui est
Ici et pas là-bas, un esprit qui voit et qui entend, qui est conscient.
Pas le discours aveugle, sourd
Des arbres dans la tempête ou celui des nuages de la mousson, de la pluie
Ou bien encore les murmures incohérents du
Bucher funèbre. J’étais enfant, et plus tard ils
M’ont dit que je grandissais, puisque mes membres
Se gonflaient et qu’ici ou là mes cheveux poussaient.
Quand j’ai demandé l’amour, ne sachant pas quoi demander d’autre,
Il a traîné une jeunesse de 16 ans dans
La chambre et a fermé la porte, Il ne m’a pas battu
Mais mon triste corps de femme s’est senti si battu
Le poids de mes seins et de mon utérus m’ont écrasée.
Je me suis rétrécie pitoyablement
Puis… J’ai enfilé une chemise et des
Pantalons de mes frères, coupé mes cheveux et ignoré
Ma féminité. Porte des saris, sois une fille
Sois une femme, disaient-ils. Sois une brodeuse, sois une cuisinière,
Sois dure avec les domestiques. Coule toi là dedans. Oh,
Appartiens aux tiennes, criaient les normopathes. Ne t’assoies pas
Sur les murs où parviens le piaulement à travers nos fenêtres drapées de dentelles.
Sois Amy, ou sois Kamala. Et surtout
Reste une Madhavitutty. Le temps est venu de
Choisir un nom, un rôle. Ne joue pas la prétentieuse.
Ne joue pas la à la schizophrène ou à la
Nymphomane. Ne pleure pas trop fort quand
L’amour te quittera… J’ai rencontré un homme, l’ai aimé. Ne
L’appelle pas de n’importe quel nom, il est tous les hommes
Qui veut une femme, juste comme je suis toutes
Les femmes qui recherche l’amour. En lui… la rapidité affamée
Des rivières, en moi… l’océan infatigable
Attendant. Qui es-tu, je demande à chacun et à tous,
La réponse est, je suis moi. N’importe où et
Pourtant, je vois celui qui se présente comme Je
Dans le monde, il est étroitement empaqueté
Comme une épée dans son fourreau. C’est moi qui bois seule
Des boissons à 12 h, minuit, dans les hôtels de villes étranges,
C’est moi qui ris, c’est moi qui fais l’amour
Puis, qui se sent honteuse, c’est moi qui meurs
Avec un hochet dans la gorge. Je suis une pécheresse,
Je suis une sainte. Je suis l’aimée et
La trahie. Je ne ressens aucune joie qui ne soit la vôtre,
Aucune douleur qui ne soit la vôtre.
Et pourtant je me désigne comme je.

(Kamala Das)

Pas trouvé les poèmes en français 😦
mais en anglais:
https://www.poemhunter.com/kamala-das/poems/

 

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