Posts Tagged ‘(Antoine Emaz)’
Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2018

ce qui meurt
nous reste
sur les bras
mais nous
on n’a rien à voir avec la mort
c’est elle qui vient
nous serrer
du dehors
seulement un jour de plus
au bout d’un jour
au jour le jour
ainsi
des années durant
l’apprivoiser
simplement et sans bruit
elle se tait et croît doucement
même au soleil
d’une journée de printemps
dans le remuement des corps
lui faire sa part
la banaliser autant que possible
pour parvenir à croire un peu
qu’elle fait partie des choses
et que cela est bon
ainsi
au moins
tout le monde sait ce que cela veut dire
il est mort
c’est simple
elle recule encore
plus au fond
et nous ne verrons guère les visages
que par accident
remous
un pas lourd un rire une poigne
puis
un peu d’eau ou de temps
recouvrent le peu
puis
rien
mais de façon presque claire
on entend ce qu’on ne voit plus
tomber profond
loin
dedans
on rôde autour d’un manque
une zone devenue d’ombre
vite
cela tient mal à la mémoire
on reste autour du creux
les bords s’éboulent dedans
bientôt on ne verra plus
qui pleure
on dort avec elle au fond de soi
comme un chien roulé en boule
on sait que montera un jour ou l’autre
un vent de terre
et on attend les yeux ouverts
un corps infusé d’encre
une éponge gorgée
et dans la bouche la terre
au lieu des mots
les mots pesant enfin leur poids exact
terre et corps
dehors et dedans
et plus rien d’autre
que de l’herbe ou des arbres
d’ordinaire
les choses vont
et nous aussi
nous allons avec les choses
c’est clair
mais parfois il y a ce qui s’arrête
ou s’abat
en bloquant
et on est brutalement à nouveau
où il faut rire
fou
tout seul
on racle encore
entre le mensonge ancien
et ce qui vient
on a du mal à rester debout
à la fin
qu’est-ce qu’on a donc à voir avec la vie
la mort
on bouge avec ce qui bouge
on se tait avec ce qui reste
il n’y a pas grand-chose d’autre
(Antoine Emaz)
Découvert ici: https://eleonoreb.wordpress.com/
Illustration: Mathieu Triolet
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Antoine Emaz), accident, ancien, apprioiser, arbre, éponge, bloquer, bon, bouger, bout, bruit, chien, clair, corps, croire, debout, dedans, dehors, eau, entendre, ester, exact, fin, fou, gorgée, herbe, jour, mémoire, mensonge, mort, mourir, ombre, ordinaire, poids, poigne, profond, racler, recouvrir, reculer, remuement, rire, s'abattre, s'arrêter, se taire, serrer, seul, simplement, temps, venir, vent, vie, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2018
on marche
les yeux n’accrochent pas
ils glissent
sur les marguerites d’automne
un malaise
on ne sait pourquoi
comme une fêlure fine
un aigu faible
dans le silence
du dimanche
(Antoine Emaz)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2018
Dessous
s’il y a des visages dessous
plus guère personne pour voir
un mouvement d’ombres comme de feuilles
peu à peu une mousse
ou du lierre
dans la tête
on distingue mal
les noms lèvent seuls
les figures les dunes
les coins de rues les ciels
par vagues
et puis retombent
sans plus de bruit
dans l’œil
vie sans vie
qui reste
(Antoine Emaz)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 29 avril 2018

Plaie
les heures passent
à la manivelle
au hachoir
on les force à passer
sans rien faire
l’horloge resterait bloquée
avec ses poids
au bout de leurs cordes
et le gros balancier de cuivre
immobile
arrêté
ce jour-là
ce lieu mental
attire
dès qu’on s’en approche
comment
désactiver
on pourrait partir loin
cela ne changerait rien
il faut remettre en état
la tête
absorber
le choc
ensuite seulement on pourra voir peut-être
s’il y a du ciel plus bleu et pas d’hiver
ailleurs
(Antoine Emaz)
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Posted in poésie | Tagué: (Antoine Emaz), absorber, ailleurs, arrêté, balancier, bleu, bloqué, changer, choc, ciel, corde, désactiver, faire, hachoir, hiver, horloge, immobile, manivelle, mental, partir, passer, plaie, poids, tête, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 mars 2018

Illustration
tant qu’on sent
le tremblé léger
le battement régulier
au fond de la caisse
on ne s’en fait pas
on n’avance pas plus
que l’herbe ou l’arbre
c’est tout
on n’est pas perdu
juste suspendu
par l’hiver
il n’y a rien à craindre
(Antoine Emaz)
Recueil: Peau
Traduction:
Editions: Tarabuste
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Posted by arbrealettres sur 29 mars 2018

Illustration: Alphonse Osbert
pas d’envie
dans le lent la mémoire
flanche
doucement
cinq heures
et déjà presque un soir
on attend quoi
peut-être des mots
qui ouvriraient
(Antoine Emaz)
Recueil: Peau
Traduction:
Editions: Tarabuste
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Posted by arbrealettres sur 28 mars 2018

à l’aube
on se lève
on corrige le trajet
la lourde barque-corps
reprend le cap
comme il faut
agenda
faut y aller
on y va
(Antoine Emaz)
Recueil: Peau
Traduction:
Editions: Tarabuste
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Posted by arbrealettres sur 28 mars 2018

lentement
le temps passe
à la verticale
on est là
autant que la bouteille
le livre fermé
le cendrier
la table
tout vibre
très peu
d’exister
on rejoint
dans cette pièce
à ce moment
sans murs
(Antoine Emaz)
Recueil: Peau
Traduction:
Editions: Tarabuste
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Posted by arbrealettres sur 28 mars 2018

à l’écoute du corps
dans l’après-midi bleu
rien que cela
un peu plus fin
on entendrait presque
la mesure du coeur
battre
comme une pendule
à l’écart
avec peu de mots dans la valise
le strict nécessaire
aimanter autour
ne pas brusquer
laisser venir les choses
(Antoine Emaz)
Recueil: Peau
Traduction:
Editions: Tarabuste
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Posted in poésie | Tagué: (Antoine Emaz), aimanter, après-midi, autour, écart, écoute, battre, bleu, brusque, chose, coeur, corps, entendre, fin, laisser, mesure, mot, nécessaire, pendule, presque, rien, strict, valide, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 mars 2018

escalier raide et glissant
vers une crique
un carrelet sans filet
grince
on descend
petite plage grise au vent
on fait face
on n’a rien à se dire
la mer n’a pas d’yeux
(Antoine Emaz)
Recueil: Peau
Traduction:
Editions: Tarabuste
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