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Posts Tagged ‘(Antonio Ramos Rosa)’

LE MÊME ARC (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 28 octobre 2021



Illustration
    
LE MÊME ARC

Je dirais que je ne vois rien et que je ne sais pas.
Quelque chose est en suspens. L’heure en repos.
Je veux être vivant comme une blessure, comme un signe,
pas davantage que la rumeur d’une chose nue.
En ce moment rien n’est confus ni opaque.
Les labyrinthes sont tremblants, transparents.
On dirait que je traverse un jardin et que la vie entière
repose parmi les forces de la cendre
et l’éclat des flammes. Et je m’endors
en sentant la beauté et le temps, le même arc de lumière.

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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DANS L’IMMOBILITÉ (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 28 octobre 2021



Illustration: Erich Heckel
    
DANS L’IMMOBILITÉ

Juste deux flancs nus et ailleurs une tête
ou un sein de pierre. Mais dans l’immobilité
le même souffle, le même corps, cet absolu
qui respire et prépare en des mains
pacifiques l’or et les fruits du feuillage.
On dirait que l’épars et le fugace
se réunissent dans ses bras lumineux.
Et il monte dans la lueur d’un songe, mais le songe
est la transpiration de la terre. Son regard
voit le soleil comme un bateau sous les arbres.

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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DANS L’IMMOBILITÉ (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2021



Illustration: Vincent Van Gogh
    
DANS L’IMMOBILITÉ

Juste deux flancs nus et ailleurs une tête
ou un sein de pierre. Mais dans l’immobilité
le même souffle, le même corps, cet absolu
qui respire et prépare en des mains
pacifiques l’or et les fruits du feuillage.
On dirait que l’épars et le fugace
se réunissent dans ses bras lumineux.
Et il monte dans la lueur d’un songe, mais le songe
est la transpiration de la terre. Son regard
voit le soleil comme un bateau sous les arbres.

(António Ramos Rosa)

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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LA BLANCHEUR (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2021




    
LA BLANCHEUR

Elle a connu les visages et la beauté nuptiale.
Elle a mûri dans l’espace, construit le sens
mystérieux et connu le cri
de la nuit. La main inscrit les signes
dans la pierre, et l’ocre et la cendre
s’exhalent dans le silence, s’effacent dans la blancheur.
Elle ne sait pas et elle sait, car elle est devenue le centre
où elle respire : poisson, colombe, serpent.
Le songe s’est fait espace et son flanc
retient le soleil sous la voûte des arbres.

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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UNE PLANTE (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2021



Illustration
    
UNE PLANTE

Elle pressent que se dissipent les images
et qu’une plante naît dans un vase absent,
sur la joie simple d’une table blanche
où s’étiolent la délicatesse et la fraîcheur.
Avec de minuscules mains elle arrose le petit corps,
simple indice d’un printemps fragile.
Comme elle adore cette paupière de terre!
Elle a ceint le temps d’un arc de silence
et son chant rend la maison transparente.

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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LE CHANT DE LA SOURCE (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2021



Illustration
    
LE CHANT DE LA SOURCE

Si quelque chose nous protège et nous oublie dans
la dispersion des oiseaux et la gravité des voix,
c’est peut-être que nous avons nos racines dans la montagne
et que nous traversons l’épaisseur avec les muscles de l’air.

La lumière cherche un nid en nos mains
et l’eau parle de la clarté de l’ombre.

Entre le désordre et le bleu se dressent des formes
au rythme de la transparence et d’un sang de silex.

Certaines perdent leur éclat auprès d’une naissance
ou d’une matière ailée. Et le regard retourne à la
source obscure sous l’arbre du chant.

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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LA CLARTÉ (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2021




    
LA CLARTÉ

C’est la clarté qui palpe soudain le corps aveugle,
l’ouvre et le dissout. Et la langue prononce
l’écume et la danse lumineuse. Ce sont les flammes de la terre,
les gorges d’ombre, les veines vertes.
Toute la vie visible dans le silence qui respire,
et dans les allées les caresses traversées par les oiseaux.
Quel est celui qui dort parmi les fruits et les fleurs,
qui rit dans une demeure claire et scintillante
et se sent construit et dédoublé,
et rien d’autre que la volupté qui le soulève
dans la blancheur de l’espace où les éléments se joignent,
et où tout est le caprice d’un seul souffle clair ?

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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CELUI QUI ÉCRIT (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 1 août 2021




    
CELUI QUI ÉCRIT

Celui qui écrit veut mourir, veut renaître
dans un bateau ivre au calme abandon.
Celui qui écrit veut dormir dans des bras matinaux
et dans la bouche des choses être une larme animale
ou le sourire de l’arbre. Celui qui écrit
veut être terre sur la terre, solitude
adorée, resplendissante, odeur de mort
et rumeur du soleil, la soif du serpent,
le souffle sur le mur, les pierres sans chemin,
le midi obscur tombant sur les yeux.

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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LONGUE, ENDORMIE (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 1 août 2021



 

Illustration: John Everett Millais
    
LONGUE, ENDORMIE

Longue, endormie comme une énigme,
dans une verte agonie sous les eaux,
longue et lente, lontaine et presque aveugle,
tant soit peu divine dans un nuage
blanc et fluide, inachevée
dans une lumière de lymphe parmi le reflet des arbres
et les petits miroirs lisses
du fond de l’eau,
longue, endormie comme une énigme,
impétueusement silencieuse,
elle traverse les images scintillantes,
traîne derrière elle les feuilles desséchées,
et s’en va recueillir les caresses immobiles
dans son visage tremblant de lune blanche.

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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UN MONDE (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2021



Illustration
    
UN MONDE

C’est un songe ou peut-être seulement une pause
dans la pénombre. Cette masse obscure
qu’elle roule dans les eaux sont des étoiles.
Entre arômes et couleurs, un bateau de calcaire
poursuit son voyage immobile dans un jardin.
Je vois la blancheur parmi les astres et les branches.
On dirait que l’être respire ébloui
et que tout croît sous un souffle silencieux.
Aucun sens, mais les signes s’épousent,
et l’éclat et la rumeur configurent un monde.

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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