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Poésie

Posts Tagged ‘antre’

Chatière (Patrick Bertrand)

Posted by arbrealettres sur 20 février 2023



Illustration: Serge Ceccarelli
    
Chatière

Un petit creux au ventre,
Il entre.
La maison qui s’endort,
Il sort.
Flip, flap, flip, flap.

Rêve de canapé,
Il entre.
Passe une météore,
Il sort.
Flip, flap, flip, flap

Besoin d’un bisou,
Il entre.
La lune est un trésor,
Il sort.
Flip, flap, flip, flap.

La vie est son antre,
Il rentre.
Il a atteint le port,
Il ressort.
Flip, flap, flip, flap.

(Patrick Bertrand)

 

Recueil: Silence la queue du chat balance
Traduction:
Editions: Actes Sud

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Le tigre (Lu Ji)

Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Le tigre

Le sage a soif mais il ne boit pas aux sources malignes
Le sage a chaud mais il ne s’abrite pas sous des ombres faciles
L’homme véritable sait porter le poids de la liberté.
Mon cheval est sellé ; il m’emporte auprès du devoir.
Ma cravache rythme son pas vif vers l’aventure qui appelle
Ma faim recherche l’antre des tigres — je me nourris de leur sauvagerie
Le froid et le sommeil me conduisent au bois des oiseaux où trouver refuge
La fin du jour presse mon coeur insatisfait — ma quête n’est pas finie.
Je vois le déroulement des jours ; l’an s’épuise dans la nuit qui vient.
De lourds nuages occupent le rivage et poussent leurs soupirs vers la montagne.
La vallée retient mes vers et la crête des pics libère mes souffles angoissés.
Si l’agitation heurte les cordes du luth, Les hautes aspirations élèvent la parole.
Ô ! Comme vivre peut être pesant parfois !
Mais que se passe-t-il en moi qui braille la lâcheté qui s’épanche ?
Je frappe mon coeur — « réveille-toi et garde droite la vertu nécessaire ! »
Si ma poitrine se gonfle, voilà ma tête qui s’abaisse — comme j’ai honte…

(Lu Ji)

(261-303)

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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LE CHANSONNIER (extrait) (Lorenzo De Medici)

Posted by arbrealettres sur 19 mai 2021



Illustration: Anders Zorn
    
LE CHANSONNIER (extrait)

Cherche qui veut les grands honneurs, les pompes,
Les hauts monuments, les places, les temples,
Les plaisirs, les trésors, accompagnés
De cent dures pensées, de cent douleurs.

Un petit pré vert, plein de belles fleurs,
Un ruisselet, qui arrose l’herbette,
Un oiselet, que fait Amour se plaindre,
Peuvent bien mieux apaiser mes ardeurs,

Et les bois ombreux, les rocs, les hauts monts,
Les antres noirs, les bêtes fugitives,
Avec quelque jolie nymphe craintive.

Là-bas je vois en mes pensées errantes
Les beaux yeux tels que s’ils étaient vivants;
Ici m’en prive une chose ou une autre.

***

CANZONIERE

Cerchi chi vuol le pompe e gli alti onori,
Le piazze, i templi e gli edifizi magni,
Le delizie e il tesor, quale accompagni
Mille duri pensier, mille dolori.

Un verde praticel piem di be’ fiori,
Un rivo che l’erbetta intorno bagni,
Un augelletto che d’amor si lagni,
Acqueta molto meglio i nostri ardori;

L’ombrose selve, i sassi e gli alti monti,
Gli antri oscuri e le fère fuggitive,
Qualche leggiadra ninfa paurosa:

Quivi vegg’io con pensier vaghi e pronti
Le belle luci corne fussin vive,
Qui me le toglie or una or altra cosa.

(Lorenzo De Medici)

Recueil: Petite anthologie Poésie européenne
Traduction:
Editions: Singulières

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Aux arbres (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 12 janvier 2021




    

Aux arbres

Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme!
Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;
Vous me connaissez, vous! – vous m’avez vu souvent,
Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant.
Vous le savez, la pierre où court un scarabée,
Une humble goutte d’eau de fleur en fleur tombée,
Un nuage, un oiseau, m’occupent tout un jour.
La contemplation m’emplit le coeur d’amour.
Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,
Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,
Questionner tout bas vos rameaux palpitants,
Et du même regard poursuivre en même temps,
Pensif, le front baissé, l’oeil dans l’herbe profonde,
L’étude d’un atome et l’étude du monde.
Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,
Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu!
Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches,
Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches,
Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux,
Vous savez que je suis calme et pur comme vous.
Comme au ciel vos parfums, mon culte à Dieu s’élance,
Et je suis plein d’oubli comme vous de silence!
La haine sur mon nom répand en vain son fiel ;
Toujours, – je vous atteste, ô bois aimés du ciel! –
J’ai chassé loin de moi toute pensée amère,
Et mon coeur est encor tel que le fit ma mère!

Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours,
Je vous aime, et vous, lierre au seuil des antres sourds,
Ravins où l’on entend filtrer les sources vives,
Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives!
Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,
Dans votre solitude où je rentre en moi-même,
Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime!
Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît,
Arbres religieux, chênes, mousses, forêt,
Forêt! c’est dans votre ombre et dans votre mystère,
C’est sous votre branchage auguste et solitaire,
Que je veux abriter mon sépulcre ignoré,
Et que je veux dormir quand je m’endormirai.

(Victor Hugo)

 

Recueil: Cent poèmes de Vivtor Hugo
Traduction:
Editions: Omnibus

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RONDEAU DU MOI SECRET (André Berry)

Posted by arbrealettres sur 19 août 2020



Illustration: Fanny Verne
    
RONDEAU DU MOI SECRET

For de mon for, tréfonds le plus intime
De mon bas être à l’erreur condamné,
Secrètement t’habite un Moi sublime,
Clos au dehors, du dedans gouverné.
Indifférente aux intérêts du monde,
Sans vanité, sans soif de chair ni d’or,
Ainsi tiens-tu ma Personne Seconde,
For de mon for.

Pour quel haut fait, quelle oeuvre magnanime
Ce Moi de Moi dans ton antre est-il né?
Pilier du ciel, rédimeur du vieux crime,
Quel abdal est-ce, ou Christ prédestiné
Tel du magnan sous la quenouille blonde
Le papillon qui vit sans aile encor,
Prêt à briser sa coquille féconde,
For de mon for,

Ainsi végète, ainsi déjà s’anime
Dans ton cocon de soie environné,
Le grain vivant, la chrysalide infime
De l’ange immense en ma chair confiné.
Mais, de l’abîme où n’atteint point la sonde,
Pour prendre aux cieux un droit et libre essor,
Comment sortir de ta geôle profonde,
For de mon for

(André Berry)

 

Recueil: Poèmes involontaires suivi du Petit Ecclésiaste
Traduction:
Editions: René Julliard

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Ode (Jean Moréas)

Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020



Julius Hübner Mélusine [800x600]

Ode

Seins des femmes ! ô seins de lis ! ô seins de nacre !
Vos rythmes indolents dorlotent nos blessures.
Leurs lèvres ! Vous gardez, en vos calices l’âcre
Saveur des bigarreaux et des grenades sures.

Mais, aux bords fabuleux des fleuves du Levant,
J’eus mes rêves bercés aux ghazels des Péris ;
Et, dans l’antre fatal, la dame de Mervent
Scella mes yeux pensifs de ses baisers fleuris.

(Jean Moréas)

Illustration: Julius Hübner

 

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A celle qui est voilée (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2020



    

A celle qui est voilée

Tu me parles du fond d’un rêve
Comme une âme parle aux vivants.
Comme l’écume de la grève,
Ta robe flotte dans les vents.

Je suis l’algue des flots sans nombre,
Le captif du destin vainqueur ;
Je suis celui que toute l’ombre
Couvre sans éteindre son coeur.

Mon esprit ressemble à cette île,
Et mon sort à cet océan ;
Et je suis l’habitant tranquille
De la foudre et de l’ouragan.

Je suis le proscrit qui se voile,
Qui songe, et chante, loin du bruit,
Avec la chouette et l’étoile,
La sombre chanson de la nuit.

Toi, n’es-tu pas, comme moi-même,
Flambeau dans ce monde âpre et vil,
Ame, c’est-à-dire problème,
Et femme, c’est-à-dire exil ?

Sors du nuage, ombre charmante.
O fantôme, laisse-toi voir !
Sois un phare dans ma tourmente,
Sois un regard dans mon ciel noir !

Cherche-moi parmi les mouettes !
Dresse un rayon sur mon récif,
Et, dans mes profondeurs muettes,
La blancheur de l’ange pensif !

Sois l’aile qui passe et se mêle
Aux grandes vagues en courroux.
Oh, viens ! tu dois être bien belle,
Car ton chant lointain est bien doux ;

Car la nuit engendre l’aurore ;
C’est peut-être une loi des cieux
Que mon noir destin fasse éclore
Ton sourire mystérieux !

Dans ce ténébreux monde où j’erre,
Nous devons nous apercevoir,
Toi, toute faite de lumière,
Moi, tout composé de devoir !

Tu me dis de loin que tu m’aimes,
Et que, la nuit, à l’horizon,
Tu viens voir sur les grèves blêmes
Le spectre blanc de ma maison.

Là, méditant sous le grand dôme,
Près du flot sans trêve agité,
Surprise de trouver l’atome
Ressemblant à l’immensité,

Tu compares, sans me connaître,
L’onde à l’homme, l’ombre au banni,
Ma lampe étoilant ma fenêtre
A l’astre étoilant l’infini !

Parfois, comme au fond d’une tombe,
Je te sens sur mon front fatal,
Bouche de l’Inconnu d’où tombe
Le pur baiser de l’Idéal.

A ton souffle, vers Dieu poussées,
Je sens en moi, douce frayeur,
Frissonner toutes mes pensées,
Feuilles de l’arbre intérieur.

Mais tu ne veux pas qu’on te voie ;
Tu viens et tu fuis tour à tour ;
Tu ne veux pas te nommer joie,
Ayant dit : Je m’appelle amour.

Oh ! fais un pas de plus ! Viens, entre,
Si nul devoir ne le défend ;
Viens voir mon âme dans son antre,
L’esprit lion, le coeur enfant ;

Viens voir le désert où j’habite
Seul sous mon plafond effrayant ;
Sois l’ange chez le cénobite,
Sois la clarté chez le voyant.

Change en perles dans mes décombres
Toutes mes gouttes de sueur !
Viens poser sur mes oeuvres sombres
Ton doigt d’où sort une lueur !

Du bord des sinistres ravines
Du rêve et de la vision,
J’entrevois les choses divines… –
Complète l’apparition !

Viens voir le songeur qui s’enflamme
A mesure qu’il se détruit,
Et, de jour en jour, dans son âme
A plus de mort et moins de nuit !

Viens ! viens dans ma brume hagarde,
Où naît la foi, d’où l’esprit sort,
Où confusément je regarde
Les formes obscures du sort.

Tout s’éclaire aux lueurs funèbres ;
Dieu, pour le penseur attristé,
Ouvre toujours dans les ténèbres
De brusques gouffres de clarté.

Avant d’être sur cette terre,
Je sens que jadis j’ai plané ;
J’étais l’archange solitaire,
Et mon malheur, c’est d’être né.

Sur mon âme, qui fut colombe,
Viens, toi qui des cieux as le sceau.
Quelquefois une plume tombe
Sur le cadavre d’un oiseau.

Oui, mon malheur irréparable,
C’est de pendre aux deux éléments,
C’est d’avoir en moi, misérable,
De la fange et des firmaments !

Hélas ! hélas ! c’est d’être un homme ;
C’est de songer que j’étais beau,
D’ignorer comment je me nomme,
D’être un ciel et d’être un tombeau !

C’est d’être un forçat qui promène
Son vil labeur sous le ciel bleu ;
C’est de porter la hotte humaine
Où j’avais vos ailes, mon Dieu !

C’est de traîner de la matière ;
C’est d’être plein, moi, fils du jour,
De la terre du cimetière,
Même quand je m’écrie : Amour !

(Victor Hugo)

 

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SOIR (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2020



Illustration: Stéphane Pellennec
    
SOIR

Ciel ! un fourmillement emplit l’espace noir ;
On entend l’invisible errer et se mouvoir ;
Près de l’homme endormi tout vit dans les ténèbres.
Le crépuscule, plein de figures funèbres,
Soupire ; au fond des bois le daim passe en rêvant ;
À quelque être ignoré qui flotte dans le vent
La pervenche murmure à voix basse : je t’aime
La clochette bourdonne auprès du chrysanthème
Et lui dit paysan, qu’as-tu donc à dormir ?
Toute la plaine semble adorer et frémir.
L’élégant peuplier vers le saule difforme
S’incline ; le buisson caresse l’antre ; l’orme
Au sarment frissonnant tend ses bras convulsifs ;
Les nymphaeas, pour plaire aux nénuphars pensifs,
Dressent hors du flot noir leurs blanches silhouettes ;
Et voici que partout, pêle-mêle, muettes,
S’éveillent, au milieu des joncs et des roseaux,
Regardant leur front pâle au bleu miroir des eaux,
Courbant leur tige, ouvrant leurs yeux, penchant leurs urnes,
Les roses des étangs, ces coquettes nocturnes.
Des fleurs déesses font des lueurs dans la nuit,
Et dans les prés, dans l’herbe où rampe un faible bruit,
Dans l’eau, dans la ruine informe et décrépite,
Tout un monde charmant et sinistre palpite.
C’est que là-haut, au fond du ciel mystérieux,
Dans le soir, vaguement splendide et glorieux,
Vénus rayonne, pure, ineffable et sacrée,
Et, vision, remplit d’amour l’ombre effarée.

(Victor Hugo)

 

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PYRRHA (Leconte de Lisle)

Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2020



John William Waterhouse81_o [800x600]

PYRRHA

Non loin du cours d’eau vive échappé des forêts,
Quel beau jeune homme, ceint de molles bandelettes,
Pyrrha, te tient pressée au fond de l’antre frais,
Sur la rose et les violettes ?

Ah ! ton coeur est semblable aux flots sitôt troublés ;
Et ce crédule enfant enlacé de tes chaînes
Vous connaîtra bientôt, serments vite envolés,
Dieux trahis et larmes prochaines!

(Leconte de Lisle)

Illustration: John William Waterhouse

 

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Le Breton (Louise Michel)

Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2019



Le Breton

Ce fils des côtes d’Armorique,
Des côtes où hurle la mer,
S’en allait songeur et mystique
Par les grands vents au souffle amer
Voyant l’océan redoutable,
La terre aux pauvres implacable,
Et sans rien pour les consoler.

Sentant le noir remous des foules,
Son coeur se mit à déferler,
Sans comprendre les grandes houles,
Que nous laissons nous emporter,
Toutes les colères muettes
Qui s’amoncellent en tempêtes
L’enveloppèrent pour frapper.

Ses aïeux de l’âge de pierre,
Sous la lune, au pied des peulvans,
Allant la nuit par la bruyère,
Lui parlaient dans les flots grondants.
Nos choses pour lui sont des rêves,
Laissez-le sur ses sombres grèves,
Ses grèves où pleurent les vents.

Pour nous cet homme est un ancêtre
Du temps de l’antre au fond des bois,
Pour le juger il faudrait être
De ceux qui vivaient autrefois.
Entre nous sont des jours sans nombre.
Qu’il reste libre dans son ombre.
Pour lui nous n’avons pas de lois.

(Louise Michel)


Illustration

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