Au plus profond de l’océan
Il y a un coquillage arc-en-ciel,
Il est toujours là, brillant le plus calmement
Sous les vagues des plus grosses tempêtes
Que les Grecs Anciens appelaient « ondes du rire. »
Comme vous l’entendez, le coquillage arc-en-ciel
Chante — au plus profond de l’océan.
Il est toujours là, chantant le plus silencieusement!
***
The Secret
In the profoundest ocean
There is a rainbow shell,
It is always there, shining most stilly
Under the greatest storm waves
That the old Greek called « ripples of laughter »
As you listen, the rainbow shell
Sings—in the profoundest ocean.
It is always there, singing most silenty!
(Katherine Mansfield)
Recueil: Villa Pauline Autres Poèmes
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe
Mes yeux ne cessent de chercher ta présence
dans cette opaque nuée
ne parvenant à te révéler qu’à moitié
mêlant sa substance primordiale
à la vérité de ton souffle
le secret et le chuchotement de tes signes
au parfum de tes sphères
J’en prends plein les narines
au coeur de cette effusion divine
Je tourbillonne dans les dédales de mes pensées
sans savoir si elles m’appartiennent réellement
ou si je te les emprunte par allusion
du moins voudrais-je te les prêter
pour qu’ensemble nous les habitions
Quelles pensées!
Autant de couleurs incarnant l’arc-en-ciel
dont elles épousent la composition
plus subtiles encore
car exhalant une gamme de transparences
se déclinant comme une symphonie
comme une dévotion
une caresse
la céleste sensation…
(Touria Iqbal)
Recueil: Anthologie des femmes poètes du monde arabe
Traduction: Maram al-Masri
Editions: Le Temps des Cerises
{Refrain:}
C´est la vie qui va toujours
Vive la vie
Vive l´amour
La vie qui nous appelle
Comme l´amour elle a des ailes
Oui c´est elle qui fait chanter la joie
Quand tout vit c´est que tout va
Quand tout va la vie est belle
Pour vous et pour moi
Je sais bien que demain tout peut changer
Je sais bien que le bonheur est passager
Mais après les nuages
Mais après l´orage
On voit se lever joyeux
L´arc-en-ciel dans vos yeux
Tout est beau comme un mirage
Quand la vie va mieux.
Vous qui rêvez d´un désir fou
Vous qui chantez la jeunesse
Vous qui pleurez d´un air très doux
Le cœur empli de tendresse
Stop! Arrêtez-vous un instant
Écoutez la marche du temps…
Voici la vie
{au Refrain}
La vie va mieux
La vie va mieux
Pour vous et pour moi
C´est la vie qui va!
Refuge au-dessus de la vue
revenu des futurs orages
ma sérénité non conquise
belle demeure en dehors de la vie
Brûlé dans un grand âtre avec du feu de bois
avec les vieux amis et chantant avec eux
Les étoiles tombées ont couvert de leur gloire
les rouges gorges des oiseaux d’alentour
Neuf oiseau je cours moi aussi dans les branches
La cime des arbres éclairera mon coeur d’aurore
Tous les noeuds délivrés les sphères
joueront dans le grand jardin
avec l’ombre du jeune daim
et les jolies salamandres
Pourtant j’entends gémir quelque part sous les peaux
Et dans ma bouche la lourde résine des larmes
Trop tard
Instant sublime que le plus simple événement
nous réserve dans son surgissement d’arc-en-ciel !
Je songe à ce commencement qui étincelle dans un regard rencontré,
dans une lueur qui fraie son passage parmi les feuilles,
à ce qui annonce la venue du Vivant
d’un parfum d’herbe, d’un chant d’oiseau,
à ce qui chante la Présence
sans jamais prononcer de nom.
Il faut que le poète accepte cette présence
« auprès de laquelle la sienne n’est rien »,
comme l’écrit si justement Daniel-Rops.
Il faut lui laisser toute la place, qu’elle illuminera.
(Gérard Bocholer)
Recueil: Le poème Exercice spirituel
Traduction:
Editions: Ad Solem
Les grands arbres cachent un sein d’aubépine,
le plus tendre de tous les seins de la terre.
Le ciel qui cligne et qui sourit
apprend aux oiseaux des chansons d’arc-en-ciel.
Clairière loyale où joue le joli mai,
verdures rougissantes sur la jeune fille étendue,
Île-de-France parmi les domaines forestiers,
je boirai mon héritage dans les rivières
qui vont et qui viennent.
Flèche d’argent lancée en plein coeur du soleil,
entre le jour naissant et la nuit qui se meurt,
le samouraï de l’arc-en-ciel
pousse son cri de vainqueur.