Posts Tagged ‘argile’
Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2022

PAYSAGE DE L’ENFANT ALLANT CHEZ LES REGENTS
Ce grand silence liquide
habitant les tonneaux,
ces minuscules insectes
s’essayant en vain à dévorer la peau des vierges,
les charrons buvant près du chardon bleu,
les frelons fabriquant leur miel blanc,
l’abeille distillant son miel blond,
les chaudrons fulgurants
que l’on frotte de cendre mouillée,
les bruits de fin d’orage,
l’âcre fumée
de la mauvaise herbe brûlée
en tas dans les jardins à buis
et le portrait d’un roi
au mur de la cuisine
et l’argile et le plâtre
dans les royaumes humides,
tout est Courrier d’une impossible aurore ;
voilà qu’elle est déjà tout en haut de la côte
la veuve
qui conduit par la main jusqu’au lointain collège
l’enfant à tignasse rouge.
(Jean Follain)
Illustration: Georges Paul François Laurent Laugée
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Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2022

Illustration
Poème d’avant la mort
Mille plans, dix mille calculs,
Sur le brasero, un flocon de neige.
Un buffle d’argile va sur l’eau,
Terre et ciel, l’espace vide se déchire.

(Hyujong)
Recueil: Ivresse de brumes, griserie de nuages
Traduction: Ok-sung / Anne Baron / Jean-François Baron
Editions: Gallimard
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Hyujong), aller, argile, avant, brasero, buffle, calcul, ciel, eau, espace, flocon, mille, mort, neige, plan, poème, se déchirer, terre, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 juin 2022
Personne ne nous pétrira de nouveau de terre et d’argile,
Personne ne soufflera la parole sur notre poussière.
Personne.
Loué sois-tu, Personne.
C’est pour te plaire que nous voulons
fleurir.
A ton
encontre
Un Rien,
voilà ce que nous fûmes, sommes et
resterons, fleurissant:
la Rose de Néant, la
Rose de Personne.
(Paul Celan)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 31 mai 2022

Illustration: Véronique Wibaux
ATTENTE
Dans les lointains
dans les silences je
tisse ton image de
nuits
et de mer.
dans les bûchers
dans les courants je
forme ton argile de
fumées
et de vent.
tous les voiliers ont fait naufrage
et il n’y a que tes pas
qui battent
battent
battent
à mes tempes.
(Rina Chany)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction: Nicolas Lazar
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
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Posted by arbrealettres sur 9 décembre 2021

Prends donc une poignée d’argile,
attends qu’il en sorte
l’odeur du varech.
(Pierre Dhainaut)
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Posted by arbrealettres sur 14 juillet 2021
Retrouver un fil d’or
dans la maison mortuaire
garder intact en mémoire
le hameau d’argile
regarder avec miséricorde
les travaux minutieux
épouser un corps
un soir de fête
en hommage à la vérité nue
sont les tâches qu’elle se donne
avec ses yeux éblouis.
(Jean Follain)
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Posted by arbrealettres sur 16 juin 2021

SOUVENEZ-VOUS COMME FIÈREMENT…
(Du cycle « Le chemin épuisant », quinzième poème)
Souvenez-vous
comme fièrement se dressait
la tour de la Poutre de Cyprès,
il n’en reste
que des ruines
envahies de ronces.
N’avez-vous pas vu
que le palais d’Afang,
si splendide,
est devenu un pré bourbeux
où nichent les perdreaux ?
Aujourd’hui,
des rangées de stèles serrées
couvrent les pentes
où jadis des beautés minces
aux manches flottantes
rivalisaient pour conquérir
le monde entier.
Leurs corps précieux
qui valaient leur poids d’or
ont bien changé.
Que le vin et le plaisir
soient notre but !
Ne faisons
que ce que le coeur désire !
Quand, un jour,
nous descendrons
vers l’argile jaune,
nous n’aurons rien
à regretter !
(Bao Zhao)
Recueil: Neige sur la montagne du lotus Chants et vers de la Chine ancienne
Traduction: Ferdinand Stočes
Editions: Picquier poche
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Posted in poésie | Tagué: (Bao Zhao), argile, aujourd'hui, beauté, bourbeux, but, changer, coeur, corps, couvrir, cyprès, désirer, descendre, devenir, entier, envahir, faire, fier, flotter, jadis, jaune, manche, mince, monde, nicher, or, palais, pente, perdreau, plaisir, poids, poutre, pré, précieux, rangée, regretter, rester, rien, rivaliser, ronce, ruine, se dresser, se souvenir, serrer, splendide, stèle, tour, valoir, vin, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2021

LE BONHEUR EST EN MOI…
A Carmen.
Le bonheur est en moi comme une eau si tranquille
Que le jour et la nuit n’y mêlent plus leurs eaux
Plus dur que les rochers, plus tremblant que les îles
Comme un bateau s’en va sur deux sillons de laine
Comme un lourd front d’auroch qui partage les eaux
Le bonheur est en moi comme une flûte d’aube
Qui s’allume et s’endort, ô ma rainette d’eau
Ma rainette d’eau claire sur les rives d’argile,
Ce bonheur caressé comme une harpe d’eau.
Douce tête sans nid, douce tête sans rides
Épaule du sommeil, vague au faîte des arbres
Tous les sommeils chantaient en moi comme les eaux
Pour se poser la lune écarte les roseaux
Je retrouve avec toi les printemps éternels
L’arôme des rosiers, les murmures des masques
Les oiseaux sont couchés sur la paille du ciel
Et ton coeur lentement chuchote jusqu’à moi
Doux comme une souris dans le palais des livres
Le rire silencieux de l’herbe déserte
Tout m’entraîne vers toi, tout conspire à ta perte
Ame fraîche, éblouie sous cette averse d’or.
(Maurice Fombeure)
Illustration: Alexander Sigov
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Posted by arbrealettres sur 12 mars 2021

La Dame de Syros
Bras croisés sur moi-même
je suis ma propre cage
à la fois prison et prisonnière
Visage absent du visage
nez repérant les morts serrés dans leurs bandelettes
ma silhouette silencieuse régnait
sur toute une nécropole
Le sculpteur de Syros le voulait il
m’avait élaguée tel un arbre malade
tailié le superflu à ma survie
effacé l’excédent à ma
temporalité gardé le cri invisible
le regard gelé tourné vers l’intérieur
Le sculpteur de Syros m’a voulue longiligne
comme un pieu
muette comme l’argile
immobile dans mon ossature
bras croisés au seuil de l’infini
(Vénus Khoury-Ghata)
Recueil: La Dame de Syros
Traduction:
Editions: Ekphrasis
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Posted in poésie | Tagué: (Venus Khoury Ghata), absent, arbre, argile, élaguer, bandelette, bras, cage, cri, croiser, effacer, excédent, garder, geler, immobile, infini, intérieur, invisible, longiligne, malade, mort, muet, nécropole, nez, ossature, pieu, prison, prisonnier, propre, règner, regard, repérer, sculpteur, serrer, seuil, silencieux, silhouette, superflu, survie, tailler, temporalité, tourner, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020

PASSE TA ROUTE
I
L’égire du matin
stances muettes sur le seuil
lave ton corps déchu
avant qu’un fouet de houx
porteur d’une voix sans écaille
sillonne l’horizon
d’une main rejeté
à ta limite de l’épaule
dans la nuit de l’extase.
II
Lavandières voici minuit
l’eau trouble de la fontaine
attend déserte dans les pierres
recel d’une arche de frai
votre rencontre du blasphème
un siècle l’autre parfois
vierges jusqu’aux primes lueurs
lustrez d’oxyde les glaives
sous l’argile bleue répandus.
III
Salve dans l’oreille
dure fuyant par les ajoncs
certains qui le guettent
se terrent dans l’ajour des volets
jaunes sont les yeux
durant que le chemin se trace
déjà saccagé
par un geste aveugle de l’obscur
visage entre les bibelots
d’argile brûlé.
IV
Etreinte sombre de l’aïeul
des icônes se dérobe
lorsque cerné d’un linceul de plomb
se lève le soleil
lui franc gladiateur déjà ivre
d’un signe assèche les fleuves
bercée loin de l’étoile du gîte
sur les dalles se révulse
une complainte des sources.
V
Soleil de trembler
entre la plaine
la chute des épis
dans l’oreille vespérale
tu soulèves le vent
poitrine nue
à perte d’horizon.
VI
A midi germe de l’obscur
un pas sous le cèdre mesure
terreau d’ancienne douleur
le lieu perfide du repos
par la profusion des épis
l’oeil s’aveugle de désir.
Qui du ciel de l’été
épuise par l’hiver
l’aube des frissons
de ce geste figé
un pas dans les frimas
l’autre sous la lampe
enchante-t-il ce ciel
carmin de l’horizon
sur les routes blanches
où se bercent les corps
près des sources du soir
embaumés de songes.
Le fruit se gâte
quinquet sous la pluie
femme de ta main noire
guide vers le seuil
va quérir l’urne
mais le vent referme
qui de l’aube à la nuit
se trace des fleuves
terroir veux-tu
s’évasent les mains
brodeuses de repos
pour l’arbre du soir.
lX
Ses doigts se joignent sur sa plaie
par le sillon il titube
avant l’arbre de chez nous
le ventre s’ouvre sur la terre
appelant de l’océan
l’ondée du matin sur lui
passe ta route dira l’hôte
une pierre dans les yeux.
X
Mante glaciale du regard
contre la vitre dressé
recouvre de ton charme l’os
d’une blême nudité
hors la pluie se glissant caverne
flammes sur des lèvres de cire
brise la fleur des fournaises
souffle ce maître verrier
teintant de nuit l’âme des sables.
(Herri Gwilherm Kerouredan)
Illustration: Josiane Moïmont
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