Posts Tagged ‘(Armand Bernier)’
Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2019

DEUX CHEVAUX
Deux chevaux arrêtés au sommet d’une côte.
L’un d’eux, avec douceur, s’est rapproché de l’autre
Et lui a raconté quelque chose à l’oreille.
Son propos pacifique évoquait des merveilles
Et j’ai vu son haut front d’animal s’éclairer.
— « Patience, a-t-il dit. Gardons-nous d’oublier
Qu’il est un monde où les chevaux n’ont plus de charge,
Un monde où l’on est libre, où l’horizon est large,
Un monde où l’on peut vivre heureux, à gambader
Avec d’autres chevaux amis, dans les vergers.
Ne dors pas, cette nuit, dans l’écurie obscure.
Détourne tes regards des misérables murs
Et de la crèche oblique où ta faim se repaît.
Ne mange pas, non plus, comme un cheval épais.
Veille longtemps, et tu verras, par la lucarne,
Des chevaux bleus courir dans le ciel plein d’étoiles ».
Ce voeu d’évasion, hélas, s’arrête ici.
Un homme est survenu. L’attelage est parti.
Les chevaux, dans le vent, branlaient leurs lourdes têtes
Emportant, loin de moi, leur univers de bêtes.
(Armand Bernier)
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Posted by arbrealettres sur 25 mai 2019

BEAUCOUP DE SOLDATS PASSÈRENT
Beaucoup de soldats passèrent.
— De quel pays venaient-ils ?
Beaucoup de soldats passèrent.
— Quelle langue parlaient-ils ?
Je n’en sais plus rien, mon frère,
Car c’était au temps des guerres.
— Lesquels ont été vainqueurs ?
— Les soldats sont morts, mon frère,
Maudis les mauvais bergers.
Les soldats sont morts, mon frère,
Et les morts, me dit mon coeur,
Ne sont plus des étrangers…
(Armand Bernier)
Illustration: Jacqueline Fabbri
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Posted by arbrealettres sur 22 mai 2019

CRAPAUDS ET COULEUVRES
Bonsoir, les crapauds.
Je suis la main qui touche
les eaux.
Bonsoir, les couleuvres.
Je suis la main qui fait trembler
les feuilles.
Respirez avec moins de crainte.
Levez les yeux vers les étoiles.
Vivez sans peur : la main
ne vous veut aucun mal.
Bonsoir les crapauds, bonsoir les couleuvres.
(Armand Bernier)
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Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2018

LE PAIN
Je n’ose
pas chanter le pain,
Le clair
et beau pain de froment.
Il n’est
pas de mots assez francs,
Il n’est
pas de mots assez sains.
Je n’ose
pas chanter le pain,
Le pain du corps, le pain de l’âme,
Le pain
toujours miraculeux,
Qu’il faut manger, les yeux en larmes,
En bénissant la Terre et Dieu.
(Armand Bernier)
Illustration: ArbreaPhotos
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