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Poésie

Posts Tagged ‘arrachement’

Cependant (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022




Cependant un son de cloche dans l’après-midi brûlant
rappelait que l’on était en chrétienté.
La torpeur estivale immobilisait la petite herbe jaunissant des carrefours isolés
sur laquelle ne tombait nul regard lourd et qui résistait à l’arrachement
et que personne d’ailleurs ne pensait à vouloir arracher.
Dans une cour battait un instant un balancier de pompe.
O cette même gloire du soleil au pied des calvaires,
cette même couleur chrétienne, cette même force d’exigence,
ce morceau d’histoire du monde auquel nous avons participé,
enfants vêtus de sarraus noirs!

(Jean Follain)

Illustration

 

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L’HISTOIRE (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022




L’HISTOIRE

Comme l’histoire au monde
par moments apparaît triste
le dîner lourd refroidit
le tribun ne revient pas
sa maîtresse suit ses rêves
plus tard
c’est l’arrachement
la fusillade étouffée
les cloches d’un grand congrès
sur lequel la nuit tombe
alors que dans les champs
de son enfance éternelle
le poète se promène
qui ne veut rien oublier.

(Jean Follain)

 

 

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Tout homme est tiraillé entre deux besoins (Mythe mélanésien de l’île de Vanuatu)

Posted by arbrealettres sur 12 septembre 2018



Tout homme est tiraillé entre deux besoins.
Le besoin de la Pirogue, autrement dit du voyage, de l’arrachement à lui même,
et puis le besoin de l’Arbre, celui de l’enracinement, de l’identité.
Les hommes errent donc constamment entre ces deux besoins,
cédant tantôt à l’un tantôt à l’autre
jusqu’à ce qu’ils comprennent
que c’est avec l’Arbre que l’on fait la Pirogue.

(Mythe mélanésien de l’île de Vanuatu)

Illustration: Jean Clos

 

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La mort (Roger Munier)

Posted by arbrealettres sur 16 juin 2018




    
Comment la mort me surprendrait-elle ?
Elle est mienne, n’est que mienne.
Je la nourris moi-même, en vivant.

*

Il ne devrait pas y avoir de mot pour la mort,
que nous ne connaissons pas, qui n’existe pas.

*

Ne pas dire après la mort.
La mort interdit tout après.
Fixer cet étrange ensuite.

*

Le mourant ne prolonge par sa route ailleurs.
C’est sa route même, et tout l’espace derrière lui,
qui, dans l’instant s’effondre.

*

Mort, on franchit l’obstacle en le devenant.
Absorbant – absorbé.

*

Mourir est difficile.
Et pourtant, tous y parviennent.

*

C’est la sortie de ce monde qui est arrachement, agonie.
L’entrée dans le néant
ne peut qu’être inapparente et douce.

(Roger Munier)

 

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C’est la sortie du monde (Roger Munier)

Posted by arbrealettres sur 15 juin 2018



Illustration
    
C’est la sortie du monde qui est arrachement, agonie.
L’entrée dans le néant ne peut qu’être inapparente et douce.

(Roger Munier)

 

Recueil: Requiem
Traduction:
Editions: Arfuyen

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L’INTIME SOUDAIN (Zéno Bianu)

Posted by arbrealettres sur 11 août 2017



Illustration: Xing Jianjian 
    

L’INTIME SOUDAIN

c’est au noir de soi-même
un très lent sommeil

la présence se rassemble
en traces d’incendie

s’éparpille la terre
poudroie le froid du monde

nous sommes les gardiens de l’exténuement

comme si tu retirais
le monde du monde
pour une éclaircie qui traverse tout

pacte des plus grands arrachements

territoire de la grâce
au passage blanc du vivant

une infinité de visages rompus
se pose au bord du monde

parole noyée entre deux lointains
l’intime soudain

la très haute langue d’insomnie

c’est
à perdre la pensée
à tomber en lisière de soi

c’est une soif
à aveugler les comètes

jusqu’au fruit qui ouvre la vie

(Zéno Bianu)

 

Recueil: Infiniment proche
Editions: Gallimard

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Calme-toi (Henri Michaux)

Posted by arbrealettres sur 30 juin 2017



Illustration: Pascal Renoux
    
Calme-toi, visage embrasé.
Je suis là.
Pas d’arrachement.
Je t’attends dans la douceur…
Je t’attends.

(Henri Michaux)

 

Recueil: Face aux verrous
Editions: Gallimard

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Arrachement (Jean Joubert)

Posted by arbrealettres sur 1 mars 2017



Arrachement: ce mot me fit trembler,
soudain rageur, blessure du silence.
Il est partout: dans l’ombre et la clarté,
à l’aube dans ma bouche comme le goût des rêves.
Partout. Sitôt levé, il rôde, il règne, il va saisir
– arrachement – et le voici contre les seins de l’amoureuse.

(Jean Joubert)


Illustration: Albert Edelfelt

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Ce qui brûle (Philippe Jaccottet)

Posted by arbrealettres sur 1 janvier 2017



Ce qui brûle déchirant l’air
rose ou par brusque arrachement
ou par constant éloignement

En grandissant la nuit
la montagne sur ses deux pentes
nourrit deux sources de pleurs

(Philippe Jaccottet)

Illustration

 

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JARDIN DE NOVEMBRE — A MALEVITCH (Aïgui)

Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2016



 

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JARDIN DE NOVEMBRE — A MALEVITCH

état
cognant. – calme
action
comme l’arrachement
de clous d’une planche
/ jardin
comme quelque part l’introïtion de l’oeil – fervent
jardin /

(Aïgui)

 
Illustration: ArbreaPhotos

 

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