je tente d’arranger mes jours
en bouquet maladroit en
jardin capricieux
et parfois entre les ronces
une floraison survient
un miracle
et je ne sais pourquoi
(Gaëlle Josse)
Traduction:
Editions: NOTAB/LIA
Posted by arbrealettres sur 1 août 2022
je tente d’arranger mes jours
en bouquet maladroit en
jardin capricieux
et parfois entre les ronces
une floraison survient
un miracle
et je ne sais pourquoi
(Gaëlle Josse)
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Posted by arbrealettres sur 27 février 2022
C’est un petit pays qui se cache parmi
ses bois et ses collines;
il est paisible, il va sa vie
sans se presser sous ses noyers;
il a de beaux vergers et de beaux champs de blé
des champs de trèfle et de luzerne,
roses et jaunes dans les prés,
par grands carrés mal arrangés;
il monte vers les bois, il s’abandonne aux pentes
vers les vallons étroits où coulent des ruisseaux
et, la nuit, leurs musiques d’eau
sont là comme un autre silence.
Son ciel est dans les yeux de ses femmes,
la voix des fontaines dans leur voix;
on garde de sa terre aux gros souliers qu’on a
pour s’en aller dans la campagne;
on s’égare aux sentiers qui ne vont nulle part
et d’où le lac paraît, la montagne, les neiges
et le miroitement des vagues;
et, quand on s’en revient, le village est blotti,
autour de son église,
parmi l’espace d’ombre où hésite et retombe
la cloche inquiète du couvre-feu.
(Charles-Ferdinand Ramuz)
Posted in poésie | Tagué: (Charles-Ferdinand Ramuz), aller, arranger, église, étroit, beau, blé, blotti, bois, campagne, carré, champ, champs, ciel, cloche, colline, couler, couvre-feu, eau, espace, femme, fontaine, garde, hésiter, inquiet, jaune, lac, luzerne, miroitement, montagne, monter, musique, neige, noyer, nuit, nulle part, paisible, paraître, pays, pente, petit, retomber, rose, ruisseau, s'abandonner, s'égarder, s'en aller, s'en revenir, se cacher, se presser, sentier, silence, sombre, soulier, terre, trèfle, vague, vallon, verger, vie, voix, yeux | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2021
Illustration: Gilbert Garcin
Le Temps
On dit que le temps arrange tout, il suffit de l’attendre.
Mais qu’il est donc lent, le temps de l’attente.
L’attente de l’ami, qu’on a pas vu depuis longtemps.
L’attente des secours, quand survient l’accident.
L’attente de la guérison, quand s’éternise la souffrance.
L’attente du soleil, quand tarde le printemps.
L’attente de la compassion, quand dure l’indifférence.
L’attente du pardon, pour une lointaine offense.
Pourtant, il suffit qu’on l’oublie, le temps.
Quand arrive l’ami qu’on attendait depuis longtemps.
Que se réveillent les souvenirs d’antan.
Et qu’on déroule les histoires du bon vieux temps.
Il en profite pour nous échapper et galoper, le temps.
Et quand vient le temps d’aller voir où en est le temps,
On s’aperçoit qu’il a filé comme le vent, le temps.
Et qu’on ne peut le rattraper, le temps.
On a parfois envie de l’emprisonner dans les bons moments.
Mais lent ou rapide, on ne peut l’arrêter de passer, le temps.
Puis quand vient le temps de disposer de notre temps,
On voudrait arrêter, histoire de regarder passer le temps.
Mais on se lasse vite à ne faire que regarder passer le temps.
Alors on proposera à un ami, à qui il ne reste que peu de temps,
De l’accompagner jusqu’au bout de son temps.
On répondra à l’enfant qui nous demande un peu de temps,
Que pour lui, on a tout notre temps.
En espérant que, quand il ne nous restera que peu de temps,
Quelqu’un aura pour nous, un peu de temps.
(Martial Nouveau)
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Posted by arbrealettres sur 7 septembre 2020
Le poème nous émeut.
L’émotion, cette force vive.
Celle qui, au sens étymologique du terme, nous met en mouvement.
Nous l’accueillons.
Nous la réfléchissons.
Dans le silence que génèrent les mots du poème, quelque chose a lieu.
Au plus profond de nous.
De ces plongées nos vies sortent changées.
Comment penser qu’un mot peut changer une vie?
Il faut imaginer.
Il n’y a pire fou que celui qui n’imagine pas.
Celui qui conduit à la mort des cortèges d’êtres humains parce qu’il en a reçu l’ordre.
Celui qui peut ouvrir et fermer la porte d’une chambre à gaz.
Celui qui appuie sur le bouton qui envoie le missile.
Celui qui appuie le canon sur la tempe de l’autre.
Tous ceux-là n’imaginent pas.
Ils sont coupés de cette part humaine si profonde si fertile : l’imaginaire.
Il est beaucoup plus facile d’imposer lois et décrets iniques
à des êtres à qui on a retiré la faculté d’imaginer.
C’est un temps que les humains connaissent.
C’est ainsi que toutes les formes de pouvoir totalitaire se sont maintenues.
Partout.
Et de tout temps.
Alors plus que jamais, le poème a sa place.
Parce que nos vies, mouvantes dans le temps, éphémères et fragiles, valent leur poème.
Chacune.
Et ce n’est pas, comme la littérature aux yeux de qui cela arrange, la «cerise sur le gâteau ».
Non, c’est le pain.
Le seul le vrai qui nourrisse au plus profond notre être.
(Jeanne Benameur)
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Posted by arbrealettres sur 8 avril 2020
Illustration: Irina Vitalievna Karkabi
ÉCHANGES
Vous donneriez volontiers
une tartine ou un cercueil
pour une paire de souliers
Je donnerais pour un oeil
une dent ou un râtelier
Nous pouvons nous arranger
Pour une bouchée de pain
vous donneriez volontiers
une bonne poignée de main
un cheval pour un royaume
l’éternité pour une pomme
Inutile de discuter
Marchés conclus
Marchés perdus
le diable n’achète plus les âmes
Tout est noir aujourd’hui Madame
les marchés
et les âmes
(Philippe Soupault)
Posted in poésie | Tagué: (Philippe Soupault), acheter, arranger, âme, échange, éternité, bouchée, cercueil, cheval, conclure, dent, diable, discuter, donner, inutile, madame, main, marche, noir, oeil, pain, paire, perdre, poignée, pomme, pouvoir, râtelier, royaume, soulier, tartine, volontiers | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2019
Un marchand de canons
avait des soucis
(qui n’en a pas ?)
Son chiffre d’affaires
baissait, baissait
– était dérisoire, en somme.
Je ferais mieux de vendre
des scies ou des rasoirs,
disait-il à son président
président directeur général.
Et le monstre, honnête commerçant,
pour soulager
soulager sa peine et sa misère
faisait une prière
prière quotidienne
pour que
pour que la guerre
la guerre
la guerre enfin, quoi
la guerre arrange, mais oui,
arrange ses affaires
ses petites affaires
qui baissaient, qui baissaient
dans un monde
un monde si difficile,
si difficile à vivre
aujourd’hui.
(Jules Mougin)
Posted in poésie | Tagué: (Jules Mougin), affaire, arranger, baisser, commerçant, dérisoire, difficile, directeur, guerre, honnête, misère, monde, monstre, peine, président, prière, quotidien, rasoir, scie, souci, soulager, temps, vendre, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2018
Illustration: Christian Seybold
Fanée
Légère, comme après sa mort,
elle a mis des gants, une écharpe.
Un parfum de sa commode
a chassé la chère odeur
à laquelle autrefois elle se découvrait.
Depuis longtemps elle ne s’interroge
plus : Qui suis-je ? (une parente éloignée),
et, perdue dans ses pensées,
elle s’affaire, prenant soin
de sa chambre inquiète qu’elle arrange
et ménage, parce que peut-être
la jeune fille d’autrefois l’habite encore.
(Rainer Maria Rilke)
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Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2018
L’ÉDEN
Simplement la joie d’être nu.
Un homme et une femme.
Adam et Eve. Eve et Adam.
Ravissants.
On ne les imaginait pas si beaux.
Une rivière, des fruits, des bêtes qui ne sont que pour plaire, même le serpent.
Le ciel va durer longtemps.
Toujours.
Eh bien, il en faut du courage à détruire tout ce bonheur pour une affaire de pomme.
N’y avait-il vraiment pas moyen d’arranger les histoires autrement ?
(Norge)
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Posted by arbrealettres sur 30 mars 2018
Illustration: Sandro Botticelli
VENUS
Effectivement
tu as deux grands seins
et un collier de perles
au cou.
Un infant de brume
te tend le miroir.
Malgré la distance,
je te vois
porter ta main de lys
à ton sexe
et arranger indolemment
le traversin du ciel.
Nous te regardons à la loupe,
la Renaissance et moi!
(Federico Garcia Lorca)
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