Posts Tagged ‘arrêté’
Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2021
![Alexander Deineka 00 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/10/alexander-deineka-00-1280x768.jpg?w=720&h=897)
TU es venue, et tu semblais un amusement.
Mais tu as pris par la main mes trente ans
Qui hésitaient à s’acheminer
Vers les mornes paysages parsemés de chagrins
Et les époques de l’incertaine aventure.
Tu les conduis de même qu’un enfant
Qu’on veut empêcher d’avoir peur
En descendant l’escalier obscur.
A présent, grâce à toi, j’ai oublié
Les embûches lointaines.
La vie est un été perpétuel,
Une montre arrêtée à midi.
Et si je regarde autour de moi,
Les jours sont de légères et immobiles plumes
A fleur du temps.
Doux passe-temps, goûter ta voix qui jamais ne lasse
Ainsi que l’eau, ainsi que le pain!
Je suis comblé de cadeaux plus frais et plus gais
Que l’ouverture matinale des persiennes.
Je ne connais plus ni rides, ni chagrins,
Depuis que tu as pris par la main mes trente ans.
(Lionello Fiumi)
Illustration: Alexander Deineka
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Posted in poésie | Tagué: (Lionello Fiumi), amusement, arrêté, aventure, chagrin, comblé, conduire, connaître, descendre, eau, embûches, enfant, escalier, goûter, hésiter, immobile, main, montre, obscur, oublier, ouverture, passe-temps, perpétuel, persienne, peur, plume, ride, s'acheminer, temps, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020

CHOSES ILLICITES
L’EAU continue de couler—
La grive de chanter
pourtant
au bord du ciel
au fin fond
du lointain
se mêlent…
… les échos du canon !
Dont le silence rappelle
de vallée
en vallée à la paix
de même que les poèmes conservent
le langage
d’anciennes extases.
les éclairs et les bruits de la guerre ;
demeures dont les chambres
sont les plus froides que l’on puisse imaginer,
ils sont partis tous ceux que nous aimions,
les lits restent vides, les divans
moites, les chaises inutiles —
Allez cacher tout cela quelque part
hors de l’esprit, que cela s’enracine
et pousse, à l’écart
des oreilles et des yeux jaloux — pour soi-même.
Dans cette mine, ils viennent tous creuser.
Est-ce la souche de la plus douce
musique ? La source de la poésie qui
voyant la pendule arrêtée, dit
La pendule s’est arrêtée
qui hier encore marchait si bien ?
et elle entend le clapotis de l’eau du lac
— qui maintenant est devenue de pierre.
***
ILLEGITIMATE THINGS
WATER still flows —
The thrush still stings
though in
the skirts of the sky
at the bottom of
the distance
huddle…
…echoing cannon !
Whose silence revives
valley after
valley to peace
as poems still conserve
the language
of old ecstasies.
the flashes and booms of war ;
houses of whose rooms
the cold is greater than can be thought,
the people gone that we loved,
the beds lying empty, the couches
damp, the chairs unused —
Hide it away somewhere
out of the mind, let it get roots
and grow, unrelated to jealous
ears and eyes — for itself.
In this mine they come to dig — all.
Is this the counterfoil to sweetest
music ? The source of poetry that
seeing the clock stopped, says,
The clock has stopped
that ticked yersterday so well ?
and hears the sound of lakewater
splashing — that is now stone.
(William Carlos Williams)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted in poésie | Tagué: (William carlos Williams), aimer, arrêté, écart, écho, cacher, canon, chanter, ciel, clapotis, couler, creuser, eau, entendre, esprit, extase, grive, illicite, inutile, jaloux, lac, langage, lit, mine, moite, musique, oreille, parti, pendule, pierre, poésie, pousser, s'enraciner, silence, source, vallée, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2020

après la mort ce sera doux
comme une paupière après la mort
oeil tremble: un cil de l’orage
un pays arrêté
remonte avec l’eau
(Martine Broda)
Illustration: Audrey Kawasaki
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Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2019

DEUX CHEVAUX
Deux chevaux arrêtés au sommet d’une côte.
L’un d’eux, avec douceur, s’est rapproché de l’autre
Et lui a raconté quelque chose à l’oreille.
Son propos pacifique évoquait des merveilles
Et j’ai vu son haut front d’animal s’éclairer.
— « Patience, a-t-il dit. Gardons-nous d’oublier
Qu’il est un monde où les chevaux n’ont plus de charge,
Un monde où l’on est libre, où l’horizon est large,
Un monde où l’on peut vivre heureux, à gambader
Avec d’autres chevaux amis, dans les vergers.
Ne dors pas, cette nuit, dans l’écurie obscure.
Détourne tes regards des misérables murs
Et de la crèche oblique où ta faim se repaît.
Ne mange pas, non plus, comme un cheval épais.
Veille longtemps, et tu verras, par la lucarne,
Des chevaux bleus courir dans le ciel plein d’étoiles ».
Ce voeu d’évasion, hélas, s’arrête ici.
Un homme est survenu. L’attelage est parti.
Les chevaux, dans le vent, branlaient leurs lourdes têtes
Emportant, loin de moi, leur univers de bêtes.
(Armand Bernier)
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Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2019

Jardin
d’aujourd’hui
avec
ses roses vibrantes.
Mais
le geste de l’eau
semble arrêté depuis des siècles,
dans
ces bassins
où venaient les jeunes filles.
(Patricia Castex Menier)
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Posted by arbrealettres sur 17 août 2018

Si tu ne parviens pas à m’atteindre du premier coup ne perds pas courage,
Si tu ne me trouves à une place cherche-moi à une autre,
Je suis arrêté quelque part à t’attendre.
(Walt Whitman)
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Posted by arbrealettres sur 29 avril 2018

Plaie
les heures passent
à la manivelle
au hachoir
on les force à passer
sans rien faire
l’horloge resterait bloquée
avec ses poids
au bout de leurs cordes
et le gros balancier de cuivre
immobile
arrêté
ce jour-là
ce lieu mental
attire
dès qu’on s’en approche
comment
désactiver
on pourrait partir loin
cela ne changerait rien
il faut remettre en état
la tête
absorber
le choc
ensuite seulement on pourra voir peut-être
s’il y a du ciel plus bleu et pas d’hiver
ailleurs
(Antoine Emaz)
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Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2017

Illustration: Paula Modersohn-Becker
retouche à la vieille fille
La morte dans le salon fermé
un oiseau s’est posé sur ses mains
la comtoise arrêtée
tremble au passage des trains
le bruit vient de l’abîme
pareil aux orages de la défunte
si haute dans la vie
et qui fermait les yeux
quand surgissait un enfant
dans la fenêtre pâle.
(Daniel Boulanger)
Recueil: Les dessous du ciel
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2017

retouche à l’aventure
Les dés sonnent dans la paume de la nuit
et dans la pluie des chiffres,
on entend des cris et des bruits d’os
et déjà les enfants se retournent
sur les villes arrêtées
pleines de lits à la dérive
inquiets du numéro qu’ils portentau cou
(Daniel Boulanger)
Recueil: Les dessous du ciel
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 31 août 2017

Illustration: Margarita Sikorskaia
LE DÉSIR N’A PAS DE LÉGENDE (VI)
Enlacés par l’herbe que l’air fait monter jusqu’à nos lèvres,
nous oublions dans notre chambre les paysages
qui venaient vers nous au pas de la terre,
les beaux paysages qui nous prenaient pour des statues.
Vagues s’en allant à la rencontre l’une de l’autre,
nos corps n’ont que la flaque des draps
pour apprendre que l’amour est une montagne
qui s’élève à chaque coup de reins.
Nous n’avons que nos bras et nos jambes
pour serrer un instant les forêts
qu’un éclat de soleil enfonce dans notre chair
et fait flamber jusqu’au dernier arbre.
Nos dernières paroles se sont arrêtées loin de nous,
enfin coupées de leur tronc de sang.
Nous entrons seuls dans un monde ouvert sur nos visages
comme sur son propre noyau.
(Lucien Becker)
Recueil: Rien que l’amour
Editions: La Table Ronde
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