Le Paradis n’est pas artificiel
mais.. il n’existe qu’en fragments inattendus.
(Ezra Pound)
Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha
Posted by arbrealettres sur 27 mai 2021
Le Paradis n’est pas artificiel
mais.. il n’existe qu’en fragments inattendus.
(Ezra Pound)
Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020
CONTE DU SOLEIL ET DE LA ROUTE
(À une petite fille)
— Un peu plus d’ombre sous les marronniers des places,
Un peu plus de soleil sur la grande route lasse…
Des noces passeront, aux « beaux jours » étouffants,
sur la grand’route, au grand soleil, et sur deux rangs.
De très longs cortèges de noces campagnardes
avec de beaux habits dont tout le monde parle
Et de petits enfants, dans la noce, effarés,
auront de très petits « gros chagrins » ignorés…
— Je songe à l’Un, petit garçon, qui me ressemble
et, les matins légers de printemps, sous les trembles,
à cause du ciel tiède et des haies d’églantiers,
parce qu’il était seul, qu’on l’avait invité,
se prenait à rêver à la noce d’Été :
« … On me mettra peut-être – on l’a dit – avec Elle
qui me fait pleurer dans mon lit, et qui est belle…
(Si vous saviez – les soirs, quelquefois – ô mamans,
les pleurs de tristesse et d’amour de vos enfants !)
« … J’aurai mon grand chapeau de paille neuve et blanche ;
sur mon bras la dentelle envolée de sa manche… »
— Et je rêve son rêve aux habits de Dimanche.
« … Oh ! le beau temps d’amour et d’Été qu’il fera,
Et qu’elle sera douce et penchée, à mon bras.
J’irai à petits pas. Je tiendrai son ombrelle.
Très doucement, je lui dirai « Mademoiselle »
d’abord – Et puis, le soir, peut-être, j’oserai,
si l’étape est très longue, et si le soir est frais,
serrer si fort son bras, et lui dire si près,
à perdre haleine, et sans chercher, des mots si vrais
qu’elle en aura « ses » yeux mouillés – des mots si tendres
qu’elle me répondra, sans que personne entende… »
— Et je songe, à présent, aux mariées pas jolies
qu’on voit, les matins chauds, descendre des mairies
Sur la route aveuglante, en musique, et traîner
des couples en cortège, aux habits étrennés.
Et je songe, dans la poussière de leurs traînes
où passent, deux à deux, les fillettes hautaines
les fillettes en blanc, aux manches de dentelles,
Et les garçons venus des grandes Villes – laids,
avec de laids bouquets de fleurs artificielles,
— je songe aux petits gars oubliés, affolés
qu’on n’a mis, « au dernier moment », avec personne
— aux petits gars des bourgs, amoureux bousculés
par le cortège au pas ridicule et rythmé
— aux petits gars qui ne s’en vont avec personne
dans le cortège qui s’en va, fier et traîné
vers l’allégresse sans raison, là-bas, qui sonne.
— Et tout petits, tout éperdus, le long des rangs,
ne peuvent même plus retrouver leurs mamans.
— Un surtout… qui me ressemble de plus en plus !
un surtout, que je vois – un surtout… a perdu
au grand vent poussiéreux, au grand soleil de joie,
son beau chapeau tout neuf, blanc de paille et de soie
et je le vois… sur la route… qui court après
– et perd le défilé des « Messieurs » et des « Dames » –
court après – et fait rire de lui – court après,
aveuglé de soleil, de poussière et de larmes…
(Alain Fournier)
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Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2020
Hommes de tous les continents
à Pierre Seghers
Je sors des nuits éclaboussées de sang
Regardez mes flancs
Labourés par la faim et le feu
Je fus une terre arable
Voyez ma main calleuse,
noire
à force de pétrir le monde.
Mes yeux brûlés à l’ardeur de l’Amour.
J’étais là lorsque l’ange chassait l’ancêtre,
J’étais là lorsque les eaux mangeaient les montagnes
Encore là, lorsque Jésus réconciliait le ciel et la terre,
Toujours là, lorsque son sourire par-dessus les ravins
Nous liait au même destin.
Hommes de tous les continents
Les balles étêtent encore les roses
dans les matins de rêve.
Sorti de la nuit des fumées artificielles
Je voudrais vous chanter
Vous qui portez le ciel à bout de bras
Nous
qui nous cherchons dans le faux jour des réverbères.
Je connais moi aussi
Le froid dans les os, et la faim au ventre,
Les réveils en sursaut au cliquetis des mousquetons
Mais toujours une étoile a cligné des yeux
Les soirs d’incendie, dans les heures saoules de poudre.
Hommes de tous les continents
Portant le ciel à bout de bras,
Vous qui aimez entendre rire la femme,
Vous qui aimez regarder jouer l’enfant,
Vous qui aimez donner la main pour former la chaîne,
Les balles étêtent encore les roses
dans les matins de rêve.
(Bernard Binlin Dadié)
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Posted by arbrealettres sur 24 juin 2018
Chansons
Chanson improvisée
Sur l’archet invisible
Air inconnu ballet
De la vie à composer
Sur la gamme des plaisirs
Note à note éclairée
De soleils artificiels
Chanson inachevée
Avec une plume enlevée
A l’oiseau musicien
Pour jouer cet air ancien
Sur les violes du rêve
Glisse sans trêve
L’archet ensoleillé
Aux rires mouillés.
Une chanson intérieure
Une mélodie toute simple
Et c’est la révélation
Une extase profonde
Voulue et décidée
Comme un rire d’oiseau
Entre deux nuages
Sur les joues d’une aube.
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted by arbrealettres sur 10 juin 2018
La poésie n’est rien d’autre que cette violente nécessité d’affirmer son être qui anime l’homme.
Elle s’oppose à la volonté de ne pas être qui guide les foules domestiquées
et à la volonté d’être par les autres qui se manifeste chez ceux qui exercent le pouvoir.
Les imbéciles vivent dans un monde artificiel et faux :
attachés au pouvoir qu’ils peuvent avoir sur autrui,
ils nient la pleine réalité de l’humain au bénéfice de schémas creux.
Le monde du pouvoir est un monde vide de sens, hors du réel.
La poésie est une mystique du réel.
Le poète cherche dans le mot, non pas un mode d’expression,
mais une manière de participer à la réalité.
Au moyen du verbe, le poète n’exprime pas le réel : il y participe.
La porte de la poésie n’a ni clef ni verrou :
elle se défend par sa qualité d’incandescence.
Seuls les innocents, accoutumés au feu purificateur,
peuvent ouvrir cette porte de leurs mains ardentes et accéder à la réalité.
La poésie prétend accomplir la tâche suivante :
que ce monde ne soit pas seulement habitable pour les imbéciles. »
(Aldo Pellegrini)
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Posted by arbrealettres sur 11 décembre 2017
PRISE DE TERRE
La nuit s’en mêle
Arrache ces étoiles piquées à tes semelles
Tu t’égares
Tu portes à ton doigt la bague d’un cigare
Et glisses vers ton front des mains artificielles.
Regarde
Les oiseaux font déborder le ciel
Rien n’avance
Je roule dans le bleu les yeux de mon enfance
Et c’est toi que j’attends
Pas un mot de l’amour
Nous n’aurions plus le temps.
(René Guy Cadou)
Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), amour, arracher, artificiel, attendre, étoile, bleu, ciel, cigare, déborder, doigt, enfance, front, mot, nuit, oiseau, s'égarer, semelle, temps | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2017
Illustration: Julia Perret
Malgré tout ce qui naît, tout ce qui vit, trépasse,
Le système solaire est-il reflet du ciel ?
Est-il un phénomène consubstantiel
De l’immense infini des temps et des espaces ?
D’un diable illuminé, d’un dieu à l’âme basse
Est-il le passe-temps bête, artificiel ?
D’un univers qui nos convictions dépasse
Le mouvement accessoire ou essentiel ?
Les pensées, les regards, les mots qui se traduisent,
Les indicibles riens que les mondes produisent
Meurent-ils sitôt nés ? Naissent-ils sitôt morts ?
Sombrent-ils au néant irrémissible ou trouvent
Ils, au-delà des effets que nos sens nous prouvent,
Une forme où la vie à jamais ne démord ?
(Georges Brassens)
Recueil: Les couleurs vagues
Editions: Le Cherche Midi
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Posted by arbrealettres sur 28 août 2017
Sonnet de Porcelaine
LE soir, ouvrant au vent ses ailes de phalène,
Evoque un souvenir fragilement rosé,
Le souvenir, touchant comme un Saxe brisé,
De ta naïveté fraîche de porcelaine.
Notre chambre d’hier, où meurt la marjolaine,
N’aura plus ton regard plein de ciel ardoisé,
Ni ton étonnement puéril et rusé…
O frissons de ta nuque où brûlait mon haleine !
Et mon coeur, dont la paix ne craint plus ton retour,
Ne sanglotera plus son misérable amour,
Frêle apparition que le silence éveille !
Loin du sincère avril de venins et de miels,
Tu souris, m’apportant les fleurs de ta corbeille,
Fleurs précieuses des champs artificiels
(Renée Vivien)
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Posted by arbrealettres sur 1 mai 2016
PRISE DE TERRE
La nuit s’en mêle
Arrache ces étoiles piquées à tes semelles
Tu t’égares
Tu portes à ton doigt la bague d’un cigare
Et glisses vers ton front des mains artificielles.
Regarde
Les oiseaux font déborder le ciel
Rien n’avance
Je roule dans le bleu les yeux de mon enfance
Et c’est toi que j’attends
Pas un mot de l’amour
Nous n’aurions plus le temps.
(René Guy Cadou)
Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), amour, arracher, artificiel, attendre, avancer, étoile, bague, bleu, ciel, cigare, déborder, doigt, enfance, front, main, mot, nuit, oiseau, porter, regarder, s'égarer, semelle, terre | Leave a Comment »