Traduction: Cheng Wing fun & Hervé Collet
Editions: Moundarren
Posted by arbrealettres sur 27 août 2021
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Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2019
Illustration: Bill Viola
Ablutions
je mets mes mains
dans les mots
m’en asperge le front
les yeux la peau
je frotte mon visage
savonne rabote décape
le poème mousse
le matin sent bon
son mensonge
parfumé tiendra
jusqu’à demain
chaque jour
est à vider
avec l’eau
du bain
(Thomas Vinau)
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Posted by arbrealettres sur 22 novembre 2018
Ecoute
je t’offre un collier de mots
désert
blessure
miel
étoile
fatigue
horizon
splendeur
lèvres
estuaire
fièvre
baptême
rosée
alphabet
[…]
je voudrais t’asperger de mes mots
comme de gouttes d’eau
prises au silence
dérober ta sueur
aux lèvres de la nuit
je voudrais que tu germes
(Zéno Bianu)
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Posted by arbrealettres sur 8 août 2018
Le même chemisier de soie
Noir
Je le porte aux mêmes occasions
Heureuses
Et malheureuses
De lui-même, il change d’odeur.
…
Le même chemisier de soie
Noir
Chemisier des mêmes occasions
Heureuses
Et malheureuses
Je l’ai esquinté, en changeant ses boutons
En ajustant sa longueur
En coupant ses manches
Et en l’aspergeant de parfum et d’encens.
…
Il me semble que ce chemisier de soie noir
A cessé
De palpiter.
D’oxygène.
***
(Hala Mohammad)
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Posted by arbrealettres sur 15 mai 2018
Spleen des nuits de juillet
Les jardins de rosiers mouillés de clair de lune
Font des rumeurs de soie, aux langueurs des jets d’eau
Ruisselant frais sur les rondeurs vertes des dos
Contournés de tritons aspergeant un Neptune.
Aux berges, sous des noirs touffus, où des citrons
Voudraient être meurtris des lunaires caresses,
Des Vierges dorment, se baignent, défont leurs tresses,
Ou par les prés, les corps au vent, dansent en rond.
D’autres, l’écume aux dents, vont déchirant leurs voiles,
Pleurant, griffant leurs corps fiévreux, pleins de
Saccageant les rosiers et mordant les gazons, frissons,
Puis, rient ainsi que des folles, vers les étoiles.
Et d’autres, sur le dos, des fleurs pour oreillers,
Râlent de petits cris d’épuisantes délices;
Sur leurs seins durs et chauds, leurs ventres et leurs cuisses,
Effeuillent en rêvant des pétales mouillés,
Des blancheurs se cherchant s’agrafent puis s’implorent,
Roulant sous les buissons ensanglantés de houx
D’où montent des sanglots aigus mourants et doux,
Et des halètements irrassasiés, encore…
Ah! spleen des nuits d’été! Universel soupir,
Miséré des vents, couchants mortels d’automne;
Depuis l’éternité ma plainte monotone
Chante le Bienaimé qui ne veut pas venir!
Ô Bienaimé! Il n’est plus temps, mon coeur se crève
Et trop pour t’en vouloir, mais j’ai tant sangloté,
Vois-tu, que seul m’est doux le spleen des nuits d’été,
Des nuits longues où tout est frais, comme un grand rêve…
(Jules Laforgue)
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Posted by arbrealettres sur 4 avril 2018
Illustration: Marc Chagall
Ô mon terroir abandonné,
Ô mon pays désert.
Le foin n’est pas coupé,
bois et monastère.
Les isbas sont de guingois,
il n’en reste plus que trois
et les faisceaux de l’aube
font mousser les toits.
Sous le couvert du chaume,
des rognures de chevrons ;
le vent asperge de soleil
une moisissure bleuâtre.
Aux fenêtres, les corbeaux
tambourinent de leurs ailes,
le merisier, comme le blizzard,
fait signe de la manche.
Ton vécu, ta vie dans la brande
n’est-elle déjà que légende ?
Que chuchote l’herbe folle
quand vient le soir, au passant ?
(Sergueï Essénine)
***
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Posted by arbrealettres sur 10 juillet 2017
Idylle ancienne
Nous vivions dans la légèreté
Et empruntions des routes intérieures
Qui menaient jusqu’au fond de nous-mêmes
Je voyais dans ton regard
Le paysage qui était derrière moi
Avec tout le sable de la plage
Et toutes les vagues de la mer
Ou toute l’herbe de la campagne
Avec le ruisseau qui reflétait le profil de ton sein
Et le ciel qui prenait la couleur de tes yeux
Nous nous cachions derrière les buissons
Qui étaient animés d’une vie mystérieuse
Qui nous poussait l’un vers l’autre dans un élan charnel
Les cheveux dans le vent comme une crinière
Ton corps galopait dans le pré
Je le poursuivais avant de l’atteindre
Pour le rouler dans l’herbe épaisse
Et le crucifier sur la roue de mon désir
Maintenant je me glisse sur la perspective
Jusqu’au bout de la digue que la mer asperge
Où nous connûmes cet amour inextinguible
Ton image se cache toujours au fond du miroir
De la chambre que tu occupas
Dans ce café du port où venaient tous les marins
Le soir ferme ses paupières sur le regard du jour
Mais où est le souvenir des échos disparus ?
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted by arbrealettres sur 17 mai 2016
DANS LE DELTA DU NIL
La jeune épouse pleurait droit dans son assiette
à l’hôtel, après une journée passée dans cette ville
où elle avait vu des malades ramper et s’affaler
et des enfants qui allaient mourir à force de misère.
Elle monta avec l’homme dans la chambre
qu’on avait aspergée d’eau pour lier la saleté.
Ils se couchèrent chacun dans leur lit et sans dire grand-chose.
Elle sombra dans un profond sommeil. Il resta éveillé.
Dehors, dans l’obscurité, courait un immense vacarme.
Rumeurs, bruits de pas, cris, carrioles, chansons.
Cela se faisait dans la détresse. Cela ne s’arrêtait jamais.
Puis il s’assoupit, replié sur une négation.
Vint un rêve. Il voyageait en mer.
L’eau grise s’anima
et une voix lui dit: «Il y a quelqu’un qui est bon.
Quelqu’un qui sait tout voir sans jamais nous haïr.»
(Tomas Tranströmer)
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