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Poésie

Posts Tagged ‘aspiration’

Apprendre de l’azur (Bernard Perroy)

Posted by arbrealettres sur 19 février 2023



Illustration: Rachid Koraïchi
    
Apprendre de l’azur
le chant continu de la joie,

ce manteau,
ce noyau,
peu importe…

Il absorbe tous les nuages,
toutes les pluies, toutes les nuits,

toutes les aspirations et
les aspérités de la terre

sans que rien ne soit dit…

(Bernard Perroy)

 

Recueil: Une gorgée d’azur
Traduction:
Editions: Al Manar

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Le tigre (Lu Ji)

Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Le tigre

Le sage a soif mais il ne boit pas aux sources malignes
Le sage a chaud mais il ne s’abrite pas sous des ombres faciles
L’homme véritable sait porter le poids de la liberté.
Mon cheval est sellé ; il m’emporte auprès du devoir.
Ma cravache rythme son pas vif vers l’aventure qui appelle
Ma faim recherche l’antre des tigres — je me nourris de leur sauvagerie
Le froid et le sommeil me conduisent au bois des oiseaux où trouver refuge
La fin du jour presse mon coeur insatisfait — ma quête n’est pas finie.
Je vois le déroulement des jours ; l’an s’épuise dans la nuit qui vient.
De lourds nuages occupent le rivage et poussent leurs soupirs vers la montagne.
La vallée retient mes vers et la crête des pics libère mes souffles angoissés.
Si l’agitation heurte les cordes du luth, Les hautes aspirations élèvent la parole.
Ô ! Comme vivre peut être pesant parfois !
Mais que se passe-t-il en moi qui braille la lâcheté qui s’épanche ?
Je frappe mon coeur — « réveille-toi et garde droite la vertu nécessaire ! »
Si ma poitrine se gonfle, voilà ma tête qui s’abaisse — comme j’ai honte…

(Lu Ji)

(261-303)

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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CUlSSON DES PIERRES (Kikuo Takano)

Posted by arbrealettres sur 24 janvier 2019



 

pauvrete

CUlSSON DES PIERRES
ISHI O NITE

nous vivons en faisant cuire des pierres
nous les cuisons à petit feu
nous faisons cuire des pierres
nous faisons cuire des pierres
nous vivons en cuisant des pierres

sans colère
sans amour
sans faim

ce n’est pas à cause de nos aspirations, bien sûr
il n’y a qu’un seul éclat de pierre
nous ne faisons que mitonner des pierres
sans raison
sans but
ce n’est pas folie du tout, bien sûr

(Kikuo Takano)

Illustration

 

http://mediabenews.wordpress.com/2012/07/05/france-les-pauvres-fauches-par-la-crise/

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Desiderata (Max Ehrmann)

Posted by arbrealettres sur 2 janvier 2019




    
Desiderata

Reste calme au milieu du bruit et de l’impatience
et souviens-toi de la paix qui découle du silence.

Autant que tu le peux, mais sans te renier,
sois en bons termes avec tout le monde.
Dis ce que tu penses, clairement, simplement;
et écoute les autres,
même les sots et les ignorants;
eux aussi ont quelque chose à dire.

Evite les gens grossiers et violents;
ils ne sont que tourments pour l’esprit.

Si tu te compares aux autres,
tu risques de devenir vaniteux ou amer,
il y aura toujours quelqu’un de plus grand ou de plus petit que toi.
Sois fier de ce que tu as fait et de ce que tu veux faire.
Aime ton métier, même s’il est humble;
c’est un bien précieux en notre époque trouble.

Sois prudent dans tes affaires,
car on pourrait te jouer de vilains tours.
Mais que ceci ne te rende pas aveugle à ce qu’il y a de beau;
bien des gens luttent pour un idéal et,
partout sur la Terre, on fait preuve de courage.

Sois toi-même, surtout dans tes affections.
Fuis par-dessus tout le cynisme en amour,
car il persiste même après avoir desséché ton cœur et désenchanté ton âme.

Permets-toi de t’enrichir de l’expérience des ans,
te défaisant progressivement de tes puérilités.
Affermis-toi pour faire face aux malheurs de la vie.
Mais ne te détruis pas par une imagination maladive;
bien des peurs prennent naissance dans la fatigue et la solitude.

Malgré la saine discipline qui s’impose,
sois bon envers toi-même.
Tu es un enfant de l’univers,
tout comme les arbres et les étoiles:
tu as le droit d’être ici.
Et même si cela n’est pas clair en toi,
sois assuré que tout se passe dans l’univers selon ses règles propres.

Par conséquent, sois en paix avec ton Dieu,
quelle que soit en toi son image.
Et par-delà tes peines et tes aspirations,
au milieu de la confusion de la vie,
sois en paix avec ton âme.

Dis-toi qu’en dépit de ses faussetés, de ses ingratitudes, de ses rêves brisés,
le monde est tout de même merveilleux.
Répands la bonne humeur. Et tâche d’être heureux.

***

Desiderata

Go placidly amid the noise and haste,
and remember what peace there may be in silence.
As far as possible without surrender
be on good terms with all persons.
Speak your truth quietly and clearly;
and listen to others,
even the dull and the ignorant;
they too have their story.

Avoid loud and aggressive persons,
they are vexations to the spirit.
If you compare yourself with others,
you may become vain and bitter;
for always there will be greater and lesser persons than yourself.
Enjoy your achievements as well as your plans.

Keep interested in your own career, however humble;
it is a real possession in the changing fortunes of time.
Exercise caution in your business affairs;
for the world is full of trickery.
But let this not blind you to what virtue there is;
many persons strive for high ideals;
and everywhere life is full of heroism.

Be yourself.
Especially, do not feign affection.
Neither be cynical about love;
for in the face of all aridity and disenchantment
it is as perennial as the grass.

Take kindly the counsel of the years,
gracefully surrendering the things of youth.
Nurture strength of spirit to shield you in sudden misfortune.
But do not distress yourself with dark imaginings.
Many fears are born of fatigue and loneliness.
Beyond a wholesome discipline,
be gentle with yourself.

You are a child of the universe,
no less than the trees and the stars;
you have a right to be here.
And whether or not it is clear to you,
no doubt the universe is unfolding as it should.

Therefore be at peace with God,
whatever you conceive Him to be,
and whatever your labors and aspirations,
in the noisy confusion of life keep peace with your soul.

With all its sham, drudgery, and broken dreams,
it is still a beautiful world.
Be cheerful.
Strive to be happy.

(Max Ehrmann)

 

Recueil: Desiderata of Happiness
Traduction: Hubert Claes
Editions:

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L’INNOMMABLE (Valéry Larbaud)

Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2018



Illustration: Olivier Suire-Verley
    
L’INNOMMABLE

Quand je serai mort, quand je serai de nos chers morts
(Au moins, me donnerez-vous votre souvenir, passants
Qui m’avez coudoyé si souvent dans vos rues?)
Restera-t-il dans ces poèmes quelques images
De tant de pays, de tant de regards, et de tous ces
visages
Entrevus brusquement dans la foule mouvante?
J’ai marché parmi vous, me garant des voitures
Comme vous, et m’arrêtant comme vous aux devantures.
J’ai fait avec mes yeux des compliments aux Dames;
J’ai marché, joyeux, vers les plaisirs et vers la gloire,
Croyant dans mon cher coeur que c’était arrivé;
J’ai marché dans le troupeau avec délices,
Car nous sommes du troupeau, moi et mes aspirations.
Et si je suis un peu différent, hélas, de vous tous,
C’est parce que je vois,
Ici, au milieu de vous, comme une apparition divine,
Au-devant de laquelle je m’élance pour en être frôlé,
Honnie, méconnue, exilée,
Dix fois mystérieuse,
La Beauté Invisible.

(Valéry Larbaud)

 

Recueil: Les Poésies de A.O. Barnabooth
Traduction:
Editions: Gallimard

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La véritable liberté (Vincent La Soudière)

Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2018



    

La véritable liberté est d’être enchaîné par des chaînes de lumière
à ce qu’on a choisi pour sa plus haute aspiration.
Dès lors, le plus haut, le plus beau, le plus vrai
ne peuvent plus nous échapper.

(Vincent La Soudière)

 

Recueil: Brisants
Traduction:
Editions: Arfuyen

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J’AIME, TU AIMES (Rubén Darío)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2018




    
J’AIME, TU AIMES

Aimer, aimer, aimer, aimer toujours, de tout
son être, avec la terre et avec l’horizon
dans l’éclat du soleil ou l’obscurité de la boue :
aimer pour toute science et pour toute aspiration.

Et quand la montagne de l’existence
nous est longue, haute, difficile et pleine d’abîmes,
aimer l’immensité que l’amour porte à incandescence
et brûler dans l’incendie de nos propres poitrines !

(Rubén Darío)

 

Recueil: Chants de vie et d’espérance
Traduction: Lionel Igersheim
Editions: Sillage

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PAR L’INFLUENCE DU PRINTEMPS (Rubén Darío)

Posted by arbrealettres sur 24 février 2018



Illustration
    
PAR L’INFLUENCE DU PRINTEMPS

Dans le vase de cristal
il y a des fleurs nouvelles. Cette nuit,
il y eut une pluie de baisers.
Elle réveilla un faune bicorne
à la poursuite d’une âme émotive.
Nombre de fleurs exprimèrent leur parfum.
Dans la passionnelle syrinx
grandirent sept voix
qui dans sept roseaux furent placées
par Pan.

D’anciens rites païens
se renouvelèrent. L’étoile
de Vénus brilla, plus limpide
et diamantine. Les fraises
des bois rendirent leur sang.
Le nid se mit en fête.
Un rêve florentin
refleurit de printemps,
de façon qu’en chair vive
resurgirent les aspirations perdues.
Imaginez un chêne
donnant une rose fraîche ;

un bon ægipan latin
avec une bacchante grecque
et parisienne. Une musique
magnifique. Une suprême
inspiration primitive,
emplie de choses modernes.
Un vaste orgueil viril
que parfume l’odor di femina ;
un trône de pierre où
repose un lys.

Divine Saison ! Divine
Saison ! L’aube sourit
plus tendrement. La traîne
du paon exalte
son prestige. Le soleil augmente
son intime influence, et la harpe
nerveuse vibre seule.
Ô Printemps sacré !
Ô jouissance du don sacré
de la vie ! Ô palme superbe
sur nos fronts ! Cou
du cygne ! Colombe blanche !
Rose rouge ! Pallium bleu !
Et tout pour toi, ô mon âme !
Et pour toi, mon corps, et pour toi,
idée qui les relies.
Et pour Toi, que nous cherchons
et jamais ne trouverons —
jamais !

(Rubén Darío)

 

Recueil: Chants de vie et d’espérance
Traduction: Lionel Igersheim
Editions: Sillage

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La Vive Flamme d’amour (Saint Jean de la Croix)

Posted by arbrealettres sur 9 février 2018




    
La Vive Flamme d’amour

I

Ô vive flamme d’amour,
Qui frappez délicatement
Le plus profond centre de mon âme,
Puisque vous ne m’êtes plus fâcheuse,
Achevez, s’il vous plaît, votre ouvrage ;
Rompez le voile de cette douce rencontre.

II

Ô cautère agréable !
Ô délicieuse plaie !
Ô main douce ! ô délicat attouchement !
Qui a le goût de la vie éternelle,
Qui paie toutes mes dettes !
En faisant mourir, vous avez changé la mort en la vie.

III

Ô flambeau de feu !
Dont les splendeurs
Éclairant les profondes cavernes
Du sens obscurci et aveuglé,
Dans ses excellences extraordinaires,
Donnent tout ensemble de la chaleur et de la lumière à son bien-aimé.

IV

Avec combien de douceur et d’amour
Vous éveillez-vous dans mon sein
Où vous demeurez seul en secret !
Dans votre douce aspiration,
Pleine de biens et de gloire,
Que vous m’enflammez agréablement de votre amour!

***

I

O llama de amor viva,
Que tiernamente hieres
De mi aima en et mas profundo centro :
Pues ya no eres esquiva,
Acaba ya, si quieres,
Rompe la tela deste dulce encuentro.

II

O cauterio suave !
O regalada plaga !
O mano blanda ! ô toque delicado !
Que à vida etema sabe,
Y toda deuda paga,
Malando, muerte en vida lo has trocado.

III

O lâmparas de fuego !
En cuyos resplandores
Las profundas cavernas del senlido,
Que estava escuro, y ciego,
Con estraños primores
Calor y luz dan junto à su querido.

IV

Quan manso y amoroso
Recuerdas en mi seno,
Donde secretamente solo moras,
Y en tu aspirar subroso,
De bien y gloria Ileno
Quan delicadamente me enamoras !

(Saint Jean de la Croix)

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/carmel/jeandelacroix/jeandelacroix07.htm#_Toc134005195

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Accroche aujourd’hui (Kabîr)

Posted by arbrealettres sur 25 avril 2017



Accroche aujourd’hui la balançoire de l’amour !
Suspends ton corps et ton esprit entre les bras du Bien-Aimé dans l’extase de la joie d’amour.

Approche de tes yeux les flots de larmes des nuages gros de pluie
et recouvre ton coeur des ombres de la nuit.

Approche ton visage de Son oreille
et murmure Lui les plus profondes aspirations de ton âme.

Kabîr dit : « Écoute-moi, frère !
Porte la vision de ton Bien-Aimé dans ton coeur. »

(Kabîr)

Illustration: Federico Godoy y Castro

 

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