Posts Tagged ‘assister’
Posted by arbrealettres sur 6 janvier 2021

Elle avait pris ce pli …
Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
De venir dans ma chambre un peu chaque matin;
Je l’attendais ainsi qu’un rayon qu’on espère;
Elle entrait, et disait: Bonjour, mon petit père ;
Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s’asseyait
Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,
Puis soudain s’en allait comme un oiseau qui passe.
Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,
Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant,
Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
Quelque arabesque folle et qu’elle avait tracée,
Et mainte page blanche entre ses mains froissée
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.
Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,
Et c’était un esprit avant d’être une femme.
Son regard reflétait la clarté de son âme.
Elle me consultait sur tout à tous moments.
Oh! que de soirs d’hiver radieux et charmants
Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,
Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère
Tout près, quelques amis causant au coin du feu !
J’appelais cette vie être content de peu !
Et dire qu’elle est morte! Hélas! que Dieu m’assiste !
Je n’étais jamais gai quand je la sentais triste ;
J’étais morne au milieu du bal le plus joyeux
Si j’avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.
(Victor Hugo)
Recueil: Cent poèmes de Vivtor Hugo
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), aimer, ami, appeler, arabesque, assister, astre, attendre, âme, écrire, bal, bonjour, causer, chambre, charmant, clarté, consulter, content, déranger, Dieu, doux, enfant, enfantin, entrer, espérer, esprit, femme, feu, fleur, fou, froisser, gai, genoux, grammaire, grouper, hélas, histoire, hiver, intterompre, joyeux, langue, las, lit, livre, main, manuscrit, matin, mère, morne, mort, oeuvre, oiseau, ombre, ouvrir, page, papier, partir, passer, père, peu, pli, plume, pré, prendre, radieux, raisonner, rayon, refléter, regard, rencontrer, reprendre, rire, s'asseoir, s'en aller, soir, soudain, tête, tracer, triste, venir, vers, vert, vie, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 janvier 2021

Illustration: Désiré François Laugée
Veni, vidi, vixi
J’ai bien assez vécu, puisque dans mes douleurs
Je marche, sans trouver de bras qui me secourent,
Puisque je ris à peine aux enfants qui m’entourent,
Puisque je ne suis plus réjoui par les fleurs ;
Puisqu’au printemps, quand Dieu met la nature en fête,
J’assiste, esprit sans joie, à ce splendide amour ;
Puisque je suis à l’heure où l’homme fuit le jour,
Hélas ! et sent de tout la tristesse secrète ;
Puisque l’espoir serein dans mon âme est vaincu ;
Puisqu’en cette saison des parfums et des roses,
Ô ma fille ! j’aspire à l’ombre où tu reposes,
Puisque mon coeur est mort, j’ai bien assez vécu.
Je n’ai pas refusé ma tâche sur la terre.
Mon sillon ? Le voilà. Ma gerbe ? La voici.
J’ai vécu souriant, toujours plus adouci,
Debout, mais incliné du côté du mystère.
J’ai fait ce que j’ai pu ; j’ai servi, j’ai veillé,
Et j’ai vu bien souvent qu’on riait de ma peine.
Je me suis étonné d’être un objet de haine,
Ayant beaucoup souffert et beaucoup travaillé.
Dans ce bagne terrestre où ne s’ouvre aucune aile,
Sans me plaindre, saignant, et tombant sur les mains,
Morne, épuisé, raillé par les forçats humains,
J’ai porté mon chaînon de la chaîne éternelle.
Maintenant, mon regard ne s’ouvre qu’à demi ;
Je ne me tourne plus même quand on me nomme ;
Je suis plein de stupeur et d’ennui, comme un homme
Qui se lève avant l’aube et qui n’a pas dormi.
Je ne daigne plus même, en ma sombre paresse,
Répondre à l’envieux dont la bouche me nuit.
Ô Seigneur, ! ouvrez-moi les portes de la nuit,
Afin que je m’en aille et que je disparaisse !
(Victor Hugo)
Recueil: Cent poèmes de Vivtor Hugo
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), adoucir, aile, amour, aspirer, assister, aube, à peine, âme, épuiser, éternel, bagne, bouche, bras, chaîne, chaînon, coeur, daigner, debout, Dieu, disparaître, dormir, douleur, enfant, ennui, entourer, envieux, espoir, esprit, fête, fille, fleur, forçat, fuir, gerbe, haine, hélas, homme, humain, incliner, joie, jour, main, marcher, morne, mort, mystère, nature, nommer, nuire, nuit, objet, ombre, paresse, parfum, peine, plein, porte, porter, printemps, railler, réjouir, répondre, refuser, reposer, rire, rose, s'étonner, s'en aller, s'ouvrir, saigner, saison, se lever, se plaindre, se tourner, secourir, secret, seigneur, sentir, serein, servir, sillon, sombre, souffrir, sourire, splendide, stupeur, tache, terre, terrestre, tomber, travailler, tristesse, trouver, vaincu, veiller, veni, vidi, vivre, vixi | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2020

Illustration: William Blake
toi qui t’abreuves
aux sources profondes
qui jouis de la réponse
sans avoir eu
à poser la question
qui te confonds
avec la terre
de mes collines
qui a connu
tant de saisons
d’heures torrides
de nuits où
les pierres éclataient
ouvre-moi
le chemin
assiste-moi
au long
de la spirale
aide-moi
à naître
(Charles Juliet)
Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Charles Juliet), aider, assister, éclater, chemin, colline, confondre, connaître, heure, jouir, naître, nuit, ouvrir, pierre, poser, profond, question, réponse, s'abreuver, saison, source, spirale, terre, torride | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 avril 2019

LES CARACTÈRES ILLISIBLES
Ce que tu assembles, ce que tu divises
se passe au fond de ton sang
hors de ta volonté : tu assistes
et tu te révoltes de n’être qu’un témoin
sans nul pouvoir.
Cette faible vie, tu aurais voulu la dominer
et tu ne parviens
(à force de vigilance)
qu’à percevoir en deçà et au-delà
des éclairs indéchiffrables
quelques lointains roulements
annonçant que tout se prépare.
Bientôt ce qui est imprévu sera là
et ce que nous attendions s’enfuira.
Nous serons atteints par surprise
sans avoir compris sans savoir lire
les figures de nos propres rêves
pourtant inscrites en lettres géantes
sur la face changeante des nuages.
(Jean Tardieu)
Recueil: L’accent grave et l’accent aigu
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), annoncer, assembler, assister, atteint, attendre, au-delà, éclair, caractère, changeant, comprendre, diviser, dominer, en deça, face, faible, figure, illisible, imprévu, indéchiffrable, inscrit, lire, lointain, nuage, percevoir, pouvoir, rêve, roulement, s'enfuir, sang, se préparer, se révolter, surprise, témoin, vie, vigilance, volonté | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 avril 2019

Illustration: René Magritte
CE QUI VA ET VIENT
D’où (lentement) vient ce qui vient ?
D’où émerge ce qui s’élève ?
D’où sort vivement ce qui veut,
ce qui veut être et veut être visible ?
J’assiste je ne sais pas
qui voit qui est vu qui gronde qui se tait
qui demeure qui se disperse
brille par ici s’éteint là-bas
Ce qui veut être
est-ce moi qui ne suis plus ?
Ce qui est tenu n’est pas entendu
Ce qui devait venir nest pas venu
Ce peu de chose n’est rien.
Mais l’ombre et la lumière (que je connais bien)
tournent autour l’un de l’autre
formant au regard maints objets pleins
par exemple le silence d’une plante
par exemple le poids d’une pierre
ou un simple mouvement
qui va qui s’éloigne qui revient
pendant que je me tiens debout
Quelquefois je marche et ne dis rien.
(Jean Tardieu)
Recueil: L’accent grave et l’accent aigu
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean Tardieu), aller, assister, émerger, briller, demeurer, dire, entendre, gronder, lumière, marcher, mouvement, ombre, pierre, plante, poids, rien, s'élever, s'éteindre, savoir, se disperser, se taire, silence, sortir, tourner, venir, vif, visible, vouloir | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2018

LA NUIT
Je connais peu la nuit
mais la nuit semble me connaître
et en plus m’assiste, comme si elle m’aimait,
couvre ma conscience de ses étoiles.
Peut-être la nuit est-elle la vie et le soleil la mort.
Peut-être la nuit est-elle rien
et les conjectures sur elle rien
et les êtres qui la vivent rien.
Peut-être les mots sont-ils seuls à exister
dans l’énorme vide des siècles
qui nous griffent l’âme de leurs souvenirs.
Mais la nuit doit savoir la misère
qui s’abreuve de notre sang et de nos idées.
Elle doit jeter sur nos regards de la haine
les sachant pleins d’appétits, de désunions.
Mais il arrive que j’entends la nuit pleurer dans mes os.
Son immense larme délire
et crie que quelque chose est parti pour toujours.
Un jour, nous reviendrons à être.
(Alejandra Pizarnik)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Alejandra Pizarnik), aimer, appétit, assister, âme, énorme, étoile, être, conjecture, connaître, conscience, délire, désunion, entendre, griffer, haine, immense, jeter, larme, misère, mort, nuit, os, peut-être, pleurer, regard, revenir, rien, s'abreuver, sang, siècle, soleil, souvenir, vie, vivre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 13 août 2018

Illustration
Quand ce serait l’heure d’y aller
mais qu’on n’y est pas du tout
Quand en sauvant un papillon
attaqué par des fourmis
on se prend pour un saint
Quand on est si loin de chez soi
qu’on finit par l’oublier
Quand on est couché dans son lit
et qu’on entend soudainement craquer
le plancher du grenier
Quand le spectacle de la Nature
devient le seul spectacle supportable
Quand on est heureux
et malheureux
simultanément
sans raison
Quand
OH Regarde
Quand un arc-en-ciel
une colline jaune
un lapin à deux pas
Quand la projection
est subitement suspendue
Quand on ne saurait dire
si le monde préexiste à la perception
Quand toutes les salles se vident
et que le silence revient
Qaund passer le balai
se révèle plus efficace
qu’avaler un anxiolytique
Quand on n’est plus personne
à l’instant où le petit oiseau va sortir
Quand tout paraît
bulles de savon
à la surface
et au-dedans
Quand un changement de focale
sauve du monde bavard des hommes
Quand on se demande bien
pourquoi
on n’a pas commencé par là
Quand la montagne
déplace la Foi
Quand on hésite à frapper
au seuil de l’Inconnu
Quand on jurerait être
déjà passé par là
Quand les mots s’espacent
à mesure que le souffle s’allonge
Quand la joie se réveille
au moment où
on s’y attend le moins
Quand toute votre enfance resurgit
du simple fait d’être
monté au grenier
Quand on s’arrête
soudainement
de se croire
un monstre
Quand ça chatouille les chakras
à travers la forêt
des plaisir sensoriels
Quand tout l’éclat du monde
se concentre sur un seul point
Quand on espère très fort
que ça n’est pas une mauvaise blague
Quand bêtement
d’un coup
on ne veut plus
mourir
Quand vous n’avez
plus de tête
et que vous ne
le regrettez pas
Quand on assiste
au retour inopiné
de figures
très aimées
Quand la joie descend
jusqu’aux orteils
Quand la tentation est trop forte
bien que le panneau soit énorme
Quand ça semblerait bien
pouvoir durer toujours
Quand Ouuuiii ii i iii i i i i
Quand on n’a plus
qu’une envie
Quand il fait si bon
si doux
si tout
Quand cet élan
qui nous prend
c’est le pur Amour
[…]
(François Matton)
Recueil: 220 satoris mortels
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (François Matton), aller, amour, anxiolytique, arc-en-ciel, assister, attaque, au-dedans, éclat, élan, balai, bavard, blague, bon, bulle, changement, colline, commencer, couché, craquer, déplacer, descendre, dire, doux, durer, efficace, enfance, entendre, envie, espérer, foi, fort, fourmi, frapper, grenier, hésiter, heure, heureux, inconnu, inopiné, instant, joie, lapin, lit, loin, malheureux, monde, montagne, mot, mourir, nature, oiseau, orteil, oublier, oui, panneau, papillon, perception, personne, projection, pur, regretter, resurgir, s'allonger, s'arrêter, s'espacer, salle, sauver, se concentrer, se demander, se vider, souffle, spectacle, subitement, supportable, surface, suspendu, tentation, toujours, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 juin 2018

Illustration: Franz von Stück
LE PÉCHÉ
Jе suis sans doute un pécheur endurci
Mais je peux m’en accommoder.
Pourtant un détail me pèse. Voici :
Où donc est caché mon péché ?
Pécheur je suis, je ne le nierai point,
Mais quoique à mon péché je prête
Maints noms, je sais qu’autre chose est le mien;
Peut-être bien que c’est très bête ?
Comme un avare son trésor enfoui,
J’ai cherché ce péché partout.
J’ai abandonné ma mère pour lui,
Et pourtant j’avais le coeur doux…
A la longue je pourrais le trouver
Chez le plus vertueux peut-être…
J’inviterai mes amis au café
Pour, devant eux, lе reconnaître.
J’avouerai : j’ai tué! Qui? Je ne sais plus…
C’était peut-être bien mon père ?
Par une nuit poisseuse, je l’ai vu
Répandre à flots son sang par terre…
Je le perçais de mon couteau… Mais chut !
Puisque nous sommes tous humains.,
Nous la ferons tous, cette atroce chute,
Une nuit, un trou dans le sein.
Je dirais tout, puis j’attendrai, guettant
Qui à sa tâche s’en ira,
Qui méditera et qui, s’effrayant,
Pourtant de sa peur jouira.
Et je trouverai quelqu’un, à la longue,
Dont les yeux chaleureux diront:
Ton histoire n’est pas unique au monde,
Et tu n’es pas le seul, voyons !
Peut-être mon cas est-il seulement
Enfantin, et très simple en soi…
Que le monde soit celui de l’enfant !
Que sans bride il joue devant moi !
Je ne crois pas en Dieu. S’il en est un,
Qu’il ne s’occupe pas de moi,
Je m’absoudrai moi-même dans mon sein,
Et qui vivra m’assistera!
(Attila József)
Recueil: Aimez-moi – L’oeuvre poétique
Traduction: Georges Kassaï
Editions: Phébus
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Posted in poésie | Tagué: (Attila Jozsef), abandonner, assister, atroce, attendre, avare, cacher, chute, coeur, Dieu, doux, endurci, flot, guetter, humain, inviter, jouer, jouir, méditer, nier, nom, nuit, pêche, pêcheur, percer, peser, peur, poisseux, répandre, s'absoudre, s'accommoder, s'effrayer, s'en aller, s'occuper, sang, sein, trésor, trou, trouver, unique, vertueux, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 avril 2018

Vivre dans la réalité de l’esprit
Se tenir le plus près possible
du point où les pensées se forment.
Assister à leur éclosion.
Nous sommes déjà dans le pays
Où l’on n’arrive jamais.
Mais nous bivouaquons aux frontières.
(Roger Quesnoy)
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Posted in méditations | Tagué: (Roger Quesnoy), arriver, assister, éclosion, bivouaquer, esprit, frontière, pays, pensée, réalité, se former, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 mars 2018

Chanson pour le voyage
c’est tellement calme en chemin
en mon coeur
n’importe la route elle est droite
n’importe il fait beau
où va le chemin il me semble
mon toit le ciel
le soleil chaque jour m’assiste
les étoiles veillent
et que j’arrive tôt ou tard
le but m’attend
que voudrait dire fausse route
Dieu dans ton giron
***
Reiselied
So ruhig geh ich meinen Pfad,
So still ist mir zumut ;
Es dünkt mir jeder Weg gerad
Und jedes Wetter gut.
Wohin mein Weg mich führen mag,
Der Himmel ist mein Dach,
Die Sonne kommt mit jedem Tag,
Die Sterne halten Wach.
Und komm ich spät und komm ich früh
Ans Ziel, das mir gestellt :
Verlieren kann ich mich doch nie,
O Gott, aus deiner Welt !
(Joseph von Eichendorff)
Recueil: Poèmes de l’étrange départ
Traduction: Philippe Marty
Editions: Grèges
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Posted in poésie | Tagué: (Joseph von Eichendorff), arriver, assister, attendre, étoile, beau, but, calme, chanson, chemin, ciel, coeur, Dieu, dire, droit, faux, giron, jour, route, soleil, tard, tôt, toit, veiller, vouloir, voyage | Leave a Comment »