Biquette n’veut pas sortir du chou!
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !
On envoie chercher le chien
Afin de mordre Biquette
On envoie chercher le chien
Afin de mordre Biquette
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou.
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !
On envoie chercher le loup
Afin de manger le chien
On envoie chercher le loup
Afin de manger le chien
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou.
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !
On envoie chercher l’bâton
Afin d’assommer le loup
On envoie chercher l’bâton
Afin d’assommer le loup
Le bâton n’veut pas assommer le loup
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !
On envoie chercher le feu
Afin de brûler l’bâton
On envoie chercher le feu
Afin de brûler l’bâton
Le feu ne veut pas brûler le bâton
Le bâton n’veut pas assommer le loup
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !
On envoie chercher de l’eau
Afin d’éteindre le feu
On envoie chercher de l’eau
Afin d’éteindre le feu
L’eau ne veut pas éteindre le feu
Le feu ne veut pas brûler le bâton
Le bâton n’veut pas assommer le loup
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !
On envoie chercher le veau
Pour lui faire boire de cette eau
On envoie chercher le veau
Pour lui faire boire de cette eau
Le veau ne veut pas boire de cette eau
L’eau ne veut pas éteindre le feu
Le feu ne veut pas brûler le bâton
Le bâton n’veut pas assommer le loup
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !
On envoie chercher l’boucher
Afin de tuer le veau
On envoie chercher l’boucher
Afin de tuer le veau
Le boucher n’veut pas tuer le veau
Le veau ne veut pas boire de cette eau
L’eau ne veut pas éteindre le feu
Le feu ne veut pas brûler le bâton
Le bâton n’veut pas assommer le loup
Le loup ne veut pas manger le chien
Le chien ne veut pas mordre Biquette
Biquette ne veut pas sortir du chou
Ah! Tu sortiras, Biquette, Biquette
Ah! Tu sortiras de ce chou-là !
On envoie chercher le diable
Pour qu’il emporte le boucher
On envoie chercher le diable
Pour qu’il emporte le boucher
Le diable veut bien prendre l’boucher
Le boucher veut bien tuer le veau
Le veau veut bien boire de cette eau
Cette eau veut bien éteindre le feu
Le feu veut bien brûler le bâton
Le bâton veut bien assommer le loup
Le loup veut bien manger le chien
Le chien veut bien mordre Biquette
Biquette veut bien sortir du chou
Ah! Tu es sortie, Biquette, Biquette
Ah! Tu es sortie, j’te l’avais dit
Ah! Tu es sortie, Biquette, Biquette
Ah! Tu es sortie, j’te l’avais dit
(Anonyme)
Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette
Tous les chemins ont beau mener à Rome,
aujourd’hui marcher m’assomme,
alors, pour ne pas piquer du nez
en cours de randonnée,
je m’arrange pour marcher derrière
une femme ayant un beau derrière.
1
On ne quitte pas son ami
Comme un soulier
Dont la semelle prend la boue et la pluie
On n’use pas l’amitié
Et c’est bien ainsi.
Quand ils ont bien choisi
Main dans la main,
Deux amis bravent le destin
La même flamme éclaire leur visage
Leur visage.
2
Théodule aux yeux de chouette
A un ami
C’est le bel Ernest au nez en trompette
Qu’il n’aime pas qu’à demi
Et c’est bien ainsi.
Car il a bien choisi
Main dans la main
Ils peuvent braver le destin
Leur coeur est beau, qu’importe leur visage
Leur visage.
3
Théodule n’a que deux mains,
C’est un homme
Mais pour défendre Ernest, ce seront deux poings
Qui frappent et qui assomment
Et c’est bien ainsi
Car ils ont bien choisi
Main dans la main
Ils peuvent braver le destin
Leur coeur est beau, qu’importe leur visage
Leur visage.
(Robert Desnos)
Recueil: Les Voix intérieures
Traduction:
Editions: L’Arganier
Ce Loup me remet en mémoire
Un de ses compagnons qui fut encor mieux pris.
Il y périt ; voici l’histoire.
Un Villageois avait à l’écart son logis.
Messer Loup attendait chape-chute à la porte.
Il avait vu sortir gibier de toute sorte :
Veaux de lait, Agneaux et Brebis,
Régiments de Dindons, enfin bonne Provende.
Le larron commençait pourtant à s’ennuyer.
Il entend un enfant crier.
La mère aussitôt le gourmande,
Le menace, s’il ne se tait,
De le donner au Loup. L’animal se tient prêt,
Remerciant les Dieux d’une telle aventure,
Quand la Mère, apaisant sa chère géniture,
Lui dit : « Ne criez point ; s’il vient, nous le tuerons.
– Qu’est ceci ? s’écria le mangeur de Moutons.
Dire d’un, puis d’un autre ? Est-ce ainsi que l’on traite
Les gens faits comme moi ? me prend-on pour un sot ?
Que quelque jour ce beau marmot
Vienne au bois cueillir la noisette ! »
Comme il disait ces mots, on sort de la maison :
Un chien de cour l’arrête. Epieux et fourches-fières
L’ajustent de toutes manières.
« Que veniez-vous chercher en ce lieu ? » lui dit-on.
Aussitôt il conta l’affaire.
« Merci de moi, lui dit la Mère,
Tu mangeras mon Fils ! L’ai-je fait à dessein
Qu’il assouvisse un jour ta faim ? »
On assomma la pauvre bête.
Un manant lui coupa le pied droit et la tête :
Le Seigneur du Village à sa porte les mit,
Et ce dicton picard à l’entour fut écrit :
« Biaux chires Leups, n’écoutez mie
Mère tenchent chen fieux qui crie. »
Il y a la musique du soleil qui fait danser
les ombres
le sel
qui boit du vin
la vie à livre ouvert
qu’on lit
dans les abeilles
le miel
d’un côté
de l’autre
le venin
Il y a des cris d’amour qui s’ élèvent
le désir dans ses mains qu’on retient
comme un dernier frisson d’antennes
dans les reins le plaisir le plaisir
le plaisir
comme un battement d’ailes
Il y a les paroles échangées
les mots
soufflés dans l’air
tout ce qu’on respire et qui a été dit
nos serments
gravés hier sur des chimères
qui aujourd’hui retombent en pluie
en grêle
d’hiver
qui nous assomme
de confetti
Il y a de la joie soudain qui éclate comme du verre
l’autre qu’on fait chanter
d’un doigt mouillé
comme le cristal
l’autre qu’on fait chanter
et la nuit qui juponne
la nuit qui descend
la nuit qui fait mal
la nuit qui vous éperonne comme une envie
d’aller au bal
Et puis il y a nous
nous
tout en bas
qui poussons parmi les hommes
nous qui poussons
poussons dans la nuit vers la forme
comme des essences
nous qui fleurissons moins pour l’apparence
que pour le parfum
nous qui passons
dans les branches…