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Poésie

Posts Tagged ‘assouvir’

Où aller que faire (Charles Juliet)

Posted by arbrealettres sur 7 octobre 2022




    
oú aller que faire
qui rencontrer que vivre

tant de mains offertes
tant de bouches oú s’abreuver
tant de corps á étreindre

exténué par
l’incessant combat
du désir qui rugit
et la conscience que
rien ne saurait t’assouvir

la vie a coulé
là-bas au loin et
tu ne l’as pas
rejointe

(Charles Juliet)

 

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Désir inespéré (Catulle)

Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2022


désir

Qui parvient à assouvir le désir inespéré,
éprouve la plus grande joie de l’âme.
Ainsi toi aussi tu m’apportes une joie plus précieuse que l’or
quand tu reviens à moi qui te désire,
et je te désire sans espérer, et toi tu reviens à moi.
Ô jour plus splendide que tout autre!
Qui est plus heureux que moi, qui pourra dire
qu’il y a quelque chose de plus désirable dans ma vie?

(Catulle)

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Je renais à Toi chaque matin (Cù Huy Cân)

Posted by arbrealettres sur 21 juin 2022


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Je renais à toi chaque matin
Et je regarde, émerveillé, la vie avec ton regard.
Je marche sur les bords de ta mer profonde
Et je rentre au plus profond de moi-même
En suivant ton sillage. Nos deux destinées jumelles
Auront été deux vagues mêlées
Sur la grande Mer.
Nous écroulerons-nous en touchant les rivages ?
Je m’adosse aux bords de ton soir
Pour t’aimer dans tes racines
Pour avoir ta rose et tes épines.
Je renais à toi chaque matin.
Tu es mon aube et mon aurore,
Mon horizon fuyant et ma fixe horloge
Qui sonne gravement les heures de mon destin.
Saveur du jour, saveur de la nuit.
Tu es, mon amour, saveur de sève et de fruit
Que je hume et qui assouvit ma gourmandise.

(Cù Huy Cân)

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MATIN PAISIBLE DANS L’HIMALAYA (Germain Droogenbroodt)

Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2022




    
MATIN PAISIBLE DANS L’HIMALAYA

Il semble
que la nuit passée
ait assouvi chaque soif
le jour se lève plein de lumière
et de chants d’oiseaux
étranges à l’oreille
dans le lointain
le son incertain d’une flûte

une prière du matin
pour Shiva, pour Bouddha
ou tout autre divinité

ce matin semble si paisible
comme si après tant de siècles
l’humanité trouvait enfin la paix
enfin le repos.

(Germain Droogenbroodt)

Recueil: En la corriente del tiempo, Meditaciones en el Himalaya
Traduction:
Editions:

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La soif (Jean Mambrino)

Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2020



La soif pour découvrir
les points d’eau dans le désert.
Ils sont enfouis par cette soif
où meurt et naît le beau désir,
qu’appelle un seul vocable,
l’eau douce à la bouche intérieure,
au cœur désert qui fait fleurir
les puits cachés dans le sable,
l’âme à sec pour l’assouvir.

(Jean Mambrino)


Illustration : Gilles Blazy

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Passion sans mesure (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 8 septembre 2019



Passion sans mesure

Dans l’espace où s’inscrit notre passion
Dans le champ où s’assouvissent nos désirs
Et dans l’épaisseur de la chair
D’un paysage déchiqueté
La terre chancelle et se renverse
Dans l’effusion de nos corps.

Sur le sentier
J’écarte pour toi les ronces
Au milieu des rafales
A travers la brume
Le ciel s’habille de gris

Tu te blottis contre mon corps

Incertitude d’une voix qui pousse
Un cri dans la nuit
Dans l’ombre des sommets
Des êtres d’obscurité
Abordent aux rives du néant

Moi je veux seulement voir
Ton visage dans le silence
Avant que le matin ne teinte de rose
La surface de l’eau

(Jean-Baptiste Besnard)

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Les têtes de morts (Jules Laforgue)

Posted by arbrealettres sur 8 mai 2019



Les têtes de morts

Voyons, oublions tout, la raison trop bornée
Et le coeur trop voyant; les arguments appris
Comme l’entraînement des souvenirs chéris;
Contemplons seule à seul, ce soir, la Destinée.

Cet ami, par exemple, emporté l’autre année,
eût fait parler Dieu! — sans ses poumons pourris,
Où vit-il, que fait-il au moment où j’écris ?
Oh! le corps est partout, mais l’âme illuminée?

L’âme, cet infini qu’ont lassé tous ses dieux,
Que n’assouvirait pas l’éternité des cieux,
Et qui pousse toujours son douloureux cantique,

C’est tout! — Pourtant, je songe à ces crânes qu’on voit.
Avez-vous médité, les os serrés de froid,
Sur ce ricanement sinistrement sceptique?

(Jules Laforgue)


Illustration: Gunther Von Hagens

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La poésie nous asservit (Guy Lévis Mano)

Posted by arbrealettres sur 28 mars 2019


 


 

Ettore Aldo Del Vigo 36121

La poésie nous asservit et ne nous assouvit pas
Allons-nous exploser un jour gavés des rêves des autres

(Guy Lévis Mano)

Illustration: Ettore Aldo Del Vigo

 

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NOUS NE NOUS ASSOUVIRONS… (Georges Themelis)

Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2019



 

Olivier Valsecchi  1

NOUS NE NOUS ASSOUVIRONS…

Nous ne nous assouvirons jamais, mon âme,
De pain et lumière, de sommeil et d’amour.
La lumière insatiable, l’amour inassouvi.
Nous ne rassasierons jamais la privation,
Nous mangerons et nous aurons faim, puis nous aurons soif.

Nos arbres seront pareils à des corps
Mutilés, chétifs, à demi éclairés,
Partagés entre ténèbres et lumière,
Entre la négation et l’affirmation.

Comme s’ils cherchaient encore plus de lumière dans la lumière.

Notre demeure sera à demi obscurcie
Dans l’immobile infini du temps.
Comme si elle n’était pas comblée de son et de mémoire
Comme si elle n’était pas rassasiée de tout le sommeil
Dans le sommeil où nous avons dormi

Nous ne nous assouvirons jamais, mon âme.

(Georges Themelis)

Illustration: Olivier Valsecchi

 

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Laurence endormie (Patrice de La Tour du Pin)

Posted by arbrealettres sur 30 décembre 2018



Laurence endormie

Cette odeur sur les pieds de narcisse et de menthe,
Parce qu’ils ont foulé dans leur course légère
Fraîches écloses, les fleurs des nuits printanières,
Remplira tout mon cœur de ses vagues dormantes ;

Et peut-être très loin sur ses jambes polies,
Tremblant de la caresse encor de l’herbe haute,
Ce parfum végétal qui monte, lorsque j’ôte
Tes bas éclaboussés de rosée et de pluie ;

Jusqu’à cette rancœur du ventre pâle et lisse
Où l’ambre et la sueur divinement se mêlent
Aux pétales séchées au milieu des dentelles
Quand sur les pentes d’ombre inerte mes mains glissent,

Laurence… Jusqu’aux flux brûlants de ta poitrine,
Gonflée et toute crépitante de lumière
Hors de la fauve floraison des primevères
Où s’épuisent en vain ma bouche et mes narines,

Jusqu’à la senteur lourde de ta chevelure,
Éparse sur le sol comme une étoile blonde,
Où tu as répandu tous les parfums du monde
Pour assouvir enfin la soif qui me torture !

(Patrice de La Tour du Pin)


Illustration: Elina Brotherus

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