Tel un Jack Sparrow, je remonte mes manches
J’assure pas, j’assure plus, sans mon verre sur la planche
Tel un Jack de trop, du dimanche au dimanche
J’assume pas, non j’assume plus, je ne suis plus étanche
C’est pas la mer à boire tu sais, juste un peu d’eau salée
Solo, et soûlé, sur mon îlot isolé
J’ai des idées noires tu sais, une mouche dans un verre de lait
Même si je perds la mémoire, je bois pour oublier
Et j’entends les sirènes
Résonner au loin
Elles vont, elles viennent
Chercher les marins
Et j’entends les sirènes
Dans la tempête au loin
Avec la vie que je mène
Elles viendront pour moi demain
Tel un Jack Sparrow, je remonte les marches
Je les servais les mecs comme moi tu sais, dans ma chemise blanche
À trinquer un peu trop, perroquet sur la planche
Mon rein a coulé comme un radeau qui prend l’eau, et qui flanche
C’est pas la mer à boire tu sais, juste un peu d’eau salée
Sous l’eau, et soûlé, sur mon îlot isolé
J’ai des idées noires tu sais, une mouche dans un verre de lait
Même si je perds la mémoire, je bois pour oublier
Et j’entends les sirènes
Résonner au loin
Elles vont, elles viennent
Chercher les marins
Et j’entends les sirènes
Dans la tempête au loin
Avec la vie que je mène
Elles viendront pour moi demain
J’entends les sirènes
J’ai plongé profond
Ma tristesse est comme la mer
Elle n’a pas de fond
Tout est très simple beaucoup
plus simple et pourtant
même comme ça il y a des moments
où c’est trop pour moi
où je ne comprends pas
et je ne sais pas si je dois rire aux éclats
ou si je dois pleurer de peur
ou rester là sans pleur
sans rire
en silence
assumant ma vie
mon chemin
mon temps
***
Todo es muy simple
Todo es muy simple mucho
más simple y sin embargo
aún así hay momentos
en que es demasiado para mí
en que no entiendo
y no sé si reírme a carcajadas
o si llorar de miedo
o estarme aquí sin llanto
sin risas
en silencio
asumiendo mi vida
mi tránsito
mi tiempo.
— Seul sait danser le boiteux,
seul sait voir l’aveugle,
seul rêve l’insomniaque,
Si tu veux connaître
la fraîcheur de la source,
interroge le désert
qui l’a engloutie,
Réserve au chant que tu inventes
les sons les plus rares de ta voix,
aux mots que tu écris
l’usage le plus souple de tes doigts,
aux corps que tu aimes
les plus forts battements de ton coeur,
aux luttes que tu assumes
l’énergie de ton sang ;
(Yves Mabin Chennevière)
Recueil: Variations du sensible
Traduction:
Editions: De la Différence
A l’usage des humbles, de ceux qui s’aiment,
j’écris que la terre est dure, que tout passe, hormis l’amour.
J’écris ce que je sais et ce que nous savons,
mais que nous avons à mieux connaître pour vivre,
Que la fougère épouse le houblon,
Que l’amour n’est jamais malheureux.
J’écris à longue haleine
parce qu’au bout du souffle il y a le rire à délivrer.
J’écris le monde qui sera.
Ce n’est pas en un jour qu’il viendra,
mais après un long respect, une longue connaissance.
J’écris pour assumer le bonheur.
Et que m’importe comment si l’herbe au crépuscule a un langage stellaire.
Si je dis que tout est familier,
ceux qui s’aiment entrent sans hésiter dans le système des gravitations.
M’entendez-vous ?
La mer est à ma porte et je ne la retiens que par un tout petit peu d’imagination.
M’entendez-vous lorsque j’accorde audience aux grands thèmes de passage.
Je me bats avec les éclats de rire, les armes de la jeunesse,
avec la centaurée sauvage, la bourrache et le lotier.
J’appelle au nom de la santé des prés,
de la houle des sainfoins, de la sueur des hommes.
J’appelle au nom des cheveux de l’aimée,
d’une main prise sur l’épaule, d’un avenir commencé à deux.
Avec les armes du plaisir, avec les larmes du désir.
Quand la beauté t’habite,
Comment l’assumes-tu?
L’arbre assume le printemps
Et la mer le couchant,
Toi, comment tu assumes
La beauté qui te hante ?
Toi qu’habite la beauté,
Tu aspires à une autre
Plus vaste que le printemps,
Plus vive que le couchant,
— déchirante, déchirée —
Qui pourrait t’assumer
Hormis l’éternel Désirant?
(François Cheng)
Recueil: La vraie gloire est ici
Editions: Gallimard
Ce pouvoir, un dieu d’eau l’assume.
Magicienne je m’allume
au bleu lointain d’une lumière
Ainsi dans ma torpeur première
quand le sang libre encor de grains
trouvés au seuils des crépuscules
je prêtais aux reflets marins
le cristal de mes tentacules