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Posts Tagged ‘assumer’

TES YEUX… (Claude de Burine)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
TES YEUX…

Tes yeux n’abritent pas la forêt
Ni ton corps la patrie sauvage
Nul chandelier d’argent ne repose en ta main
Mon amour laisse-moi ma robe blanche

Les pierres se taisent
Rien ne s’élève du coeur
Trop de fois ce fut l’espoir
Avec son ventre qui crevait d’étoiles
L’aube encore décapitait le jour

Quelle main m’apaisera ?
Quel soleil me brûlera
Comme une caresse d’homme ?

Celui qui viendra
Je le reconnaîtrai
Il sera le noyau
Il sera le grain
Et son visage alors
Assumera les ruines

(Claude de Burine)

Recueil: Hanches
Editions: Saint Germain des Prés

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VIEILLIR I (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2023




    
VIEILLIR I

Il est temps de vieillir
D’accepter ce qui te revient
D’assumer encore et encore
À chaque crépuscule
Ce qui depuis l’aube
T’appartient

Courant sans cesse
Le temps t’enlève dans ses bras
Tu découvres pas à pas
Toute l’absence de sa présence.

(Andrée Chedid)

 

Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion

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Les sirènes (Christophe Maé)

Posted by arbrealettres sur 11 octobre 2021



Illustration: Frederic Leighton
    
Les sirènes

Tel un Jack Sparrow, je remonte mes manches
J’assure pas, j’assure plus, sans mon verre sur la planche
Tel un Jack de trop, du dimanche au dimanche
J’assume pas, non j’assume plus, je ne suis plus étanche

C’est pas la mer à boire tu sais, juste un peu d’eau salée
Solo, et soûlé, sur mon îlot isolé
J’ai des idées noires tu sais, une mouche dans un verre de lait
Même si je perds la mémoire, je bois pour oublier

Et j’entends les sirènes
Résonner au loin
Elles vont, elles viennent
Chercher les marins
Et j’entends les sirènes
Dans la tempête au loin
Avec la vie que je mène
Elles viendront pour moi demain

Tel un Jack Sparrow, je remonte les marches
Je les servais les mecs comme moi tu sais, dans ma chemise blanche
À trinquer un peu trop, perroquet sur la planche
Mon rein a coulé comme un radeau qui prend l’eau, et qui flanche

C’est pas la mer à boire tu sais, juste un peu d’eau salée
Sous l’eau, et soûlé, sur mon îlot isolé
J’ai des idées noires tu sais, une mouche dans un verre de lait
Même si je perds la mémoire, je bois pour oublier

Et j’entends les sirènes
Résonner au loin
Elles vont, elles viennent
Chercher les marins
Et j’entends les sirènes
Dans la tempête au loin
Avec la vie que je mène
Elles viendront pour moi demain

J’entends les sirènes
J’ai plongé profond
Ma tristesse est comme la mer
Elle n’a pas de fond

Tel un Jack Sparrow, je rabaisse mes manches

(Christophe Maé) (Paul Ecole)

 

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Tout est très simple (Idea Vilariño)

Posted by arbrealettres sur 11 mars 2021



Illustration: Catherine Besnard
    

Tout est très simple

Tout est très simple beaucoup
plus simple et pourtant
même comme ça il y a des moments
où c’est trop pour moi
où je ne comprends pas
et je ne sais pas si je dois rire aux éclats
ou si je dois pleurer de peur
ou rester là sans pleur
sans rire
en silence
assumant ma vie
mon chemin
mon temps

***

Todo es muy simple

Todo es muy simple mucho
más simple y sin embargo
aún así hay momentos
en que es demasiado para mí
en que no entiendo
y no sé si reírme a carcajadas
o si llorar de miedo
o estarme aquí sin llanto
sin risas
en silencio
asumiendo mi vida
mi tránsito
mi tiempo.

(Idea Vilariño)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Recueil:
Traduction:
Editions:

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L’imparfait (Roberto Juarroz)

Posted by arbrealettres sur 15 juin 2018




    
Peut-être devrions-nous apprendre que l’imparfait
est une autre forme de la perfection :
la forme que la perfection assume
pour pouvoir être aimée.

(Roberto Juarroz)

 

Recueil: Poésie et Réalité
Traduction: Jean-Claude Masson
Editions: Lettres Vives

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Seul sait danser le boiteux (Yves Mabin Chennevière)

Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2018



Illustration: Valère Prosperi

    
— Seul sait danser le boiteux,
seul sait voir l’aveugle,
seul rêve l’insomniaque,

Si tu veux connaître
la fraîcheur de la source,
interroge le désert
qui l’a engloutie,

Réserve au chant que tu inventes
les sons les plus rares de ta voix,
aux mots que tu écris
l’usage le plus souple de tes doigts,
aux corps que tu aimes
les plus forts battements de ton coeur,
aux luttes que tu assumes
l’énergie de ton sang ;

(Yves Mabin Chennevière)

 

Recueil: Variations du sensible
Traduction:
Editions: De la Différence

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C’est mettre à vif son âme (René Char)

Posted by arbrealettres sur 29 décembre 2017




    
C’est mettre à vif son âme
que de rebrousser chemin
dans son intimité avec un être,

en même temps
qu’on assume sa perfection.
Ligoté, involontaire,

j’éprouve cette fatalité
et demande pardon à cet être.

(René Char)

 

Recueil: Feuillets d’Hypnos
Traduction:
Editions: Gallimard

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À l’usage des humbles (Jean Malrieu)

Posted by arbrealettres sur 29 septembre 2017



A l’usage des humbles, de ceux qui s’aiment,
j’écris que la terre est dure, que tout passe, hormis l’amour.
J’écris ce que je sais et ce que nous savons,
mais que nous avons à mieux connaître pour vivre,
Que la fougère épouse le houblon,
Que l’amour n’est jamais malheureux.

J’écris à longue haleine
parce qu’au bout du souffle il y a le rire à délivrer.
J’écris le monde qui sera.

Ce n’est pas en un jour qu’il viendra,
mais après un long respect, une longue connaissance.

J’écris pour assumer le bonheur.
Et que m’importe comment si l’herbe au crépuscule a un langage stellaire.
Si je dis que tout est familier,
ceux qui s’aiment entrent sans hésiter dans le système des gravitations.

M’entendez-vous ?
La mer est à ma porte et je ne la retiens que par un tout petit peu d’imagination.

M’entendez-vous lorsque j’accorde audience aux grands thèmes de passage.
Je me bats avec les éclats de rire, les armes de la jeunesse,
avec la centaurée sauvage, la bourrache et le lotier.

J’appelle au nom de la santé des prés,
de la houle des sainfoins, de la sueur des hommes.
J’appelle au nom des cheveux de l’aimée,
d’une main prise sur l’épaule, d’un avenir commencé à deux.
Avec les armes du plaisir, avec les larmes du désir.

J’écris le bonheur sur la table.

(Jean Malrieu)

Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha

 

 

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Quand la beauté t’habite (François Cheng)

Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2017




    
Quand la beauté t’habite,
Comment l’assumes-tu?
L’arbre assume le printemps
Et la mer le couchant,
Toi, comment tu assumes
La beauté qui te hante ?

Toi qu’habite la beauté,
Tu aspires à une autre
Plus vaste que le printemps,
Plus vive que le couchant,
— déchirante, déchirée —
Qui pourrait t’assumer

Hormis l’éternel Désirant?

(François Cheng)

 

Recueil: La vraie gloire est ici
Editions: Gallimard

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Magicienne je m’allume (Robert Ganzo)

Posted by arbrealettres sur 1 juin 2017



Ce pouvoir, un dieu d’eau l’assume.
Magicienne je m’allume
au bleu lointain d’une lumière
Ainsi dans ma torpeur première
quand le sang libre encor de grains
trouvés au seuils des crépuscules
je prêtais aux reflets marins
le cristal de mes tentacules

(Robert Ganzo)


Illustration: Michel Ogier

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